Caryl Férey - Utu

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D'origine maorie, Jack Fitzgerald s'était engagé dans la police suite aux disparitions inexpliquées de son épouse et de sa fille sur une île de Nouvelle-Zélande. L'annonce de son suicide, après la mort d'un chaman indigène aux pratiques occultes effroyables, ne convainc pas son ancien bras droit. Osborne, spécialiste de la question maorie, revient sur les traces de son ami et par la même occasion sur son propre passé. Hana, celle qu'il appelle « ma femme » et qu'il connaît depuis l'enfance, croise de nouveau sa route. Les disparitions continuent. Une réalité glaçante se dessine. Au pays du utu, la vengeance comme les gènes, se transmet dans le sang…
Caryl Férey, né en 1967, écrivain, voyageur et scénariste, s'est imposé comme l'un des chef de file du thriller français avec la publication de
et
en 2012. Grand Prix de littérature policière 2008 et Grand Prix des lectrices de Elle 2009, rocker dans l'âme, Caryl Férey est également le père littéraire de Mc Cash, un flic borgne sans prénom croisé dans
et dans
de Joe Strummer. « L’intrigue, violente, ficelée avec dextérité, et l’écriture, ciselée comme un coutelas, font de ce
un roman explosif : une autopsie radicale de l’enfer humain. »
Martine Laval,

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La berline stationnait à la sortie du parc, portières ouvertes contre le trottoir. La jeune femme remit ses sandales tandis qu’il s’écroulait sur le siège.

— Tu en veux plus ? dit-elle.

Plus de quoi, il n’en savait rien. Il dit :

— Oui.

Ann sourit en coin et mit le contact. Dès lors, tout bascula.

*

K. Road. Des enseignes clignotantes, quelques noctambules passant comme des fantômes sur les trottoirs et des odeurs de fritures asiatiques qui finissaient de s’évaporer dans l’air tiède du soir. Les clubs se succédaient, avec leurs portiers tristes et les couloirs à néons où de la musique électronique filtrait. Ann prit Osborne par la manche et l’entraîna vers la ruelle voisine. La balade en voiture les avait un peu ragaillardis, l’effet du datura commençait à s’estomper et les lumières des lampadaires dansaient dans les flaques. Il n’avait pourtant pas plu.

Ils tombèrent bientôt nez à nez avec un Maori aux bras comme des jambes, gardien herculéen d’une porte discrète d’où rien ne perçait. Le Phénix.

— Salut, Will !

Ann l’embrassa sur la joue. Le type devait mesurer près de deux mètres : sa carrure et son ventre étaient impressionnants mais, chose curieuse, sa tête était si petite qu’elle semblait appartenir à quelqu’un d’autre. Disproportionné, et pas aimable avec ça. Will Tagaloa jaugea Osborne d’un œil noir.

— Il est avec moi, tempéra la jeune femme. Pas de problème.

Le gros Maori avança le menton mais ne broncha pas. Ils passèrent sous son bras musculeux, qui venait d’ouvrir la porte.

— Il a l’air méchant comme ça mais c’est plutôt le bon bougre, commenta Ann.

Il n’y avait pas de caisse à l’entrée du club privé mais un vestiaire plongé dans la pénombre. Un simple faisceau violet éclairait le plafond et les bouts de mannequins qu’on y avait collés, des jambes de femmes peinturlurées qui semblaient jaillir du mur… Une fille apparut, en chair et en os, une blonde en maillot de bain fifties et talons aiguilles qui souriait telle une starlette sur la Riviera.

— Il est avec toi ? lança-t-elle.

Ann fit signe que oui.

— O.K., allez-y…

De lourdes tentures rouge sang séparaient le comptoir du club où un rythme électro battait la mesure. La lumière améthyste les guida dans la pièce voisine. Osborne écarquilla les yeux.

— Qu’est-ce que c’est que ça ?

Le ton était celui du type qui découvre l’Amérique. Des costumes étaient pendus aux murs, par dizaines…

— Des déguisements, répondit Ann. Il faut en choisir un et mettre un masque si on veut entrer, précisa-t-elle, visiblement amusée par la tournure que prenaient les événements.

Ann décrocha un costume de fée et l’enfila très vite. Lamé, très court, méchamment décolleté, il lui allait, il faut le dire, plutôt bien. Barbarella en goguette, elle minauda :

— Alors, comment tu me trouves ?

Ses cuisses fuselées marquaient des points.

— Pas mal.

Ça la fit rire.

— Enfile un de ces trucs et suis-moi !

