Adrien Goetz - Une petite légende dorée

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Pendant la semaine où s’écroule le bloc de l’Est, Carlo, jeune dandy américain, espion et diplomate, parcourt l’Europe.
Ce qui le conduit à Lugano, à Budapest, à Prague et enfin à Sienne, le matin du Palio, doit rester secret. Il n’en parlera ni à Marge avec qui il vit, ni à Irène, lancée à sa poursuite. Il ose à peine se l’avouer : c’est l’amour de l’art, un coup de foudre, la découverte d’un artiste siennois oublié dont il a vu une œuvre par hasard à la National Gallery de Washington.
Le « Maître de l’Observance », peintre énigmatique de la Renaissance, commence à le hanter et transforme sa futile existence en une petite légende dorée.
Adrien Goetz fait de la peinture sa trame romanesque. Il entraîne le lecteur dans une troublante enquête à travers musées et collections privées. Un nouvel hymne à l’Italie par l’auteur de
(Prix des Deux Magots, Prix Roger Nimier).

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Jan, catholique, extrêmement pieux, ce que l’on ne savait pas, priait en cachette. Ce qui expliquait la carte postale du petit saint achetée au musée de Yale qui faisait l’unique décoration de sa chambre. Un rectangle de couleurs et d’or sur le mur blanc.

Jan, chaque soir, écrivait en secret. Toujours des pages religieuses, sur un cahier, qu’il montra plus tard à Carlo devenu son ami. Il aimait écrire et se laissait aller, dans un style de sermons de carême enflammés ou tendres, jamais vraiment ennuyeux, à des pages mystiques et profondes. Il ne pensait pas trop à ce qu’il écrivait. Une logorrhée automatique. Il lui arrivait de passer des semaines à noircir des pages de réflexion sur le Bon Larron, les Rois mages, l’Ange Gardien ou la question, plus générale, du temps et de la prière. Peut-on prier pour des événements qui ont déjà eu lieu ? Des couvents entiers prient pour la conversion de saint Paul, etc. Il livrait contre lui-même de petites controverses qui l’amusaient.

Carlo aimait bien. Pour lui, c’était comme les Contes de Perrault ou les Fables de La Fontaine. On pouvait voir dans ces pieuseries le reflet d’angoisses, de chagrins, mais tellement déguisés, tellement dilués, qu’ils en devenaient méconnaissables, imperceptibles. Un pur exercice intellectuel, en apparence. Un journal intime écrit avec un code secret et du jus de citron. Carlo avait beaucoup appris, avec Jan, sur l’art de donner le change. Dans la langue de la religion, il exprimait beaucoup de choses qui prenaient ainsi l’aspect de paroles d’Évangile, de vérités d’éternité faites uniquement, lorsqu’il les relirait, pour lui rappeler de petits événements heureux, le plus souvent prosaïques au possible. Il relisait ses pages sur la communion des saints et se souvenait de la tournée qu’ils avaient faite avec son groupe de chant au Canada ; cela signifiait Louisa, qu’il avait rencontrée dans la famille qui l’avait logé à Montréal. Ou quand il pensait à Esther, qu’il avait connue à la patinoire et sur laquelle, pendant quinze jours, il s’était amusé à nourrir de belles illusions, il relisait son court chapitre de l’adoration perpétuelle. Asthmatique de seize ans, le patinage était le seul sport qu’elle pouvait pratiquer. Carlo avait tout de suite dit à Jan de la débarquer.

Carlo possédait également son langage crypté pour soulager ses peines en gardant le masque : pour lui-même, sans public, sans que rien ne sorte de son cerveau, il consentait à se mentir parce qu’il savait bien qu’il ne se duperait pas. Il s’occupait l’esprit avec patience faute de s’avouer franchement, par pudeur, les passions dont sa vie était occupée. Dans ces rues de Yale, penser à Jan l’empêchait de se livrer : son ami aurait aimé servir d’encre sympathique à ses songes.

C’est à cette époque aussi que Carlo avait constaté qu’il possédait un don étrange, extraordinaire, impossible à communiquer : il suffisait qu’il entende une fois un disque, une musique, pour pouvoir la retrouver, à volonté, dans son cerveau. Il n’était pas capable de l’écrire — il n’avait jamais compris comment on utilise une partition, les notations des portées étaient pour lui des hiéroglyphes —, encore moins de la chanter — sa voix déraillait — il pouvait pourtant réentendre les moindres détails de la musique, chaque couleur d’une interprétation. Il emportait ses disques dans sa tête, sans le vouloir, et c’était assez encombrant. La musique l’envahissait, sans lui laisser le choix. Il pouvait dire, sans se tromper, qui il entendait : la Tebaldi, la Tardi, la Berganza, avec quel orchestre, en quelle année. Le plus rageant, c’est que personne ne le croyait — il avait cessé d’en parler — et il était désespérément le seul témoin de cette faculté mentale prodigieuse, du moins la jugeait-il ainsi. Un beau don qui ne sert à rien. Sauf que la vie avait l’air parfois d’un mauvais film où l’on met trop de musique pour faire oublier la médiocrité des dialogues.

