Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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Ils restèrent un moment silencieux devant la mer, hypnotisés par les roulements d’un Pacifique qui portait mal son nom. Le dernier rayon du soleil rasait les crêtes vif-argent des vagues qui allaient là, recrachant leur écume comme des baleines furieuses échouées sur le sable. Gabriela se lova dans les bras d’Esteban, comme le premier soir où ils s’étaient endormis ensemble. Amitié, poésie, tendresse, désir, peur, amour, elle éprouvait tout pour lui.

Les camanchacas avaient disparu à l’horizon, la nature s’était comme eux fondue dans le décor.

— Je voudrais rester là toute ma vie, dit-elle au milieu du fracas.

— Tu en aurais marre, Gab…

Mais il la serra un peu plus fort, comme si la meilleure part de lui-même pouvait lui échapper. Gabriela sentait le sexe, le parfum des fleurs cueillies plus tôt au fond de son ventre. Esteban la revoyait tout à l’heure sur le lit, les regards si étranges qu’elle lui adressait en tendant sa croupe pour qu’il jouisse en elle, des regards entre la surprise et l’effarement… Gabriela était le signe qu’il n’attendait plus, la rose dans son désert affectif, la Catalina de chair et d’os pour qui il achèverait son roman.

Sa rédemption.

10

Bouquet de verdure au milieu du désert, l’oasis de San Pedro d’Atacama était l’étape obligée pour visiter les splendeurs environnantes — geysers, lacs, salar , lagunes, réserves ornithologiques, volcans et formations rocheuses à plus de quatre mille mètres d’altitude. Si les bus et les tour-opérateurs s’y pressaient l’été, la saison était passée : hormis la petite place centrale où quelques touristes penchés sur leur carte buvaient un café, les rues de San Pedro étaient presque vides à l’heure où les premières boutiques ouvraient. La Mercedes arriva après une course de trois cents kilomètres, moteur fumant.

Parti à l’aube de sa chambre-cellule d’Antofagasta, Stefano attendait à la terrasse d’un bar près du marché couvert. Esteban repéra sa tignasse blanche à l’ombre, comprit au premier regard qu’il n’avait plus affaire au même homme. Des sutures dans les yeux, les traits tendus, presque durs, Stefano n’était plus le sexagénaire boiteux qui projetait des films dans un cinéma de quartier, il était l’ancien bras armé du MIR entraîné à réagir et tuer de sang-froid. Il n’avait donné aucune précision sur les morts semés sur sa route, ce qui s’était passé au juste dans la décharge et dans la villa de Schober, Esteban n’en demanderait pas : ce type était un vrai danger public.

— Ça fait plaisir de te voir, dit-il en l’abordant à la table où il finissait son petit déjeuner. La dernière fois, je te voyais double.

C’était juste après l’agression. Stefano se leva pour l’accueillir. L’avocat avait le crâne cabossé, la main droite prise dans la résine, le teint des convalescents et brûlait d’une fièvre qui n’était pas seulement due aux coups reçus. Gabriela suivait, tout sourire dans un jean délavé.

— Moi aussi je suis contente de te voir, tío , fit-elle en lui donnant l’ abrazo .

Stefano prit l’étudiante dans ses bras — oui, c’était bon de la sentir vivante.

— Le bureau indigène n’ouvre pas avant dix heures, dit-il en désignant le bâtiment ocre de l’autre côté de la rue. Vous avez déjeuné ?

Un Atacamène peu disert tenait le bar-restaurant ; ils attendirent de recevoir la commande sur la terrasse pour évoquer l’affaire. Stefano ne savait pas le rôle exact de Carver, si d’autres agents de la DEA détournaient la cocaïne saisie pour le compte de Schober, mais la proximité d’un Américain n’avait pour lui rien de surprenant : la dérégulation imposée par les Chicago Boys de Pinochet avait servi de laboratoire à la mondialisation néolibérale de Reagan, bradant les richesses du pays aux entreprises privées et aux multinationales le plus souvent nord-américaines pendant que la CIA formait les agents chargés de mater les récalcitrants. Seuls les États-Unis n’avaient pas ouvert d’enquête concernant les crimes du Plan Condor, et Kissinger, la tête pensante de l’époque, avait toujours refusé de témoigner. La CIA avait fermé les yeux sur les assassinats extraterritoriaux, exploité les renseignements arrachés sous la torture : qu’un ancien criminel chilien comme Schober collabore avec un agent véreux d’une officine américaine et une multinationale d’extraction minière était dans l’ordre des choses.

