Mourlevat - Le combat d'hiver
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- Название:Le combat d'hiver
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Quiconque à la place de Bartolomeo aurait été balayé par ces colosses en rage, mais il s’appelait Casal, et on l’écouta.
— Y z’ont tué Faber ! cria une voix aiguë.
— Et ils vont te tuer aussi si tu y vas ! riposta Bartolomeo. Tu n’es pas du bétail qu’on envoie à l’abattoir !
— J’m’en fiche qu’y m’tuyent ! lança le gamin qui avait seize ans à peine.
— Je t’interdis d’avancer ! tonna Bartolomeo dont les yeux noirs lançaient des flammes, et il lui montra le poing.
— Si ton père était là… commença un autre.
— Mon père vous dirait la même chose ! le coupa Bartolomeo. Je parle comme lui !
Face à sa détermination, le doute s’insinua dans les lignes des combattants.
— Je sais que vous êtes courageux et prêts à mourir, reprit Bartolomeo, mais à quoi bon si c’est seulement pour leur faire plaisir ? À quoi bon ?
— Qu’est-ce qu’on fait, alors ? demanda un des hommes. On va pas r’culer !
— Et nos camarades qui sont morts su’le pont, on va pas les laisser ! renchérit un autre.
Ils avaient raison. Bartolomeo regarda par-delà leurs visages furieux la foule immense de ceux qui attendaient au loin, ignorants du drame qui se jouait ici, sur le pont. La lumière rasante du matin les éclairait maintenant jusqu’à l’horizon des collines. Il regarda aussi de l’autre côté du fleuve. Derrière l’enfilade des camions vert-de-gris, où l’ennemi attendait, caché, implacable et silencieux, la ville semblait retenir son souffle. Il dut s’avouer qu’il s’était trompé, comme s’étaient trompés Jahn, Lando, Faber et tous les autres : les soldats avaient ouvert le feu. Ils avaient obéi aux ordres et tiré sans état d’âme sur ces pauvres bougres armés de bâtons.
Que dire maintenant à ces hommes qui venaient de voir tomber sous leurs yeux un ami, un père, un frère, et Faber, leur chef bien-aimé ? Il avait réussi pour un temps à stopper l’hécatombe, à sauver quelques-unes de leurs vies, mais il ne pourrait pas contenir davantage leur fureur désespérée.
— On y va ! commanda celui qui voulait conduire l’attaque. On fonce !
— On ne bouge pas ! hurla Bartolomeo. Je vous ordonne de ne pas bouger ! Laissez-moi faire !
Et sans savoir au juste ce qu’il espérait, il s’engagea sur la chaussée, en plein centre, fit une dizaine de pas…
— Qu’est-ce que tu fais, Bart ? Reviens ! appela quelqu’un derrière lui.
Il reconnut la voix de Jahn et ne se retourna pas.
En face, on ne donnait aucun signe de vie. Sans doute attendait-on pour tirer qu’il atteigne le milieu du pont. Il y serait une meilleure cible, plus proche, bien dégagée. Il avança encore de quelques mètres. Que cherchait-il au fond ? Il ne le savait pas.
Puis il se rappela les mots de Jahn, et ceux-ci se mirent à danser dans sa tête : Ton père… l’occasion rêvée de finir en beauté… une grande mélancolie… je ne sais pas d’où elle lui venait…
Il tressaillit, craignant de comprendre la sinistre tentation qui l’animait. Est-ce qu’il y avait au fond de son âme à lui, Bartolomeo, la même mélancolie ? Cette même tristesse profonde, à laquelle il était presque tentant de mettre fin ? Il reprit sa marche vers l’avant, buta sur un pavé disjoint, contourna le corps supplicié de l’enfant-cheval qui était monté à l’assaut avec son camarade, fit cinq mètres de plus. Son écharpe noire flottait dans le vent froid du matin. De là où il était maintenant, il n’entendait plus les cris des hommes-chevaux ni la rumeur de la foule derrière eux. Seul montait jusqu’à lui le paisible murmure du fleuve. Je vais aller jusqu’au bout , se dit-il. Je n’ai rien d’autre à faire que cela : aller jusqu’au bout.
Et soudain Milena fut à ses côtés.
— Milena ! s’exclama-t-il, stupéfait, et il la saisit aux épaules. Va-t’en d’ici !
