Caryl Férey - Pourvu que ça brûle

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De la Nouvelle-Zélande à l'Australie en passant par l'Indonésie, la Jordanie, le Chili ou les Etats-Unis, un carnet de route très rock, l'autoportrait en noir et blanc de l'auteur de
et
, Caryl Férey, chantre du thriller engagé, avec qui la réalité devient fiction survoltée.
Caryl Férey a grandi en Bretagne, près de Rennes, une terre qu'il aime pour ses côtes déchiquetées, ses concerts dans les bistrots et ses tempêtes. Grand voyageur, il a bourlingué en Europe à moto et fait un tour du monde à 20 ans. Depuis, il n'a plus cessé de le parcourir. En 1998,
a marqué ses débuts d'auteur de polar. Suivront
(grand prix des lectrices de Elle policier, prix Quais du polar, etc.), adapté au cinéma, et
, paru en mars 2016.

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Le retour de kick fut terrible. Le noir de Mapuche m’avait rendu aveugle, je mis du bleu-Bowie partout. Le regard sombre de Rubén devint piqué de « petites fleurs myosotis », je l’habillai de la même veste noire pour souligner son élégance portègne, visualisai la silhouette du détective dans les rues de Buenos Aires, la prestance qu’imprimaient ses pas vers Jana, l’attraction qu’il opérerait sur elle. Un renversement de perspective. Semaine après semaine, ma fée mapuche aussi prenait corps en beauté, canalisant la violence de sa colère pour créer et non détruire son identité en se vengeant. Je changeai toutes les scènes, revisitai chaque phrase d’un œil bleu-Bowie, bien décidé à réinventer l’amour qui unissait mon couple, cœur brûlant du roman.

Jana devint bientôt réelle. Mieux, je l’aimais comme Rubén l’aimait, passionnément mais confiant dans les liens qui les unissaient. Je rêvais la nuit de la sensation de leur amour. Une tuerie, dans tous les sens du terme, et du tragique à revendre tant je connaissais ses mots, sa voix, chacun de ses gestes, chacune de ses réactions, dans toutes les circonstances. Je connaissais le désespoir et la sauvagerie qui pouvaient la tuer, qui la tueraient si Rubén ne venait pas la sauver.

Il me fallut un an pour tout remettre en place : lors de la première partie, Jana et Rubén se rencontrent autour de deux affaires de disparitions appelées à se recouper, la deuxième partie les voit se faire emporter par le tourbillon, la dernière est un crescendo vers la furie la plus totale.

Sauf que je n’avais pas de fin. Jana piégeait les tueurs dans la forêt, mais après ?

Je butais sur l’épilogue, ne trouvais pas le lieu adéquat ni l’élan qui y mènerait.

La dernière scène laisse un goût particulier à la lecture d’un livre, ce sentiment dont on se souvient avec émotion ou indifférence. L’amour sauvage qui liait Jana à Rubén m’avait porté jusque-là, le final ne pouvait pas être fade, prévisible, convenu. Après tout ce que nous avions traversé, la dernière scène devait au contraire être étrange, sombre, tragique, puissante, salvatrice. Mais aucune de celles que j’imaginai ne convenait.

Et puis je fis un rêve. Un rêve où je volais au-dessus du bitume, un mètre ou deux, suivant les méandres de virages de montagne : la route grimpait à mesure que je progressais, le décor rappelait les Andes et une chanson m’accompagnait vers les sommets chaloupés, Word on a Wing , de Bowie. « Un mot sur une aile ». Je volais avec elle au ras du sol, gravissant la montagne selon les virages de plus en plus serrés, et les mots de Bowie me guidaient, inexorablement. Enfin le décor changea : j’aperçus une bâtisse au sommet d’une colline, un lieu inquiétant, abandonné visiblement. J’approchai et découvris un monastère en ruine, qui bordait une forêt humide.

La dernière scène de Mapuche était là, parfaitement claire malgré la bruine qui tombait. Après une course éperdue contre le temps et la mort qui guette ma jeune guerrière, Jana et Rubén se retrouveraient, vivants.

Beaux, comme Bowie, et bien vivants.

15

Le voyage dans la lune [8] « C’est encore très long et un peu bling bling », apprécie mon éditrice au cours d’une séance de travail. Oui, ce n’est pas tous les jours qu’on se retrouve invité au Festival de Cannes quand on vient d’un bled où les notaires ont la classe d’une andouillette. Si ce genre d’expérience anthropologique ne vous intéresse pas plus que ça, je vous conseille de filer directement au chapitre suivant, ça se passe en Amérique, avec des Indiens.

