Karine Giébel - Maîtres du jeu - nouvelles

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Maîtres du jeu : nouvelles: краткое содержание, описание и аннотация

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Il y a des crimes parfaits.
Il y a des meurtres gratuits.
Folie sanguinaire ou machination diabolique, la peur est la même. Elle est là, partout: elle s'insinue, elle vous étouffe… Pour lui, c'est un nectar. Pour vous, une attente insoutenable. D'où viendra le coup fatal? De l'ami? De l’amant? De cet inconnu à l'air inoffensif? D'outre-tombe, peut-être… Ce recueil comprend les nouvelles
Post-mortem
J'aime votre peur

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— Et puis cette envie de vengeance a disparu, doucement. Et mon admiration pour vous est revenue, aussi forte qu'avant. Mais je me suis dit que mon plus beau cadeau avant de crever, ce serait de vous rencontrer. De parler avec vous. De vous avoir près de moi, ne serait-ce qu'un instant. Alors merci d'être là, Morgane.

Elle se sent tout à coup plus rassurée.

— Vous êtes sûr que… Il n'y a vraiment aucun espoir de guérison?

— Aucun, tranche-t-il un peu brutalement. Il n'y a que la mort, il faut l'accepter. De toute façon, c'est mieux comme ça. J'ai tout raté, tout gâché. Et cette vie de merde, je ne regretterai pas tant que ça de la quitter, je vous assure.

— Vous souffrez?

— Oui. J'ai une barre en fer fixée à la colonne vertébrale, une prothèse à la place de la jambe gauche… Ma jambe droite est encore là, mais salement amochée. L'état des lieux fait peur, non?

Il rigole, mais Morgane sent la douleur percer derrière la fronde.

— Et encore, je parle pas de ma gueule. Remarquez, j'aurais pu me recycler dans les films d'horreur. Ils auraient fait des économies de maquillage avec moi. Frankenstein a enfin une concurrence sérieuse!

Le cœur de Morgane se serre douloureusement.

— Vous exagérez, murmure-t-elle. Vous n'êtes pas défiguré. Vous n'avez rien d'effrayant. Au contraire…

Il semble un peu surpris, la fixe d'un drôle d'air. Elle ment, c'est évident. Mais avec quel talent!

— La mémoire vous revient, Morgane? poursuit-il.

— Oui, je me souviens de… Je me souviens avoir fait des pieds et des mains pour que ce soit un autre acteur que vous qui joue dans le film. Il le voulait, je lui avais promis et… Je ne sais pas trop quoi vous dire. Je vais avoir du mal à me justifier. Mais jamais je n'aurais pensé que…

Elle peine à trouver les mots.

— Je suis désolée, répète-t-elle finalement.

Désolée … Que le mot est faible. D'ailleurs, il reste coincé dans la gorge d'Aubin, comme une arête de poisson. Morgane le sent. Mais quel autre mot? D'ailleurs, en existe-t-il un qui soit assez fort? Alors, elle ajoute:

— Je ne sais pas comment me faire pardonner.

— Vous êtes là, dit-il. C'est la meilleure façon. Votre présence me fait du bien. Je n'étais pas sûr avant de vous rencontrer, mais je ne regrette pas de vous avoir écrit cette lettre. Finalement, j'ai bien fait de ne pas vous tuer.

Cette fois, elle lâche son verre qui s'écrase par terre. Aubin éclate de rire.

— Pardonnez-moi, je vous ai fait peur. Je déconnais, vous savez.

— Mon Dieu, je suis désolée…

— Arrêtez un peu de dire que vous êtes désolée, Morgane. Ce n'est pas comme ça que je vous aime.

— Il faut que j'y aille.

Elle se lève brusquement, le décor tangue autour d'elle. Ce n'est pas le petit verre d'alcool, non. Autre chose. Elle ferme les yeux, s'accroche au dossier du canapé. Lorsqu'elle les rouvre, Aubin se tient devant elle.

— Ça ne va pas? s'inquiète-t-il. C'est de ma faute, je suis vraiment trop con. À mon tour d'être désolé.

— Non, ce n'est rien, je suis seulement fatiguée.

Elle lui tend la main, il la serre un peu fort.

— Merci d'être venue, Morgane. Ai-je la moindre chance de vous revoir avant de…?

Oui, ils se sont revus. Plusieurs fois. Entre deux tournages.

Aubin avait sur Morgane un étrange pouvoir d'attraction. A moins que ce ne soit simplement ce terrible sentiment de culpabilité qui la rongeait et la poussait vers lui. Attendait-elle une punition? Une peine à exécuter?… Le voir dépérir lentement, s'attacher à lui pour souffrir le jour venu. C'était peut-être ça, la fameuse peine.

