Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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JEAN-CLAUDE MOURLEVAT

GALLIMARD JEUNESSE Je dédie ce roman une fois nest pas coutume à mes - фото 1

GALLIMARD JEUNESSE

Je dédie ce roman, une fois n’est pas coutume,

à mes camarades de littérature, celle qu’on dit « de jeunesse ».

Je le dédie aussi, une fois de plus, à mes trois amours.

PREMIÈRE PARTIE

L’ENFANCE

1

LE FEU QUI BRÛLE,

MAJESTÉ ?

— Es-tu bien sûr, Aleksander, que tu veux piétiner dans la neige glacée pendant des heures, te geler les pieds et les doigts, te faire bousculer par des adultes et revenir déçu parce que tu n’auras rien pu voir ? En es-tu bien sûr ?

— J’en suis sûr, maman, et puis Brisco vient avec moi. Hein, que tu viens avec moi, Brisco ?

Il faisait encore sombre chez les Johansson. Le jour se levait tout juste et filtrait par les petits carreaux embués de la fenêtre. Assis côte à côte à la longue table commune, les deux enfants ébouriffés, les yeux encore encombrés de sommeil, se tenaient exactement dans la même attitude : les épaules rentrées dans le cou, les mains enserrant le bol rempli de lait fumant. La mère, debout près du fourneau, les observa, amusée une fois de plus par leur façon de s’imiter l’un l’autre sans le vouloir. C’était une belle jeune femme, sereine et tranquille. Ses cheveux étaient tenus dans un fichu noué derrière la tête. Quelques mèches blondes s’en échappaient.

— C’est vrai que tu veux y aller aussi, Brisco ?

— Si Aleks y va, j’y vais…, grommela le plus rond des deux, sans lever du bol sa tête bouclée.

— Tu vois, maman, il veut ! fit l’autre.

La femme, habituée à l’infaillible solidarité de ses garçons, sourit et retourna les tranches de pain de seigle qui commençaient à dorer sur la fonte brûlante du fourneau. En dessous, les flammes vacillaient derrière la vitre du foyer. De l’autre côté de la salle, la vaste cheminée ouverte était encore éteinte.

— Bien, dit-elle après un temps, je vous laisse y aller, mais promettez-moi de ne pas vous séparer, et de bien vous tenir.

— Maman… ! soupira Aleks sur le ton las et agacé de celui qui a entendu cent fois déjà la même recommandation superflue.

— Je sais que vous êtes raisonnables, se reprit-elle, mais aujourd’hui, ce n’est pas une fête. Tout le monde est triste. Alors pas de course ni de cris, c’est promis ?

— Promis…, dit Aleks, répondant pour les deux.

Au fond, la jeune femme était heureuse que son fils montrât autant de détermination. Dès qu’il les avait vus rentrer, son mari et elle, au petit matin, il avait voulu savoir « comment c’était » et insisté pour y aller à son tour. Et rien ne l’avait dissuadé, ni le froid annoncé, ni la longue attente probable.

— Qu’est-ce qui t’intéresse autant ? lui avait-elle demandé. Pourquoi veux-tu tellement y aller ?

— Ben, je veux dire adieu au roi quand même, avait-il argumenté. Je l’aimais bien, moi.

Elle n’était pas dupe. Ce qu’il voulait voir, c’était le roi, certainement, mais le roi mort surtout. Il n’en avait jamais vu, de mort, jusqu’à ce jour. Et c’était là une formidable occasion. Ses parents l’avaient dit eux-mêmes en revenant : « Son visage est paisible, on dirait qu’il dort, il est très beau… » « Ainsi, pensait Aleks, je pourrai faire l’expérience de voir un vrai mort, sans avoir à la payer de ma peur. Il y aura plein de gens, ce sera dehors et pas dans une chambre sinistre, et je serai avec Brisco. »

La mère ne craignait pas de laisser partir seuls les deux garçons de dix ans. Ils avaient prouvé plus d’une fois leur prudence et leur débrouillardise. Tous deux connaissaient la ville comme leur poche, ses moindres recoins. Ils couraient vite et, en cas de danger, savaient se cacher de façon à rester parfaitement introuvables. Elle posa les tranches de pain sur la table et les tartina de beurre, puis elle prit une pince et tira du four quatre briquettes qu’elle enroula dans un tissu et glissa dans les moufles accrochées au clou de la porte.

