Adrien Goetz - Intrigue à Venise

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Intrigue à Venise: краткое содержание, описание и аннотация

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Pénélope ne connaît pas Venise. Un comble pour une historienne de l'art, de surcroît conservatrice au château de Versailles !
Un colloque sur les gondoles, instruments de la conquête vénitienne, lui offre l'occasion de passer quelques jours sur la lagune. Cependant, à Rome, Achille Novéant, membre de l'Académie française et grand amoureux de la Sérénissime, meurt tragiquement. Bientôt, ce sont tous les « écrivains français de Venise », club d'ordinaire paisible et inoffensif, qui sont menacés. Et voilà Pénélope — secondée par son fiancé-journaliste Wandrille — obligée de revêtir ses habits d'enquêtrice. Au cœur de l'énigme, un Rembrandt qui dormirait sur une île et que personne n'a jamais vu. Beaucoup d'excentricités, quelques personnages masqués, des meurtres en série sont les ingrédients de ce savoureux cocktail vénitien. Thierry Clermont,

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La salle des fêtes ne pouvait pas souffrir les meubles. Ni leur poids, ni leur aspect, ni aucune de leurs fonctions. Cette salle ne devait servir à rien d’autre qu’à des fêtes. C’est elle que Don Carlos faisait découvrir en dernier à ses hôtes. Avant d’y parvenir, il fallait déjà avoir été vingt-trois fois mort d’admiration en traversant les vingt-trois salons précédents, avoir hurlé de jalousie, d’admiration, de surprise, avoir expiré à nouveau dans le grand escalier. Dans cet ultime salon, au centre du palais, aucun tableau.

La salle, haute de dix mètres, était peinte par Tiepolo et c’est elle qui donnait son thème au bal. Ce n’était qu’une fresque, déroulée sur les murs comme une tapisserie. Au fond, Cléopâtre débarquait à Tarse comme si elle était déjà Liz Taylor, avec Marc Antoine à ses côtés. La reine d’Égypte festoyait, sans doute jetait-elle dans son vinaigre une de ses plus belles perles pour s’éclaircir le teint et elle engueulait Richard Burton. Aucun aspic encore, la reine de cette soirée se devait d’être immortelle. Cette nuit, elle sera incarnée par Diana Cooper au bras de Fred de Cabrol. Du haut des fenêtres percées dans les murs de la salle, qui donnaient sur les salons de l’étage supérieur, apparaissait le décor que Don Carlos avait réussi pourtant à imprimer à cette pièce triomphale sans en rien changer, sans la surcharger, mais qui lui donnait ce « style Beistegui » : huit lustres accrochés à des hauteurs différentes, un menuet de cristaux anciens et de bougies électriques, invention toute récente.

Ce palais, il l’avait trouvé en morceaux, en 1948, dans Venise à l’abandon, dans une Italie en miettes, dans une Europe en sang. Il lui avait rendu son honneur, l’avait transformé en une maison digne d’un prince, comme au temps des doges, mieux même — certains doges étaient aux yeux de Charlie un peu, comment dire, « rustiques »… Il n’avait pas pris le temps de se faire beaucoup d’amis ni de se rendre sympathique, il avait séduit des femmes pour vivre selon son standing, sans les aimer semble-t-il, il se fichait bien de la vie des autres. Ce qu’il aimait c’était ses collections, ses meubles, son argenterie, ses tableaux, ses tapisseries, la manière dont il allait agencer, composer, accrocher, décorer, combiner tout cela, comme un artiste qui se voue à ses œuvres. Carlos inventait un art qui n’avait jamais existé seul : l’art du décor. Jusque-là, un décor c’était le décor de quelque chose, avec lui le décor devenait l’essentiel, et cette fête allait lui donner tout son sens. Pour que ce soit parfait, il fallait que le palais soit rempli, avec des visages rares et des visages connus, des costumes d’autrefois, des costumes cubistes et des costumes surréalistes, pour que ce XVIII esiècle de songe devienne une œuvre d’aujourd’hui.

Le palais Labia est le seul palais de Venise qui ait trois façades. D’ordinaire une seule façade sur le canal suffit à manifester la puissance et le faste. Ici, on peut tourner autour. Carlos a d’abord sauvé les façades, ensuite il a reconstruit l’intérieur. Il disait : « Il faut toujours sauver la façade, la façade vous sauvera. » Une philosophie de la vie. L’achat de la maison voisine lui avait permis de créer des ascenseurs, des dégagements, des chambres en plus, d’ouvrir une terrasse décorée de panneaux de porcelaine dignes de Louis XIV et de cactus de métal dans des pots de théâtre, dessinés pour évoquer sa famille mexicaine au temps de l’empereur Maximilien et de l’impératrice Charlotte. Surtout, il avait évidé deux étages pour s’offrir un autre grand salon, le pendant du salon de Tiepolo, où il avait fait copier une horloge du palais des Doges et transporter des peintures murales venues d’Angleterre inspirées par de grands décors italiens. Il les avait arrachées au duc de Northumberland qui était aux abois, elles copiaient un décor de Carrache et un autre de Guido Reni, c’était à la fois très romain et glorieusement anglais, surtout, désormais, c’était à lui. L’ensemble avait l’air d’être une des parties les plus anciennes du palais, comme si ces fresques on les avait retrouvées sous le badigeon alors qu’elles avaient pris l’avion, en caisses, pour venir ici. Il avait tout fait faire, en surveillant depuis Paris et en écrivant cinq à six lettres par jour où il détaillait tout. Puis il avait meublé, en mélangeant les époques et les styles, les copies et les originaux, pour que cela ait ce grand air seigneurial qui lui convenait.