— CIA, DEA, c’est plus ou moins le même combat, grommela Stefano.

Esteban se tourna vers Gabriela, qui avalait une tartine d’avocat aux épices.

— Il est toujours comme ça ? demanda-t-il après la diatribe de son ami gauchiste.

— Et encore, normalement il lit El Mercurio pour se mettre en train, dit-elle.

— Le journal de papa, ironisa-t-il.

Esteban croisa le regard de l’ancien miriste, un fossé où reposait un soldat mort.

— Schober est impliqué dans un trafic à grande échelle avec des complicités à tous les étages, asséna Stefano. Il n’aurait pas commis ces meurtres et pris tous ces risques s’il ne se savait pas protégé. Il y a une histoire de gros sous, de pouvoir et de corruption derrière tout ça. C’est l’essence même du capitalisme.

— Il nous faut des preuves pour attaquer Schober en justice, fit Esteban, pas une série de cadavres.

— Tu diras ça à Porfillo quand tu le verras.

Un minibus de touristes partait pour une excursion vers les geysers. Esteban se demanda si Stefano portait une arme sous sa veste. Il alluma une cigarette, perplexe.

— Ça n’explique pas le lien entre la cocaïne et l’achat de terres dans la région, dit-il. Jamais Edwards ne se serait fourvoyé dans une histoire de drogue. Il y a autre chose, forcément, un business avec Schober…

— Sa nouvelle société minière ? avança Stefano.

L’avocat jeta une poignée de billets sur la table.

— C’est ce qu’on va vite savoir…

Le bureau venait d’ouvrir de l’autre côté de la rue.

* * *

La Loi indigène de la Concertation avait modifié les textes en faveur des peuples autochtones mais, si le Chili avait signé les grands traités internationaux pour leur reconnaissance, les territoires atacamènes restaient peu ou prou livrés à eux-mêmes. La pression des entreprises minières sur les agents de l’État s’était soldée par l’insertion de ces mêmes entreprises dans les Aires de développement indigène ; pour faire bonne figure, on laissait les Indiens gérer l’entrée des parcs nationaux, les femmes vendaient leur artisanat dans les ruelles de San Pedro mais les hommes continuaient de déserter la région pour travailler dans les mines, chair à canon d’une guerre économique livrée par tous contre tous.

Esteban avait défendu plusieurs mineurs de San José, ensevelis pendant plus de deux mois sous sept cents mètres de terre. Les « 33 », comme on les appelait ici. Passé le cirque médiatique qui avait suivi leur miraculeux sauvetage, les mineurs, qui croyaient monnayer leur récit sans plus avoir à travailler, avaient dû déchanter : roulés par l’agence d’avocats américains qui gérait leurs droits, souffrant d’alcoolisme, de claustrophobie exacerbée, la plupart durent retourner à la mine, quand ils n’avaient pas sombré dans la dépression. Esteban avait harcelé les autorités compétentes pour réclamer des indemnités compensatoires mais, malgré les certificats médicaux, ce qu’il avait obtenu au final était dérisoire — ils étaient des héros, oui ou non ?

Ils traversèrent la rue poussiéreuse sans un regard pour les chiens endormis le long des trottoirs. Le bureau de gestion des terres et de l’irrigation de San Pedro était tenu par une femme atacamène aux traits fatigués. Simple secrétaire (son chef était parti ce matin pour Calama), Eugenia regarda le cuico qui venait d’entrer avec un mélange de défiance et de curiosité : une jeune Mapuche l’accompagnait, et un homme aux cheveux blancs vêtu d’une veste en daim marron clair. Esteban se présenta comme avocat enquêtant sur une nouvelle société d’extraction minière, Salar SA, propriété de Gustavo Schober, sans réussir à dérider l’employée.

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