Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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Mosquito poussa un cri de détresse sur la terrasse, qui lui vrilla les tympans ; langue violette, bec croquant les barreaux, le perroquet se dandinait sur son perchoir dans une mauvaise valse, sans cesser de brailler. Une fois, Esteban avait essayé de le libérer mais l’animal avait refusé de sortir de sa cage — quel débile…

Tout ça ne répondait pas à l’énigme que constituait sa vie. À force de brouiller les cartes, l’envie de jouer s’étiolait.

Esteban enfila sa veste noire, prit ses clés et les paquets de cigarettes qui traînaient sur le bar. Il fallait qu’il parle à quelqu’un et jusqu’à nouvel ordre Edwards était son seul ami.

* * *

Ils s’étaient rencontrés à la Católica. Jouant d’une grâce innée et du regard magnétique de sa mère actrice, l’aîné des Roz-Tagle se montrait brillant, fantasque, généreux jusqu’à l’absurde, égocentrique et, contrairement à Edwards, peu impliqué dans les Droits de l’Homme.

— Je préfère le droit des femmes, prétendait-il.

Esteban lui avait présenté sa petite amie, Vera Fuentes, la fille d’un des juges les plus influents de Santiago. Esteban sortait avec elle à l’insu de leurs parents, lesquels n’auraient guère apprécié une liaison sans mariage. Vera était une petite brune piquante qui entrait en première année à la Católica : Edwards, à sa plus grande honte, en était tombé spontanément amoureux. Il aimait la détermination de ses propos, ses jambes fines, sa peau, le monde quand elle riait… Il détestait l’idée de la voler à son meilleur ami mais son regard rêveur en présence de Vera n’avait pas échappé à Esteban.

— Elle te plaît, hein ? lui avait-il lancé alors qu’ils sortaient de l’université. Eh bien, prends-la.

— Quoi ?

— Tu es amoureux de Vera, non ?

— …

— Te fatigue pas, ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

— Bah…

— Prends-la, je te dis. De toute façon personne n’appartient à personne, encore moins à moi… Et puis je suis sûr qu’elle t’aime en secret : elle me l’a dit.

Trop troublé pour savoir jusqu’où son ami plaisantait, Edwards n’avait su que balbutier.

— Tu ne seras pas jaloux ? Je veux dire, si jamais elle m’aime…

— Bah ! (Esteban avait haussé les épaules.) Pas si elle continue de coucher avec moi de temps en temps…

Edwards sidéré, Esteban dut lui taper sur l’omoplate en riant pour le rassurer. Esteban n’avait rien dit des sentiments qu’il éprouvait pour Vera, juste qu’il partait pour trois ans en Amérique. Sans la famille de Vera Fuentes, Edwards ne serait sans doute qu’un obscur collaborateur griffonnant des calculs pour le compte d’associés rapaces : Esteban le savait, ce qui n’était pas la moindre de ses élégances.

Edwards lui passait tout, comme à un petit frère turbulent, certain qu’il taisait des maux plus obscurs…

Une heure de l’après-midi sonnait à l’église de la rue Carmen quand l’aîné des Roz-Tagle fit irruption dans l’agence : alerté par le bruit de la clé dans la serrure, Edwards eut le temps de cacher la bouteille de whisky sous la table.

Esteban fit un bref panoramique sur l’accueil en open space ; Marta, la secrétaire, devait être toujours en vacances, son bureau parfaitement rangé attendait son retour, cerné de plantes grasses. Il foula la moquette, dépassa la photo de Mandela souriant dans son cadre de verre et aperçut Edwards par la porte entrouverte de son bureau.

— Salut ! dit-il en entrant.

Son sourire s’effaça.

— Qu’est-ce qui se passe ?

Edwards avait une mine épouvantable. Les yeux creusés, le regard fuyant, il semblait sortir de terre malgré son costume Hugo Boss et sa chemise blanche ouverte.

— Tu as vu ta tête ? relança Esteban.

— Bah…

— C’est quoi, le problème ?

— Oh ! rien, je suis juste un peu crevé…

— En rentrant de vacances ?

