Mourlevat - Le combat d'hiver

Здесь есть возможность читать онлайн «Mourlevat - Le combat d'hiver» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2012, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le combat d'hiver»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le combat d'hiver — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le combat d'hiver», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Un dimanche, on célébra l’avènement de la liberté. La capitale en liesse fêta ses héros : hommes-chevaux et résistants. Pendant la journée entière, on dansa sur les places, dans les rues. Tous les quartiers résonnèrent de musique et de chants. Le soir, on amena place de l’Opéra une remorque tirée par des chevaux et, quand on ôta la bâche qui la couvrait, Napoléon, le verrat géant, apparut dans toute sa gloire, monumental et étonnamment propre. Bien qu’acclamé en héros, il ne fit aucun cas de son triomphe, se contentant de balancer ses oreilles gigantesques, de grogner et de chercher de la nourriture autour de lui. Grâce à un système de palans et de courroies, on le hissa sur une estrade, au centre de la place.

Partout, les gens brandissaient des chopes et fraternisaient. Helen, étourdie par la bière et le tumulte, s’accrochait à la robe de Dora. Au milieu du peuple en fête, elle aperçut Mitaine, claudiquant, édenté, mais hilare, qui dansait sa joie. Il la reconnut, se frotta le ventre à deux mains et lui cria en désignant le cochon :

— Je te l’avais dit ! On va l’bouffer !

Un peu plus tard, elle tomba dans les bras du docteur Josef, venu accompagner Napoléon. Sans doute savait-il pour Milos, car il la serra contre lui, les yeux brillants, et ne parla de rien.

À la tombée du jour, on installa des microphones sur le parvis du théâtre, et des musiciens s’y succédèrent. Vers minuit, Milena s’avança, seule, dans une robe bleue qu’Helen ne lui avait jamais vue, et elle entonna :

Dans mon panier,

Dans mon panier, il n’y a pas de cerises,

Mon prince…

Les gens s’immobilisèrent. Ceux qui en portaient ôtèrent leurs bérets, leurs casquettes et, à la reprise, les milliers de voix s’unirent pour faire monter dans le ciel la petite mélodie. Tout d’abord, Helen eut la gorge tellement nouée qu’elle ne réussit pas à émettre un son, puis elle y parvint :

Il n’y a pas de mouchoirs,

Pas de mouchoirs brodés,

Ni de perles, non.

Non plus peine et chagrin, mon amour,

Non plus peine et chagrin…

… elle chanta, mêlant sa voix à celle de Dora qui la tenait par l’épaule :

Dans mon panier, il n’y a pas de poule,

Mon père,

Pas de poule qu’on plume,

Ni de cane, non.

Il n’y a pas de gants de velours,

Pas de gants bien cousus, non.

Non plus peine et chagrin, mon amour,

Non plus peine et chagrin.

elle chanta avec tous les autres, et ce fut sa façon elle de revenir une fois pour toutes parmi les vivants.

Helen travailla encore quelques mois au restaurant de Monsieur Jahn, puis elle trouva un emploi qui lui convenait mieux, dans une librairie de la ville nouvelle. Dans les années qui suivirent, elle eut le bonheur d’y voir entrer plusieurs camarades d’internat qui avaient retrouvé sa trace : Vera Plasil, étonnamment épanouie et accompagnée de son mari, puis, quelques semaines plus tard, au moment où elle allait fermer la boutique, Catharina Pancek, émue aux larmes de la revoir et qui avait si peu changé.

Milena Bach et Bartolomeo Casal ne se quittèrent jamais. Jusqu’au soir de leur vie, ils donnèrent l’image d’un couple inséparable et lumineux. Bartolomeo fit de brillantes études et devint un avocat de renom. Quant Milena, elle ne se brûla pas les ailes. Dora lui imposa un professeur de chant et l’obligea à travailler dur. Au fil des ans, sa voix naturelle gagna encore en épaisseur et en équilibre, et elle devint la cantatrice incomparable qu’on attendait. Elle se produisit sur les scènes les plus prestigieuses du monde, mais n’oublia pas d’où elle venait. Elle donna chaque saison un concert dans le théâtre de la capitale, là même où sa mère avait chanté autrefois. À cette occasion, Helen réservait sa place des mois à l’avance et se tenait, fidèle, au premier rang.

Milena, même avec un orchestre symphonique dans son dos, ne manquait jamais de lui adresser de loin un discret signe de tendresse : « Tu te rappelles la cour de l’internat ? Tu te rappelles le dortoir glacé et les longs hivers ? » Puis son chant s’élevait, vibrant d’humanité. Helen se laissait emporter par cette voix familière et pourtant mystérieuse comme on se laisse emporter par un bateau. Elle regardait alors, au hasard du voyage, défiler les images secrètes de son âme : le grand fleuve tranquille qui coulait sous les ponts, l’infini poids d’amour des consoleuses, le souvenir tremblotant de ses parents engloutis et, pour toujours, le visage souriant d’un garçon aux boucles brunes.

