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Mourlevat: Le combat d'hiver

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Mourlevat Le combat d'hiver

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— C’est promis ? demanda encore Milos, l’index en l’air, comme quand on veut menacer.

— Promis ! dirent ensemble les deux filles en riant.

2. LES CONSOLEUSES

Quand Helen et Milena entrèrent dans le village des consoleuses, une bruine glacée les enveloppait, comme une poussière liquide. Les paillettes scintillaient à la moindre lumière, réverbère ou fenêtre. Les maisons de brique, serrées les unes contre les autres tout au long de la rue, semblaient des miniatures. On accédait à la plupart en descendant quelques marches et il fallait presque se courber pour franchir les portes.

Milena s’arrêta devant la toute première :

— Je t’attends ici… Et pense à moi si ta consoleuse a cuisiné quelque chose de bon, j’ai faim…

— J’y penserai, ne t’en fais pas. J’espère pour toi que c’est chauffé dans la bibliothèque…

Afin de vérifier, elle suivit son amie dans la pièce exiguë et basse de plafond. Une flamme vacillait derrière la vitre du poêle à bois, il faisait doux.

— Ils n’oublient jamais, dit Milena.

Sur la table équipée d’une unique chaise, une lampe allumée sous son abat-jour accueillait le visiteur. À mi-hauteur de la cloison couraient deux étagères chargées d’une centaine de livres usés.

Milena, en ôtant son manteau, les passait déjà en revue pour en choisir un.

— J’y vais, lui lança Helen. À tout à l’heure. Bonne lecture !

Elle-même était venue ici une dizaine de fois pour accompagner Milena ou d’autres filles. Elle adorait cet endroit hors du monde, où personne ne vous dérangeait jamais, où l’on pouvait lire et rêver paisiblement. Elle le comparait à un nid ou bien à un berceau, enfin quelque part où il fait chaud et où personne ne vous voulait de mal. Seul passait de temps en temps un homme tranquille, le mari d’une consoleuse sans doute, qui venait ajouter une bûche dans le foyer du poêle. Il demandait gentiment : « Alors, mademoiselle, en pleine lecture ? » On lui répondait : « Eh oui ! » et il s’en allait. Une fois seulement elle avait dû partager ce moment avec un autre accompagnateur, un jeune garçon qui, après avoir lu quelques minutes, avait fini par se recroqueviller dans un coin de la pièce, tête sur les genoux, et s’était endormi.

Toutes les filles adoraient être choisies comme accompagnatrices pour pouvoir passer deux heures dans cette « bibliothèque ». Certaines auraient bien sûr préféré rendre visite à leur consoleuse, mais l’article 22 était clair : « Il est interdit de rendre visite à sa consoleuse quand on est l’accompagnatrice . » Et la sanction de rigueur n’encourageait pas à désobéir : « Privation de toute sortie pour le reste de l’année. »

Helen marcha tout droit, obliqua sur sa gauche à la fontaine et s’engagea dans une rue en pente. En arrivant devant le numéro 47, elle s’aperçut qu’elle souriait. Elle savait le plaisir qu’elle allait donner et celui qu’elle allait recevoir. Elle descendit les trois marches de l’escalier et, plutôt que sur la porte, tapa deux coups légers à la fenêtre. Les vitres étaient couvertes de buée. Bientôt, une petite main frotta le carreau et un visage radieux se dessina derrière. La bouche s’ouvrit très grand et Helen lut sur les lèvres de l’enfant les deux syllabes de son prénom : HE-LEN !

Quelques secondes plus tard, Octavo se jetait dans ses bras. Elle le souleva et l’embrassa sur ses joues rebondies.

— Qu’est-ce que tu es lourd !

— Je pèse vingt-six kilos, dit l’enfant, très fier de son poids.

— Ta maman est ici ?

— Dans la cuisine. Moi, je fais mes devoirs. Tu m’aideras comme l’autre fois ? J’aime bien comme tu aides.

Ils entrèrent. La pièce était à peine plus grande que la bibliothèque, mais, sur la droite, un escalier montait à l’étage, où se trouvait la chambre, et une porte s’ouvrait à l’arrière, sur la cuisine. C’est dans cet entrebâillement qu’apparut la monumentale silhouette de Paula.

