Frédéric Dard - C'est toi le venin

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C'est toi le venin: краткое содержание, описание и аннотация

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Victor Menda a tout perdu dans un casino de la Côte d'Azur.
Alors qu'il erre la nuit, désabusé, il a une brève aventure avec une femme mystérieuse dont il ne réussit pas à voir le visage.
En recherchant sa trace, il fait la connaissance des demoiselles Lecain, de riches héritières vivant recluses. L'aînée, Hélène, s'occupe avec dévouement de sa sœur Eve, une infirme de vingt ans, clouée sur son fauteuil roulant. L'irruption du jeune homme dans leur vie agit comme un catalyseur. Si Eve tombe très vite sous le charme de Victor, lui n'a d'yeux que pour Hélène… Un triangle amoureux à l'équilibre précaire se met en place. Mais les apparences sont trompeuses et quelqu'un tire les ficelles dans l'ombre. Une seule question : qui ?

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— Ève, ouvrez-moi tout de suite !

Le silence était chargé de confuses menaces.

— Si vous ne m’ouvrez pas, je vous préviens que je fiche le camp pour tout de bon ! Vous pourrez toujours envoyer votre sœur à mes trousses !

Elle s’est décidée. Elle se tenait derrière la porte, la main sur le verrou, car celui-ci a été actionné instantanément.

J’ai pénétré dans cet espèce de sanctuaire rose qu’est une chambre de jeune fille. Il y flottait un parfum tendre… Les murs étaient tendus de rose très pâle. Des tentures vieux-rose et des tapis pourpres complétaient l’harmonie… Les meubles Charles X en bois clair étaient garnis de bibelots en opaline rose ou blanche.

— Que voulez-vous ?

— Une explication…

J’ai eu peur qu’elle soit malade car son visage était presque blanc. L’émotion décolorait ses lèvres délicates… Et une peur mystérieuse la rendait absente.

J’ai refermé la porte en prenant soin de repousser le verrou. Le fauteuil roulant était collé au mur. J’ai commencé par saisir un coin de la peau d’ours et j’ai envoyé promener celle-ci à travers la chambre.

— Vous vous croyez au Labrador, Ève ?

Je n’osais pas regarder ses jambes. Pourtant, il le fallait. Je m’étais imaginé qu’elles étaient atrophiées, mais pas du tout : elle avait des chevilles très normales, des mollets bien faits, bien ronds, comme la plupart des jeunes filles.

— C’est honteux ! a-t-elle balbutié, vous avez des façons…

— Je suis venu ici pour vous parler des vôtres, ma petite !

Maintenant que ma première colère était tombée, j’étais obligé de me forcer un peu pour rester sous pression.

— Vraiment ?

— Puisque vous m’avez élu comme ami, je vais me comporter comme un ami, c’est-à-dire vous déballer vos quatre vérités !

Elle a réprimé un hoquet dû à l’oppression.

Puis elle a voulu dire quelque chose de vache mais n’a rien trouvé.

— Ève, vous croyez que votre infirmité vous donne des droits, alors qu’elle ne donne que des devoirs à celle qui s’occupe de vous ! Au lieu de faire front à la situation — qui, je le reconnais, n’est pas drôle — vous adoptez la solution de facilité : l’amertume.

— Vous voudriez quoi ? Que je fasse pitié ? On peut me coller à un carrefour avec une sébile à la main, si vous croyez ?

— Taisez-vous ! Et essayez de comprendre que ce n’est pas en haïssant ceux qui marchent que vous leur ferez oublier que vous, vous ne marchez pas !

— C’est un mot d’auteur ?

Elle était odieuse à force de se montrer impertinente. Je l’ai giflée. C’était la première fois que je portais la main sur une femme. Je n’aurais jamais cru que ce fût possible.

Je l’ai giflée comme on gifle une sale gosse qui s’attache à vous faire sortir de vos gonds. Seulement après, il m’a semblé que mon bras était en plomb. Je l’ai laissé tomber le long de mon corps, écœuré par mon geste. Je n’osais plus la regarder. J’ai cherché à tâtons la poignée de la porte. J’avais comme un brouillard devant les yeux.

Elle a crié :

— Victor !

Je me suis détourné. Sa joue droite était toute rouge. Elle avait un sourire radieux et son regard ressemblait de nouveau à l’eau verte du bassin.

Elle a eu un geste de la main.

— Approchez !