Pour rendre réelle sa maison de Venise, il avait parcouru la vieille Angleterre : c’est là que se cachaient, dans les manoirs ruinés, les plus beaux tableaux vénitiens à vendre dans les années d’après guerre. Au passage il avait acquis un beau Reynolds qui avait eu la chance de passer à sa portée au bon moment et des paysagistes britanniques qui savaient, comme les Vénitiens, apprivoiser la nature. Il avait installé des meubles authentiques entre deux ou trois faux, encore plus beaux. Il avait acheté le lot des livrées des valets du duc de Hamilton pour le célèbre bal qu’il offrit à Bruxelles, en l’honneur de Wellington, la veille de Waterloo. Pour Don Carlos, ce serait Austerlitz ou rien. Dans le salon des Tapisseries, toutes issues de la suite qui composait la célèbre tenture du Triomphe de Scipion , il avait placé un Louis XIV équestre en bronze sur un socle de marbre, qui lui ressemblait un peu. Dans quelques minutes, les invités arriveraient en gondoles — toutes les embarcations de la ville ont été mobilisées, les admirateurs se pressent aux rives du canal pour faire les premières photos.

Au centre du salon de l’Horloge, sur une table en pierres dures de Florence, une réplique ancienne d’un des quatre chevaux de la basilique Saint-Marc parade devant deux portraits de doges, terrifiants, dans des cadres ovales qui n’adoucissaient pas leurs traits. Demain, Christian Dior, qui signe quelques-unes des plus belles robes — celle que portait Zita Chalitzine, au bras du compositeur Kurt Warum —, lui dira que c’est le coup d’œil qu’il avait trouvé le plus bluffant.

Dans les étages, il avait fait fabriquer des canapés en série, des rideaux à grands carreaux bleus et blancs dans des tissus rugueux et pas chers, les salles de bains contenaient les peignoirs les plus moelleux, cela avait un chic fou et tout le monde, dans l’année qui allait suivre, de Chatsworth à Brasilia, l’aura imité.

La vraie raison de ce bal, salué comme un acte gratuit par tous les chroniqueurs mondains, mal compris par les artistes qui ne surent pas y voir un happening, une vraie installation, une des œuvres d’art les plus fortes du second XX esiècle, une des plus absolues manifestations de la fin de la guerre mondiale, lui seul la connaissait.

Le constructeur, le premier Labia, était célèbre pour avoir jeté de la vaisselle d’or par les fenêtres afin d’éblouir les sénateurs de Venise — et pour avoir fait placer des filets pour récupérer ses assiettes. Tout corps plongé dans un canal, à Venise, finit par remonter. L’anecdote depuis traîne dans tous les livres.

Don Carlos joue avec sa canne. D’un coup sec, dans une heure, il ouvrira la danse en frappant les trois coups.

Dans la bibliothèque, une heure avant le début du bal, les sept masques sont réunis. Ils attendent, déguisés. L’un a repris l’habit et le chapeau à large bord de Vivant Denon dans son plus célèbre portrait, un autre s’est grimé comme une sorte de Cagliostro, son voisin a un costume de Chat botté, avec un masque à longues moustaches, le quatrième porte l’habit noir de L’Homme au gant du Titien, les autres sont en perruque et talons rouges.

Ils sont venus au bal pour pouvoir être ensemble, dans cette pièce, sans attirer l’attention. Au-dessus des bustes de marbre et de porphyre des premiers empereurs de Rome, des appliques de bronze éclairent à peine le cuir de Cordoue mordoré des murs. Le plafond est un des plus beaux de la demeure, il est d’origine, à peine rafraîchi. Dans des caissons de bois doré aux immenses motifs héraldiques, les peintures racontent le triomphe de cette famille Labia, venue d’Espagne et qui réussit à inscrire son nom sur le « livre d’or » de la noblesse de Venise, qui ne s’ouvrait jamais aux étrangers. Sur la table couverte d’un épais velours vert, une grosse lampe bouillotte un peu bourgeoise, style salle à manger Louis-Philippe dans un château de Touraine, tempère le côté hautain du décor. Quelques volumes sont posés là, qui racontent l’histoire des familles nobles de la ville. Autour de la table, huit chaises sur un tapis de Smyrne : une seule est vide. Don Carlos entre et tous se lèvent. Comme il ne porte pas de masque, les sept enlèvent le leur. Paul Morand, qui a raconté la scène dans une page retranchée au dernier moment de la première édition de son Venises , dit que personne ne souriait. Il devait avoir pris son air de bouddha énigmatique, un bouddha en perruque à rouleaux sous l’abat-jour. Tous écoutaient.

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