Elle secoua sa tête nue, nimbée d’or par ses courts cheveux blonds :
— Sûrement pas ! Nous allons traverser ensemble. Viens.
Elle le prit par le bras et l’entraîna à pas lents, droite et sereine.
— Ils vont nous tirer dessus, Milena, tu le sais.
— Sur toi peut-être, mais pas sur moi !
— Ils en sont capables ! Regarde, ils ont tiré sur des garçons de treize ans ! Nous enjambons leurs corps !
— Ils ne tireront pas sur moi, Bart. Ils ne tireront pas sur Milena Bach. Je ne me cache plus maintenant ! Qu’ils voient qui je suis ! Qu’ils me voient bien !
Bartolomeo se demanda un instant si elle avait perdu la raison. Il l’arrêta de force.
— Milena, écoute-moi ! Qu’est-ce que tu espères ? Devenir une martyre ? Les martyres ne chantent pas, tu le sais ?
Il lui caressa la joue. Elle était douce et glacée.
— Personne n’osera donner l’ordre de tirer sur moi, Bart ! Personne !
— Milena, ils ont lâché les hommes-chiens sur ta mère, il y a quinze ans ! Tu l’as oublié ?
Elle plongea dans les siens ses yeux bleus pleins de fièvre :
— Ils l’ont fait parce que c’était dans la montagne, et qu’il n’y avait personne pour les voir ! Ma mère est morte toute seule, dans la nuit noire, tu comprends ? Elle n’a même pas dû voir les dents qui la déchiraient. Ici, c’est le plein jour, Bart ! Regarde autour de toi ! Regarde ces milliers de gens ! Ils sont témoins. Ils nous protègent de leurs yeux !
Bartolomeo se retourna et vit que derrière eux les combattants-chevaux s’étaient engagés sur le pont, à leur suite. Ils avaient renoncé pour un temps à leur furie et avançaient avec lenteur, dans le silence, épaule contre épaule. Leurs faces graves, les plis sombres de leurs vêtements évoquaient des statues de pierre sur lesquelles on aurait soufflé la vie, et qui se seraient mises en marche pour former une armée invincible. Bartolomeo leva la paume de sa main droite vers eux, et ils s’arrêtèrent. Cette obéissance exprimait une force supérieure, bien plus redoutable que les assauts désordonnés d’avant. Au-delà de leurs silhouettes hérissées de piques et de gourdins, le jeune homme considéra la foule innombrable qui descendait les collines : des hommes, des femmes, des enfants, dont on devinait, au loin, les poussières minuscules et tremblotantes.
De l’autre côté du pont, les fusils se taisaient. Milena a raison , pensa-t-il. S’ils tirent sur nous, à cet instant, ils déchaîneront contre eux une colère qui les emportera, ils se perdront pour toujours, et ils le savent.
Malgré cette conviction, le sentiment de jouer un jeu mortel ne le lâchait pas. Une balle, une seule, suffisait. Et une autre pour Milena… Il n’éprouvait cependant aucune peur, juste la conscience de vivre les minutes essentielles de sa vie, et d’être en accord avec lui-même.
Il prit la main de la jeune fille et tous deux firent quelques pas de plus. Au milieu du pont, ils s’arrêtèrent et virent que les hommes-chevaux les avaient imités, vingt mètres en arrière. Ils jetèrent un coup d’œil, en dessous d’eux, vers le grand fleuve qui coulait ses eaux sombres. Il les avait amenés jusqu’ici, au début de l’hiver, pourquoi les trahirait-il maintenant ? Autour d’eux, le vent était tombé. Le monde entier semblait en attente.
— Allez, dit Milena, on ne s’arrête plus. Viens…
Ils avancèrent, comme suspendus, franchissant des corps disloqués, figés dans la position où ils étaient tombés. Parmi eux, ils reconnurent celui de Faber, couché sur le ventre et dont les immenses bras, ouverts comme des ailes, semblaient vouloir empoigner le pont tout entier et le soulever. De sa tête s’échappait un fil de sang rouge qui cherchait son chemin entre les pavés gris.
Sur le quai opposé, la fixité des camions était inquiétante. Ils firent vingt pas de plus, sans changer leur allure. Dans la main de Bartolomeo, celle de Milena était douce et sûre. Il tourna la tête vers sa compagne. Tout en elle était jeunesse et lumière. Non , se dit-il encore, ils ne peuvent pas tirer sur elle sans se damner…
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