Karine Giébel - Juste une ombre

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Juste une ombre: краткое содержание, описание и аннотация

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Tu te croyais forte. Invincible. Installée sur ton piédestal, tu imaginais pouvoir régenter le monde.
Tu manipules ? Tu deviendras une proie.
Tu domines ? Tu deviendras une esclave.
Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu as su t’imposer dans ce monde, y trouver ta place.
Et puis un jour…
Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi.
À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche.
Juste une ombre.
Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré.
On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres.
On t’observe jusque dans les moments les plus intimes.
Les flics te conseillent d’aller consulter un psychiatre. Tes amis s’écartent de toi.
Personne ne te comprend, personne ne peut t’aider. Tu es seule.
Et l’ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos.
Ou seulement dans ta tête ?
Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard…
Tu commandes ? Apprends l’obéissance.
Tu méprises ? Apprends le respect.
Tu veux vivre ? Meurs en silence…
Karine Giébel a reçu le Prix Marseillais du Polar en 2005 pour
, son premier roman ; le prix Intramuros, le prix Polar SNCF et le prix Derrière les murs pour
.
Meurtres pour rédemption Ses livres sont traduits dans plusieurs pays, et, pour certains, en cours d’adaptation audiovisuelle.
Juste une ombre

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Le silence qui se fait dès qu’ils ont disparu n’est en rien un soulagement. Plutôt une atrocité.

— Madame ? répète l’hôtesse comme si rien ne s’était passé.

— Heu… Je viens voir Élisabeth Beauchamp.

— Vous connaissez le numéro de sa chambre ?

— Non, avoue-t-elle en baissant les yeux.

Ça fait pourtant cinq mois que Lisa vit ici.

Ou plutôt qu’elle végète ici.

— Chambre 404, quatrième étage. En arrivant en haut, vous vous présentez au bureau des infirmières. L’ascenseur est là, sur votre gauche. Bon après-midi.

Cloé appelle l’ascenseur, mais au moment où il arrive, elle bifurque vers les escaliers. Peut-être pour gagner du temps. Retarder l’échéance.

Au quatrième, essoufflée par cette ascension difficile, elle part à la recherche du fameux bureau des infirmières.

D’emblée, Cloé est choquée. Autant l’extérieur et le hall d’entrée sont accueillants, autant l’étage est sordide. Carrelage fissuré, peinture écaillée sur les murs, plafonds délabrés. Et ces effluves infâmes, mélange de soupe réchauffée et de désinfectant, qui lui soulèvent le cœur… Quel endroit abject !

Elle s’arrête devant l’office, s’éclaircit la voix pour signifier sa présence. Deux infirmières discutent autour d’un café et l’une d’elles s’approche de Cloé sans prendre la peine de cacher qu’elle dérange.

— Je viens voir Lisa Beauchamp.

— Élisabeth ? Vous êtes de la famille ?

Regard suspicieux.

— Je suis sa sœur.

— Votre visite n’était pas prévue…

Depuis quand faut-il prendre rendez-vous pour visiter sa sœur ?

— Elle est dans sa chambre ?

— Évidemment ! Où voulez-vous qu’elle soit ? C’est au bout du couloir, chambre 404.

L’infirmière retourne à son café, Cloé à son douloureux pèlerinage.

Le bâtiment est surchauffé, elle s’éponge le front avant d’arriver au point de non-retour. Après une profonde inspiration, elle frappe à la porte et entre sans attendre la réponse.

De toute façon, il n’y en aura pas.

Cloé reste clouée sur le seuil.

Lisa… Posée sur un vieux fauteuil en skaï, la tête penchée sur le côté, le regard perdu dans le vague, les lèvres entrouvertes.

— Coucou, ma Lisa, c’est moi.

Sa voix est chancelante, son cœur recommence à dépasser la vitesse autorisée. Elle s’approche lentement, son malaise augmentant à chaque pas.

Les restes du dernier repas s’étalent sur la chemise de nuit délavée d’Élisabeth qui s’est oubliée sur le fauteuil. Cloé comprend brusquement pourquoi l’infirmière semblait contrariée par cette visite impromptue.

— Mon Dieu, murmure-t-elle en plaquant une main sur sa bouche.

Elle ne peut avancer davantage, stoppée par cette effroyable vision. L’odeur dans cette chambre est encore pire que dans les couloirs et il doit y faire au moins 30 degrés. Cloé enlève son manteau pour éviter d’étouffer et l’abandonne sur le lit défait, aux draps sales. Enfin, elle trouve la force de rejoindre Lisa, se penche et l’embrasse sur le front.

— Salut, petite sœur.

Elle ouvre la fenêtre, prend une chaise et se pose juste en face du fauteuil. Elle se trouve à moins d’un mètre de Lisa, espère que son regard va croiser le sien. Mais il passe devant elle sans même le voir. Comme si elle faisait partie de ce décor hideux.

