• Пожаловаться

Mourlevat: Le combat d'hiver

Здесь есть возможность читать онлайн «Mourlevat: Le combat d'hiver» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. год выпуска: 2012, категория: Старинная литература / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Mourlevat Le combat d'hiver

Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le combat d'hiver»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Mourlevat: другие книги автора


Кто написал Le combat d'hiver? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Le combat d'hiver — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le combat d'hiver», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Helen, tu dors ? Il faut que tu rentres maintenant…

— Je ne dormais pas…

L’horloge indiquait huit heures trente. Elle s’arracha lentement à la torpeur qui l’avait envahie et alla décrocher son manteau.

— Tu me prépares une assiette pour Milena ? Avec le bout de tarte qu’on lui a laissé ?

— Je te mets tout dans un panier. Vous n’aurez qu’à le laisser à la bibliothèque. Je passerai le chercher demain. Quand reviendras-tu me voir ?

— Je ne sais pas. J’essaierai d’attendre janvier pour ma deuxième sortie. J’espère qu’on pourra monter, qu’il n’y aura pas trop de neige.

Elles restèrent longtemps dans les bras l’une de l’autre, sur le pas de la porte. Helen respira l’odeur de Paula, de son tablier, de son pull-over, de ses cheveux.

— À bientôt, Paula. Merci. Embrasse Octavo pour moi.

— À bientôt, ma belle. Je serai toujours là pour toi.

Le panier à la main, Helen se hâta dans les rues du village. Il bruinait toujours. On y voyait mal. Elle entra en coup de vent dans la bibliothèque, heureuse par avance de régaler Milena avec les pommes de terre au four. Elle aurait tout juste le temps de les manger avant de rentrer à l’internat. Mais elle fut stoppée net dans son élan. La pièce était vide. Un reste de bûche se consumait dans le poêle.

Passé le premier instant de stupeur, Helen imagina que son amie était peut-être à l’étage. Il y avait une porte au fond de la pièce et donc sans doute un escalier derrière.

— Milena ! Tu es là-haut ?

Elle tenta d’ouvrir la porte, mais celle-ci était condamnée.

— Milena ! Où es-tu ?

L’angoisse la suffoqua. Pourquoi Milena serait-elle déjà redescendue ? Est-ce qu’elle avait eu peur d’être en retard ? Il n’y avait aucune raison à cela. Sur la table, un livre était posé. Une feuille de brouillon pliée en deux dépassait de ses pages. Helen se jeta dessus. La belle écriture de Milena couvrait à peine quatre lignes :

Helen, je ne rentre pas à l’internat. Rassure-toi, il ne m’est rien arrivé de grave. Demande pardon à Catharina Pancek de ma part.

Milena

(S’il te plaît, ne me déteste pas trop vite.)

Helen resta sans réaction une bonne minute, stupéfaite. Puis la colère monta. Comment Milena avait-elle pu oser ? Fallait-il être lâche pour partir ainsi, et disparaître sans aucune explication ? Elle se sentit trahie et des larmes de rage lui vinrent. « Ne me déteste pas… » Si ! En cet instant, elle la détestait. Égoïste et irresponsable, voilà ce qu’elle était ! Que faire ? Courir chez Paula et lui dire ce qui arrivait ? Ça n’aurait servi à rien. S’enfuir ? Ne pas rentrer à l’internat ? Après tout, autant profiter de l’occasion, puisque de toute façon la petite Pancek serait envoyée au Ciel… Mais partir pour aller où ? Et si Milena revenait entre temps… C’est elle-même, alors, Helen, qui serait responsable pour Catharina. Les questions se bousculaient, sans réponse.

Elle empocha le papier et s’en alla, abandonnant sur la chaise le panier contenant l’assiette encore chaude, enveloppée dans un torchon, et la portion de tarte aux poires.

En suivant à pas prudents le sombre chemin du retour, il lui vint à l’esprit que l’événement ferait sensation : jamais, de mémoire d’interne, une fille n’avait eu l’audace de ne pas rentrer. Si on les laissait sortir des murs, de temps en temps, c’était bien à cause de cette certitude qu’aucune pensionnaire n’oserait en condamner une autre, innocente, à la terrible peine du Ciel. Les punitions les plus cruelles figurant dans le règlement vous y envoyaient pour quelques heures, mais jamais pour des jours, ni des semaines. Sans doute qu’on pouvait en mourir ?

Helen en eut un haut-le-cœur. Elle pressentait la honte qu’elle éprouverait dans quelques minutes au moment d’avouer aux autres : « Milena n’est pas rentrée… – Ah, elle a eu un accident ? – Non, elle n’est pas rentrée, c’est tout… »

La honte d’être l’amie de Milena…

Elle franchit le pont, et le souvenir du bras de son amie sous le sien, quelques heures plus tôt, sur ces mêmes pavés, lui fit mal. Il était vingt et une heures passées de quelques minutes quand elle se présenta à la loge de la Squelette. Celle-ci, en voyant la jeune fille seule, flaira immédiatement que son heure de gloire venait peut-être de sonner : après vingt-cinq ans de surveillance à cette grille, pouvoir enfin annoncer à la directrice qu’une pensionnaire n’était pas rentrée ! « Non, madame la directrice, pas rentrée ! » Elle prit son temps, afin de savourer ce moment unique :

— Vous êtes sortie à… voyons… à dix-huit heures onze ?