Il y a des voyages prévus des mois à l’avance après un long travail de documentation, certains destinés à la simple découverte de nouveaux territoires, et d’autres d’un genre inattendu.

Tout a commencé par un coup de fil de Richard-Cœur-de-Lion, le producteur qui avait acheté les droits cinéma de Zulu , et qui à force de ténacité et de coups de griffes avait réussi à faire de mon histoire sud-africaine un film avec des vedettes hollywoodiennes — Forest Whitaker et Orlando Bloom.

Le montage du projet Zulu avait duré quatre ans. Contrat, espoirs, attentes, rebondissements, mauvaises nouvelles, pas de nouvelles, couperet brandi au-dessus des têtes, fin des haricots, sursaut, changements de cap, nouvel espoir, rencontres déterminantes, accord du réalisateur Jérôme Salle, repérages, mise en production, puis catastrophe à la veille du tournage quand le premier rôle s’est désisté, re-rebondissements, sauvetage in extremis avec l’accord de Forest Whitaker, tournage enfin, invitation de l’auteur à Cape Town, réussite finale : je croyais avoir tout vécu avec cette aventure cinématographique, mais je me fourrais le script dans l’œil.

« Ton smoking est prêt ? me lança Richard-Cœur-de-Lion au téléphone. Parce qu’on va à Cannes avec Zulu pour la clôture du festival ! »

Le Festival de Cannes, carrément. J’étais heureux pour Jérôme, le réalisateur du film, heureux pour les acteurs et l’équipe du film que j’avais rencontrés sur le tournage, mon cœur aurait dû bondir dans tous les sens, mais pas du tout. Une angoisse me serra aussitôt les tripes : si les femmes invitées à fouler le fameux tapis rouge de la Croisette peuvent rivaliser d’extravagance, les hommes sont consignés au smoking.

Mesurant une grosse poignée de centimètres, de quoi aurais-je l’air dans un smoking ? Tom Cruise ? Sarkozy ? La honte me montait déjà au front, j’en perdais mon flegme, ma syntaxe, la boule.

« Un smoking ? Putain, où je vais trouver un truc aussi naze ?

— Bah ! On s’en fiche, ce qui compte c’est de clôturer le festival avec Zulu ! »

Richard-Cœur-de-Lion avait furieusement raison mais je ne songeais qu’à cette histoire de smoking. Le pauvre type dont j’aurais l’air là-dedans n’en démordait pas.

J’annonçai la nouvelle aux filles, le soir à la maison. Ma fille se voyait déjà dans les bras d’Orlando Bloom, Loutre-Bouclée bondissait à l’idée de m’accompagner — il lui fallut entre une et trois secondes pour savoir comment dégotter la robe de ses rêves pour grimper les marches au milieu des stars, un rude coup pour l’égalité homme-femme.

Je n’en finissais plus de dérailler mais Loutre-Bouclée me rassura.

« Je connais un magasin qui en loue, des smokings, ne t’en fais pas pour si peu. »

Tu parles que je ne m’en faisais pas. Tout est lié chez moi, connecté de l’orteil au bout des cils, trop entier pour être découpé en parts. Plutôt crever qu’enfiler un pantalon à pinces, un short à carreaux, des sandales, des mocassins à glands ou non, des tongs, des Crocs, un pull à losanges, un manteau beige avec une capuche, un pantalon informe ou mal coupé, un survêtement. C’était Bowie, Strummer ou rien du tout : pigé ?

« Tiens, essaie celui-là au lieu de t’énerver », fit Loutre-Bouclée en me tendant un costume noir pendu sur un cintre.

Une vieille folle à l’humour étonnamment graveleux me souriait en se frottant les mains, sournoise. Le vendeur nous était tombé dessus à peine entrés dans sa boutique de Saint-Germain-des-Prés, un décor de chasse et de gentleman-farmer qui me donnait envie de rendre dans un des parapluies exposés là.

« Il va vous aller très bien, celui-ci, argumentait le vendeur. Essayez-le ! »

Un smoking avec des revers au col satiné, comme les mafieux de casinos des films en noir et blanc, Sinatra et consorts, tous ces crooners ringards dont le charme me faisait l’effet d’une tarentule dans la chaussette.

J’enfilai le smoking en question dans la cabine d’essayage, manquai déjà de tout déchirer tant je me sentais mal dedans, ressortis pour me voir en pied dans le miroir, croisai mon reflet une seconde et adressai un regard noir à Loutre-Bouclée : jamais .

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