Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
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- Название:Le chagrin du roi mort
- Автор:
- Издательство:Gallimard Jeunesse
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:9782070623877
- Рейтинг книги:4.33 / 5. Голосов: 3
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— Le feu qui brûle…, ânonna le grand roi, et il eut l’air de plus en plus triste. Attention au feu qui brûle…
Il soupira de plus belle, découragé par sa propre impuissance.
— Expliquez-vous mieux, Majesté, lui demanda Aleks. De quel feu parlez-vous ?
Mais l’effort était trop grand pour le roi mort. Sans doute avait-il épuisé toutes ses forces pour sortir de son corps, s’asseoir sur le bord du lit et dire quelques mots.
— Le feu qui brûle… répéta-t-il une dernière fois, et il était près de pleurer.
Ensuite tout s’enchaîna très vite. Dans la foule, un homme traversa la file en bousculant tout le monde.
— Laissez-moi passer ! C’est mon fils qui est là !
Aleks tourna la tête et son chapeau de neige, qui atteignait trente centimètres au moins, s’effondra enfin.
— Aleks, bon Dieu ! Qu’est-ce que tu fabriques ? Tu es devenu fou ou quoi ?
Les soldats n’eurent pas le temps d’intervenir. L’homme se précipita sur l’enfant, le souleva comme une plume, le plaqua contre sa poitrine et l’emporta. Par-dessus l’épaule, Aleks vit encore le roi qui agitait sa main vers lui en un pauvre signe désolé.
— Brisco est rentré depuis plus de deux heures, et sans toi ! s’emporta le père. On s’est fait un souci !
Aleks essaya de parler, mais sa mâchoire tremblait et il bégaya :
— Je… je voulais… v-v-v-voir… le… le r-r-roi… m-m-mort…
— Tu voulais voir le roi mort ! Je sais ! Mais il est vieux le roi, il a le droit de mourir ! Toi, tu as dix ans !
— Il… il m’a… p-p-p-arlé, le r-r-roi…
— Qu’est-ce que tu racontes ?
— Il… m’a p-p-parlé… il m’a dit de f-faire at… attention au f-f-f-eu… au f-f-eu… mais il m’a pris pour B-b-brisco…
Le père posa sa large main calleuse sur le front de son garçon, mais il n’y trouva nulle trace de fièvre. Le front était comme tout le reste du corps : gelé. Les dents claquaient comme des castagnettes. Les lèvres étaient bleues.
À la maison, on fit en quatrième vitesse un grand feu dans la cheminée. On plaça Aleks tout nu devant, et on frotta sa peau blanche avec des serviettes chaudes. Ils s’y mirent tous les trois : Selma, la mère, frotta le dos et la tête, Bjorn, le père, le ventre et les jambes. Brisco frotta le derrière. Au bout d’un quart d’heure, le garçon se détendit un peu et on put l’asseoir sans le casser en deux dans le fauteuil réservé à son père, près de l’âtre. Il cessa de trembler et on comprit mieux ce qu’il disait :
— Je voulais juste rester un peu, ils m’ont laissé. Après, j’ai voulu partir, mais je pouvais plus, j’étais gelé…
— Aleks, bon sang, Aleks… gémit la mère.
Elle aurait voulu se mettre davantage en colère, pour que ça lui serve de leçon, mais elle n’y arrivait pas. Le soulagement de retrouver son fils sain et sauf était trop fort. Le plus surprenant fut qu’il n’attrapa pas de bronchite, ni d’angine ni aucune autre maladie. Une fois réchauffé, il se retrouva en parfaite bonne santé, juste un peu hébété, comme s’il n’était pas tout à fait sorti de son rêve.
Ce soir-là, Brisco alla au lit à neuf heures, comme à son habitude, et dix minutes plus tard, il dormait, le nez contre le mur. Mais Aleks ne trouva pas le sommeil. Il resta longtemps étendu, les yeux grands ouverts, dans le lit voisin. En bas, les voix des adultes faisaient un bourdonnement auquel il était accoutumé.
Un soir par semaine au moins, on se réunissait dans la grande salle et l’ambiance était souvent joyeuse. Douze personnes pouvaient se trouver à la table ou bien autour de la cheminée. Il avait toujours aimé le brouhaha rassurant de ces conversations d’adultes, même quand il n’y comprenait pas grand-chose. Il écoutait les rires, les éclats de voix, les protestations, les monologues ou les disputes amicales. Au milieu de cette cacophonie, il reconnaissait parfois la voix claire et familière de son père ou celle douce de sa mère, mais sa préférée était celle profonde et naturelle de son oncle Ketil. Elle prenait le pas sur toutes les autres, cette voix, sans effort. Tantôt elle racontait une histoire, tantôt elle donnait des explications. Cela pouvait durer longtemps, si longtemps qu’il s’endormait souvent avec elle, rassuré.
