Caryl Férey - Condor

Здесь есть возможность читать онлайн «Caryl Férey - Condor» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2016, ISBN: 2016, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Триллер, Прочие приключения, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Condor: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Condor»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

Condor — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Condor», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Y a des chiottes dans ce palace ?

Le tenancier leva des yeux d’aigle à la retraite.

— La cabane à gauche, dit-il, près du poteau… Doit y avoir du papier.

Les deux types gloussèrent au comptoir, comme s’il y avait quelque chose de drôle, guère perturbés par le regard assassin de Porfillo. Enfin, personne ne fit de remarques sur son pansement rouge de sang. La cabane se situait près d’un poteau électrique assez grossier qui depuis longtemps n’alimentait plus rien. Le générateur de la boutique tournait à plein régime, accolé aux toilettes et sa bonbonne d’eau. Porfillo poussa la porte du réduit en se bouchant les narines.

Il en ressortit quatre minutes plus tard, à peine soulagé. Cet endroit était juste bon pour les porcs. Il fuma une cigarette à l’ombre pour se calmer, commanda des bouteilles d’eau et un de leurs sandwiches minables, qu’il avala malgré tout. Ce putain de doigt arraché attisait sa haine… L’un des routiers portait un tee-shirt à l’effigie d’une marque de bière locale : il désigna à Porfillo la zone située un peu plus loin, en plein soleil.

— Hé ! Z’avez pas vu l’écriteau ?

« Zone fumeur », disait l’affichette, surplombant un cendrier rempli de mégots plantés dans le sable, au milieu du désert. L’ancien agent de la DINA lui renvoya comme un nid de serpents :

— T’as des choses à redire, toi ?

— Oh ! tempéra le routier. Je plaisante !

Pas lui.

Porfillo avait deux automatiques dans le coffre de la Fiat, un pistolet mitrailleur, leurs munitions, une matraque, des bombes lacrymogènes, un gilet pare-balles. Son kit de survie en terrain hostile.

Atacama — 4

Oiseaux couards mais perfides, les caranchos ne s’attaquaient qu’aux animaux nouveau-nés, aux blessés, aux faibles, aux malades — vaches, veaux, lamas, guanacos, des proies faciles, sur lesquelles le rapace s’acharnait avec une cruauté rare. En quelques secondes, les caranchos arrachaient les yeux ou s’attaquaient aux parties génitales, extirpaient les viscères pendant que les femelles mettaient bas, privilégiaient les chairs vulnérables quand l’animal s’y attendait le moins, des assauts effectués par surprise et toujours par-derrière : une terreur, à peine plus gros qu’un corbeau.

Elizardo Muñez en éprouvait une phobie guerrière. Les caranchos avaient massacré ses veaux, retrouvés agonisant dans leur sang, des trous dans les orbites et meuglant tout leur soûl ; ils s’en prenaient même à son âne. Des tueurs en série. Des oiseaux de malheur qui, avec le temps et la dégradation de sa santé, finissaient par le rendre fou. Elizardo les voyait partout, pas seulement dans le ciel quand ils profitaient des courants ascendants, la menace des caranchos occupait tout son espace mental. À quoi bon monter un élevage ? nourrir les rapaces ?! L’ancien mineur en avait la cervelle retournée, comme la mine de son père dont on apercevait encore les vestiges un peu plus bas, au pied du volcan.

L’ ayllo de son enfance avait été déserté depuis longtemps, Elizardo restait seul avec son âne et les caranchos qui voulaient sa peau. À cinq mille mètres, un défi à la pesanteur. Heureusement l’Étranger était venu un jour. L’Atacamène avait oublié lequel mais, grâce à lui et ses promesses de dollars, sa vie de montagnard malade et isolé avait changé. Simple gage en attendant les papiers de la vente, l’Étranger lui avait offert une carabine flambant neuve et des boîtes de munitions pour éloigner ces maudits oiseaux. Une aubaine par les temps qui couraient. Depuis, Elizardo les guettait tous les jours, tapi à l’ombre de l’enclos où frissonnait son âne, l’œil acéré vers le ciel, prêt à faire feu… Non, il ne se contenterait pas d’éloigner les caranchos : Elizardo les tuerait. Il les tirerait tous, comme des putains de pigeons.

