Daniel Pennac - La fée carabine

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« Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ? »
Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même (« l'innocence m'aime ») et pourtant… pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.

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— J’ai touché ma pension, aujourd’hui, dit-elle, elle est ici, dans mon sac.

Silence.

— Avec un éventail de Kiev et les clefs de mon appartement.

L’ombre ne bronchait toujours pas.

— Cinquième droite, précisa-t-elle.

Rien.

— Bien, fit-elle, je vais appeler au secours. La police est dehors.

L’ombre se manifesta enfin.

— Faites pas la conne, m’dame Dolgo, j’ suis en planque !

Elle reconnut immédiatement la voix. Elle lâcha le revolver comme s’il lui brûlait la peau.

— Qu’est-ce que tu fais là, mon petit Nourdine ?

— J’attends Leila, chuchota le gamin. Je veux lui faire peur.

(Leila était une des filles du vieil Amar Ben Tayeb, le restaurateur. Chaque soir, Leila montait leur dîner à la veuve Dolgorouki et à la veuve Hô.)

— Pour faire tomber son plateau comme la semaine dernière ?

— Non, m’dame Dolgo, juste pour la peloter un coup.

— Entendu, mon petit Nourdine, mais quand elle redescendra.

— D’accord, m’dame Dolgo, quand elle redescendra.

* * *

— Entre, Leila, la porte est ouverte.

Elle venait à peine de déposer son sac et son manteau. Elle n’avait pas encore repris son souffle.

— Ce n’est pas Leila, madame Dolgorouki, répondit la voix, ce n’est que moi.

Elle se retourna, un sourire surpris aux lèvres. Elle n’eut pas le temps de protéger sa gorge. La lame du rasoir avait sifflé. Elle sut que la plaie était nette et profonde. Elle sentit qu’elle se noyait en elle-même. Ce n’était pas une mort si désagréable, une sorte d’ivresse bouillonnante.

14

Il y avait maintenant quatre jours que la jeune femme trouvée dans la péniche dormait profondément.

— Si vous n’êtes pas une pute, belle dame, qui êtes-vous ?

Pastor était agenouillé à son chevet. Il murmurait, dans le silence de la chambre d’hôpital, espérant qu’elle percevait l’écho de ce murmure dans un recoin de son coma.

— Et qui vous a fait ça ?

Elle n’était pas fichée à la prostitution ni portée disparue. Apparemment, personne ne réclamait ce corps somptueux, nul ne se souciait de cette existence vacillante. Pastor avait épuisé toutes les ressources de l’informatique et des fichiers de carton.

— Je les retrouverai, vous savez. Ils étaient au moins deux.

Elle était hérissée de tubes. Elle reposait dans une odeur de conserve hospitalière.

— Nous avons déjà récupéré la voiture, une BMW noire, du côté de la place Gambetta.

Penché sur elle, Pastor lui annonçait de bonnes nouvelles. De celles qui peuvent vous ramener à la surface.

— L’analyse des empreintes va nous apprendre des tas de choses.

Le bip rouge d’un cube métallique indiquait qu’elle pensait, mais de très loin. Le cœur battait irrégulièrement, comme on aime. Elle avait été droguée à mort.

— Même Thian, avec toutes ses pilules, ne supporterait pas une telle quantité de saloperies dans son organisme. Mais vous êtes une fille solide, vous vous en sortirez.

L’étude de la mâchoire non plus n’avait rien donné. Une molaire couronnée, l’extraction d’une dent de sagesse, mais aucun dentiste de France n’avait radiographié cette mâchoire, ni pris l’empreinte de cette molaire.

— Et votre appendice ? Le docteur dit que cette opération est toute fraîche. Deux ans au plus. Qui vous a fauché votre appendice ? Pas un chirurgien français, en tout cas, votre photo a circulé dans toutes les salles d’opérations. Un admirateur ?

Pastor souriait dans la pénombre de la chambre. Il prit une chaise, l’approcha du lit, s’assit posément.

— Bien. Raisonnons.

Il murmurait maintenant tout contre l’oreille de la dormeuse.

