Adrien Goetz - Intrigue à l'anglaise

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Intrigue à l'anglaise: краткое содержание, описание и аннотация

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Trois mètres de toile manquent à la fameuse tapisserie de Bayeux, qui décrit la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant.
Que représentaient-ils ? Les historiens se perdent en conjectures. Une jeune conservatrice du patrimoine, Pénélope Breuil, s'ennuie au musée de Bayeux, jusqu'au jour où sa directrice, dont elle est l'adjointe, est victime d'une tentative de meurtre ! Entre-temps, des fragments de tapisserie ont été mis aux enchères à Drouot. Pénélope, chargée par le directeur du Louvre de mener discrètement une enquête, va jouer les détectives et reconstituer l'histoire millénaire de la tapisserie, de 1066 à la mort tragique de Lady Diana sous le pont de l'Alma…
Intrigue à l'anglaise
À l'image de Guillaume conquérant les terres saxonnes, Adrien Goetz ravit son lecteur avec brio.
Bernard Géniès,
Cette comédie policière mêle, avec humour, art et politique, réalité avérée et fiction délirante. Annick Colonna-Césari,

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Wolfgang Grape commence par dire : « Nous ne connaissons du haut Moyen Âge aucun autre ouvrage de cette dimension et de cette précision technique », puis : « la figuration minutieuse d’un repas et de ses préparatifs est unique et inconnue dans l’art du Moyen Âge, du moins jusqu’au XIII esiècle ».

Plus loin, il met en doute certains détails, au point de se demander si la Tapisserie est « récit ou fiction » : les architectures sont toutes « irréelles », « il n’est pas certain que ce type de haubert à pantalon de cotte de mailles ait existé » — du moins pas avant Courrèges, pense Pénélope les yeux perdus dans les haies du bocage.

Quelques lignes plus loin, de pire en pire, pour la bataille, Grape poursuit : « Ce type de représentation constitue une nouveauté dans l’art médiéval et ne connaîtra aucun équivalent dans les siècles suivants. »

Les yeux de Pénélope glissent sur la page, comme si l’auteur du livre lui susurrait avec un sourire incrédule : « Aucune œuvre de la fin de l’Antiquité, aucun sarcophage couvert de représentations guerrières ne se rapproche des scènes de la Tapisserie ; les cavaliers et leurs chevaux ne sont jamais représentés sous un jour aussi spectaculaire dans l’art romain. »

Pénélope est tellement frappée par ces phrases qu’elle les recopie dans son calepin : « Par quel miracle les boucliers pouvaient-ils faire face à la pression des vents et des vagues en haute mer ? » Il y en avait des pages entières. Elle note le plus étonnant.

On sent bien que si on avait révélé à l’excellent historien que la Tapisserie avait été fabriquée sous Napoléon, il se serait senti soulagé. La Tapisserie apparaît, aux yeux de l’histoire de l’art, comme une incompréhensible, imprévisible et terrifiante anomalie. Tellement vue et revue que ce caractère étrange, anormal, est devenu invisible.

Pénélope rêve, prend du recul pour regarder le chef-d’œuvre comme si elle l’avait découvert, comme si la Tapisserie venait de surgir du néant. Elle la voit avec ses yeux d’archéologue. Elle doute. Son attention est retenue par un paragraphe intitulé « Visages de profil », qu’elle commence à lire en égyptologue : « Une autre innovation […] consiste à recourir massivement à la représentation de profil des visages, ce qui a là aussi pour effet d’accélérer le cours du récit. […] Le profil est la norme dans les cycles les plus longs de l’enluminure anglo-normande datant du début du XII esiècle, le psautier d’Albani, la vie de saint Edmond ou un livre illustré du Nouveau Testament. Ce recours intense à la figuration de profil ne trouve son origine que dans une seule œuvre : la Tapisserie. » Était-elle donc si connue, aux XI eet XII esiècles, cette broderie sans précédent ni équivalent qui ornait la cathédrale normande ?

Pénélope n’avait jamais vraiment pensé à cela : qui avait vu la Tapisserie à la fin du XI esiècle ? D’autres images surgissent, elle entre dans la Vallée des Reines. Elle reconnaît le profil de Nofretari, la femme de Ramsès II, elle caresse du regard ses bras bronzés, ses bracelets. Elle suit la courbe du dessin, la silhouette de la reine d’Égypte. Un sursaut. Le train est à Caen.