9

Le soleil flambait sur les montagnes, dégradé rose orangé dans l’air du crépuscule. Le rancho bordait la Vallée de la Lune, à une poignée de kilomètres de San Pedro, et Busquet n’avait jamais vu un spectacle pareil — toute cette caillasse…

Busquet avait grandi à La Serena, mille kilomètres plus bas dans le désert du Nord, une ville jetée dans la poussière où passaient les semi-remorques en déféquant leur gasoil. Busquet avait commencé sa carrière comme leader du Mafia Tuning Club, une boîte de nuit ambulante avec sono dans le coffre ouvert de sa voiture customisée : il partait avec les copains le week-end déambuler dans le centre en quête de chair fraîche et quelques castagnes, pour se faire la main. Le jeune homme avait été vite repéré par les flics locaux, qui lui avaient conseillé de déguerpir du secteur s’il ne voulait pas s’attirer des ennuis, ou de se faire embaucher dans une agence de gros bras — gardien de nuit, videur, agent de sécurité. Busquet avait fait les deux : quitter La Serena pour Valparaiso, où il avait été intégré dans l’équipe de Porfillo au port. Cinq ans plus tard, il se retrouvait chauffeur et garde du corps de Gustavo Schober, un des gros industriels de la région. Un bon job, qui lui faisait voir du pays. La preuve : il n’avait jamais vu la Vallée de la Lune quand le soleil se couche sur l’océan minéral. Ça le changeait des posters de bonnes femmes à poil.

Surveillant l’entrée du rancho , Busquet n’entendait pas les propos échangés à l’ombre de la terrasse, mais la tension était palpable entre le boss et le chef de la sécurité.

Porfillo venait d’arriver après vingt heures de route sans presque dormir. La fatigue et la douleur avaient creusé ses rides, relâché la peau de son cou sans atténuer la dureté de son regard. Son petit doigt arraché le tiraillait, les derniers événements le mettaient sur la sellette et Schober ne décolérait pas après le désastre dans la villa. Il avait dû envoyer Carver au chaud dans une clinique privée — grassement payé, le chirurgien n’avait pas posé de question sur l’origine de la blessure par balle —, baratiner la bonne de la villa pour qu’elle se tienne loin de ses chiffons, mais, si ses hommes avaient fait disparaître les corps de Durán et Delmonte, Andrea était toujours aux abonnés absents. Gustavo se faisait un sang d’encre : sa femme ne répondait pas au téléphone, ni n’appelait, sa voiture n’était plus dans le garage, aucune de ses amies ne l’avait vue et les deux détectives lancés à sa recherche brassaient du vide.

Porfillo venait au rapport. Lui aussi était nerveux.

— Le vieux qui nous est tombé dessus doit être de mèche avec Roz-Tagle, grogna-t-il sous le toit en paille de la terrasse. Un détective, ou un ex-flic qu’il a dû engager. Et cet enfoiré s’est mis à défourailler sans crier gare.

Gustavo oublia un moment sa femme.

— Toujours aucune idée d’où il sort ?

— Non, confessa Porfillo.

— Ah oui ? Et d’après toi, comment il m’a retrouvé ? Hein ? Comment ce type s’est pointé chez moi la bouche en fleur pour faire un carton ?

C’était plus une insinuation qu’une question. Porfillo ne répondit pas.

— Le Plan Condor, oui, poursuivit son patron en modérant sa fureur, dont tu as parlé à Roz-Tagle pendant l’interrogatoire chez le flic. C’est comme ça qu’il est remonté jusqu’à moi… Tu avais besoin d’ouvrir ta grande gueule ?!

— Roz-Tagle n’a pas prévenu la police, renvoya le fautif en guise de diversion.

— Mais il est sur notre piste, grâce à toi.

Les deux hommes se regardaient en chiens de faïence.

— On ferait peut-être mieux de se mettre au vert, avança Porfillo.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Condor»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Condor» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Caryl Férey - Plus jamais seul
Caryl Férey
Caryl Férey - Plutôt crever
Caryl Férey
Caryl Férey - Utu
Caryl Férey
Caryl Férey - Mapuche
Caryl Férey
Caryl Férey - Haka
Caryl Férey
Caryl Férey - Zulú
Caryl Férey
Отзывы о книге «Condor»

Обсуждение, отзывы о книге «Condor» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x