Mais cette fois c’était différent. Il y avait de longs silences et comme une sourde inquiétude qui se propageait dans la maison, montait l’escalier et parvenait jusqu’à sa chambre, à l’étage. Et Ketil ne disait rien.
Quand il en eut assez, au bout d’une heure, Aleks descendit les marches, en chemise de nuit, sur la pointe des pieds, presque certain d’être grondé. Mais toutes les têtes se tournèrent vers lui, souriantes, et il eut l’impression qu’on était content de le voir, content qu’un enfant vienne rompre la gravité de l’instant avec son insouciance et sa bonne bouille.
Une dizaine de personnes, assises en désordre, sur des fauteuils, des chaises ou un coin de banc, s’étaient rassemblées autour de la cheminée où dansaient des flammes jaune et rouge. Ketil chevauchait une chaise, accoudé à son dossier.
— Tiens, tiens, fit-il seulement, voilà notre Aleks !
Le garçon se dirigea droit vers sa mère qui le prit dans son giron et l’entoura de ses bras. Peu à peu la conversation reprit, à mi-voix. Il ferma les yeux. Des bribes de phrase lui parvenaient, cotonneuses :
— Pas pendant le deuil, quand même… il n’oserait pas…
— Si tu crois qu’il aurait le moindre scrupule…
— Un coup de force… tôt ou tard…
— Il faut réunir le Conseil…
— Qu’en penses-tu, Ketil ?
La main de sa mère caressait doucement le dos de la sienne. Il sentit qu’il allait s’endormir pour de bon. Avant de sombrer, il voulut les aider : son père, sa mère, son oncle, ces hommes et ces femmes qui semblaient soudain si fragiles et inquiets. Il savait quelque chose qu’eux ignoraient et il voulut le dire, pour leur porter secours. Mais le sommeil le tenait prisonnier, englué dans une coque de silence. Il eut l’impression d’être comme le vieux roi mort et que la force lui manquait.
Quelqu’un, son père sans doute, jeta dans la cheminée une bûche qui fit crépiter le feu. Les braises, déjà ardentes, redoublèrent de rouge, comme si elles étaient furieuses.
2
LA NUIT
DES DEUX BÉBÉS
Dans les jours qui suivirent, la maison des Johansson fut le théâtre d’allées et venues incessantes. L’oncle Ketil resta souvent pour partager les repas et d’autres personnes, qu’Aleks n’avait jamais vues auparavant, s’ajoutèrent parfois. Bjorn, le père, s’absenta presque tous les soirs pour participer à des réunions. Il régnait dans la maison une tension inhabituelle. Aleks et Brisco furent tenus à l’écart de ce remue-ménage, mais on leur interdit de s’éloigner, même ensemble, et ils durent attendre la fin des funérailles pour avoir le droit de sortir. Comme c’était un jeudi, ils se rendirent à la bibliothèque royale.
Les lames du traîneau à deux places crissaient sur la neige durcie par le froid. Les deux garçons, assis épaule contre épaule et blottis sous la même couverture, regardaient la croupe du cheval sautiller en cadence juste devant eux. À l’arrière, le cocher se tenait debout, les rênes à la main, et il dirigeait l’animal d’un mouvement souple du poignet, d’un claquement de langue ou bien de quelques mots grommelés :
— Doucement, Tempête ! Va, va, mon grand ! Là, là…
Tout à l’entour était d’une blancheur éclatante : la route, les toits, les barrières de bois. L’attelage avançait maintenant entre des rangées d’arbres que le gel faisait étinceler. Aleks adorait ce trajet. Il l’avait parcouru des dizaines de fois mais le plaisir restait le même. Se laisser transporter, bien au chaud, serré contre Brisco, écouter le chant du traîneau sur la neige, la voix tranquille du cocher. Il fallait d’abord suivre, au trot, la rue principale, obliquer vers le nord en longeant le palais, contourner un grand étang gelé, enfin gravir au pas une montée sinueuse entre les pins. Cela prenait vingt minutes environ, un peu moins au retour.
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