Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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— Jérémy…

— Pardon.

Le jour de ses dix-huit ans, il quittait H.E.C. en claquant la porte. Il y reviendrait deux ans plus tard, mais comme professeur.

Durant ces deux années, il apprit le danois, l’espagnol, le hollandais, perfectionna son allemand et son anglais, qu’il parlait avec un imperceptible accent du Yorkshire.

Il jouait du saxo au Petit Journal et faisait une fulgurante carrière de demi d’ouverture dans l’équipe de rugby du P.U.C…

Voilà. Ça s’appelle Le Seigneur des monnaies, c’est le dernier-né de l’ex-ministre Chabotte, alias J.L.B., c’est rapide comme la foudre, con comme la mort, mais ça passionne les mômes au point que la petite Verdun elle-même suit les lignes au fur et à mesure de la lecture de Thian. Thian, qui n’a jamais lu un roman pour son propre compte, est un prodigieux lecteur. Sa voix épaissit la fiction. C’est la voix de Gabin à un point stupéfiant. Quoi qu’il lise, ça prend comme une sauce. Si Jérémy ou le Petit osent des interruptions en début de lecture, c’est uniquement sous l’effet de l’excitation. Ils ne tardent pas à se laisser aller dans le courant, portés par la houle au-dessus de ces abîmes que la voix de Thian creuse, mot par mot, ligne à ligne, sous n’importe quel texte.

C’est en prospectant à New York pour y installer une succursale que Philippe rencontra Tania. Leurs regards se croisèrent au cœur même de Greenwich Village.

Venue comme lui de nulle part, la jeune femme lui apprit Goethe, Proust, Tolstoï, Thomas Mann, André Breton, la peinture architectonique et la musique sérielle. Le couple menait grand train. Madonna, Boris Becker, Platini, George Bush, Schnabel, Mathias Rust et Laurent Fignon comptaient parmi leurs amis intimes.

* * *

Je les ai laissés, Verdun dans les bras du vieux Thian, Thérèse amidonnée dans sa chemise de nuit, Clara dans son lit (les mains croisées, déjà, sur son ventre), Jérémy et le Petit sur les lits du dessus, un avenir en or massif dans les yeux, Yasmina posée aux pieds de Clara, avec au visage une expression de gravité pieuse, comme si Thian était en train de lire une sourate pondue spécialement par le Prophète pour la mémoire de Saint-Hiver.

Je me suis levé.

Julius le Chien s’est levé.

On a filé en douce, comme souvent à cette heure de la nuit.

* * *

On est allés, le Chien et moi, plaider la cause de Benjamin Malaussène auprès de Julie Corrençon. Belleville s’effritait un peu plus autour de nous pendant que je répétais mon texte. « J’ai accepté de jouer cette comédie pour consoler Clara, ma Julie. J’ai accepté parce qu’il y a des moments où l’horreur frappe si fort et si vrai qu’il faut impérativement sortir du “réel”, comme tu dis, aller jouer ailleurs. J’ai accepté pour faire jouer les enfants ailleurs et qu’ils ne pensent plus à Saint-Hiver. Jérémy et le Petit me feront répéter mon texte, Clara prendra les photos et Thérèse pourra me désapprouver ; ça les occupera. J’ai accepté pour obéir à Coudrier, aussi, pour emmener le radeau familial le plus loin possible de son enquête. J’ai accepté, parce que si on fait la somme des choses, j’estime qu’on a eu notre compte d’emmerdements majeurs, ces derniers temps, tu ne trouves pas ? Alors, je me suis dit, d’accord, soyons légers, pour une fois, un peu cons, vaguement malhonnêtes. Cessons d’être irréprochables, puisque c’est ce que Coudrier nous reproche. Quittons pour un temps les rives inhospitalières du dévouement et du sublime. Tu me suis, Julie ? Jouons. Jouons un peu. Et jouons à J.L.B. puisque c’est le jeu qui se présente. »

