Caryl Férey - Utu

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D'origine maorie, Jack Fitzgerald s'était engagé dans la police suite aux disparitions inexpliquées de son épouse et de sa fille sur une île de Nouvelle-Zélande. L'annonce de son suicide, après la mort d'un chaman indigène aux pratiques occultes effroyables, ne convainc pas son ancien bras droit. Osborne, spécialiste de la question maorie, revient sur les traces de son ami et par la même occasion sur son propre passé. Hana, celle qu'il appelle « ma femme » et qu'il connaît depuis l'enfance, croise de nouveau sa route. Les disparitions continuent. Une réalité glaçante se dessine. Au pays du utu, la vengeance comme les gènes, se transmet dans le sang…
Caryl Férey, né en 1967, écrivain, voyageur et scénariste, s'est imposé comme l'un des chef de file du thriller français avec la publication de
et
en 2012. Grand Prix de littérature policière 2008 et Grand Prix des lectrices de Elle 2009, rocker dans l'âme, Caryl Férey est également le père littéraire de Mc Cash, un flic borgne sans prénom croisé dans
et dans
de Joe Strummer. « L’intrigue, violente, ficelée avec dextérité, et l’écriture, ciselée comme un coutelas, font de ce
un roman explosif : une autopsie radicale de l’enfer humain. »
Martine Laval,

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Il vit alors la chambre et retint son souffle, comme on coule. Les rideaux étaient lacérés en fines lamelles rectilignes, verticales, avec une minutie diabolique.

Il n’y avait pas que les rideaux : le dessus-de-lit, la couverture, les draps, l’oreiller, tout était littéralement mis en pièces.

Il frémit, acculé à la porte qui le soutenait : combien d’heures avait-il fallu pour réaliser un tel carnage ? Et quel dément avait pu faire une chose pareille ? Qui sinon lui ? Osborne se leva d’un bond, moribond, les yeux rougis par l’horreur et tout ce qu’il avait mis dedans. Son repaire avait été découpé en morceaux, laminé, et ses vêtements étaient couverts de sang.

Un filet de bave avait coulé de sa bouche, formant une colonne sèche sur son menton. Des coups sourds lui remontaient dans la gorge. Il avait mal à la tête, à s’en arracher des pans de cervelle : il eut beau presser les mains contre son crâne, rien n’en sortait. Pas le moindre souvenir. Juste la vision d’un trou, un trou sans fond. Combien de temps avait duré l’amnésie ? Et d’où provenait tout ce sang ?

Osborne jeta sa veste sale sur le parquet, se rattrapa aux murs et, pris d’une violente nausée, fila vers les toilettes. Vomir lui arracha des larmes vieilles d’une nuit mais toujours aucun souvenir. C’est en apercevant les poils vermeils sur le rebord de la baignoire qu’il défaillit pour de bon : Globule gisait là, le corps tailladé en milliers de coupures. Des poignées de poils et de chairs sanguinolentes collés à l’émail, la chatte montrait encore les crocs, des petits crocs blancs qui dépassaient de sa gueule, atroces. On l’avait égorgée. Massacrée.

Osborne sortit de la salle de bains, les yeux fous. La bile avait brûlé son œsophage, des hoquets lui remontaient à la gorge ; serrant les dents pour ne pas crier, il contempla le désastre de la chambre, tous ces lambeaux qui pendaient, ne voulut pas comprendre, comprit pourtant qu’il était seul, seul avec son monde en charpie… Dans le temps suspendu, des oiseaux gazouillaient par la fenêtre. Les rideaux déchiquetés ballaient mollement sous la brise. Le bruit des voitures le ramena à l’ordinaire, au bon vieux goût du réel, mais il avait une boule dans la gorge. Il s’écrasa les sinus. Bon Dieu, qu’avait-il fait de sa nuit ?! Un dernier hoquet lui fit comme un trou dans le ventre. Alors il s’agenouilla et se mit à chercher nerveusement.

Le revolver traînait à terre, sous la tablette, mais il ne trouva ni lame de rasoir ni objet tranchant susceptible de causer un tel carnage.

Des larmes froides coulaient sur ses joues quand il fit basculer le barillet : une balle manquait.

*

New Lynn, quartier est de la ville. Une ambulance et plusieurs voitures de police stationnaient, feux clignotants, devant le site. Refoulés derrière les barrières métalliques, une douzaine de journalistes guettaient la sortie des enquêteurs dans l’espoir d’une première interview.