— Et vous ne traînerez pas, après. Le froid est tombé, cette nuit. Je ne veux pas que vous reveniez gelés.

Jamais de leur vie, les deux enfants n’avaient vu autant de monde en ville. À peine eurent-ils tourné au coin de leur ruelle qu’ils se trouvèrent pris dans le flot humain qui descendait vers la Grand-Place principale. Ils se laissèrent porter, tout étonnés de ne plus rien reconnaître des rues qui leur étaient si familières. Ils ne voyaient que des dos, des fesses, des jambes et, en levant le nez, le ciel blanc.

Mais le plus impressionnant, c’était le silence. Les gens marchaient sans parler, ou bien alors à voix basse. Pas d’appel ni de cris. Juste le bruit assourdi des pas et celui des respirations.

À mi-chemin, ils grimpèrent sur un muret et, de là, sur un rebord de fenêtre. Ainsi perchés, ils découvrirent bouche bée le spectacle saisissant de la Grand-Place sous la neige. C’était comme le tableau d’un peintre, un tableau immense, lointain et silencieux, mais un tableau mouvant. Une foule innombrable progressait au pas entre les barrières de bois, dessinant un interminable serpent replié vingt fois sur lui-même.

— On en aura pour des heures ! soupira Brisco.

— On verra, répondit Aleks. Peut-être que les gens nous laisseront passer entre eux ?

Moins d’un quart d’heure plus tard, ils prenaient place dans la file, l’écharpe enroulée autour du cou, les mains au fond des poches, les doigts serrés sur la chaleur des briquettes, s’apprêtant à patienter le temps qu’il faudrait.

Ils ne se ressemblaient pas autant que cela. Brisco, sous sa tignasse bouclée, était plus dense, plus massif. Seule la douceur du regard venait contredire un peu cette solidité. Il y avait dedans l’expression d’une confiance enfantine qui attendrissait.

Aleks était plus fragile, plus délié. Ses cheveux courts et bruns tombaient sur son front. Et si l’inquiétude était d’un côté, alors c’était du sien. Mais ils avaient la même taille et la même façon de regarder autour d’eux avec une intense curiosité. Et surtout, tous deux obéissaient à ce même réflexe de se rapprocher l’un de l’autre, de se toucher du bras afin de ne pas perdre le contact. Ils le faisaient sans même se regarder, sans y penser, comme si un fil invisible les avait reliés.

Au bout d’une heure d’attente, ils commencèrent à trouver le temps long, et dans leurs poches les briquettes avaient tiédi. Parfois, les adultes s’esquivaient et les invitaient à gagner quelques places.

— C’est bien, les enfants, vous êtes courageux, leur dit un gros homme au crâne chauve qui les précédait. Le roi aurait aimé ça. Passez donc devant.

Et il ajouta pour son voisin :

— Je suis venu spécialement de Grande Terre, j’ai tout laissé en plan : mon bateau, mes affaires, et je suis venu.

Malgré tout, cela dura encore une éternité avant qu’ils puissent apercevoir le grand lit de pierre dressé au milieu de la place. On ne pouvait passer qu’à son pied, les trois autres côtés s’ouvrant sur des espaces interdits d’accès. À distance, on ne distinguait pas le visage du roi, mais on devinait le grand corps allongé, le manteau royal rouge et or, et les bottes qui pointaient en l’air. Brisco tira sur la manche de son frère.

— C’est lui ?

— Ben, qui veux-tu que ce soit ?

Malgré son air bravache, Aleks était très impressionné et les yeux lui sortaient de la tête. Aux coins du lit, quatre soldats montaient la garde. On avait juste le droit de toucher la botte ou la jambe du roi, enfin c’est ce que faisaient les gens, semblait-il.

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