Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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Esteban analysa vite la situation.

— La Victoria n’intéresse personne mais si des jeunes de bonne famille se mettent à mourir d’overdose, les flics ne seront pas longs à la détente, relança-t-il. Tu connais quelqu’un qui pourrait me renseigner sur le trafic de poudre dans le centre-ville, un dealer ou un indic ?

Luis Villa ne réfléchit pas longtemps.

— Bob, un rasta qui traîne à La Piojera : il est les deux… Je te préviens, ajouta le policier d’un air badin, il est assez con.

— Quel genre ?

— C’est le seul rasta noir pro-Pinochet que je connaisse.

— C’est possible, ça ?

— Au Chili, oui.

* * *

Des tonnes de victuailles se déversaient chaque jour au Marché central de Santiago. On rangeait les étals à l’heure où les plus pauvres se partageaient les restes des cagettes éventrées autour des halles : Mapuches, Quechuas, descendants d’Incas, mulâtres ou déshérités, une petite foule disciplinée s’activait.

Esteban gara la voiture face aux arcades du vieux marché. Il avait déposé Gabriela au Ciné Brazil, acheté un téléphone à carte dans une boutique du centre avant d’envoyer un texto à l’étudiante ( « Tout n’est pas perdu, Gab. Voilà déjà mon numéro » ). Le coup de fil impromptu de Luis sur son fixe avait douché leur ardeur mais ils croyaient avoir le temps. Esteban s’étira sur le trottoir, ses lunettes tordues le protégeant du soleil brumeux, ouvrit le coffre de la voiture et enfila une paire de chaussures neuves.

De l’autre côté de la place, le bar-restaurant La Piojera — « la pouilleuse » — portait bien son nom, avec la sciure par terre pour absorber le vomi et les verres renversés, les pantins minables installés sur l’estrade comme des musiciens de ranchera, les ivrognes et les gobelets vides jonchant le sol et les tables. Les cuisines, infectes, se situaient naturellement près des poubelles qui, grandes ouvertes sur un essaim de mouches, débordaient : jarrets de porc élastiques, pommes de terre blanchâtres, on ne faisait pas trop de différence entre ce qui sortait des premières et ce qu’on jetait dans les secondes.

Le service à La Piojera était continu, peu aimable, l’ambiance aux bagarres de saloon. Avec son costard de marque, ses chaussures italiennes et sa chemise blanche sans taches, Esteban Roz-Tagle fit une entrée remarquée dans le bouge. Il n’était que trois heures de l’après-midi mais les yeux hostiles le dévisageaient comme s’il allait annoncer la fermeture. L’avocat trouva le fameux Bob attablé sous des drapeaux chiliens en plastique qui prenaient le graillon des cuisines.

La trentaine avachie sur des épaules de camionneur, des perles aux couleurs de la Jamaïque s’égrenant sur des dreadlocks qui lui descendaient jusqu’aux fesses, Bob s’essayait aux mots fléchés devant une part de tarte et un terremoto [6] Tremblement de terre. , une eau-de-vie où baignait une grossière glace à la fraise synthétique.

Esteban se présenta comme une connaissance de Luis Villa. Le rasta releva à peine un œil de sa coupe glacée.

— Je peux m’asseoir ?

— Vas-y, fais comme chez toi.

Un serveur au ventre de morse éparpilla les miettes sur la table à l’aide d’une lavette qui devait aussi servir de serpillière, bougonna un bonjour en attendant la commande.

— Tu reprends quelque chose ? proposa Esteban. C’est moi qui invite.

Bob avait presque fini son terremoto .

— Une réplica [7] Réplique. , dit-il, les yeux rouges.

L’herbe devait lui donner faim. Esteban se tourna vers le serveur.

— Une réplica , s’il te plaît, mon gros. Et un pisco sour .