Ann choisit son costume — une sorte de toge romaine qui, dans leur état, finit par leur arracher un rire nerveux. Il ne savait pas où cette fille l’entraînait et il s’en foutait complètement. Ils enfilèrent leur masque. Osborne ne distinguait plus que les yeux de sa compagne sous son loup de plumes pailletées.

Elle poussa une porte, cachée derrière la lourde tenture. Elle donnait sur le club en question. Un long comptoir serpentait sous les voûtes de ce qui ressemblait à une cave aménagée ; plus loin on apercevait une piste où des silhouettes grimées se frôlaient dans un débat d’alcôve, et les spots bleutés faisaient ressortir l’éclat des costumes qui scintillaient sous les lampions du bal new age. La musique était presque assourdissante. Il y avait aussi un salon aux fauteuils de style rococo fondus dans une décoration pour le moins ostentatoire. Tous évoluaient masqués, sans se soucier des mains qui les palpaient.

Ann Brook l’avait mené dans un club échangiste. Celui-là semblait très spécial. Les paupières d’Osborne papillonnaient devant les silhouettes des clients qui s’abordaient, incognito sous leurs masques. Ann glissa sa main sur son sexe.

— Tu viens ?

Puis elle lui prit la main et l’entraîna dans un box caché derrière un voile doré. Deux fauteuils design et une petite table de plastique transparent constituaient le mobilier.

— Une installation d’art contemporain ? fit Osborne.

— Non. Ce serait même plutôt l’inverse…

La jeune métisse dut faire un signe puisqu’un homme apparut bientôt sous le voilage d’or, portant deux écuelles qu’il déposa sur la table. Ils s’assirent sur les fauteuils, manquant de basculer en arrière. L’homme était immense, coiffé d’un masque de serpent à plumes dans un accoutrement d’Inca qui découvrait ses muscles bodybuildés : d’autorité, il leur noua une serviette autour du cou. Ann souriait toujours. Il aurait dû se méfier.

L’Inca préleva une pincée de poudre brune, qu’il bourra à l’extrémité d’un tube de bois sec. L’opération achevée, il saisit la petite pipe et leur fit signe de renverser la tête.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda Osborne.

— Du tonnerre, répondit Ann.

Le colosse approcha d’abord de lui et, d’un coup sec, souffla la poudre dans sa narine gauche. Osborne gémit sous l’impact mais la main de l’Inca maintenait sa tête en arrière. Une douleur intense jaillit alors, inconnue, comme si on lui martelait l’arête du nez. La poudre brûla tout sur son passage, répandant une vague de braise dans sa gorge avant de gagner les poumons. Des larmes ruisselèrent sur son visage. Incapable de respirer, Osborne se sentit partir au loin. Un liquide visqueux s’écoulait de son nez, il étouffait. Il allait mourir. Il allait retrouver le néant. Un filet d’oxygène traversa alors le grumeau de mucosités éjectées par ses sinus : à l’agonie, Osborne aspira l’air frais comme s’il renaissait, les poumons déchirés.

Un flot de morve et de glaires maculé de poudre dégorgea de ses narines, inondant son menton, son cou et la serviette. Il ne voyait plus rien : Ann, l’Inca, ils avaient tous disparu. Haut-le-cœur, vertiges, Osborne tremblait de tous ses membres. Il régurgita des bolées de bave gluante, les poumons en dentelle. L’âcreté de la poudre lui arrachait des larmes par poignées : il allait suffoquer, il suffoquait. Un nouvel afflux d’humeurs déboucha ses sinus, glaires et vomi répandus sur la serviette : la douleur se dissipa tout à coup.

En rouvrant les yeux, Osborne réalisa qu’il était toujours vivant. Les voies aériennes dégagées comme jamais, il n’avait plus mal : il ne sentait plus rien.

Le box s’était agrandi, sa vue s’affûtait, il distinguait même avec une extraordinaire clarté les objets et les personnes qui l’entouraient : Ann, l’Inca qui dénouait leur serviette, il percevait tous les détails, des détails rassurants, presque familiers.

Ann se leva la première, aidée par le colosse qui bientôt s’occupa d’Osborne. Leur cerveau titubait mais ils pouvaient marcher. Ou plutôt ils volaient. Tout en bas, le sourire de la métisse était gigantesque. Submergé par la houle, Osborne prit sa main et quitta le box : n’avaient-ils pas l’éternité pour eux ? Un voile d’or enveloppa son esprit. Libéré de son enveloppe charnelle, il faisait des incursions dans le monde supérieur de la métempsychose, des fragments dispersés de la mémoire collective se synthétisaient sans chronologie ni linéarité dans son esprit planeur, ne prenant forme qu’une fois remis côte à côte, comme par miracle.

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