Non, à dix-huit heures trente seulement, par ta faute , songea Helen, mais elle avait appris à se contrôler.

— C’est ça, à dix-huit heures onze.

— Et il n’est que vingt et une heures sept. Vous êtes donc à l’heure.

— Oui, je suis à l’heure, répéta Helen et elle pensait : Vas-y, crache ton venin, tu en crèves d’envie.

La fumée âcre des cigarettes lui entrait dans le nez, dans les yeux. On n’ouvrait donc jamais la fenêtre ici ? La Squelette minauda quelques secondes, puis laissa tomber, d’une voix à peine audible :

— Et… la chanteuse ?

— Elle n’est pas là, se contenta de répondre Helen.

— Elle va arriver avant vingt et une heures onze dernier délai, bien sûr ?

— Je ne sais pas.

— Vous ne savez pas ?

— Non, je ne sais pas.

— Eh bien nous allons attendre ensemble. Comme ça nous saurons. Et nous nous tiendrons compagnie. Vous aimez la compagnie ?

Ses petits yeux veinés de rouge distillaient la cruauté d’un serpent.

— J’aime la compagnie, dit Helen sans y mettre aucun ton, et elle serra les dents pour ne pas se jeter sur cette sadique et la rouer de coups.

L’aiguille tourna trois fois autour du cadran de l’horloge accrochée au mur et cela lui parut une éternité. Entre, Milena, je t’en supplie, entre dans cette loge, que ce mauvais rêve finisse .

— Toujours pas là… constata la Squelette, mimant un air désolé, mais on voyait bien qu’au fond elle jubilait.

Une cigarette se consumait dans le cendrier. Elle l’oublia et en alluma une autre. D’une main tremblante, elle brancha une fiche sur son standard et décrocha le téléphone. Au bout de quelques secondes, elle put parler à quelqu’un à l’autre bout du fil.

— Bonsoir, c’est Mlle Fitzfischer, à la loge…

Mlle Fitzfischer… Helen se dit qu’elle aurait au moins appris quelque chose aujourd’hui. Qui savait que la Squelette s’appelait Fitzfischer ?

— Pourrais-je parler à Mme la directrice, je vous prie. C’est urgent.

La conversation fut très brève. Helen crut que la Squelette allait succomber à une attaque en révélant la nouvelle. Sa voix vibrait d’excitation :

— … c’est cela, une pensionnaire n’est pas rentrée… Son nom ? Bach Milena, de quatrième année… effectivement, madame la directrice… oui, madame la directrice… oui, sa camarade est rentrée, elle… absolument, madame la directrice…

— Je peux regagner le dortoir ? demanda Helen dès que la Squelette eut raccroché.

Elle se rendit compte qu’en disant cela elle venait d’enfreindre l’article 17 du règlement qui interdisait de poser des questions aux adultes.

Mais la Squelette se trouvait dans un tel état qu’elle n’y vit que du feu :

— Oui, vous pouvez disposer.

Situé au-dessus du réfectoire, le dortoir se composait d’une immense salle équipée d’une cinquantaine de lits superposés et d’armoires métalliques grises. À la lueur des veilleuses, Helen traversa, dans les chuchotis et les bruissements de draps, la première partie, occupée par les plus jeunes. À l’angle, la lumière brûlait encore dans le box de la Zesch, et son halo dessinait des ombres vagues au plafond. Arrivée à son lit, près des fenêtres, Helen s’assit au bord et se déchaussa. Pour la première fois depuis plus de trois ans, le lit de Milena, au-dessus d’elle, serait vide. Elle se déshabilla, enfila sa chemise de nuit et disparut sous ses draps, tête comprise. Dix secondes ne s’étaient pas écoulées que la voix chuchotée de Vera Plasil, sa voisine, lui parvint :

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le combat d'hiver»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le combat d'hiver» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Robert Silverberg: À la fin de l'hiver
À la fin de l'hiver
Robert Silverberg
Jean-Claude Mourlevat: Terrienne
Terrienne
Jean-Claude Mourlevat
Jean-Claude Mourlevat: Le chagrin du roi mort
Le chagrin du roi mort
Jean-Claude Mourlevat
Mourlevat, Jean-Claude: L'homme qui ne possédait rien
L'homme qui ne possédait rien
Mourlevat, Jean-Claude
Mourlevat, Jean-Claude: L'homme à l'oreille coupée
L'homme à l'oreille coupée
Mourlevat, Jean-Claude
Mourlevat, Jean-Claude: L'homme qui levait les pierres
L'homme qui levait les pierres
Mourlevat, Jean-Claude
Отзывы о книге «Le combat d'hiver»

Обсуждение, отзывы о книге «Le combat d'hiver» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.