Si la réplica suivait traditionnellement le terremoto , le pisco sour de La Piojera était servi au pichet, brassé à l’hectolitre avec des blancs d’œufs de batterie. Esteban fit cependant bonne figure. Bob, de son vrai nom Leonardo Vasquez, était dealer dans les quartiers huppés de la capitale et le principal indicateur de la brigade antinarcotique. Esteban l’amadoua en se présentant comme avocat et sympathisant de la droite dure, la corde sensible du rasta. D’après Luis, Bob appartenait au XMP, le « Parti de l’ordre républicain pour ma patrie » mené par le petit-fils du dictateur — des milliers d’adhérents, en majorité des fonctionnaires des forces armées et des jeunes de la Fondation Pinochet qui véhiculaient les valeurs du Général, avec une haine affichée pour toute idée de Cour de justice internationale.

— Au moins avec le Vieux, il y avait de l’ordre dans les rues, regrettait Bob, intarissable sur le sujet : Pas tous ces traîne-savates qui viennent me quémander de la merde !

— La jeunesse n’est plus ce qu’elle était, compatit l’avocat.

— Putain, man … Tu veux mon avis ? La dictature a été mal interprétée : s’il n’y avait pas eu le Vieux pour dresser les cocos, le Chili serait aujourd’hui comme le Venezuela. Tu peux être sûr !

Esteban acquiesça devant le géopolitologue : marrant comme Chávez, même mort, inspirait toujours la peur dans une Amérique latine qui n’avait connu que des dictatures de droite. Las des commentaires de l’abruti, Esteban évoqua l’affaire qui l’occupait. Bob descendit de son nuage sécuritaire et son sourire à la ganja s’élargit.

— De la coke pure à La Victoria ? En voilà une nouvelle ! Hé hé ! C’est plutôt la pasta base qu’ils s’envoient par là-bas !

— Il a dû y avoir un micmac quelque part. Dans tous les cas, nous craignons que cette cocaïne n’inonde le centre-ville et touche des consommateurs, disons, occasionnels et respectables, que je représente… tout à fait officieusement évidemment, baratina-t-il sur le ton de la confidence.

Bob secoua ses dreadlocks, dont les perles tintèrent contre la coupe de glace à l’eau-de-vie.

— Je suis pas au courant.

— Il y a eu quatre morts par overdose à La Victoria à cause de cette drogue, biaisa Esteban. Il ne faudrait pas que ce genre de mésaventure se produise dans les beaux quartiers… Tu vois ce que je veux dire ?

— Hum.

C’était pas sûr. Esteban glissa un billet sur la table collante.

— Tu as eu des échos ?

— Non… Non, répéta Bob en empochant l’argent. Mais compte sur moi : si j’ai cette coke entre les mains, je la couperai tellement que tout le monde chiera du laxatif ! s’esclaffa-t-il, goguenard.

Un air de reggaeton remplaça la ranchera agricole dans les enceintes crasseuses. Le dealer avait l’humour militaire mais il semblait sincère, ce qui validait la thèse de Luis — un lot isolé revendu à La Victoria qui sèmerait la mort dans les organismes les plus faibles…

— El Chuque, tu connais ?

— La poupée du film d’horreur ?

— C’est aussi le sobriquet d’un petit dealer de La Victoria, dit Esteban, environ dix-huit ans, le visage couvert de cicatrices. Facilement reconnaissable.

— Hé hé !

Avec Bob, on riait de tout.

— C’est dans ses poches qu’on a trouvé de la coke pure. Tu ne l’as jamais vu traîner dans le centre ?

— Nan.

— Une bande de ferrailleurs, des cartoneros

— Y en a des dizaines qui traînent, des loqueteux… Mais si je vois ton balafré, je t’appelle !

Autant croire au protocole de Kyoto.

Esteban abandonna le rasta à sa cantine porcine et ressortit à l’air libre.

Le moment qu’il venait de vivre ne ressemblait pas du tout à Gabriela. Il traversa la rue jusqu’au Marché central, s’attabla au tonneau d’une poissonnerie encore ouverte le long du trottoir, commanda un ceviche à une grosse dame en tablier et un pisco digne de ce nom au bar voisin. Le mal de crâne passa, pas le sentiment pénible qu’il gardait de leur nuit d’ivresse. Il s’était passé quelque chose. Mais quoi ? Il reçut le plat de poisson cru et un texto de Gabriela : « Non, tout n’est pas perdu. En attendant, le père Patricio va faire une allocution sur Señal 3 à six heures. Je l’accompagne. M’oublie pas pendant ce temps. »

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