Seul Jan lisait entre les lignes de ses prêches et il aurait pu confier sans crainte ses cahiers au prélat qui servait de confesseur à son grand-père. Il souriait en pensant à ces deux vieillards si lointains, dans sa grande maison d’Europe, qui jouaient aux échecs ensemble en s’appelant mutuellement monseigneur. Leur sujet de conversation ? Les saintes huiles, pour le sacre. Ils ne soupçonneraient jamais l’existence d’Esther — en qui tout respirait l’innocence et la paix — et de Louisa, de la patinoire, de Timothy le clochard, de tout ce qui se passait pendant les tournées du groupe de chant ou les cérémonies d’admission dans les clubs ; ils ne se feraient pas de soucis pour lui ; ils seraient si heureux de le revoir à l’été.

Jan devait être, parmi les étudiants de l’université, celui qui se sentait le plus libre. Il se laissa pousser des boucles blanches. Il voulait la paix.

Il l’aurait. Il se rappelait une statue baroque dans une église de Salamanque, une allégorie de la Paix — PAX brodé en grosses lettres de perles sur son manteau, tenant une croix immense et assise sur un globe terrestre de lapis-lazuli avec des continents argentés. Avec le prince des Asturies — on ne les avait pas reconnus en espadrilles et pantalons blancs, surtout l’infant, qui est si grand et que l’on commençait à voir, cet été-là, dans les magazines —, ils avaient salué la statue d’un regard complice. Elle arriverait au milieu du festin pour les délivrer. « Toi au moins, Jan, tu l’as, la Paix, la sainte Paix ; regarde — je trace avec mon ongle le voyage que nous ferons quand je viendrai te voir dans ton université. Exactement ici, au bord de cette plaque argentée, le rivage de l’Amérique, ici, c’est la statue de la Liberté, regarde donc. » Carlo revivait le récit de Jan, fermait les yeux ; c’était le visage d’Irène qui paraissait, il le chassait, imaginait Marge avec ses mèches blondes. Ses oreilles bourdonnaient, le village de pêcheurs de Casela Velha sur ce rivage perdu de l’Algarve, la paix, la paix — pax.

Si seulement il pouvait raconter à Jan ce qu’il était venu faire, des années après, sur le vieux campus. Dans quoi s’était-il embarqué ? Cette mission sans danger aucun était la plus suspecte de sa carrière. Il pensait à Jan pour ne pas penser à Marge afin d’éviter de se souvenir d’Irène. Ce qui le poussait à la poursuite des tableaux n’était pas aussi clair : il ne se dissimulait pas que cette frénésie lui échappait et qu’il ne se limitait pas à appliquer les instructions reçues. Car ce n’était pas seulement un prétexte inventé pour fuir. Il se perdait. Tournait en rond.

On avait le loisir d’être sage dans les universités de cette époque. Carlo n’osait pas s’en vanter devant ses collègues de Washington : il ne se droguait pas, avait des petites amies très comme il faut, sortait diplômé magna cum laude. La meilleure université, les meilleurs costumes, les meilleurs sentiments du monde. Pas de combat, pas de vice, pas de passion : des amis princes, catholiques, joueurs de polo ; au bout de dix ans sur cette lancée, une fiancée qui passait le dimanche à Newport. Il avait adopté Timothy le clochard et n’était jamais entré dans le musée. À pleurer. Dans tout ce tableau, c’était encore Jan le plus original. Celui qui payerait pour les autres, pour tout cela. Carlo, en repensant à lui, revit ce soir de neige — il ne connaissait pas encore Marge —, quand il se promenait avec Sarah — seul Jan était dans la confidence. Ils avaient assisté tous trois à un concert, magnifique et tonitruant. Carlo dont la mémoire musicale était, cette fois, prise en défaut, ne savait plus trop ce qu’il y avait au programme : la Symphonie du Nouveau Monde aurait été de circonstance. Jan s’était retrouvé assis par hasard à côté de Rebecca qu’il aima pendant un an. Sarah et Carlo avaient aussitôt été au courant. Deux petits couples assez stables et qui se fréquentaient. Qu’est-ce que Jan aurait pensé de Marge ? Carlo n’en savait rien. Il grelottait nerveusement en passant devant le théâtre de Yale, ce matin froid où il n’y avait pas de neige. Quelle importance maintenant ?

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