Frédéric Dard - Un tueur

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Un tueur raconte à la première personne du singulier l'épopée sanglante d'un criminel sans envergure devenu tueur.
Un tueur élégant comme on n'en fait plus, ne succombant à rien si ce n'est au charme vénéneux des femmes et qui, les yeux voilés de rouge et la mort dans la peau, finit par attendrir sa proie à commencer par nous, lecteurs.
Kaput, c'est l'odyssée de ce tueur vers la pente fatale du crime.
C'est aussi une pièce majeure sur le chemin de Frédéric Dard vers la reconnaissance littéraire et populaire qui est la sienne aujourd'hui.
Qualifiés de « mémoires du désespoir » par son auteur à l'époque de leur publication dans les années 1950, les textes originaux des Kaput sont désormais réunis dans ce livre sous le titre
.

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Après avoir assisté à mon procès en affichant la plus souveraine indifférence, après les avoir laissés monter leur petite mayonnaise, je m’étais dressé, au moment suprême, pour exposer mon point de vue. Il y avait sur le plan psychologique des choses troublantes dans mon exposé ; mais à l’enquête ces faits s’évaporeraient comme de la rosée au soleil et je me retrouverais face à face avec la réalité. La réalité c’était ma présence dans une maison en compagnie d’un cadavre. On démolirait mes objections. On me dirait que j’étais resté sur place parce que je croyais avoir du temps devant moi, n’ayant pu prévoir que la maison parapluie débarquerait pour nous annoncer la mort « accidentelle », oh ironie ! de Baumann. Au contraire, on y verrait la preuve de ma noirceur d’âme. Ça allait ronfler vilain pour ma poire quand ils auraient récupéré. Ah ! ils allaient me la faire casquer chérot mon éblouissante démonstration. Ils m’en voudraient de les avoir chambrés tous, mon avocat en tête. Leurs belles paroles, leurs déductions sculptées dans le fromage mou, leur masturbation cérébrale, leur expérience et leur carrière, tout ça allait reprendre le dessus…

Un matin, alors que je venais de passer à la douche, un gardien s’est pointé dans ma cellote. Il tenait sous le bras un laxonpem dont la ficelle avait été brisée et le papier défait.

— Un colis pour vous ! a-t-il annoncé.

Je pouvais en recevoir, étant toujours en préventive.

Ça m’a légèrement siphonné.

— Un colis ?

— Oui, vot’bonne amie…

J’avais pas de nana, pas de famille. Je voyais donc pas qui pouvait m’adresser un pacson.

J’ai ouvert. Il y avait plein de bonnes choses dans un carton grand comme une boîte à godasses : un sauciflard, un paquet de biscuits, du chocolat, des bonbons. C’était gentil, j’en conviens… Gentil, mais anonyme. Et ça me troublait.

A la direction on avait coupé le sauce en deux, pour des fois qu’il serait truffé à la lime. Le paquet de biscuits était ouvert, de même que celui de chocolat. Ils prenaient leurs précautions.

Mais tout était innocent et du meilleur aloi.

A midi j’ai tortoré le saucisson. Il semblait pur porc et il m’a fait plaisir. Puis j’ai mangé des biscuits et du chocolat.

Vous ne pouvez pas savoir ce qu’on se fait tartir en prison durant les périodes de préven. Après aussi, of course ! Mais la taule dans l’incertitude c’est pire que tout.

La jaf m’a distrait un moment. Un bon moment même car, au bout d’une petite heure, je me suis senti vraiment malade.

Ça a commencé par des crampes de plus en plus rapprochées, puis ces crampes ont fait place à des douleurs intolérables. J’ai tout de suite pigé de quoi il retournait. Rapidos j’ai sonné le gardien.

— Emmenez-moi à l’hosto en vitesse, ai-je dit, je suis empoisonné, quelqu’un a essayé de me farcir à l’arsenic…

Il a bien vu, à mon teint, que c’était pas du bidon. J’étais d’un très beau vert, tout ce qu’il y a de champêtre. Et le masque creusé, d’un coup, par la souffrance… J’avais mal partout. Mon estomac me semblait en feu. Une sueur glacée perlait à mon front.

Ce coup-là, je le pigeais très bien. C’était un cadeau de la môme Emma. Elle avait rien imaginé de mieux que de m’envoyer au pays des songes, la chérie, pour se débarrasser de mes objections. Ça l’ennuyait de me voir ruer dans les brancards. Elle craignait pour sa sécurité et se disait qu’une fois que je serais canné, les choses iraient mieux pour elle.

