Frédéric Dard - Une seconde de toute beauté

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Une seconde de toute beauté: краткое содержание, описание и аннотация

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Ceci est l'histoire de la mort d'Héléna.
Seulement pour bien comprendre sa mort, il nous faut auparavant parler de sa vie. Laquelle des deux fut la plus mystérieuse, la plus secrète ?
Mais au fait : qui était Héléna ?

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— D’accord, Elisabeth.

— Pas moi, dit Henrico.

Il dégrafa les poignets de sa chemise dont il se mit à rouler les manches. Comme tous les manuels, il les roulait serré, sans souci de les froisser.

Il s’avança. L’échec de son beau-père le survoltait. Ses biceps énormes dansaient sous sa peau, se dilatant et s’affaissant alternativement, comme la poche de caoutchouc d’un appareillage d’anesthésiste. Ses longs poils noirs hérissés augmentaient encore le volume de ses formidables avant-bras.

— C’est moi que vous allez laisser seul avec lui ! Je vous jure qu’il avouera. Car c’est lui ! Vous le savez tous, que c’est lui.

— Fiche-nous la paix, Henrico, dit sèchement Elisabeth. Je veux avoir une conversation avec cet homme, seule à seul. C’est clair, non ?

Henrico ne s’avoua pas vaincu.

— Je suis le mari ! objecta-t-il.

— Et moi, je suis la mère ! repartit Elisabeth. Sortez, vous dis-je !

— Laissons-les ! commanda Angelo en se dirigeant vers la porte. Il tint le panneau grillagé ouvert et fit signe à son frère de sortir. Tonton roula son fauteuil sur la véranda. Clémentine le suivait. Henrico attendit, mais son beau-père tenait toujours la porte et le regardait. Mal résigné, le garçon ramassa sa veste sur le plancher. Son portefeuille s’était échappé du vêtement et gisait sous la table. Il était ouvert à moitié et la photographie d’Héléna apparaissait. Une image qui datait de leurs fiançailles ! Quelques années plus tôt, Henrico était venu livrer du matériel agricole pour le compte d’une maison américaine dont son père était concessionnaire… Pendant plusieurs jours, il avait habité la plantation afin d’apprendre le fonctionnement des engins aux ouvriers indigènes. La beauté d’Héléna l’avait frappé et, une fois parti, ne pouvant l’oublier, il lui avait écrit de longues lettres maladroites et passionnées. L’idylle avait été épistolaire pendant plusieurs mois. Il se rappelait ses tourments lorsque, le soir, dans sa chambre de jeune homme, il entreprenait une missive. Il avait à portée de la main un dictionnaire auquel il faisait appel à chaque phrase et il lui arrivait de téléphoner à des amis pour leur lire des paragraphes entiers et leur demander si le français en était correct.

Il dégagea complètement la photographie du portefeuille et l’examina attentivement. Il eut l’impression de découvrir un visage absolument inconnu. Jusqu’alors, pour Henrico, l’amour était une chose très simple : je t’aime, tu m’aimes, on se marie et on est heureux.

— Eh bien ! tu arrives, oui ? grommela son beau-père.

Le soleil devenait tout rouge et semblait se diluer dans le ciel immense. On eût dit que l’oliveraie proche flambait. La terre aussi était rouge, d’un beau rouge tirant sur l’indigo et qui étincelait.

Henrico tenait sa veste sous son bras gauche et brandissait la photographie d’Héléna de sa main droite. Angelo lâcha la porte à va-et-vient qui lui battit les fesses.

— Il me semble que ce n’est plus elle, murmura Henrico en lui mettant l’image sous le nez.

Angelo considéra la photographie de sa fille. Il s’agissait d’une photo d’identité que sa femme avait fait agrandir parce que le cliché était bon.

— C’est bien elle, assura-t-il.

Il fixait la tempe d’Héléna. Il essayait de se faire une idée approximative du destin, de prendre notion du temps, non pas du temps journalier dont les horlogers font leur affaire, mais d’un temps plus vaste, quasi sidéral. Un temps à la mesure de l’éternité dans laquelle s’inscrivent les aventures humaines.

Est-ce que, au moment ou l’on avait réalisé cette épreuve photographique, il était prévu qu’une balle ravagerait cette tempe où moussaient des cheveux fous ?

