Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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Ensemble ils avaient vu, écœurés, les premiers cacerolazos , ces manifestations de femmes frappant sur leur casserole pour se plaindre de la pénurie, des bourgeoises qui souvent touchaient pour la première fois un tel ustensile, ils avaient vu l’embargo américain étrangler le pays, le montage grossier à la Une d’ El Mercurio avec des chars russes positionnés devant le palais présidentiel, le candidat malheureux de l’élection, Alessandri, couper l’approvisionnement du papier hygiénique dont sa famille avait le monopole pour punir le peuple d’avoir mal voté, sans cesser de s’aimer, et d’espérer.

Ils ne savaient pas qu’Allende avait un projet secret pour sortir le Chili du piège, un grand référendum sur l’économie dont il avait fait part à son nouveau chef des armées, l’obscur général Pinochet. Ce dernier lui avait conseillé d’en différer l’annonce au 12 septembre…

Il attaqua le 11.

Stefano et Manuela faisaient partie des irréductibles qui avaient défendu la Moneda assaillie par l’aviation. Un cauchemar prévu mille fois. Les Mirage pilonnaient le palais présidentiel où Allende et ses proches s’étaient retranchés, répondant aux bombes par de dérisoires tirs de kalachnikov. La situation était désespérée, le bâtiment en feu, les militaires fidèles à la Constitution sous les baïonnettes ; quant à négocier la reddition du président élu par le peuple, Pinochet avait été clair : « il faut tuer la chienne et l’affaire est réglée »… Stefano n’avait pas peur de mourir, aucun sacrifice n’était vain face aux fascistes, Manuela aussi voulait se battre contre les traîtres jusqu’à son dernier souffle, tous deux unis dans la mort, mais Allende en personne était venu leur intimer de fuir pendant qu’il était encore temps. Ils étaient jeunes, leur sacrifice inutile : Allende leur ordonnait de se sauver pour voir un jour la démocratie refleurir. Le dernier ordre qu’il donnerait à quiconque.

Stefano et Manuela s’étaient résignés à s’enfuir avec les autres de la Moneda en flammes, la rage au ventre, avant que la souricière ne se referme sur eux.

Les militants connaissaient le protocole à suivre en cas de coup d’État : rendez-vous dans un mois, jour pour jour, dans un bar prévu à cet effet. Stefano et Manuela s’étaient quittés devant une porte dérobée du palais présidentiel, échangeant un dernier baiser pathétique où les larmes guerrières refusaient de couler.

Les putschistes avaient coupé les communications internationales, instaurant un couvre-feu de deux jours pour isoler le Chili du reste du monde. Deux jours : c’était le temps nécessaire pour arrêter les membres du gouvernement, remplir les stades de détenus, les casernes, les prisons. Claquemurée chez elle, condamnée à écouter la musique militaire à la radio, la population apprit la mort d’Allende en quelques mots laconiques, abasourdie, pendant que sur les balcons élégants des villas on sablait le champagne.

Une nouvelle vie commençait pour Stefano, celle de la traque. Durée de vie moyenne d’un militant clandestin : six mois. La consigne était de se cacher pendant que les cadres du MIR brûlaient les documents et les locaux qui les abritaient. Ceux qui n’auraient pas le temps de se réfugier dans une ambassade ou à l’étranger seraient assassinés, mais on comptait sur les survivants pour reconstruire le parti. Le téléphone coupé, le domicile de ses parents et ceux de ses amis perquisitionnés, les lieux où il dormait quand il n’était pas en mission probablement infestés de soldats, Stefano se réfugia chez les parents d’un copain de lycée, apolitiques, dont le père tenait le cinéma du quartier Brazil. Stefano avait caché son P38 dans une bouche d’aération et attendu des jours entiers au fond d’une cave, rongé d’angoisse. Enfin, le couvre-feu levé, Stefano joignit un de ses contacts susceptibles de leur fournir des faux papiers, et n’apprit que de mauvaises nouvelles : son groupe au MIR était décimé, les survivants en fuite, avec l’interdiction de prendre les armes disséminées dans les caches en attendant de voir comment les choses évolueraient. Aucune nouvelle d’« Elena », le nom de code de Manuela.