Le toubib de la prison a fait fissa pour radiner. C’était un grand diable avec des cheveux en brosse, de grosses lunettes et un air pas commode qui ne lui allait pas du tout.

Il m’a regardé, m’a fait tirer la langue, a examiné mes déjections et s’est rembruni.

— Transportez-le immédiatement à l’hôpital ! a-t-il ordonné.

Je n’étais plus en état d’arquer. Le temps qu’on prépare la civière, le toubib me collait une piqûre dans les fesses. Puis deux costauds s’emparèrent des brancards et me coltinèrent comme des perdus à travers les couloirs. C’était la première fois que j’empruntais ce mode de locomotion et, franchement, je lui préférais le chemin de fer !

Tout le long du trajet en ambulance j’ai gémi :

— Je veux parler au directeur… Vite !

Seulement une fois à Cusco, j’ai sombré dans les vapes sans m’en rendre compte. Ça s’est fait insensiblement. Un jour, il y a longtemps, j’avais fait une balade en barque sur un lac de Savoie. Et la barque passait sous un tunnel de verdure. Eh bien ! j’ai ressenti la même impression. C’était doux et lent et l’obscurcissement avait quelque chose de majestueux… L’ombre était fraîche. Je me suis dit qu’après tout il faisait bon mourir.

Quand je suis revenu à moi, après le lavage d’estomac, je me sentais infiniment faible. Mais je ne souffrais pratiquement plus. Simplement mon ventre restait douloureux, meurtri. Je reposais dans le lit blanc, il faisait chaud… Par la fenêtre, j’apercevais un morceau de ciel gris. On était au printemps, mais la belle saison avait du retard.

Un type que j’avais déjà vu s’est approché de moi.

— Comment vous sentez-vous ?

— Mieux…

— Vous ne me reconnaissez pas ?

— Vous êtes le directeur de la prison ?

— Oui. Il paraît que vous voulez me parler ?

— C’est ça…

— Je vous écoute…

— J’ai été empoisonné…

— Je sais.

— Il faut faire analyser ce qui reste du paquet qui m’a été adressé.

— J’ai déjà donné des ordres en conséquence.

— Il faudrait qu’on enquête pour savoir qui a déposé ce paquet pour moi…

Il a eu un imperceptible haussement d’épaules. Sur son visage une ombre agacée a flotté un instant. Il paraissait dire : « Toi mon lascar, tu ne vas pas m’apprendre mon travail ! »

— Vous avez une idée quant à l’identité de la personne qui vous a adressé ce colis ?

— Oui…

— Laquelle ?

— Elle ! j’ai grommelé… Elle ! La petite garce…

J’ai tourné la tête sur mon oreiller et je me suis assoupi.

C’était la vadrouille en barque qui continuait. Toujours aussi agréable, avec son ombre verte et sa douceur mortelle.

Il faisait nuit lorsque je suis revenu à moi. Un infirmier se tenait à mes côtés. Il bouquinait un journal du soir à la lueur d’une veilleuse bleuâtre.

J’ai fait un mouvement qui a attiré son attention. C’était un gros rougeot à face de louchebem. Il avait un regard tranquille et réprobateur.

— Tiens, te v’ia sorti de l’auberge ?

— Oui…

— J’étais en train de lire un truc sur toi…

Il a brandi le journal sous mon nez :

— Ça t’intéresse ?

Je n’ai pas pu lire évidemment. Dès que je me suis mis à fixer la feuille imprimée, les caractères ont dansé la java.

— Paraît qu’on t’a expédié de la muscarine dans des biscuits ! T’as failli crever…

— Merci du renseignement, ai-je balbutié.

— Y a de la chance que pour la canaille, ç’aurait été un pauvre homme il clabotait !

J’étais fixé sur ses sentiments à mon égard. Lui, de marner dans la salle aux truands de l’Hôtel-Dieu, ça l’avait aigri. Il en avait honte, dans le fond, de soigner la pègre ; comme un instituteur à qui on cloque une classe d’anormaux.

— Qu’est-ce qu’on dit de moi ?

— On cherche qui a apporté le paquet fatal… C’est les journaleux qui emploient l’expression. Ça serait une jeune fille paraît-il. On est sur sa piste…

J’ai soupiré. Je ne comptais pas trop sur l’enquête. Une jeune fille ! Vous pensez qu’Emma avait pris ses précautions… Là, c’était du sans bavure ; elle avait eu le temps de s’organiser.

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