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Mourlevat: Le combat d'hiver

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Jean-claude Mourlevat

LE COMBAT D’HIVER

Éditions Gallimard Jeunesse, 2006

À la mémoire de Rony,

mon compagnon d’internat

J. -C. M.

1rePARTIE

LA VOIX DE MILENA

Il y a dans la voix humaine

quelque chose qui, émanant de l’âme,

touche la nôtre au plus profond.

Janet Baker,

mezzo-soprano britannique,

à propos de la voix de Kathleen Ferrier.

1. À L’INTERNAT

Sur un signe de la surveillante, une fille du premier rang se leva et alla tourner le bouton de l’interrupteur métallique.

Les trois ampoules nues éclairèrent la salle d’étude d’une lumière blanche. Depuis longtemps déjà, on pouvait à peine lire tant il faisait sombre, mais le règlement était strict : en octobre, on allumait les lampes à dix-huit heures trente et pas avant. Helen patienta encore une dizaine de minutes avant de prendre sa décision. Elle avait compté sur la lumière pour dissiper cette douleur qui logeait dans sa poitrine depuis le matin et remontait maintenant dans sa gorge, une boule oppressante dont elle connaissait bien le nom : tristesse. Pour avoir déjà éprouvé cet état, elle savait qu’elle ne pourrait pas lutter et qu’attendre ne ferait qu’aggraver le mal.

Alors oui, elle irait voir sa consoleuse, et tant pis si on était seulement en octobre et que c’était très tôt dans l’année. Elle arracha une demi-feuille à son cahier de brouillon, et écrivit dessus : Je veux aller voir ma consoleuse. Tu veux bien m’accompagner ? Elle jugea inutile de signer. Celle qui lirait ces mots reconnaîtrait son écriture entre mille. Elle plia le papier en huit et inscrivit le nom et l’adresse de la destinataire : Milena. Rangée fenêtre. Troisième table .

Elle glissa le message sous le nez de Vera Plasil, sa voisine, qui dormait les yeux ouverts sur son livre de biologie. Le petit courrier passa de main en main, discrètement. Il suivit la rangée du couloir, celle d’Helen, jusqu’à la quatrième table, puis vola sans être vu vers la rangée centrale, parvint à celle des fenêtres et poursuivit sa course à l’autre bout de la salle, jusque dans les doigts de Milena, au deuxième rang. Cela n’avait pas pris plus d’une minute. C’était une règle admise : les messages devaient circuler librement, rapidement et toujours arriver à destination. On les faisait passer sans réfléchir, même si on détestait l’expéditrice ou la destinataire. Ces petits mots interdits représentaient la seule façon de communiquer pendant l’étude comme pendant les cours puisque le silence absolu était de rigueur. Depuis plus de trois ans qu’elle était là, jamais Helen n’avait vu un message se perdre, ni revenir, ni encore moins être lu, et celle qui aurait provoqué cet incident l’aurait payé très cher.

Milena parcourut le message. La masse volumineuse de sa chevelure blonde descendait en cascade dans son dos, une vraie crinière de lionne. Helen aurait donné beaucoup pour avoir ces cheveux-là, mais elle devait se contenter des siens, raides et courts, des cheveux de garçon dont on ne pouvait rien faire. Milena se retourna et fronça les sourcils comme pour gronder. Helen comprit parfaitement ce que cela signifiait : « Tu es folle ! On est en octobre seulement ! L’année dernière tu avais tenu jusqu’en février ! »

Helen eut un petit mouvement rageur de la tête et plissa les yeux : « Peut-être, mais je veux y aller maintenant. Alors, tu m’accompagnes ou pas ? »

Milena soupira. C’était d’accord.

Helen rangea soigneusement ses affaires sous son pupitre, se leva et traversa la salle sous le regard curieux d’une dizaine de filles. Arrivée au bureau, elle nota que la surveillante, Mlle Zesch, dégageait une odeur aigre de transpiration. Malgré le froid, une mauvaise sueur brillait sur ses avant-bras et sur sa lèvre supérieure.

— Je veux aller voir ma consoleuse, chuchota Helen.

La surveillante ne marqua aucune surprise. Elle ouvrit seulement le grand registre noir posé devant elle.

— Votre nom ?

