Caryl Férey - Petit éloge de l'excès

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Petit éloge de l'excès: краткое содержание, описание и аннотация

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« Je n’invente rien, c’est dans le dictionnaire étymologique : le mot est d’abord employé pour désigner un acte qui dépasse la mesure, un dérèglement. Je vous passe les détails mais, à la fin, l’emploi du mot au sens de « très grand », et de son adverbe au sens de « très » ou « tout à fait » et cela sans idée d’excès, est fréquent. L’excès non seulement résiste aux règles imposées par les pauvres types sus-nommés, mais permet aussi de nous multiplier, de nous essayer à toutes les sauces, tous les possibles, de grandir en somme. Tant pis si on est excessivement mauvais. Il n’y a à perdre que des illusions, des résidences secondaires, des voitures, des slips de bain. »

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— Tu ne bouges pas. Tu prends un bouquin ou un magazine et tu attends huit heures et demie qu’O’Driscoll effectue la transaction.

— Comme si j’avais la tête à lire…

— Eh bien regarde les images.

— Ce n’est pas drôle.

— Garde ton sang-froid, chérie, et tout se passera bien. J’ai tout prévu. Ça va marcher.

Tout est question de volonté. La chance suit.

— C’est comment les îles Caïmans ? demande Charlotte.

— Plein de crocodiles.

Elle pouffe.

— Le vol est à douze heures cinquante, abrégé-je, on aura largement le temps d’en parler. Tout ce qu’on a à faire maintenant, c’est d’attendre la transaction.

— Et si quelqu’un découvre la supercherie ?

— Oh… estimé-je : détournement d’actifs, délit d’initié, ça doit faire dans les vingt ans…

— Quoi ?!

— Allons, aie confiance : je t’assure que j’ai pensé à tout.

Des heures à tourner et retourner la problématique, des heures et des heures d’insomnie avec Margaret à côté et le cœur qui se serre à l’idée de miser ma vie sur un coup de dé. Un coup de génie : l’argent viré sur un compte off shore et suffisamment d’intérêts communs pour que personne n’en revoie jamais la couleur. Le coup sera magistral, pour la simple et bonne raison que j’ai pensé à tout.

— Puisque tu le dis, soupire Charlotte.

C’est l’heure de l’embarquement.

— Il faut que je file. À tout à l’heure, chérie…

— Je te rappelle dès que je sais.

— Et comment !

N’y tenant plus, je prends la direction des toilettes. Les îles Caïmans sont bien le dernier de mes soucis…

L’air pressurisé de l’avion est déréglé mais je ne sens pas le courant glacé dans mon dos. Je transpire à grosses gouttes, mon associé au téléphone.

— Non Eddy, je ne peux pas venir… Non c’est non : je suis désolé de me répéter. Débrouille-toi avec eux.

— Michael, les types sont furieux : avec les sommes qui sont en jeu, il faut les comprendre !

Les ploucs de Chicago. Pleins aux as.

— Eddy : tu es mon meilleur, mon seul ami, dis-je. Il faut que tu me fasses confiance.

— Tu nous exposes à…

— Salut Eddy.

Je coupe mon portable, desserre le col de ma veste. J’ai sniffé une ligne longue comme un python dans les toilettes de l’aéroport, mais je n’ai pas pu me résoudre à jeter le reste. C’est elle qui me tient les nerfs. Tant pis si je prends un risque inutile : j’ai une chance sur mille de me faire fouiller par les douanes, et quand bien même les chiens renifleraient quelque chose, j’avalerais le sachet en deux secondes…

— Un rafraîchissement monsieur ?

L’hôtesse, une Afro-Américaine comme ils veulent qu’on les appelle, me regarde avec une bienveillance commerciale. Je n’ai pas desserré les mâchoires.

— Non… Ou plutôt si : donnez-moi un café.

Le portable sonne de nouveau : c’est toujours Eddy. Je laisse sonner dans le vide. L’hôtesse me tend un gobelet d’eau noire.

— Le vol aura combien de retard ?

— Le commandant de bord fait le maximum pour rattraper le temps perdu, assure la fille.

— Il a intérêt : vingt minutes à attendre en bout de piste : de qui se moque-t-on ?

Et si je rate la correspondance ? Si tout marche mais qu’à cause de ces incapables je rate la correspondance ?! J’ai prévu un long battement mais je redoute l’effet papillon, vingt minutes qui se transforment en trois heures et tout l’édifice qui s’écroule.