— Regarde. Clémentine !

Henrico montra la photo à sa jeune belle-sœur. Clémentine ne fut pas émue. Pour elle, sa sœur, c’était autre chose qu’une image sur un carton glacé.

Un âne se mit à braire, tout proche. Son cri ridicule ressemblait à une plainte immense, interminable, qui remplissait tout le couchant.

*

— Pourquoi ne dites-vous pas la vérité ? demanda Elisabeth.

— Qu’est-ce que ça signifie, la vérité ? riposta Sauvage.

Il boutonna sa chemise malmenée par Henrico et rentra un pan qui sortait de son pantalon. Il avait la bouche sèche et un grand chavirement dans le crâne. Il s’approcha de la table, montra une tasse de thé pleine et murmura :

— Je peux ?

Elisabeth fit « oui » de la tête. Il prit la tasse à l’envers, l’anse tournée vers l’extérieur, et but son contenu d’un trait.

— C’est vous qui avez tué ma fille, monsieur Sauvage !

— Non, madame !

— Vous êtes venu ici le jour du drame.

— Non, madame !

— A quel endroit vous êtes-vous arrêté pour peindre ?

— Derrière l’oliveraie.

— Et vous avez peint quoi ?

— Le panorama. Héléna m’avait montré cet endroit un jour. Du haut de la colline, on voit la mer. Elle apparaît à travers deux vallonnements. Il y a le vert sombre des oliviers, la terre rouge, et puis la mer pareille à un morceau de ciel planté dans le sol…

— Je sais… Vous avez travaillé longtemps ?

— Plusieurs heures.

— Et vous n’êtes pas venu jusqu’à la maison ?

— Non.

— Pourtant, nous n’y étions pas. Héléna a dû vous téléphoner pour vous l’annoncer, puisque c’était son habitude ?

— Elle ne l’a pas fait ce jour-là.

— Pourquoi, selon vous ?

— Peut-être n’avait-elle pas envie de me voir ! Le paysage que vous avez brossé doit se trouver dans votre atelier, je suppose ?

Sauvage baissa la tête.

— Il n’y est plus. Je l’ai détruit.

— Il ne vous satisfaisait pas ?

— Non. Je ne le sentais pas… Et je ne garde pas les toiles de moi que je n’aime pas… ou qui ne m’aiment pas.

— Vous êtes au courant, pour le revolver ? demanda Elisabeth après l’avoir longuement dévisagé.

— Au courant de quoi ?

— C’est celui de mon mari.

— Je l’ai en effet entendu dire.

— Il se trouvait dans un tiroir secret du secrétaire de notre chambre… Et seuls, les membres de la famille connaissaient la cachette.

— Alors, c’est Héléna qui aura pris l’arme !

— Pourtant, elle n’a pu se suicider. Vous voudriez savoir ce que je pense. monsieur Sauvage ?

— Dites toujours, madame.

— Je pense que vous aimiez ma fille !

— Aimer me paraît faible, tout à coup, soupira François. C’est un mot qui a trop servi.

— Seulement, elle, elle ne vous aimait pas ! Elle n’avait que de l’amitié pour vous…

Il s’abstint de répondre. Le living sombrait dans une obscurité veloutée que brassaient mollement les ailes blafardes du grand ventilateur.

— Vous ne me répondez pas ! insista Elisabeth.

— Que vous répondrais-je, alors que vous exprimez une hypothèse ?

— Vous pourriez au moins me dire si elle vous paraît valable.

— A moi, non, mais vue de l’extérieur, elle se tient parfaitement !

— Vous croyez qu’elle vous aimait ?

Il mit ses deux mains en coquille devant son visage blessé. Il resta ainsi un long moment, abîmé dans le noir. Il revivait un instant de sa vie.

— Elle m’a aimé, affirma-t-il sourdement Elle m’a aimé pendant une seconde au moins…

— Que voulez-vous dire ?

— Ce que j’ai vécu avec Héléna n’appartient plus qu’à moi, madame ! Cette seconde à laquelle je fais allusion, c’est le seul bien qui me soit cher, alors je le garde !

Elle ressentit le découragement qu’avait éprouvé Angelo un instant plus tôt.

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