Frédéric Dard - Un tueur

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Un tueur raconte à la première personne du singulier l'épopée sanglante d'un criminel sans envergure devenu tueur.
Un tueur élégant comme on n'en fait plus, ne succombant à rien si ce n'est au charme vénéneux des femmes et qui, les yeux voilés de rouge et la mort dans la peau, finit par attendrir sa proie à commencer par nous, lecteurs.
Kaput, c'est l'odyssée de ce tueur vers la pente fatale du crime.
C'est aussi une pièce majeure sur le chemin de Frédéric Dard vers la reconnaissance littéraire et populaire qui est la sienne aujourd'hui.
Qualifiés de « mémoires du désespoir » par son auteur à l'époque de leur publication dans les années 1950, les textes originaux des Kaput sont désormais réunis dans ce livre sous le titre
.

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C’était l’heure à laquelle le vieux avait été saigné. Robbie et sa chère patronne se trouvaient donc hors de cause. Il ne restait que le gars bibi. Kaput le tricart… On avait retrouvé des fafs et des titres appartenant au vieux, sous mon matelas. C’était réglé et mon avocat, un petit jeunot colloqué d’office, ne me l’a pas caché. J’étais cuit et certain d’y aller du cigare à l’unanimité du jury !

Ce coup bas m’avait tellement déponné que je n’avais plus la force de haïr Emma. Tout ce que j’éprouvais pour cette peau de vache, c’était une sorte d’admiration. Comme coup fourré, on ne pouvait échafauder mieux : elle avait fait d’une pierre deux coups. J’avais buté son mari et je prenais le meurtre du vieux à mon compte. Je ne pouvais présenter aucun alibi, évidemment. Un instant, en me voyant scié, j’avais pensé à cracher le morcif intégral afin d’entraîner Emma dans le bourbier. Mais je m’étais ravisé. On avait conclu à la mort accidentelle de son époux et il m’aurait été impossible de prouver que je l’avais tué, du moins ç’aurait été duraille. En somme, j’avais trop bien réussi mon crime ! Surtout que, telle que je la connaissais maintenant, Emma avait dû prévoir cette possibilité et forger un bouclier en conséquence… Et puis, dans un sens, le meurtre de Baumann m’aurait davantage accablé que celui du vieux, car dans ce cas, la préméditation était formellement prouvée, alors que pour le vieux, le plan machiavélique de la souris m’aidait un peu. Son coup du télégramme démontrait clairement que je n’aurais pas dû logiquement rester seul à la maison en compagnie de l’infirme. Par conséquent si j’avais saigné pépère, c’était sur un coup de flou.

C’est l’argument qu’a choisi mon avocat. L’irresponsabilité, voilà ce qu’il a plaidé. Il a longuement parlé de la bouteille de punch à laquelle j’avais fait honneur. D’après lui j’avais biberonné pas mal. Une fois gelé, une folie sanguinaire s’était emparée de moi, j’étais allé couper la gargane du vieillard ; j’avais pris ses papelards, les avais imbécilement caché sous mon mateloche ; puis je m’étais endormi comme une brute… Le fait que je sois resté sous le toit du crime démontrait nettement, d’après lui, qu’on se trouvait en présence d’un détraqué…

C’était pas très fameux, mais j’avouais qu’on ne pouvait tirer un meilleur parti de la situation inextricable.

La confrontation avec Emma n’a rien donné. Elle s’est présentée en noir à l’instruction ; digne dans sa douleur. Elle m’a regardé d’un air hautain et méprisant genre « j’ai réchauffé une vipère dans mon sein ! » Ma parole, elle y croyait à ses salades ! Moi j’ai adopté une attitude convenable. L’œil ironique, la voix et le geste calmes. Ma version était la suivante : je l’avais laissée en train de veiller le paralytique. J’étais grimpé à ma chambre avec la bouteille et en avais largement usé. Je m’étais endormi. C’étaient les bourdilles qui m’avaient tiré des bras de Morphée…

Cette position me permettait au moins de couper aux parlotes. Je m’y suis tenu, malgré les gnons des flics puis, ensuite, malgré les interrogatoires savants du juge.

Seulement, ce qui démolissait tout, c’était ma situation d’évadé.

Emma expliqua que son mari m’avait ramené un soir sous un faux centre. Il prétendait m’avoir rencontré dans un bar et, au cours de la conversation, je lui aurais dit que je cherchais un emploi de chauffeur.