Debout au milieu des détritus, les mains dans les poches de son pantalon de lin, le capitaine Timu évaluait le cadavre. C’est un riverain qui l’avait trouvé un peu plus tôt, gisant à l’ombre de l’entrepôt — une scierie désaffectée qui attendait d’être démolie avant la construction d’une résidence. Lancée sur la fréquence de la police, la nouvelle relayée par les médias avait déjà fait le tour de la ville.

Le Maori renifla — la climatisation de son bureau lui flanquait des rhumes chroniques. Spectacle franchement répugnant que ce corps disloqué parmi les détritus… À ses côtés, le lieutenant Gallaher s’entretenait avec le légiste. Comme eux, Moorie était tendu ; le visage de la victime faisait vraiment peine à voir. Le coroner en chef débitait ses phrases avec lenteur : d’après les premiers constats, le crime avait eu lieu dans la nuit, vers cinq heures du matin. Les causes de la mort ne faisaient pas mystère : le crâne était fracassé.

— Pour démolir une tête comme ça, il faut cogner fort et avec un objet lourd. Type barre de fer, précisa le légiste au milieu des policiers qui s’affairaient. Mais la victime n’a pas été tuée ici : il y aurait des traces de sang sur les cailloux, la terre… Regardez, il n’y a qu’une petite flaque sous sa tête. Le sang commençait à coaguler quand on l’a déposée là…

Timu opina. Sa vessie lui tirait des larmes mais il mit ça sur le compte du vent matinal. Gallaher mâchait son chewing-gum au goût éventé depuis mille ans tandis que ses hommes relevaient les indices — avec le sol argileux, on ne désespérait pas de trouver des traces…

— La télé vient d’arriver, lança un agent en uniforme.

Timu garda le silence. On avait bouclé le site mais, avec le car de la télévision et les caméras qui déjà s’apprêtaient à tourner, les badauds affluaient comme des squales après un bain de sang.

— Je vais prendre la déposition du type qui a trouvé le macchabée, fit Gallaher.

Son cou de buffle incliné vers le sol, le Maori gambergeait. Il songeait à Mark, à la maladie, à tout ce qui l’avait amené là…

— Oui, dit-il, oui : allez-y…

Immobile au milieu des planches et des bouts de ferraille, Timu indiqua qu’on pouvait emporter le corps. Près de là, Moorie frottait son duvet de barbe. Les deux hommes échangèrent un regard entendu : à lui de jouer maintenant… Le Maori soupira — il allait affronter les journalistes. Laissant les spécialistes relever d’hypothétiques empreintes, il remonta sa ceinture sur son quintal et se dirigea vers la petite foule agglutinée derrière les barrières métalliques.

Les caméras étaient prêtes, les micros ouverts. On manqua de se bousculer à son approche mais le chef de la police rétablit le calme avec autorité. Son visage dans le moniteur était grave, le ton ferme : un meurtre particulièrement barbare venait d’être commis, les enquêteurs travaillaient actuellement à établir les circonstances du drame, l’identité de la victime n’était pas encore révélée mais une conférence de presse serait donnée dès demain. La police ferait tout pour retrouver et châtier le ou les auteurs de cette atrocité. Il promettait les grands moyens. C’était fini les zones de non-droit, l’insécurité, les agressions commises en toute impunité : la ville allait être nettoyée, vidée de ses rebuts. Cette fois-ci, la guerre aux criminels était déclarée.

*

Qu’est-ce qui se passe, Osborne ?

Fitzgerald l’avait convoqué dans le capharnaüm qui lui servait de bureau. C’était plutôt rare : d’ordinaire les deux hommes se croisaient dans les couloirs du commissariat ou alors sur le terrain, quand des affaires tordues nécessitaient son intervention.

Paul avait mis trois ans pour obtenir un premier diplôme d’État et deux de plus pour intégrer le Département criminel de Fitzgerald. Ils s’étaient plu tout de suite : même désintérêt pour les choses matérielles, même radicalité d’opinion, même tristesse. Avec le temps, Paul était devenu le lieutenant Osborne, un élément prometteur comme on disait ; mais les promesses, Fitzgerald n’y croyait pas. De fait, Paul n’était pas devenu flic pour les beaux yeux du Maori : avec l’acharnement du peuplier sur le bord de la route, il avait fini par retrouver les violeurs d’Hana. Ils étaient six. Sa patience était à la hauteur de son aversion ; il ne les lâcherait plus.

De quoi voulez-vous parler ? répondit-il d’un ton badin au Maori qui le dévisageait.

Te fous pas de ma gueule : on vient de retrouver un gars à moitié mort du côté de Takapuna. Bo Dooley, tu connais ? siffla Fitzgerald en lui balançant une photo à la figure.

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