Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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Il faisait une chaleur moite dans le bureau au fond du couloir. Une nouvelle couche de poussière tapissait les dossiers plus ou moins en attente accumulés sur la table, les étagères… Esteban remonta les stores qui donnaient sur l’ancienne peña de la rue Carmen, récupéra son téléphone laissé dans le coffre un mois plus tôt, avec les dollars en liquide et son passeport.

Il y avait onze messages sur le répondeur, qu’il laissa dérouler : un client à qui il manquait un document quelconque, une invitation à une soirée passée depuis dix jours, des nouvelles de gens qu’il n’avait pas tellement envie de voir, un vendeur de voitures anciennes, un autre de cuisines high-tech, le caviste du coin qui avait reçu sa commande de pisco, une demande pour un divorce, Gabriela-quelque-chose, une amie de Camila Araya, qui voulait le voir pour une affaire urgente, Edwards qui lui rappelait la garden-party pour la nomination du juge à la Cour suprême mercredi 3, c’est-à-dire le soir même, le greffe du tribunal d’instance, enfin un second message de la dénommée Gabriela, qui datait du matin.

« C’est de nouveau Gabriela Wenchwn, l’amie de Camila Araya. Vous seriez bien inspiré de me rappeler, au pire me conseiller quelqu’un qui maîtrise le téléphone. Il s’agit d’une cause perdue, il paraît que vous êtes spécialiste… Contactez-moi à ce numéro, s’il vous plaît : dare-dare, ce serait mieux… »

Sa voix était légèrement éraillée, un rien sardonique. Esteban alluma une cigarette, ouvrit la fenêtre en grand pour chasser les semaines de confinement, se demanda ce qu’il fichait là, dans son bureau, alors qu’il avait un livre à finir et le reste de sa vie à épandre dans les champs du possible. Ses pensées se désarticulaient. Même de simples actes comme aller chercher sa commande de pisco chez le caviste lui tiraient des soupirs d’ennui… De guerre lasse, il rappela la fille.

La discussion fut brève : un adolescent décédé à La Victoria, les carabiniers aux abonnés absents, le père de la victime dépassé par les événements…

— Le plus simple serait de se voir, abrégea Gabriela.

— Oui.

— Quand ?

Il était une heure et demie.

— Aujourd’hui vous êtes libre ? demanda Esteban.

— De toutes mes forces.

— OK. Détendez-vous et retrouvez-moi au Clinic : c’est aussi un bar de Bellas Artes, rue Monjitas. Il y a un ginkgo dans la cour intérieure, un arbre japonais : retrouvons-nous dessous… Dans une heure, ça vous va ?

— Vous y serez ?

— Bien sûr, pourquoi vous dites ça ?

— Je suis passée à votre cabinet ce matin : votre associé n’avait aucune nouvelle de vous, ni la moindre idée du jour où vous reviendriez travailler.

— C’est vrai que je viens rarement au bureau, concéda Esteban, mais quand je suis là, je fais des étincelles.

— Il faut tomber le bon jour, quoi, ironisa la fille au téléphone.

— Tout juste.

— OK. Dans ce cas, à tout à l’heure…

Un clic et puis plus rien.

Le destin.

8

Monjitas 578 : l’hebdomadaire satirique The Clinic avait ses bureaux dans le bar-restaurant éponyme de Bellas Artes.

Des affiches et des caricatures étaient placardées dans le long couloir de l’entrée ; Pinochet y était recherché avec une récompense de huit millions de dollars (la somme détournée par le dictateur), Piñera, Bachelet et les différents présidents issus de la Concertation s’y voyaient brocardés sur tous les tons, souriant comme des vendeurs de moquette à Berlusconi, Bush, Poutine, photomontages ou détournements irrévérencieux qui accompagnèrent Gabriela jusqu’à la cour intérieure.

