Daniel Pennac - La petite marchande de prose

Здесь есть возможность читать онлайн «Daniel Pennac - La petite marchande de prose» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1990, ISBN: 1990, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Иронический детектив, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La petite marchande de prose: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La petite marchande de prose»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

La petite marchande de prose — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La petite marchande de prose», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Il est très bien. Un physique imprécis, malléable, c’est exactement ce qu’il me fallait.

C’est de moi qu’il parle ? C’est de moi ?

— Veuillez m’excuser, monsieur Malaussène, je viens de parler de vous comme si vous n’étiez pas là, c’est un vieux travers d’homme politique. En politique, nous passons le plus clair de notre temps à parler des absents, il arrive que leur présence n’y change pas grand-chose.

— Café.

— Pardon ?

— Vous avez fait une liste, plus haut : je choisis le café.

— Ah ! café, oui, un petit café.

Torsion gracieuse du buste, parlophone : « Olivier ? Soyez assez gentil pour nous apporter un grand verre de Vichy et une tasse de café. »

Puis, l’œil pétillant :

— Alors, monsieur Malaussène, avouez-moi tout, comment l’imaginiez-vous, le mystérieux J.L.B. ?

— Comme ça.

Mon pouce recourbé désigne la reine Zabo, peinarde sur sa chaise mais qui n’en perd pas une. Joli petit rire ministériel :

— Je ne sais pas si c’est le meilleur compliment que vous puissiez faire à votre patronne, mais personnellement je m’en trouve assez flatté.

Sur ce, apparition d’Olivier. Ce n’est pas le même larbin que celui de la porte, mais c’est un autre qui pourrait être le même.

Vichy.

Café.

— Non, sérieusement, quelle représentation vous faites-vous de J.L.B. ? À quoi, selon vous, devrait-il ressembler ?

Ah ! c’est donc ça, la question ! On est en plein boulot… Je réfléchis deux petites secondes (putain que ce café est bon !) et je dis :

— À un Concorde.

Chabotte en est tout saisi. Il ouvre les mirettes de la stupeur, il se tourne sec vers Zabo, il s’exclame :

— Formidable ! Ce garçon est for-mi-dable !

Puis, à moi :

— Vous avez mis dans le mille, monsieur Malaussène. Vous avez parfaitement compris ce que je voulais faire. Un Concorde, c’est exactement ça. Un attaché-case volant ! J.L.B. doit ressembler à un Concorde ! Eh bien ! mon vieux, attendez-vous à être déguisé en Concorde ! M’avez-vous lu ?

— Pardon ?

— Avez-vous lu les romans de J.L.B. ? Mes bouquins…

(Eh bien, c’est-à-dire…)

— Non, n’est-ce pas ? Vague mépris, même, hein ? C’est un bon point, figurez-vous. Je vous veux tout neuf. Et maintenant, laissez-moi vous exposer ma théorie. Vous êtes bien assis ? Ça va ? Un autre café ? Non ? cigarette ? Vous ne fumez pas… Bien. Ouvrez grandes vos oreilles à présent et gardez vos questions pour la fin. Titre de l’exposé :