— Nous sommes désolés monsieur, il y avait des flamants roses à proximité et…

— Je me fous de vos flamants roses : vingt minutes, pour vous ce n’est rien, vous avez votre salaire à la fin du mois, mais nous, vous savez ce que ça peut nous coûter, à nous !?

— Ce n’est pas notre faute, monsieur, nous sommes désolés.

Je souffle, chasse la cocaïne de mon esprit. Après tout, cette Négresse a raison ; ça ne sert à rien de s’énerver. C’est juste l’attente qui me tape sur le système, la cocaïne qui me rend impatient, et tout ce pognon qui me tend les bras…

— Combien de retard au final ?

— Pas plus de dix minutes, répond l’hôtesse, aux dernières nouvelles…

Ça ne changera rien.

— Bon. Bon… Excusez mon emportement.

— Il n’y a pas de mal, ment-elle. Et vous n’oublierez pas d’éteindre votre téléphone portable avant l’atterrissage, ajoute l’hôtesse en me voyant composer un nouveau numéro.

— Oui oui…

Mais j’ai déjà la tête ailleurs.

Une femme décroche à la deuxième sonnerie :

— Mary Stenford, comptoir Air Mexico de Los Angeles Airport, j’écoute ?

— Bonjour mademoiselle : j’ai réservé un vol pour aujourd’hui…

— Oui. Vous êtes monsieur ?

— Parker. Michael Parker.

— Une seconde monsieur Parker… Je l’entends pianoter sur un clavier : Oui, dit-elle bientôt, j’ai une réservation à votre nom. Un aller simple, confirme-t-elle, pour une personne, à destination de Buenos Aires via Mexico…

— C’est ça.

Exit Charlotte. Trop vénale.

— Le billet est déjà réglé, ajoute l’employée, vous n’avez qu’à venir le chercher au comptoir environ deux heures avant le décollage.

— Je vous remercie mademoiselle.

— Au revoir monsieur Parker. Et bon voyage sur Air Mexico.

Buenos Aires, la Terre de Feu… L’Argentine est le pays idéal, à la fois riche et dévasté par les crises monétaires, où on n’est pas regardant sur la couleur de l’argent, un pays en banqueroute où tout est à vendre, même les parcelles de terrain à bâtir sur des sites historiques… Et puis il paraît que les étudiantes se louent l’été à des hommes d’affaires pour survivre : une poignée de dollars suffit à leur bonheur, alors un beau gringo comme moi avec cinquante millions de dollars en poche, ça augure d’autres perspectives que les îles Caïmans…

— Un autre café, monsieur ?

L’hôtesse afro m’a à la bonne.

— Non, merci. On arrive quand ?

— Oh… elle regarde sa montre. Il est huit heures quarante-cinq, on devrait atterrir d’ici une vingtaine de minutes…

Vingt minutes.

Dix-neuf.

Dix-huit.

Toujours pas de nouvelles de Charlotte.

Dix-sept.

Bon Dieu, qu’est-ce qu’elle fiche cette conne ? À l’heure qu’il est, O’Driscoll doit avoir passé la transaction : s’est-il passé quelque chose ?

Seize.

Un événement imprévu ?

Quinze.

Un million de dollars pour une ligne de coke.

Quatorze.

Mon téléphone portable sonne enfin : c’est elle. Bon Dieu…

— Charlotte ?

— Michael, chuchote-t-elle, je suis dans les bureaux d’O’Driscoll : la transaction vient de passer !

Mon cœur se soulève.

— C’est bon ?

— D’après O’Driscoll, l’argent est parti sur le numéro de compte que tu m’as donné. C’est tout ce qu’il m’a dit.

Le ciel est bleu par le hublot. Pas un nuage à l’horizon. Je suis devenu oiseau :

— Je savais que ça marcherait, murmuré-je dans le vide. Je le savais…

Il pleut des billets. Il pleut des feuilles d’or. Il pleut…

— Alors c’est vrai ? renchérit Charlotte.

Elle aussi semble avoir du mal à le croire.

— Oui. Nous sommes riches… Fabuleusement riches…

— Cinquante millions… Michael, j’ai du mal à y croire !

J’ai envie de crier. De hurler. De recracher la pression qui depuis des semaines me tenaille…

— Comment on fait maintenant ? demande Charlotte.

— Ne changeons rien : je serai là vers dix heures.

— Et moi ?

— Tu ne bouges pas. Il y aura une enquête, il ne faut surtout pas que tu te fasses repérer.

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