Mourlevat - Le combat d'hiver

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Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация

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— Chut…

Alors Milos redevint petit enfant obéissant. Il s’enroula sur lui-même, pour emprisonner dans l’arrondi de son corps la chaleur et la tendresse reçues, pour les emporter avec lui là où il s’en allait.

Puis il ferma les yeux et s’abandonna.

La souris grise trottina encore un peu le long de la jambe, sur le dos, sur l’épaule. Elle revint se frotter contre le visage inerte, y resta quelques minutes, doux museau frémissant. Elle attendit un signe de vie qui ne vint pas. Il y eut soudain, au lointain, un choc plus violent que les autres, suivi d’un craquement sinistre. La poutre qui barrait la porte venait de céder. La souris effrayée s’enfuit droit vers le mur et disparut dans un trou.

11. LE PONT ROYAL

Comme à chaque pause, Milena s’assit sur une pierre et ôta ses bottes pour masser ses pieds endoloris. Guerlinde, la jeune fille-cheval qui l’avait appelée « princesse » et ne la quittait plus, s’affairait déjà autour d’un petit feu pour faire bouillir de l’eau.

— Tu m’chanteras quelque chose si je te donnerais du thé ? demanda-t-elle.

Milena sourit. Tous les prétextes étaient bons pour la faire chanter. Il suffisait qu’elle commence, même sans pousser la voix, pour qu’on s’assemble autour d’elle. Et si les gens connaissaient la mélodie, ils chantaient avec elle.

La longue marche entreprise depuis deux jours pour rejoindre la capitale lui rappelait celle faite avec Bart lors de leur évasion, à l’automne. Elle se souvenait de l’exaltation éprouvée alors, dans l’immensité de la montagne nue. Mais elle se rappelait aussi leur terrible incertitude et la crainte du lendemain. À présent, au contraire, il lui semblait que rien ne pourrait plus leur arriver tant qu’ils seraient à l’abri au milieu du peuple des hommes-chevaux, dans l’odeur entêtante de leurs vêtements de velours et de laine. La force naturelle de ces gens-là, leur bonté et leur innocence paisibles étaient contagieuses. Elles vous rassuraient, vous armaient d’une confiance irraisonnée. Milena avait éprouvé cela auprès de Martha, sa consoleuse, au temps de l’internat, mais il s’agissait alors d’une seule personne. Ici, elle avait l’impression d’un immense corps multiple et changeant, d’une force irrésistible.

Au fur et à mesure qu’on progressait vers la capitale, le nombre des marcheurs croissait. Aux petits groupes qui avançaient dans la campagne, comme des ruisseaux innombrables, s’étaient ralliés des centaines puis des milliers d’hommes, de femmes et de jeunes gens. Ils s’étaient rejoints, au détour des collines, des bois et des champs, et ils avaient formé des rivières, qui elles-mêmes devenaient fleuves. Les portes des maisons s’ouvraient à leur passage. On leur offrait de la nourriture, on en remplissait leurs sacs, on les faisait dormir dans les granges.

Guerlinde s’approcha et tendit un gobelet de thé fumant à Milena.

— Alors, ma chanson ?

— Bon, mais rien que pour toi alors. Je n’ai pas envie de chanter pour cinquante personnes. Approche…

Un sourire illumina le visage épais de la jeune fille-cheval, et elle colla son oreille à la bouche de Milena. Celle-ci commença doucement :

Blow the wind, southerly, southerly

mais comme d’autres s’approchaient pour écouter, elle se leva brusquement, son gobelet à la main :

— Non ! Non ! C’est fini ! Une autre fois… Ce soir…

Elle remit ses bottes et fit quelques pas pour rejoindre Bartolomeo et Dora, assis plus loin sur un muret de pierres. Ils se tenaient tous les deux serrés dans leur manteau d’hiver. La vapeur s’échappait de leur bouche en petits nuages bleus. Les deux personnes que j’aime le plus au monde … se dit-elle en approchant, il faudrait juste ajouter Helen et Martha pour avoir le carré magique.