« Deux minutes d’arrêt, buffet gastronomique, prochain arrêt Lisieux, correspondance pour Trou-ville-Deauville. » Un visage de profil, avec des yeux de face, un corps de face, des jambes de profil. Les voyageurs défilent comme les Normands de la bataille. Par la fenêtre, impossible de voir les tours de l’abbaye aux Hommes, trop éloignées du côté de la ville, l’église qui abrite la tombe de Guillaume. À l’abbaye aux Dames, c’est la tombe de Mathilde, la cousine du Conquérant, reine d’Angleterre, duchesse de Normandie et fille du comte de Flandre. Pour lui donner le droit d’épouser son cousin, le pape, ou son représentant normand, avait exigé l’édification de ces deux abbayes, les plus belles de Normandie. Il y a vingt ans, on a soulevé la dalle de marbre noir de Tournai qui recouvre le tombeau de la Flamande, pour y trouver les restes d’un corps de jeune fille, très petite, aussi délicate et charmante que Nofretari.

Pénélope vole au-dessus de la ville de Caen et de ses clochers. Elle continue à somnoler en regardant quelques photos dans ses livres. Elle est presque seule dans ce wagon, il se remplira peut-être à l’arrêt d’Évreux. Beaucoup d’habitants d’Évreux travaillent à Paris. Comme la vie doit être quotidienne ! Au moins elle, elle n’est ni riche ni heureuse — eux non plus sans doute, encore que… — elle s’amuse. Elle aime l’imprévu, l’instant qui la transforme en héroïne de roman. Une héroïne qui sombre à nouveau, avec délices, dans les vaguelettes du premier sommeil. Les séquences de la Tapisserie se dessinent — et des brumes de la mer, elle croit voir venir des navires, des coques composées de larges planches de bois qui débordent les unes sur les autres, voûtes d’églises renversées et lancées sur les vagues.

La beauté des scènes ne lui était jamais apparue : elle imagine ces couleurs quand elles étaient fraîches, ces bouquets orange et bleu, ces jaunes à côté de ces rouges, ces traits obliques qui rythment le récit, donnent à chaque séquence son équilibre et sa justesse. L'écume de la mer sur le bois, le bruit du ressac. Des couleurs pures, juxtaposées, pas de nuances, pas de modelé, un dessin net et clair. Personne ne dit à quel point une chose aussi connue peut être belle. Il suffit de la regarder comme si c’était la première fois.

Dans la Tapisserie aussi, une scène, la plus étrange, se passe en rêve. Le roi Harold s’est assis sur le trône d’Angleterre, on voit que c’est la nuit parce que, dans le ciel, passe une comète qui le menace. Mogens Rud, l’historien du Nord, écrit : « l’étoile à la longue chevelure ». Et sous l’image, une flotte de navires, sans mâts, sans armes, sans marins, comme des nuages, part à la rencontre de ses angoisses. Harold tremble. Il voit déjà se ruer vers lui les vaisseaux tout armés du Bâtard.

8.

Les bottes rouges de Pénélope

Bayeux-Paris (suite du voyage), mardi 2 septembre 1997

Bernay. Le wagon est pris d’assaut par des vestes Barbour matelassées et des lodens râpés. Les antiquaires de Bernay, les châtelains fauchés des environs, se parlent, se reconnaissent. Pénélope doit remettre ses livres dans son cartable. Un jeune homme vert vient de s’asseoir à côté d’elle : veste verte, velours côtelé vert, chaussettes vertes, il ne s’excuse pas, ne demande pas si la place est libre, il a acheté deux torchons, Diana le rêve brisé et Diana : était-elle enceinte ? La terrible hypothèse.

Ce qui ennuie Péné, ce n’est pas tant ce premier poste que de perdre pied. Elle sait ce que valent les histoires d’amour à distance. On commence par faire semblant, six mois, on s’appelle deux fois par jour et les retrouvailles sont flamboyantes. Puis, dans l’année, d’autres rencontres — Wandrille trouvera une mondaine idiote, elle rencontrera un charcutier de la place Saint-Patrice, un jeune élégant de Bernay — et l’inévitable rupture. Elle tient à Wandrille. Quand elle pense à ses amies, ces savantes conservatrices de sa « promotion », qui peuvent-elles rencontrer ? Un chartiste archiviste mordu de poussière, un étudiant lettreux en chaussettes blanches, au mieux un musicien, un jeune prêtre ou un médecin veuf ou divorcé un peu plus âgé.

Avec Wandrille, elle les mouche toutes : il est beau, l’emmène le vendredi soir chez Maxim’s, comme dans les romans de Drieu la Rochelle, le samedi après-midi au bar du Ritz ou à la mosquée de Paris boire un thé à la menthe. Elle n’a aucune envie de lui parler de son métier, de l’entraîner au Louvre et aux expositions. Avec lui, elle vit dans un monde auquel aucune de ses amies n’aura jamais accès. Ensemble, ils ont leur Club où ils organisent les soirées les plus incroyables, celles qui font communiquer les âmes avec les champs de l’au-delà, Nofretari et Mathilde de Flandre. Si elle le perd, elle se laissera couler, pour une longue vie dont le seul but sera de pouvoir un jour prendre une retraite de conservateur général, ensevelie sous les publications et les catalogues. Une vie qu’elle s’est battue pour avoir, et qui ne lui suffit pas.

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