— Tu m’entends ?

Elle attrape sa main, étrangement froide, la serre dans la sienne. Tentative désespérée d’entrer en contact avec le néant.

— Je sais que ça fait longtemps que je ne suis pas venue te voir mais j’étais loin. Ça ne m’a pas empêchée de penser à toi, ma Lisa.

De penser à toi.

Chaque jour, chaque minute, chaque seconde. Sans même m’en apercevoir.

De rêver de toi, chaque nuit.

Elle ne peut détacher son regard de la saleté qui enlaidit sa petite sœur et, n’y tenant plus, elle retourne se pencher à la fenêtre. Essayant de retenir ses larmes, elle laisse son regard se reposer sur le parc verdoyant.

Tu vas y arriver, Cloé, ne sois pas ridicule !

Elle pivote vers Lisa en souriant. Sauf que ses lèvres tremblent, que ses yeux brillent.

— Je vais arranger ça, t’en fais pas.

Elle inspecte la salle de bains, réduit qui pue le renfermé, la moisissure et l’urine. Certainement laissée sans entretien depuis plusieurs jours. Elle décide de garder sa colère pour plus tard. L’important, c’est Lisa.

Elle revient vers sa sœur, armée d’un sourire de façade. Qui cache l’horreur.

Un peu comme ici, finalement.

— Je vais t’aider à prendre une douche ! Avec cette chaleur, je suis sûre que tu en meurs d’envie.

Il y a longtemps que Lisa ne peut plus marcher. Plus parler, non plus.

Il y a longtemps que Lisa est partie.

Alors, Cloé l’attrape sous les aisselles et les genoux, la soulève dans un effort difficile. Pourtant, elle ne pèse plus grand-chose. Aussi légère qu’une étoffe froissée, aussi inerte qu’un morceau de bois séché. Brisé.

Cloé la porte ainsi jusqu’à la salle d’eau et la dépose sur une chaise en plastique qui trône sous le pommeau de douche. Elle lui ôte sa chemise de nuit avec la peur de la regarder. Gênée de déshabiller sa propre sœur. Mais après tout, Lisa a encore 8 ans. C’est encore et pour toujours une petite fille.

Nouveau choc pour Cloé : maigreur effrayante, os saillants et hématomes sur les bras, les cuisses, le ventre, les côtes…

Elle lui retire ensuite sa couche-culotte saturée et la jette précipitamment dans la poubelle. Son cœur se soulève, elle sent qu’elle vacille. La chaleur, l’odeur et la vision de ce corps décharné, abîmé. Une main contre le mur, Cloé tente de se calmer.

Pas le moment de s’évanouir, merde !

— Ça va aller, ma Lisa…

Ça va aller, Cloé.

Elle abandonne ses chaussures dans la chambre puis retourne dans le réduit, comme dans l’arène. Sauf que c’est contre elle-même qu’elle se bat.

Elle vérifie la température de l’eau puis laisse couler le jet sur les jambes de Lisa qui n’a aucune réaction. Alors, elle monte le long du corps aussi meurtri qu’impassible. Et subitement, elle croit voir ses yeux. L’espace d’un instant, elle a l’impression que sa sœur la regarde.

Mais non, Cloé doit rêver.

La douche terminée, elle enveloppe Lisa dans une grande serviette propre, certainement amenée par sa mère, avant de la déposer sur le lit.

Putain ! Mais depuis quand n’ont-ils pas changé les draps ?

À cette heure-là, hors de question de rester en chemise de nuit. Cloé choisit donc une robe blanche et légère, un gilet bleu et procède à la suite des opérations, habillant sa sœur comme elle le ferait avec une poupée.

Une poupée grandeur nature sur laquelle on a oublié de dessiner un sourire, un avenir.

Cloé nettoie ensuite le fauteuil, enferme les vêtements sales dans un sachet plastique. Au fond du tiroir de la table de chevet, elle dégote un peigne pour la touche finale.

Elle s’assoit sur le lit, prend Lisa dans ses bras. C’est bon de serrer ce corps contre le sien.

Sa chair, son sang.

Son crime.

Elle coiffe ses cheveux courts et ébouriffés, essayant de leur donner une forme féminine. Elle se souvient de ces magnifiques cheveux longs que toutes les petites filles enviaient à Lisa.

Elle la rallonge sur le dos, contemple le résultat : Élisabeth est beaucoup plus jolie désormais. Et surtout, son visage semble apaisé.

— Je reviens, murmure Cloé.

Dans le couloir, elle repère un fauteuil roulant abandonné. Elle le dérobe discrètement, y installe sa sœur, la couvre avec une couverture polaire avant de la pousser hors de cet endroit insupportable.

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