Caryl Férey - Petit éloge de l'excès

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Petit éloge de l'excès: краткое содержание, описание и аннотация

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« Je n’invente rien, c’est dans le dictionnaire étymologique : le mot est d’abord employé pour désigner un acte qui dépasse la mesure, un dérèglement. Je vous passe les détails mais, à la fin, l’emploi du mot au sens de « très grand », et de son adverbe au sens de « très » ou « tout à fait » et cela sans idée d’excès, est fréquent. L’excès non seulement résiste aux règles imposées par les pauvres types sus-nommés, mais permet aussi de nous multiplier, de nous essayer à toutes les sauces, tous les possibles, de grandir en somme. Tant pis si on est excessivement mauvais. Il n’y a à perdre que des illusions, des résidences secondaires, des voitures, des slips de bain. »

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— J’essaie simplement de t’expliquer, dis-je.

— M’expliquer que tu préfères déjeuner avec un gros bouseux de Milwaukee plutôt qu’avec la femme de ta vie ?

— Ne sois pas idiote, ça ne te va pas.

— Tu croyais quoi ? Que j’allais te féliciter pour ton déjeuner de ploucs ?!

— Je suis désolé.

Helen soupire tristement. Elle rêve à de beaux lendemains. Pourquoi faut-il que les choses, avec elle, soient toujours si compliquées ?

— Partons, dit-elle. Quittons cette ville de merde… Changeons de vie. Allons nous installer à New York.

— Si tu savais comme j’y pense, acquiescé-je, un œil dans le rétroviseur.

— Eh bien arrête d’y penser, et fais-le ! se reprend Helen. Tant pis pour l’argent de ta femme. Ça fait cinq ans qu’on est ensemble, Michael, j’en ai marre d’être la seconde, la femme qu’on cache. J’en ai marre de passer après les bouseux de Milwaukee !

— Helen…

— Parfaitement ! Tu as assez d’argent, Michael. Même en divorçant. Je préfère vivre ailleurs avec ce qu’on a plutôt que de rester à Boston dans l’ombre de ta femme. Ici il y aura toujours un bouseux, un dîner avec ta vieille, un week-end de com’ à Acapulco, dit-elle entre ses dents. Tant pis pour l’argent.

— Il m’en faut encore un peu : j’en ai caché une partie mais il m’en faut encore un peu…

— Tu dis toujours ça.

— Je veux qu’on parte en beauté.

— Ouais, eh bien en attendant moi je me fane. J’ai trente-neuf ans, Michael. Quarante ans le mois prochain. Tu vois où je veux en venir ?

Toujours les mêmes rengaines.

— Je te promets que sitôt partis, on fait un enfant.

— Quand ?

— Attends au moins qu’on fasse l’amour !

Helen pouffe malgré elle.

— L’année prochaine, chérie, dis-je. On part l’été prochain. C’est la vérité. Je te demande encore quelques mois de patience.

— T’es chiant.

— C’est comme ça que tu m’aimes, non ?

Helen finit par céder :

— Bon, alors, on se voit quand ?

— Eh bien, ce soir ce n’est pas possible… Ce week-end Margaret est là, je suis obligé de rester…

— Même pas un petit golf ?

Elle a repris sa voix d’enfant pas sage.

— J’ai déjà eu du mal à ne pas l’accompagner à Las Vegas le week-end dernier, ironisé-je, ce week-end, c’est impossible. On va être obligés d’attendre lundi.

— Bon… Alors je vais m’ennuyer…

Helen est amoureuse.

— Je t’embrasse, ma chérie.

Des oiseaux paradent dans le ciel.

— O.K., dit-elle d’une voix défaite.

Je vais raccrocher mais Helen me retient :

— Michael ?

— Oui ?

— Je t’aime mon salaud. Ne me déçois pas.

— Je te le promets, ma chérie.

Sept heures quarante-deux. J’accélère sur l’autoroute.

La radio joue en sourdine un standard de country que je n’entends pas. Je pense au jeu de dominos que j’ai mis en place, à la pièce qui peut s’enrayer et me trahir, à la coke qui sommeille dans ma poche… Quelle folie de l’avoir prise avec moi… Mon portable sonne alors qu’un ralentissement s’opère : c’est Charlotte.

— Oui chérie !

— Oh ! Michael…

La voix de Charlotte est un mélange de peur et d’excitation. Nous sommes dans le même état.

— Tu en es où ?

— Dans le hall du building, dit-elle. Le vigile à l’entrée n’y a vu que du feu.

— Bien !

