Daniel Pennac - La fée carabine

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La fée carabine: краткое содержание, описание и аннотация

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« Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ? »
Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même (« l'innocence m'aime ») et pourtant… pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.

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J’ai pris la seule décision possible : mettre la main sur la dope-infirmière et lui faire cracher le morceau. J’ai donc envoyé mon vieux Semelle prendre rencard à la Mairie avec ladite dopeuse, sous prétexte que sa ration de rêve était épuisée. Il a déposé le message et a reçu la promesse que l’infirmière municipale se pointerait chez lui, aujourd’hui, à seize heures trente, et je suis planqué dans le placard à fringues de Semelle. Embuscade. Tout excité à l’idée de la revoyure, Semelle fait les cent pas dans sa piaule.

— Une brunette piquante, Benjamin, je ne te dis que ça !

— Tais-toi, Semelle, si elle se pointe, elle va nous entendre.

Dis-je, accroupi entre ses vieux costards et ses pompes faites main. L’armoire de Semelle sent le passé propre.

— Un sourire éclatant, un regard lumineux, tu vas voir !

— Je ne verrai rien du tout si tu continues à l’ouvrir ! Si elle sent que tu n’es pas seul, elle va se barrer !

— J’ai pas arrêté de penser à elle depuis que je l’ai vue.

Je ne vois pas Semelle, mais je l’entends tourner en rond. Il s’est mis sur son trente et un. Ses chaussures gémissent leurs années cinquante.

— Et joyeuse, tu sais ! Elle m’a caressé le creux de la main en me donnant mes remèdes…

À vrai dire, il est aussi nerveux que s’il s’était vraiment envoyé ce sachet d’explosifs. Je crains le pire pour la suite des opérations.

« Toc-toc », la voilà, la suite.

Les semelles de Semelle se taisent.

Re toc-toc. Semelle figé sur place. Chuchotements furibards de mézigue :

— Va ouvrir, bordel !

Rien à faire. Pétrifié. Transi, l’amoureux. Et, accroupi dans son placard, je comprends soudain pourquoi Semelle a épousé le célibat.

TOC-TOC-TOC ! cette fois.

Si je ne me décide pas vite fait, la petite brunette va foutre le camp, comme se sont tirées toutes les femmes de la vie de Semelle, parce qu’il les attirait jusqu’à une porte qu’il ne leur ouvrait jamais. J’ai donc jailli du placard, traversé la piaule, ouvert en grand.

— Pas trop tôt, lâche devant moi une monumentale blondasse, qui me bouscule comme un demi de mêlée et se plante devant un Semelle tétanisé.

— Alors, qu’est-ce qui cloche, pépé ?

Mutisme du Semelle. Le mastodonte se retourne vers moi.

— Qu’est-ce qu’il a ce vieux ? J’ai pas que lui à voir, aujourd’hui !

— Il attendait quelqu’un d’autre, dis-je, il est un peu surpris.

— Quelqu’un d’autre ? Il a bien demandé l’infirmière d’arrondissement ?

— Justement, il attendait l’autre, la brune.

— Y a pas de brune. On n’est que deux sur le secteur. La deuxième est rousse. Et beaucoup plus moche que moi. Aucun espoir de ce côté-là.

— C’est pourtant une petite brunette rigolote qui lui a donné ses médicaments, la dernière fois, et comme ils lui ont fait du bien, il a demandé quelqu’un de chez vous pour refaire le plein.

— Vous avez l’ordonnance ?

— Quelle ordonnance ?

Le grand visage plein lard se fige tout à coup. Les yeux se plissent :

— Pas de salade avec moi, mon petit pote, s’il y avait des médicaments, y avait forcément une ordonnance.

— Rien du tout. C’était des pilules en vrac, dans un sachet en plastique, des trucs contre l’angoisse…

— Vous voulez que j’appelle les flics ?

Là, le dialogue marque une pose. La géante m’a sorti ça comme si elle me proposait d’aller boire un verre.

— Vous êtes vraiment trop cons, dans ce quartier ! C’est la troisième fois en une semaine qu’on essaie de m’extorquer une fausse ordonnance. Primo, je suis contre, et secundo, je suis pas habilitée à.

Mais soudain, plissement futé de la trogne, sourire entendu, coup de pouce vers Semelle.