— Dormann, Helen Dormann, répondit Helen, persuadée que l’autre connaissait parfaitement son nom mais qu’elle ne voulait pas le montrer.

La surveillante suivit la liste de son index gras et l’immobilisa sur la lettre D. Elle vérifia que Dormann Helen n’avait pas encore épuisé son compte de sorties.

— C’est bon. Accompagnatrice ?

— Bach, dit Helen, Milena Bach.

La surveillante fit remonter son doigt jusqu’à la lettre B. Bach Milena n’avait pas accompagné plus de trois sorties depuis la rentrée de septembre. Elle releva la tête et poussa un tel beuglement que la moitié des filles sursautèrent :

— BACH MILENA !

Milena se leva et vint se camper devant le bureau.

— Vous acceptez d’accompagner Dormann Helen chez sa consoleuse ?

— Oui, répondit Milena sans regarder son amie.

La surveillante consulta sa montre et consigna l’heure sur une fiche, puis elle récita avec indifférence, comme une leçon apprise :

— Il est dix-huit heures et onze minutes. Vous devez être de retour dans trois heures, c’est-à-dire à vingt et une heures et onze minutes. Si vous n’êtes pas rentrées, ou si l’une de vous deux n’est pas rentrée, une élève sera mise au Ciel et y restera jusqu’à votre retour. Vous avez une préférence ?

— Non, répondirent en même temps les deux filles.

— Alors ce sera… (le doigt de Zesch se promena sur la liste), ce sera… Pancek.

Helen eut un pincement au cœur. Imaginer la petite Catharina Pancek au Ciel lui était très désagréable. Mais une autre règle tacite de l’internat voulait qu’on ne choisisse jamais soi-même la fille qui serait punie à votre place. On en laissait le soin à la surveillante. Celle-ci pouvait bien entendu, si ça lui chantait, s’acharner dix fois sur la même personne, mais au moins la solidarité entre les filles était-elle préservée et aucune ne pouvait être accusée d’avoir provoqué délibérément le malheur d’une autre.

Le « Ciel » ne méritait pas son nom. Loin d’être perché dans les hauteurs, ce cachot se trouvait sous les caves elles-mêmes. On y accédait depuis le réfectoire par la spirale serrée d’un long escalier aux marches ruisselantes d’eau froide. La pièce mesurait deux mètres sur trois environ. Les murs et le sol puaient la terre moisie. Quand la porte se refermait sur vous, il ne restait qu’à chercher à tâtons la couchette de bois, à s’asseoir dessus ou à s’allonger, et à attendre. On se retrouvait seule avec soi-même, dans l’obscurité et le silence, pendant des heures. Il se disait qu’en entrant il fallait vite lever les yeux vers le haut du mur opposé à la porte. Sur la poutre, quelqu’un avait peint un ciel. Un bout de ciel bleu avec des nuages blancs. Si on arrivait à l’apercevoir, ne serait-ce qu’une seconde, avant que la porte ne se referme, alors on trouvait la force de mieux supporter l’obscurité et de ne pas désespérer. Voilà pourquoi on nommait cet endroit le « Ciel » et pourquoi on redoutait tant d’y être envoyée, ou même, sans l’avoir voulu, d’y envoyer quelqu’un.

— Dans tous les cas, poursuivit la Zesch, vous ratez le repas du soir, vous y avez pensé ?

— Oui, répondit Helen pour les deux.

— Alors allez-y, conclut la surveillante.

Elle écrivit la date et l’heure de leur sortie sur les cartes des jeunes filles, y donna un coup de tampon et se désintéressa d’elles.

Milena alla ranger ses affaires sous son pupitre et rejoignit Helen qui attendait dans le couloir, déjà emmitouflée dans son manteau à capuche. Elle décrocha le sien, l’enfila et toutes deux partirent le long du couloir éclairé de chaque côté par les lumières des salles d’étude. Elles descendirent le large escalier de pierre aux marches usées en leur milieu et parvinrent au rez-de-chaussée. Elles suivirent un autre couloir, sombre celui-ci, car les salles de classe étaient vides à cette heure. Il faisait froid. Les énormes radiateurs de fonte étaient tous éteints – est-ce qu’ils avaient jamais fonctionné d’ailleurs ? Sans échanger un mot, elles traversèrent la cour. Helen marchait devant, d’un pas vif. Milena suivait, l’air renfrogné.

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