À l’une de ses premières visites, Helen s’était endormie, après avoir beaucoup pleuré, dans les bras de Paula. En se réveillant, elle avait bredouillé :

— Combien tu pèses, Paula ?

Elle n’avait que quatorze ans alors et le sans-gêne de sa question avait fait rire la grosse dame :

— Je ne sais pas, ma petite fille… Je n’en ai aucune idée. Mais je pèse lourd…

Quand elle vous prenait contre elle, on ne savait plus ce qui était bras, épaules, seins ou ventre. Tout se confondait dans une douce chaleur et on avait envie d’y rester toujours.

Paula ouvrit les bras à Helen pour qu’elle vienne s’y blottir.

— Alors, ma toute belle… Ça faisait longtemps…

Paula la complimentait souvent ainsi. « Ma toute belle », « ma jolie… ». Et elle prenait son visage entre ses mains pour mieux la regarder. Helen avait entendu dire des tas de choses sur son propre compte : qu’elle était têtue, passionnée, drôle ou garçon manqué, mais « toute belle » ou « jolie », non. Paula le lui disait, elle, et elle la croyait.

— La dernière fois, c’était avant l’été, confirma Helen, j’aurais voulu attendre décembre au moins, mais je n’ai pas pu…

— Viens, entre. Je suis en train de cuisiner pour Octavo. Des pommes de terre au four. Et il y a un reste de tarte aux poires de midi, ça te convient ?

— Et comment ! jubila Helen.

Tout ce qu’elle mangeait ici, loin du réfectoire haï, lui semblait somptueusement bon. Octavo s’impatientait déjà sur ses cahiers :

— Tu viens, j’y arrive pas tout seul…

Comme Paula retournait à sa cuisine, Helen rejoignit l’enfant et s’assit à ses côtés.

— Alors ? Qu’est-ce que tu apprends de beau ?

— Le masculin et le féminin…

— D’accord. Allons-y…

— L’exemple de la maîtresse, c’est : un boulanger – une boulangère. Il faut en trouver trois.

— Et tu en as trouvé ?

— Trois. Mais je suis pas sûr pour le troisième.

— Je t’écoute.

— Un chat – une chatte.

— Très bien.

— Un magicien – une magicienne.

— Parfait. Et ton troisième ?

— Je suis pas sûr.

— Dis quand même…

— Un pied – une main.

Helen eut du mal à ne pas éclater de rire. Et en même temps, une vague de mélancolie la submergea, violente et profonde. Est-ce qu’elle avait un petit frère à elle, quelque part ? Un petit frère penché sur ses devoirs, lui aussi ? Qui tirait la langue sur le passé simple ou sur une multiplication à deux chiffres ? Non, elle n’avait ni frère, ni sœur, nulle part. Ni parents. Elle repensa à cet orphelinat où elle avait passé toute son enfance et à ce jour d’automne où elle l’avait quitté. Comment oublier ?

Trois hommes sombres la poussent à l’arrière d’une lourde voiture. Ils verrouillent les portières et roulent en silence. Elle demande à celui qui est à côté d’elle :

— Pourquoi verrouillez-vous les portières, vous croyez que j’ai l’intention de sauter en route ? Où est-ce que j’irais ?

Il ne répond pas, il ne tourne même pas la tête. Elle sent tout au long du voyage l’odeur forte du cuir de sa veste et celle du tabac que fument les deux autres, devant. Après des heures de route à travers la campagne, ils longent le fleuve jusqu’à cette petite ville inconnue, jusqu’à ce bâtiment gris : l’internat.

Une centaine d’autres filles attendent là, par groupes de cinq ou six, un manteau sur le bras et un petit livre à la main. Toutes sont étonnamment silencieuses. On lui fait suivre des couloirs vétustes et on la pousse dans la salle d’attente du bureau de la directrice où elle reste seule pendant quelques minutes. Puis la porte s’ouvre et une jeune fille sort, un manteau sur le bras et un livre à la main. Elle est de petite taille, porte des lunettes à verres épais, et elle a l’air plus désemparée encore que les autres. C’est Catharina Pancek, Helen l’apprendra plus tard. Elle bredouille seulement : « C’est à toi… » avant de disparaître. Helen pousse avec prudence la porte restée entrouverte.

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