— C’est pas pour cette ruine, la dope, hein ? C’est pour vous…

(V’là aut’ chose.) Et de se faire roucoulante tout à coup.

— La drogue, c’est pas une solution, mon petit homme, j’en connais une autre.

Elle a dit ça en s’approchant de moi. Combien mesure-t-elle ? Si je n’avais pas eu le bon réflexe arrière, ma tête se serait encastrée entre ses seins. Sans se retourner vers Semelle, elle ordonne :

— Allez nous attendre dans votre cuisine, grand-père.

Aussitôt dit aussitôt seuls, sa tête d’ogresse au-dessus de la mienne, sa poitrine de granit m’écrasant au mur, sa pogne de débardeur reptant vers le bas (mon bas à moi) pendant que sa voix de violeuse dicte l’ordonnance :

— J’ai pas le temps maintenant, mon petit amour, mais faudra venir te faire soigner chez moi ce soir au plus tard, si tu veux pas que je te balance aux flics. Tiens, voilà mon adresse.

En effet, ses doigts qui se sont faufilés de l’autre côté de ma ceinture viennent d’y glisser une froide carte de visite dont mon pèse-lettre intime constate qu’elle est imprimée en relief. Le grand chic.

* * *

Autrement dit, la pourvoyeuse de Semelle était infirmière autant que je suis évêque. Elle n’a évidemment rien à voir avec la Mairie qui a ses propres infirmières — lesquelles ne droguent pas l’administré, mais le violent.

Si donc la brunette ne figure pas sur le registre des fonctionnaires municipaux, c’est qu’elle travaille pour son compte, ou pour celui d’une bande qui démarche systématiquement les assemblées de vieillards. (Elle a déjà fait trois touches dans le quartier.) Et bien sûr, tout à coup, Eurêka ! Je me rappelle la petite brune qui droguait Risson et que pistait ma Julia… Et si c’était la même ? Tout bonnement la même ?

* * *

La suite de l’enquête Malaussène se déroule dans un cabinet noir, sous les doigts photographes de ma petite sœur Clara, une ampoule rouge pendant au-dessus de nos deux têtes. (La douceur du visage de Clara, sous cette lumière… Dis, ma Clarinette, qui t’aimera, toi, et quand ? Et comment le supportera-t-il, ton grand frère ?)

Nous avons décidé de tirer toutes les photos prises par Clara pendant la remise de la médaille. Avec un peu de chance, la brunette est sur pellicule.

— Regarde le député, Ben, c’est amusant…

Le représentant du peuple apparaît en effet, dans le bac, au fond de la soupe chimique.

— Ce sont les mâchoires qui sortent en premier. Voilà ce que c’est, un visage énergique !

Clara rigole doucement. Clara est une photographe. Dès l’ouverture de ses yeux amande, il y a seize ans, ce fut une photographe. Julie ne s’y était d’ailleurs pas trompée, quand je les avais présentées l’une à l’autre. (« Tu n’imagines pas l’œil que cette enfant pose sur le monde, Benjamin, elle voit la surface et le fond. »)

— Le Secrétaire d’État aux Personnes Âgées, maintenant…

C’est la raie qui apparaît d’abord, chez Arnaud Le Capelier, puis l’arête du nez et la fossette qui tranche le menton en deux. De part et d’autre de cette ligne verticale, le visage joufflu est net, lisse, inexpressif comme un heaume. Un heaume un peu mou, certes, mais impassible, avec la fente attentive des yeux. (Ouh ! que je ne l’aime pas, celui-là !) Arnaud Le Capelier est penché par-dessus l’estrade. Il serre la main d’un Semelle décoré et rayonnant. En fait, il ne lui cède que le bout de ses doigts. Avec une sorte de dégoût, dirait-on. À mon avis, cet Arnaud-là fait une allergie aux vieux. Et Secrétaire d’Etat aux Personnes Agées… le Destin, ah la la, le Destin !

Nous travaillons ainsi pendant deux bonnes heures, le parfum de Clara luttant contre les relents méphitiques du révélateur. Finalement, Clara dit :

— Les gros plans ne donneront rien, Benjamin, la jeune fille devait se méfier, il faut la chercher dans la foule, je vais faire des agrandissements.

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