À vingt-trois ans, Stefano avait une expérience théorique de la survie comme clandestin : la pratique s’avéra vite insupportable. Les cadavres criblés de balles retrouvés dans les rues, dérivant dans le Mapocho, les camions remplis de militaires, les chars postés le long des avenues, la mine défaite des passants : l’oppression le faisait littéralement suffoquer. Et puis le stress, la peur, la paranoïa au moindre regard appuyé, et Manuela dont il restait sans nouvelles… Personne n’avait imaginé une répression aussi féroce : on assassinait, torturait, violait, partout dans le pays, sans pitié ni limite d’âge. Allende suicidé, Víctor Jara martyrisé dans le Stade national, même la maison de Neruda avait été saccagée, le corps du Prix Nobel exposé parmi les débris de verre, les fils de téléphone arrachés et ses livres brûlés — peintures, bibliothèques, collection de céramiques, tout avait été détruit.

En lâchant Allende qui refusait d’armer le peuple malgré la menace d’un coup d’État, le MIR s’était trompé de cible. C’était trop tard : des centaines de milliers de Chiliens fuyaient le pays pendant que les militaires écrasaient le peuple sous un talon de fer. Dans la débandade, Stefano ne songeait plus qu’à retrouver Manuela… Enfin le 11 octobre arriva : sans armes, redoublant de prudence, Stefano se rendit dans le café d’Independencia où ils avaient rendez-vous. Il y avait peu de monde à l’intérieur, et à première vue aucune tête connue. Stefano approcha du comptoir pour glisser un mot au patron, un sympathisant, vit son visage livide et comprit qu’il venait de tomber dans un piège : des agents de la DINA l’attendaient, armés jusqu’aux dents.

On le transféra à la Villa Grimaldi, transformée en centre de détention clandestin par les militaires. Arrêté sur dénonciation, Stefano savait qu’il serait torturé. Le mot d’ordre était de tenir vingt-quatre heures : passé ce délai, on estimait que les premiers noms tomberaient… Peu de gens résistent à l’électricité. Stefano avait été roué de coups avant de passer à la parilla , un sommier en fer électrifié où on les attachait, nus, les électrodes dans le rectum ou sur les parties génitales. Vingt-quatre heures à devenir fou. La colonne vertébrale bandée comme un arc, Stefano avait prié pour mourir mais son cœur refusait de lâcher. Il accepta bientôt de collaborer, demanda à parler à un officier pour gagner quelques heures précieuses.

Quand on lui ôta le bandeau qui recouvrait ses yeux, El Negro, un des hommes qui l’avaient arrêté, se chargea de l’interroger dans un bureau à part. Stefano vendit des camarades qu’il savait déjà morts, reçut des coups au visage, exigea de s’entretenir avec un officier de l’armée et non avec un agent de la DINA analphabète, encaissa d’autres gifles jusqu’à ce qu’El Negro, excédé par son insolence, dégaine son revolver et lui colle une balle dans le genou.

Ça ne plut pas à l’officier en charge des détenus : son bureau était moucheté de sang et le prisonnier, qui se tordait de douleur sur le parquet, serait désormais incapable de répondre à un interrogatoire. Le jeune capitaine envoya Stefano à l’hôpital sous bonne escorte, où il fut opéré. Les tendons du genou gauche étaient sectionnés, plusieurs bouts de cartilage avaient été emportés par l’impact mais une partie de la rotule semblait épargnée…

Il fallut sa fuite rocambolesque de l’hôpital militaire et son transfert à l’ambassade de France solidaire des fugitifs, son exil à Paris et le flot de mauvaises nouvelles qui leur parvenait pour comprendre qu’ils avaient perdu.

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