Un échafaudage de bambous supportait des voiles de bateau qui ombrageaient le patio où, de fait, régnait un ginkgo aux feuilles jaunes éclatantes. Des tables aux mosaïques colorées étaient éparpillées sous ses branches. Gabriela trouva une place à l’une d’elles et, constatant que personne ne l’attendait, commanda un maté à la serveuse aux seins rebondis sous son tee-shirt. L’ambiance était détendue, les discussions enjouées ou sardoniques. On y parlait des derniers scandales politiques, de vins fins et d’amourettes, sans trop d’exigence quant à la qualité des plats servis. L’étudiante observa la fontaine romaine, avec ses lions rugissants et sa statue de Marie décapitée où brûlait une bougie, les ex-voto mexicains qui honoraient on ne sait quels morts, fourbi provocateur et plutôt sympathique…

— Gabriela ?

Échappant au feuillage du ginkgo, un rayon de soleil se ficha dans sa rétine : Gabriela fit un mouvement d’esquive solaire et le spectre devint chair, un homme dont le regard sombre étincelait.

— Esteban Roz-Tagle, se présenta-t-il. Désolé pour le retard, mon caviste m’est tombé dessus dans la rue…

Des yeux bleu pétrole qui raviveraient la nuit en plein jour. L’apparition lui fit un choc mais Gabriela ne resta pas longtemps subjuguée : l’avocat portait un élégant costume noir, une chemise blanche, mais pas de chaussures.

— Je ne vous ai jamais vue ici, dit-il en s’asseyant.

— Non, c’est la première fois que j’y mets les pieds. Mais Camila m’en a parlé.

La jolie serveuse s’arrêta à leur table.

— Salut, qu’est-ce que tu veux ? s’enquit-elle.

— Pisco sour … Deux ?

— Merci, répondit Gabriela en désignant le maté sur la table, je vais finir mon eau chaude.

— Mets-m’en deux quand même, dit-il à la fille. Avec un ceviche . Un mix de ce que tu as, ça ira.

La serveuse repartit avec son plateau, dribblant les touristes paresseux attirés par le patio, sans un regard pour les pieds nus de l’avocat.

— Je n’ai rien avalé de la journée, s’excusa-t-il.

— Je croyais que vous vous réveilliez au gin tonic, insinua Gabriela.

— C’est Camila qui vous a dit ça ?

— Oui.

— Eh bien, cette chère petite vous a raconté des blagues : je ne bois que du pisco sour . Avec un peu de poisson mariné, vous avez le secret de ma forme.

Gabriela le jaugea sommairement. Ses cheveux bruns étaient désordonnés, le reste n’avait pas l’air très réveillé non plus.

— Alors, reprit-il, vous vouliez me voir ?

— Oui… Comme je le disais au téléphone, le fils d’un ami a été retrouvé mort dans le quartier de La Victoria. Enrique, un jeune de quatorze ans… Vous savez qu’il y a eu une émeute là-bas dimanche dernier ?

— J’étais en vacances à la mer, se dédouana l’avocat, coupé du monde comme sur une île déserte. Expliquez-moi.

— Les carabiniers ont failli se faire lyncher, dit Gabriela. La population est à cran ; trois autres jeunes ont subi le même sort en l’espace d’une semaine et personne n’en parle. Il y a à peine deux lignes dans la presse, les carabiniers font la sieste, mais Camila m’a dit que vous connaissiez tout le monde.

— Des rabat-joie pour la plupart, ou qui se prennent au sérieux, ce qui revient à la même chose, dit-il. Vous ne perdez rien, je vous assure.

— Il s’agit d’une affaire sérieuse, recadra Gabriela.

— Je suis sérieux.

La jeune femme portait une robe bleue à motifs, une paire de ballerines assorties en plastique imitation lézard et un collier d’argent mapuche sur un décolleté que son cardigan noir peinait à cacher.

— Excusez-moi, mademoiselle, mais vous faites quoi dans la vie ?

— Je suis étudiante en cinéma. Enfin, j’essaie de poursuivre mes études en faisant des petits boulots… Le reste du temps je suis vidéaste.

— Vous faites des films ?

— Je fais aussi des reportages pour Señal 3, la télé communautaire de La Victoria. Enrique est le fils du rédacteur, Cristián.

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