Tout ça c’étaient des vanes presque administratives qui ne pouvaient plus changer rien à rien. C’était joué, exactement comme dans un western où on sait que Kid-le-Justicier épousera la fille du shérif. Moi c’était bel et bien la Veuve que j’allais marida ; mais pas celle que j’avais prévue !

En loucedé elle devait drôlement se fendre le tiroir, Emma. Je lui avais débloqué la manne céleste. Ça tombait dru, les picaillons, il lui suffisait de tendre son tablier pour profiter de l’averse : l’héritage de son mec, celui du vieux… Avec ça elle pouvait se tailler pour les Amériques ! La Pampa lui appartenait… Seulement ça ne serait pas le gars Kaput qui galoperait derrière son bourrin. Pour bibi, on pouvait prévoir le successeur à Deibler, un matin ; bien poli, bien convenable, avec sa bécane dans la cour de la prison.

* * *

Mon procès s’est déroulé comme dans un rêve et je l’ai suivi avec un certain détachement. Je savais que, dès qu’il serait terminé, on me cloquerait des fringues de bure, des chaînes aux pattes, et que je deviendrais pantin dans le quartier des condamnés à mort…

Depuis mon box, j’ai suivi les différentes phases de la cérémonie. Déposition des flics, des gendarmes auxquels j’avais échappé. Déposition des témoins, à commencer par celle d’Emma dont le président « comprenait la douleur ». Déposition de Robbie…

Ensuite le représentant de la femme sans tête a jacté pendant quatre plombes en me dépeignant sous un jour plus que défavorable. Il a réclamé ma tronche, à cor et surtout à cri. On aurait dit qu’il bouffait que de ça et qu’il avait faim !

Puis ça a été le tour de mon avocaillon. Emu, il était, le petit gars. C’était la première fois qu’on passait aux assiettes tous les deux ! Il a filé itou trois plombes de salive, sur son thème favori.

Pendant sa jactance, je regardais Emma, assise au premier rang du public. Pas une seule fois elle ne leva les yeux sur moi.

Elle paraissait lointaine, insensible. Elle attendait la conclusion de l’histoire pour vraiment prendre ses dispositions car c’était une femme ordonnée qui n’amorçait rien tant qu’une affaire n’était pas définitivement conclue.

Conclue, celle-ci allait l’être. A la manière dont il bavochait, mon avocat, j’étais bonnard. Il espérait m’avoir les durs à perpète, ç’aurait été la mesure de faveur. Mais moi j’y comptais pas. A voir la frite des jurés, je comprenais que je l’avais dans le baba. J’étais pas leur genre à ces messieurs-dames. Eux, ils avaient des commerces, des emplois sérieux, des familles, des décorations et des maladies remboursées par les Sécurités Sociales. Les vermines de mon espèce, ils les exterminaient comme ils exterminaient les rats dans leurs greniers. La Société comptait sur eux pour sa défense.

Je gambergeais à tout ça lorsque mon homme de robe a cessé de débloquer. Il s’est fait alors un grand silence et le président m’a demandé si j’avais quelque chose à dire pour ma défense.

J’avais résolu de la boucler et de les laisser disposer de moi, tous. Je sentais trop que je n’étais qu’un fétu de paille paumé dans le flot des circonstances. Seulement, comme je me levais pour répondre « non », mes yeux ont rencontré ceux d’Emma. Et ce que j’y ai découvert m’a frappé. Il y avait dans ce regard une folle anxiété. On n’y lisait plus la belle assurance qui faisait sa force. Emma avait peur. Ça j’en étais absolument certain. Si elle avait peur c’était parce qu’elle avait quelque chose à redouter de moi. Quoi ? Que je dise la vérité ? Non, ç’eût été trop simple. Ça, elle l’avait prévu. Il s’agissait d’autre chose.

— Répondez, a répété le guignol. Qu’avez-vous à déclarer pour votre défense ?

Alors, miraculeusement, une voix s’est élevée dans le silence épais de la salle d’assises. Une voix nette, calme, pondérée, sûre d’elle.

Et cette voix c’était la mienne. Il m’a fallu quelques secondes avant que je l’identifie.

Je me suis mis à parler automatiquement, sans savoir au juste où j’allais, ni ce que je voulais dire. Franchement, je ne voulais rien prouver. Je prenais la parole simplement pour inquiéter la femelle qui me guettait, tendue, crispée. Pour la faire frémir, pour lui filer les jetons un moment. C’était l’ultime et la seule façon que j’avais de me venger d’elle.

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