— Jahn et Faber sont sans doute déjà au pont, disait le garçon d’un air contrarié. J’aurais dû rester avec eux…

— Ils t’appelleront s’ils ont besoin de toi, ils te l’ont promis, répondit Dora.

— Oui, j’espère seulement qu’il ne sera pas trop tard. Les combats d’hiver commencent demain matin dans l’arène. Milos ne sera peut-être pas désigné dès le premier jour, mais on ne sait jamais… Il faut entrer dans cette ville, et vite !

Milena se blottit contre lui :

— Il faut avoir confiance. On y sera demain, va.

— Oui. Ils n’oseront jamais tirer sur nous. Nous sommes désarmés, il y a des femmes, des enfants… Ils ne pourront pas.

— Non, le conforta Milena, ils ne pourront pas. Et pour Milos, tu le reverras bientôt. Tu m’as toujours dit qu’il était doué pour la vie.

— Oui, j’ai dit ça. Il est doué pour le bonheur aussi. Plus que moi.

— Le bonheur… plaisanta Dora. Ça existe, ce truc-là ? Comme ça doit être ennuyeux !

Ils marchèrent sans se quitter pendant les heures qui suivirent, sur des chemins étroits, sur de mauvaises routes. Guerlinde ne lâchait pas Milena « de peur que si elle se perdrait » ! Qui guidait leur avancée ? C’était impossible à dire. Ils se laissaient emporter par le flot. Au soir descendant, ils arrivèrent sur les collines qui dominaient la ville, et furent stupéfaits de voir qu’elles étaient noires de monde, à perte de vue.

Ils savaient bien que la population s’était ralliée, mais le spectacle de la foule innombrable dépassait tous leurs espoirs. Comment imaginer une seconde que la Phalange pourrait résister à cette force ? La rumeur circula bientôt qu’on entrerait dans la capitale dès le petit matin, qu’il fallait patienter jusque-là et se tenir au chaud. Les cris de joie éclatèrent, comme si la bataille était déjà gagnée. Guerlinde sautilla sur place et embrassa Milena.

— C’est la perspective de te geler une nuit entière qui te réjouit ? s’étonna la jeune fille. On sera tous congelés avant le lever du jour !

Guerlinde la regarda sans comprendre, puis elle dit simplement :

— Oh mais non ! On va s’aider.

Elle avait raison, et cette nuit qui s’annonçait terrible fut miraculeuse. En peu de temps, on trouva du bois, et des feux s’élevèrent, crépitant, lançant leurs flammes rouges dans le ciel sombre. Milena avait craint le froid ? Elle dut souvent insister pour laisser sa place au plus près du foyer, où les gens se succédaient sans querelle. Elle croyait manquer de nourriture ? Il y en avait trop ! De tous les sacs sortirent des miches de pain, du jambon, des pâtés, des pommes, du vin, du chocolat ! Dès qu’elle s’asseyait, quelqu’un venait s’agenouiller dans son dos et l’enlacer de ses bras pour la réchauffer. La première fois, elle crut que c’était Bartolomeo ou Dora, ou Guerlinde. Qui d’autre aurait pu se permettre autant de familiarité ? Mais c’était une femme-cheval inconnue d’elle. À son tour, Milena dispensa sa chaleur à des personnes qu’elle ne connaissait pas, et elle vit qu’il était aussi doux de donner que de recevoir.

Au petit jour, tous se retrouvèrent engourdis, abrutis de sommeil, battant le sol de leurs pieds pour tenter de les réchauffer, mais avec le sentiment d’avoir survécu ensemble, d’y être arrivés, et que quelque chose d’immense les attendait. De maigres fumées montaient encore des feux mal éteints. Le ciel nuageux de la veille s’était dégagé, et dans le froid vif, ils découvrirent les autres collines peuplées elles aussi de milliers de silhouettes, la plaine où se mouvaient déjà les marcheurs, et au loin le ruban scintillant du fleuve.

La foule se mit en mouvement, avec lenteur, et ce fut bon d’avancer ensemble à nouveau. Quelqu’un commença à fredonner :

Dans mon panier,

Dans mon panier, il n’y a pas de cerises,

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