— Vous vous faites ouvrir le ventre et soigner les dents à l’étranger. Avec un peu de chance, la composition de votre couronne dentaire nous indiquera le pays. Deux hypothèses donc.

(On peut interroger n’importe qui, dans n’importe quel état ; ce sont rarement les réponses qui apportent la vérité, mais l’enchaînement des questions. C’est le Conseiller qui avait appris cela à Pastor, quand le petit Jean-Baptiste allait encore à l’école.)

— Ou vous êtes une belle étrangère, assassinée sur le territoire français, une espionne, peut-être, puisqu’on vous a torturée, auquel cas l’affaire m’échappera, ce qui me fait d’emblée écarter cette hypothèse.

— Ou vous êtes tout simplement une voyageuse professionnelle.

Pastor laissa passer le bruit ferrailleux d’un chariot dans le couloir. Puis, il demanda :

— Professeur coopérant ? (Il eut une moue sceptique.) Non, ce corps-là n’est pas un corps enseignant. Fonctionnaire d’Ambassade ? Femme d’affaires ?

Les formes vastes, les muscles denses, le visage volontaire évoquaient à la rigueur cette dernière image.

— Non plus : vos hommes vous auraient réclamée.

Pastor avait croisé quelques-unes de ces jets-patronnes. Surprenant comme les hommes se désintégraient en leur absence.

— Tourisme ? Vous faites dans le tourisme ? Guide patiente pour troupeaux anxieux ?

Non. Pastor n’aurait su dire pourquoi, mais non. Pas une tête à suivre des itinéraires fléchés.

— Journaliste, alors ?

Il jouait avec cette idée, maintenant. Journaliste-reporter… photographe… quelque chose dans ce genre…

— Mais pourquoi son journal ne réclamerait-il pas une si belle plumitive, en cas de disparition ?

Il promena encore son regard sur le corps tout entier. Belle fille. Beau squelette. Belle tête. Doigts nerveux et souples. Crinière naturelle.

— Parce que vous n’êtes pas une besogneuse au jour le jour qui alimente un quotidien, ni une reporter de palaces qui téléphone des papiers préfabriqués à l’heure de l’apéritif.

Non, il la voyait plutôt en journaliste de pointe, du genre à « faire corps avec le terrain », disparaissant pendant des semaines et n’émergeant qu’une fois son enquête bouclée. Historienne du présent, ethnologue d’ici-même, tout à fait le type de fille à apprendre ce qui devait rester caché. Et à vouloir le dire. Au nom d’une éthique de la transparence.

— C’est ça ?

La porte s’était ouverte sans que Pastor l’entendît. La voix graillonneuse de Thian ironisa à son oreille.

— Ça ou une dactylo en vacances, ou une héritière encombrante…

— Les dactylos ne se font pas soigner à l’étranger et on ne torture pas les héritières, Thian, on les coule directement dans le béton. Tu es un Annamite obtus, c’est très rare.

— Une sorte de Français, quoi. Allez, gamin, tirons-nous d’ici, les hôpitaux m’aggravent.

* * *

L’inspecteur Van Thian était déprimé. Les jours passaient et il n’arrivait pas à découvrir l’assassin de la veuve Dolgorouki.

— C’était ma voisine, gamin, elle créchait juste en face de chez moi.

Un type se baladait avec un rasoir dans Belleville. Il coupait les vieilles dames en deux, sous le nez de l’inspecteur Van Thian, et l’inspecteur Van Thian n’arrivait pas à mettre la main dessus.

— Tu crois que ce fumier serait entré chez moi ? Penses-tu, il est allé se servir en face.

La veuve Hô se révoltait dans le cœur de l’inspecteur Van Thian. La veuve Hô était autrement plus friquée que la veuve Dolgorouki. La veuve Hô sillonnait Belleville en secouant des liasses de billets sous le nez du pauvre monde, et c’étaient les autres veuves qui se faisaient dégommer. La veuve Hô dormait sur un matelas de billets pendant que les autres veuves serraient dans leurs petits poings des pensions faméliques. Les pensions étaient empoisonnées, les veuves en mouraient. L’inspecteur Van Thian et la veuve Hô ne faisaient plus bon ménage.

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