J.L.B. OU LE RÉALISME LIBÉRAL

« J.L.B. est un écrivain d’un genre nouveau, monsieur Malaussène. Il tient plus de l’homme d’entreprise que de l’homme de plume. Or, son entreprise, précisément, c’est la plume. Si je ne peux pas affirmer avoir inventé un genre littéraire, à coup sûr j’ai créé un courant. Un courant d’une originalité absolue. Dès mes premiers romans : Dernier baiser à Wall Street, Pactole, Dollar ou L’Enfant qui savait compter, j’ai creusé les fondations d’une école littéraire nouvelle que nous appellerons, si vous le voulez bien, le réalisme capitaliste. Souriez, monsieur Malaussène, oui, le réalisme capitaliste, ou réalisme libéral pour être au goût du jour, est en effet l’exact symétrique de feu le réalisme socialiste. Là où nos cousins de l’Est racontaient dans leurs romans l’histoire de l’héroïque kolkhozienne amoureuse du tractoriste méritant, passion commune sacrifiée aux exigences du plan quinquennal, je raconte moi l’épopée des fortunes individuelles, à l’ascension desquelles rien ne résiste, ni les autres fortunes, ni les États, ni même l’amour. C’est l’homme qui gagne chez moi, toujours, l’ homme d’entreprise ! Notre monde est un monde de boutiquiers, monsieur Malaussène, et j’ai entrepris de donner à lire à tous les boutiquiers du monde ! Si les aristocrates, les ouvriers, les paysans, ont eu droit à leurs héros au cours des âges littéraires, les commerçants jamais ! Balzac, m’objecterez-vous ? Balzac, c’est l’envers du héros en ce qui concerne le commerce, le virus analytique, déjà ! Je n’analyse pas, moi, monsieur Malaussène, je comptabilise ! Le lecteur que je vise n’est pas celui qui sait lire, mais celui qui sait compter. Or, tous les boutiquiers du monde savent compter, et aucun romancier, jamais, n’en a fait une valeur romanesque. Moi, si ! Et je suis le premier. Résultat : deux cent vingt-cinq millions d’exemplaires vendus à travers le monde “au jour d’aujourd’hui”, comme aurait dit ma nourrice. J’ai élevé la comptabilité au niveau de l’épique, monsieur Malaussène. Il y a dans mes romans des énumérations de chiffres, des cascades de valeurs boursières, belles comme des charges de cavalerie. C’est une poétique à quoi les commerçants de tous poils sont sensibles. Le succès de J.L.B. tient à ce que j’ai enfin donné sa représentation mythique à la multitude mercantile. Grâce à moi les commerçants ont désormais leurs héros dans l’Olympe romanesque. Ce qu’ils réclament aujourd’hui, c’est l’apparition du démiurge. À vous de jouer, monsieur Malaussène… »

14

La vocation de l’argent naît très tôt. Vers quatre heures du matin, quand passent les éboueurs. Et n’importe quel fils d’éboueur peut être visité.

À seize ans, avec la conscience qu’il n’était qu’un rebut de la société, Philippe Ahoueltène suivait son père, engoncé dans sa combinaison verte à lisérés phosphorescents, pour gagner un maigre argent de poche.

Dans les premières lueurs de l’aube, comme il roulait place de la Concorde, accroché à l’arrière de sa benne, Philippe aperçut la marée humaine qui campait devant l’hôtel Crillon, en attendant l’improbable apparition de Michael Jackson. Et Philippe eut sa première idée : les poubelles de Jackson valaient de l’or !

Le plan de Paris dans une main et le Bottin mondain dans l’autre, cartographe de sa première fortune, Philippe recensa et localisa les poubelles des stars.

Après une première matinée d’investigation, il mit sous verre le dernier trognon de pomme croqué par Jane Birkin, le flacon de vernis à ongle Dior de Catherine Deneuve, la bouteille de Jack Daniels de Bohringer…

— Putain, génial, le mec ! Et il va les revendre ? C’est une idée géniale, ça !

— Jérémy, tais-toi !

— Quoi, c’est pas une idée géniale, faire les poubelles des stars ?

— Laisse oncle Thian lire la suite !

Trois mois plus tard, Philippe se trouvait à la tête de douze fouilleurs passionnés et de trente informateurs, concierges ou fils de concierges, intéressés, tous, aux bénéfices de l’entreprise qui s’avéra très vite des plus lucratives.

— Ça veut dire quoi « lugrative » ?

— Lucrative, Petit, « cra », ça veut dire qui rapporte des sous.

— Beaucoup de sous ?

— Pas mal, oui.

— Et « savéra », ça veut dire quoi ?

— Quoi ?

— « Savéra. »

— Ah ! « s’avéra » ! Eh bien…

— File-lui l’explication tout bas, Thérèse, qu’oncle Thian puisse continuer !

Il venait, dans la foulée, de passer son bac C avec mention très bien et s’était acheté un loft à Ivry.

L’année suivante, il ouvrit des succursales à Londres, Amsterdam, Barcelone, Hambourg, Lausanne et Copenhague. Son vaste bureau des Champs-Élysées lui tenait lieu de quartier général. Il intégra premier à H.E.C.

— Ah ! dis donc, le mec !

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La petite marchande de prose»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La petite marchande de prose» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «La petite marchande de prose»

Обсуждение, отзывы о книге «La petite marchande de prose» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x