Je lui ai obéi. Je m’imaginais qu’elle allait jeter ses mains sur ma figure, toutes griffes dehors. J’éprouvais à l’avance la cuisante douleur de ses ongles arrachant ma chair. Elle m’a saisi la tête et m’a forcé d’approcher mes lèvres. Puis elle a brutalement plaqué sa bouche sur la mienne. Nos dents ont crissé sous le choc et ma lèvre supérieure a éclaté. J’ai eu instantanément l’âcre goût du sang dans la bouche… J’ai essayé de reculer mais elle m’a tiré si fort à elle que, dans ma position inclinée, je n’ai pas pu me dégager. J’ai senti son souffle tiède entrer en moi… Son baiser est devenu frénétique… Au début il m’a causé une grande répulsion, mais ensuite j’ai oublié que c’était à elle que je le devais… Et je le lui ai rendu avec autant de violence qu’elle me l’avait donné.

Lorsqu’enfin j’ai pu me soustraire à cette étreinte, j’avais la tête qui tournait. Je me suis tamponné la lèvre avec mon mouchoir.

— C’est malin, ai-je grondé en la regardant d’un œil meurtrier.

Je crois qu’à cet instant, sa mort m’eût été agréable. Elle gardait les yeux mi-clos et, la tête appuyée au dossier de son siège mobile, ne perdait pas un de mes gestes.

— En me giflant, Victor, vous m’avez traité comme une personne normale, suivant vos grands principes… Alors, excusez-moi si, pendant quelques secondes, je me suis comportée effectivement comme une personne normale.

Quand ma lèvre a cessé de saigner, j’ai rouvert la porte.

— Allez, ouste, on redescend…

Elle n’a pas protesté. Je me suis effacé pour la laisser passer.

Ève s’est montrée très enjouée pendant le repas et a fait les frais de la conversation. Elle se comportait comme si elle avait été ivre : criant, gesticulant, se mettant à rire sans raison… Nos baisers l’avaient rendu complètement folle. Maintenant, je ne pouvais plus partir. Elle aurait tout dit à Hélène et j’étais prêt à faire n’importe quoi pour que celle-ci ne sache jamais ce qui s’était passé là-haut. Il existe certainement des minutes de la vie qu’on aimerait pouvoir anéantir. C’était celles-là que je répudiais.

Après le dîner, nous sommes allés respirer l’air du soir dans le patio. Ève, brusquement tarie, restait figée. On la sentait aux limites d’une crise. Hélène a proposé que nous allions nous coucher. Et nous avons sauté sur cette occasion d’échapper au maléfice pesant sur notre petit groupe.

* * *

Naturellement, je n’avais pas sommeil. Du reste, je dors peu et tard. Cette émission qui terminait le programme du poste où je travaillais avait fait de moi un noctambule. La réadaptation à une existence paisible s’avérait difficile…

J’ai essayé de lire un roman policier emprunté à Ève, mais à la fin de chaque page je m’apercevais que je n’avais prêté aucune attention au texte. Je suis allé fumer une cigarette à la fenêtre… Il faisait un clair de lune de cinéma. J’entendais les lointains flonflons d’un bal, près de la plage… Bien que j’aie horreur de la danse, j’aurais aimé me trouver au bord de la piste pour voir tournoyer des couples dans la lumière…

J’étais torse nu, à cause de la touffeur de ma chambre… À pas de loup, j’ai descendu le petit escalier de bois conduisant au premier. Plusieurs heures s’étaient écoulées depuis que nous avions regagné nos chambres. Aucun rai de lumière ne filtrait sous les portes. Prenant grand soin de ne pas faire craquer les lattes du parquet, j’ai gagné le hall, puis, de là, le patio où la pleine lune étalait un grand carré blême. L’eau glougloutait dans le silence. Son bruit plus que son mince filet donnait de la fraîcheur à l’air engourdi de la nuit.

Nu-pieds et vêtu de ma seule culotte de pyjama, j’ai sauté le muret sommé de tuiles creuses qui s’interposait entre le patio et la colline. Les touffes de thym me raclaient la plante des pieds, mais je n’en avais cure. J’ai gravi la pente rêche comme un tapis brosse. Une fois en haut, je me suis retourné et vraiment je n’ai plus regretté mon escapade. De mon point de vue, je dominais la demeure endormie, puis le chemin bordé de pins conduisant à l’entrée… Plus bas, il y avait les autres villas, les toits décolorés du village, et enfin la mer immense et scintillante cernée de lumières… J’entendais mieux la musique du bal. Parfois elle était comme happée par l’horizon, et puis elle me sautait à nouveau dans les oreilles avec le mugissement de ses cuivres en délire et la plainte canaille de son accordéon.

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