— Ça fait une semaine déjà, corrigea son ami comme une excuse.

Edwards n’avait jamais été très bon pour mentir — tout juste s’il ne louchait pas.

— Je ne me pose pas comme modèle de vie saine, nota Esteban, mais c’est quoi, ça ?

Un verre vide reposait près de l’ordinateur, qui empestait le whisky.

— Tu vois, plaisanta l’autre en guise de réponse, quand tu n’es pas là le cabinet part en vrille !

Mais l’ironie du fiscaliste tombait à plat. Il y avait une sorte de détresse dans ses yeux bruns, rougis, vitreux.

— Qu’est-ce qui t’arrive ? s’inquiéta Esteban.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Tu ne bois jamais. Alors ?

Ils se connaissaient trop bien. Sous tension, Edwards lâcha du lest — après tout, une demi-vérité valait mieux qu’un mensonge.

— C’est… C’est Vera, dit-il dans un soupir. Elle a quelqu’un.

— Vera ?

— C’est récent.

Esteban compatit : Edwards était fou d’elle, depuis toujours.

— Comment tu l’as su ?

— Par la bande, bredouilla Edwards.

Il rougit imperceptiblement — il allait dire quoi, qu’il reluquait les fonds de culotte de sa femme, masochiste, minable, cocu ?

— On a pu te raconter des bourres, tenta de relativiser Esteban, des jaloux, des vipères. Ça court les rues.

— Non, c’est moi qui l’ai découvert, par hasard…

Esteban alluma une cigarette devant son récit contradictoire. Malgré les années, le visage d’Edwards était resté poupin, le regard sans malice.

— Je croyais que ça marchait entre vous…

— Moi aussi.

— Il s’est passé quelque chose ?

— Non… Enfin je ne sais pas… Vera va bientôt avoir quarante ans : peut-être qu’elle a peur de vieillir, de ne plus plaire… Ce qui pour moi est absurde.

Ils passaient pour un couple modèle. La nouvelle ébranlait Esteban, qui ne s’attendait pas à ça.

— L’amant de Vera, tu le connais ?

Son ami secoua la tête.

— Tu lui en as parlé ?

— Non plus.

— Tu devrais. Vera t’aime. Même si elle voit quelqu’un d’autre, ce n’est qu’une passade. Parle-lui.

— Peut-être… Tu as raison… Excuse-moi de t’emmerder avec mes histoires.

— Tu n’emmerdes personne… Mais ce n’est pas en picolant dans ton coin que tu vas la séduire, ajouta-t-il.

— Oui…

Edwards souffla pour évacuer le surplus de stress, prit un air bonhomme.

— Bon, et toi, relança-t-il pour changer de sujet, ces vacances ?

— J’ai vu des étoiles de mer.

— C’est tout ?

— Je n’avais pas d’épuisette, autrement je t’en aurais rapporté.

— Tss ! Tu étais où ?

— Sur la côte, dit Esteban, évasif.

Son associé ne releva pas. Les « vacances à la mer » d’Esteban restaient un mystère, et s’il y avait quelqu’un qu’il voyait mal en sandales, c’était bien lui.

— Tu as eu mon message ? demanda Edwards.

— Non. Quel message ?

— Tes parents donnent une garden-party pour la nomination de Víctor à la Cour suprême, déclara-t-il en faisant un demi-tour sur son siège pivotant. Ce soir… Je voulais te tenir informé, au cas où.

Esteban soupira d’un air entendu. Il était venu pour parler de son avenir sur terre mais ce n’était visiblement pas le bon jour.

— Au fait, il y a une fille qui cherche à te joindre pour une affaire, reprit son associé. Elle est passée ce matin à l’agence. Ça avait l’air urgent… Gabriela-quelque-chose : tu connais ?

Esteban fit une moue peu inspirée.

— Tu as tort : c’est pour une affaire en banlieue sud et la fille en question a l’air complètement fauchée.

Edwards se détendait après ses aveux mais son regard tourmenté ne plaidait pas en sa faveur. Esteban écrasa sa cigarette dans le fond de whisky. Son associé ne lui avait pas tout dit mais il avait assez à faire avec lui-même…

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