— Et toi ?

— J’ai prévenu le bureau. Ça a l’air de prendre.

— Et ta femme ?

— Je crains plus ses chiens.

Charlotte ne peut retenir un ricanement. Je suis drôle quand je parle de ma femme…

— Maintenant passons à la phase numéro deux : joindre O’Driscoll. Ses bureaux sont à l’avant-dernier étage…

Charlotte chuchote :

— Tu es sûr que personne ne me reconnaîtra ?

— Comment veux-tu qu’on te reconnaisse ? O’Driscoll ne sait ni qui tu es, ni ton allure véritable.

Suivant mes instructions, Charlotte s’est rendue méconnaissable : avec sa perruque rousse et les grosses lunettes de femme dépressive qui lui cachent la moitié du visage, même sa mère ne la reconnaîtrait pas. Au pire, s’il y a une enquête, les caméras de surveillance auront l’image d’une autre…

— Et les passeports ? demande-t-elle. Tu as les passeports ?

— M. et M meParker. Tu aurais pu faire un sourire un peu moins crispé sur la photo, pour le reste ils sont parfaits.

La personne qui me les a procurés travaille à l’émigration : les passeports m’ont coûté une petite fortune mais le résultat est garanti.

— Ne t’en fais pas, tout se passera bien.

— Et les billets ?

— J’irai les retirer directement au comptoir en arrivant à La Guardia… Bon Charlotte, il faut que je te laisse, j’arrive à l’aéroport… Rappelle-moi dès que tu as réussi à joindre O’Driscoll.

— Michael…

— Oui, ma chérie ?

— J’ai peur.

— Moi aussi. Mais les risques, on les a toujours pris à deux, non ?

Charlotte acquiesce.

— Je t’aime, chérie.

— Moi aussi Michael…

Des avions décollent au loin, fuselages aveuglant l’azur. Je bifurque vers le terminal.

L’homme qui me devance au comptoir TWA part vers la porte d’embarquement. Une femme le suit en mitraillant le sol de ses talons hauts, tige blonde tout encombrée d’elle-même, sorte de tournesol triste planté dans l’ombre du nabab. Un homme de pouvoir qui vient peut-être, comme moi, d’un trou perdu du Texas et qui s’est fait à la force du poignet…

— Voilà votre billet en classe affaires monsieur Parker, me dit bientôt l’employée de la compagnie. Pas de bagages ?

— Non. Juste mon attaché-case.

— L’embarquement aura lieu à partir de huit heures porte 12, conclut-elle dans un sourire de sucre glace. Bon séjour à Los Angeles, monsieur Parker.

Je range le billet et le passeport dans la poche de ma veste.

— Merci.

Un billet aller-retour, pour brouiller les pistes. Je viens de donner les clés de la Pontiac à Garfield, le type qui possède la plus grosse casse du comté, chargé de la détruire : avec elle s’effacera la trace de Michael Boorman, trader associé… Mon téléphone sonne alors que j’achète un magazine dans une boutique de l’aéroport. C’est Charlotte.

— Ah, ma chérie ! Alors ?

— J’ai eu un mal de chien avec les secrétaires mais j’ai fini par voir O’Driscoll : au début, quand je lui ai raconté l’affaire, il était soupçonneux mais quand je lui ai montré les chiffres de la transaction, ses yeux ont fait des huit.

— Alors ? Il… il a accepté ?

— Évidemment : avec une commission pareille, c’était difficile de refuser !

J’étouffe un cri de joie… Ça marche… Putain, ça marche… Cette fille est géniale.

— Cinquante millions de dollars, chuchote Charlotte, ça fait combien à dépenser par jour ?

— Ça dépend combien de temps tu comptes vivre avec, fais-je dans un petit rire nerveux. O’Driscoll t’a dit quand il allait passer la transaction ?

— Vers huit heures et demie. Wall Street vient d’ouvrir mais il ne veut pas éveiller les soupçons.

Une horloge.

— Bien joué, chérie ! Tu es un ange !

— Je t’avais dit que tu pouvais compter sur moi.

Charlotte me porte chance. C’est une ambitieuse, comme moi. On s’est rencontrés à New York six mois plus tôt lors d’un think tank concernant les placements de hedge funds , ces « fonds pourris » aux taux de risquabilité à la hauteur des dividendes… L’image même de notre union.

— Qu’est-ce que je fais maintenant ? demande-t-elle, pressée d’en finir. J’ai dit à O’Driscoll que je devais être présente lors de la transaction mais je crève de peur.

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