ÉPILOGUE

Le soir descendait sur le jardin. Helen respira avec délices la senteur miellée de la clématite. Elle acheva sans hâte de décrocher le linge suspendu au fil. La nuit serait douce, et la jeune femme n’avait nulle hâte de rentrer.

— Maman, c’est pour toi ! appela soudain une fillette depuis la baie ouverte du salon. Le téléphone !

Helen abandonna la corbeille sous le fil et accourut. La petite lui tendit l’écouteur et articula silencieusement :

— Un monsieur.

— Merci, va mettre ta chemise de nuit, j’arrive.

La voix, basse et masculine, lui était inconnue :

— Helen Dormann ?

— Oui, c’est moi, répondit Helen bien qu’elle portât un autre nom depuis des années déjà.

— Ah, bonjour Helen ! C’est Octavo, ici. Je suis content de te retrouver. J’ai eu du mal.

— Octavo ?

— Oui, Octavo… Octavo de Paula. Tu te souviens ?

Elle s’assit lentement sur la chaise. Elle n’avait pas revu Paula depuis longtemps. Cent fois, elle s’était promis d’aller lui rendre visite, et cent fois elle avait remis à plus tard. La librairie, les enfants, la distance… Quant à lui, Octavo, elle l’avait tout à fait perdu de vue.

— Mon Dieu, bredouilla-t-elle, Octavo… Comment vas-tu ? Ça me fait une drôle d’impression de t’entendre avec une voix d’homme…

— Je t’appelle du village, dit-il, Paula vient de mourir. J’ai pensé que tu aurais voulu le savoir.

Elle prit le car dès le lendemain matin. Tout au long du trajet, les souvenirs la submergèrent, et elle ne réussit pas à lire le roman emporté. Octavo l’accueillit dans la petite maison de brique du village des consoleuses, au numéro 47. Elle eut du mal à le reconnaître. Il était grand et fort. Son menton et ses joues piquaient.

— Viens. Elle est sur son lit, au premier étage. Tu verras, elle est paisible.

Paula reposait, les mains croisées sur la poitrine. La parfaite quiétude de son visage continuait à rassurer et semblait vouloir dire à ceux qui venaient lui rendre une dernière visite : « Vous voyez, ce n’est que ça, il n’y a pas de quoi en faire une montagne ! » Helen, qui s’était vidée de ses larmes pendant le voyage, était maintenant au-delà de la peine. Elle embrassa sur le front celle qui lui avait servi de mère, et resta longtemps assise son chevet.

Elle aida Octavo le temps des funérailles. Il possédait une voiture, elle redescendrait à la capitale avec lui quand tout serait achevé.

Le matin de leur départ, elle lui demanda de patienter une heure encore. Elle descendit la colline, retrouva sans peine l’endroit exact où elle avait rencontré Milos et Bartolomeo, en compagnie de Milena, quinze ans plus tôt, et il lui sembla que c’était tout à l’heure. Elle suivit la rue aux Ânesses, traversa le pont, admira la patience infinie des quatre cavaliers de pierre. Le soleil tapait fort. Elle jeta son pull-over sur ses épaules, et continua, bras nus. L’eau du fleuve miroitait.

Elle entra par la grille ouverte de l’internat. La loge vétuste de la Squelette n’avait pas bougé. En passant devant, Helen eut la chair de poule et s’attendit à entendre soudain la voix acidulée de la gardienne : « Où allez-vous comme ça, mademoiselle ? » Mais il n’y eut que le gazouillis des moineaux dans les arbres de la cour.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le combat d'hiver»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le combat d'hiver» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Georges-Jean Arnaud - Les gens de l’hiver
Georges-Jean Arnaud
Mourlevat, Jean-Claude - L'homme qui levait les pierres
Mourlevat, Jean-Claude
libcat.ru: книга без обложки
Jean-Claude Mourlevat
Mourlevat, Jean-Claude - L'homme à l'oreille coupée
Mourlevat, Jean-Claude
Mourlevat, Jean-Claude - L'homme qui ne possédait rien
Mourlevat, Jean-Claude
Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
Jean-Claude Mourlevat
Jean-Claude Mourlevat - Terrienne
Jean-Claude Mourlevat
Bernhard Long - Hiver Cuisine
Bernhard Long
Don Pendleton - Fatal Combat
Don Pendleton
Жорж Санд - Un hiver à Majorque
Жорж Санд
Отзывы о книге «Le combat d'hiver»

Обсуждение, отзывы о книге «Le combat d'hiver» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x