* * *

Bien sûr, elle n’était pas chez elle. Toc, toc, toc, Julie ? Julius le Chien, assis, attendant que ça s’ouvre. Mais la porte ne s’est pas ouverte. Crayon, papier, le dos de Julius comme écritoire, j’ai résumé tout ce que j’ai dit plus haut. J’ai ajouté je t’aime, je l’ai conjugué à tous les temps tous les modes, et que je restais son porte-avions, et qu’elle pouvait se poser ou décoller aussi souvent qu’elle le voulait… C’étaient là les premiers mots de notre rencontre : « Tu veux bien être mon porte-avions, Benjamin ? Je viendrais me poser de temps en temps, refaire mon plein de sens », et moi, tout content : « Pose-toi, ma belle, et envole-toi aussi souvent que tu le veux, désormais je navigue dans tes eaux. »

Je me suis excusé pour mes vacheries sur le journalisme des « faits choisis », excuse-moi, Julie, c’était juste pour te faire mal… pardon, pardon, et j’ai signé.

Et j’ai réfléchi.

Il manquait quelque chose.

Une vérité à ne pas cacher.

Chabotte.

Je lui ai avoué, en post-scriptum, que J.L.B. était le ministre Chabotte, celui-là même, oui, Julie, celui-là. Tu te rends compte ?

Et je me suis glissé sous la porte.

* * *

Après son exposé sur le réalisme libéral, Chabotte nous avait introduits, moi-la Reine, dans sa salle de projection particulière.

— Suivez-moi, monsieur Malaussène, je vais vous montrer à quoi ressemble un Concorde en chair et en os.

Une douzaine de fauteuils et leur douzaine de cendriers, un plafond en pente et des murs en biseau qui convergent vers un écran immaculé. Derrière nous, l’œil du projecteur manipulé par Antoine, un troisième valet, tout pareil aux deux autres. La visite avait viré de la mondanité souriante au briefing ultra-secret, façon James Bond avant le départ en mission.

— Je vais faire de vous un J.L.B. plus vrai que nature, vous verrez, ça va être amusant…

Obscurité, pinceau blanc, une image sur l’écran : le haut d’un visage. Les deux ailes d’une chevelure noire plaquée en arrière à partir d’une pointe frontale impeccable. (Ouh la, stricte-stricte !)

— Comme vous pouvez le constater, monsieur Malaussène, le Concorde est soigneusement peigné.

(C’est pourtant vrai, bon Dieu, on jurerait que ce type a un Concorde noir posé sur la tête !)

— Savez-vous à qui appartient ce front, chère amie ?

Hésitation de la reine Zabo :

— Chirac jeune ?

— Non. Copnick, vingt-huit ans, l’éminence grise de Wall Street. Notez la hauteur du front, monsieur Malaussène, la double ride transversale et non perpendiculaire, ce n’est pas l’expression du doute, cela, c’est de l’énergie à l’état pur ! J.L.B. doit avoir ce front et cette coiffure. Bien, passons à autre chose, maintenant. Antoine !

Zip-clac, glissement latéral : deux yeux sur l’écran. Bleu acier comme il se doit, et braqués droit devant eux. Le genre de mec qui s’est fabriqué un regard inamovible. Quand il regarde ailleurs, c’est toute la tête qui tourne, comme une tourelle de char.

— Wolbrooth, roi du tungstène, avait annoncé Chabotte, le marché de l’astronautique à lui tout seul. Ce n’est pas la couleur de l’œil qui compte, monsieur Malaussène, mais la tension du regard, observez comme il file sous l’arcade sourcilière. Pour un visage aussi mobile que le vôtre, ce doit être facile à obtenir.

Et ainsi de suite : les joues pesantes du roi de la farine, le menton charnu de l’empereur des puces (électroniques), le demi-sourire du magnat belge de la conserve… etc., total : le roi des cons, à mon avis.

Ce n’était pas l’opinion de Chabotte :

— Et nous obtenons J.L.B. : un équilibre parfait d’autorité et de détermination, d’ironie et de saine jouissance. Car J.L.B. n’est pas un ascète, j’insiste tout particulièrement sur ce point : il aime l’argent et le luxe sous toutes ses formes, y compris la bouffe, monsieur Malaussène, il faudra prendre du poids, vous épaissir un peu.

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