Ils se retrouvaient dans un bistrot, près de chez Aubin. Ou dans un jardin public.

À chaque fois, personne n'était au courant. Pas même Bertrand, remplacé par un chauffeur de taxi anonyme.

A chaque fois, elle appréciait un peu plus ces brèves rencontres où Aubin parlait très peu de lui, beaucoup de Morgane. Mais pas de l'actrice, de la femme se cachant derrière. Comme s'il pouvait lire au plus profond d'elle-même. Comme s'il la connaissait, mieux que personne.

Cet inconnu, pourtant.

Il la faisait rire, souvent. Pleurer, parfois.

Oui, il aurait fait un acteur prodigieux.

En sa compagnie, elle changeait. Elle oubliait la star, redevenait une adolescente se rendant en cachette à des rendez-vous interdits.

Elle soignait ainsi sa bonne conscience, certaine que ces rencontres rendaient sa fin de vie moins pénible. Il le lui avait dit, d'ailleurs; elle n'inventait rien.

Progressivement, elle s'habituait au visage d'Aubin. Les cicatrices s'estompaient, elle parvenait à voir au-delà. A le voir comme il devait être avant.

Avant… Qu'elle le défigure. A jamais. Qu'elle l'assassine.

C'est au cinquième rendez-vous que c'est arrivé. Aubin avait dit être trop exténué pour se déplacer. Le taxi avait déposé Morgane en bas de l'immeuble.

… Elle pousse la porte déjà ouverte de l'appartement. Aubin est assis dans son fauteuil. C'est vrai qu'il a l'air fatigué. Elle se pose sur le canapé, le sourire du jeune homme s'évapore.

— Qu'est-ce qui vous est arrivé? demande-t-il.

— C'est rien.

— Comment ça, rien ? Qui vous a fait ça?

Elle baisse les yeux. Elle a hésité à venir dans cet état. Mais finalement, elle avait besoin de le voir, de lui parler. De lui montrer. Que sa vie non plus, n'était pas un conte de fées. Qu'elle souffrait, elle aussi.

Oui, elle aurait pu annuler ce rendez-vous. Ne l'a pas fait. Comme s'il n'y avait qu'à lui qu'elle pouvait confier l'indicible… Cet étranger qui la fascine, malgré elle. Cette épaule et ces bras qui l'attirent. Ce visage qui l'écœure.

Aubin vient s'asseoir près d'elle, écarte délicatement une mèche de cheveux qui tente maladroitement de cacher la trace de coup sur son visage. Aussi maladroitement que le fond de teint. A ce contact furtif, elle frissonne.

— Ton mari?

Ce tutoiement inopiné mais espéré la déstabilise. Elle acquiesce d'un hochement de tête.

— C'est la première fois?

— Non. C'est… ça arrive, parfois. Mais parlons d'autre chose, implore Morgane.

— Si tu n'avais pas envie qu'on en parle, tu ne serais pas là.

Elle baisse les yeux.

— Pourquoi tu acceptes ça? s'écrie-t-il soudain.

C'est la première fois qu'il élève la voix, elle sursaute.

— J'ai pas le choix.

Pas le choix?! Je rêve! Pourquoi tu divorces pas de ce malade?

— Je ne peux pas. Il…

— Me dis pas que c'est une question de fric tout de même! s'emporte Aubin.

Il la force à le regarder, elle ne va pas tarder à fondre en larmes.

— C'est vrai que si je divorce, je dois lui donner la moitié de ma fortune! dit-elle avec un sourire triste. Mais ce n'est pas pour ça que je reste, même si ça me ferait très mal de lui filer cet argent alors que c'est moi qui l'ai gagné… Il sait quelque chose sur moi. Quelque chose de compromettant… Et il balancera tout si je le quitte.

— C'est quoi, cette histoire? T'es pas obligée de me le dire, remarque… Mais moi, j'irai pas le répéter à Paris Match ! Même si je pourrais me faire un paquet de pognon.

— Une vieille histoire…

Elle ne l'a jamais racontée à personne, les mots refusent de venir.

— Te force pas, murmure Aubin. Ça ne me regarde pas. Mais ce mec n'a pas le droit de lever la main sur toi.

— Et moi, je ne peux pas le quitter… Tu sais, il n'était pas comme ça, avant.

Avant…

Elle se souvient, à haute voix. La rencontre, puis le mariage, alors qu'ils étaient encore étudiants. Un véritable coup de foudre. Comme dans les films qu'elle ne tournait pas encore.

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