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Mourlevat: Le combat d'hiver

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Mourlevat Le combat d'hiver

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— Votre nom ?

C’est la première fois qu’Helen entend la voix de la directrice.

— Dormann. Je m’appelle Helen Dormann.

— Votre âge ?

— Quatorze ans.

— Approchez.

Helen s’avance jusqu’au bureau où est assise une femme massive, aux cheveux courts et gris. Elle porte une veste d’homme, ses épaules sont larges et puissantes. On l’appelle la Tank, Helen, l’apprendra bientôt. La Tank fouille dans ses paperasses, trouve le dossier d’Helen et le parcourt. Ensuite elle ouvre un tiroir et en tire un livret :

— Tenez !

Il est très abîmé, sa couverture a été dix fois raccommodée.

— C’est le règlement. Ne vous en séparez jamais. Il compte quatre-vingt-un articles. Apprenez-en dix par jour. Si vous avez à revenir ici, ce que je ne vous souhaite pas, vous devrez les savoir par cœur. Passez à côté, prenez un manteau à votre taille et sortez. S’il y a quelqu’un sur le banc, dites-lui que c’est son tour.

Helen entre dans la salle voisine où pendent des dizaines et des dizaines de manteaux, comme dans la galerie des costumes d’un théâtre. Sauf qu’ici tous les costumes sont les mêmes : de lourds manteaux de laine à capuche. Helen marche dans ce véritable labyrinthe. Si un jour j’ai à me cacher, se dit-elle, je saurai où venir. Elle choisit un manteau gris moins usé que les autres, l’enfile et se trouve bien dedans. Elle le quitte, le pose sur son bras et repasse dans le bureau de la directrice qui l’ignore.

Dans la salle d’attente, une longue fille pâle attend, assise sur le banc. Elle saigne légèrement du nez dans son mouchoir rougi. Elle s’appelle Doris Lemstedt, et quittera l’internat, très malade, six mois plus tard. « C’est ton tour ! » lui dit Helen et elle sort dans la cour où un timide rayon de soleil éclaire les filles immobiles, les manteaux et les livrets.

— Je remplace par un lapin – une lapine ? C’est mieux ?

Helen revint à elle et sourit à Octavo.

— Oui, c’est mieux… Moins drôle, mais mieux.

De la cuisine lui parvint le délicieux fumet des pommes de terre au four, et la voix de Paula :

— Et ton amie Milena ? Elle va bien ? Tu l’admires toujours ?

— Oui, elle va bien, répondit Helen en riant, et je l’admire toujours. Elle m’attend à la bibliothèque. Je pourrai lui apporter une assiette ?

— Bien sûr. Et une part de tarte s’il en reste.

Paula cuisinait toujours. Pour elle, pour Octavo, pour les gens de passage. Il était impossible d’entrer chez elle sans manger quelque chose, ni d’en repartir sans emporter quelque chose à manger : une portion de pudding aux raisins, un morceau de gâteau au chocolat, une simple pomme… Elle avait un enfant, Octavo, mais pas de mari. À la question d’Helen sur le sujet, elle avait répondu qu’elle n’en avait pas besoin. Qu’ici, sur la colline, c’était le royaume des consoleuses. Il n’y avait pas de place pour les hommes, sauf pour ceux qui savent rester discrets. Comme celui qui alimente le poêle , avait pensé Helen. Sans doute faisait-il partie de ces hommes-ombres qui avaient le droit de vivre ici sur la colline. Les autres s’y sentaient mal à l’aise. Ils habitaient en ville et se montraient rarement.

La plupart des consoleuses avaient un embonpoint considérable, et l’entretenaient. Comment serrer quelqu’un contre soi, comment consoler si on a les os qui pointent ? Certaines camarades d’Helen soutenaient le contraire : leur consoleuse était menue et fragile, mais elles ne l’auraient échangée contre aucune autre. Catharina Pancek par exemple répétait toujours que sa consoleuse était une petite souris trottinante et qu’elle l’adorait ainsi. Pour rien au monde elle n’aurait voulu disparaître noyée dans une masse de chair comme Paula.

Helen n’avait pas choisi Paula. La surveillante qui l’avait conduite la toute première fois sur la colline, trois ans plus tôt, s’était arrêtée sans lui demander son avis devant le numéro 47 de la rue et avait énoncé sèchement :

— Elle s’appelle Paula. Je reviens vous chercher dans deux heures.

Helen avait descendu les trois marches et frappé à la porte. Paula avait ouvert et presque éclaté de rire en la découvrant :

— Regardez-moi ce petit chat perdu ! Entre, tu veux manger quelque chose ? Tu as soif ? Un bol de chocolat, hein ? Oui, un bol de chocolat. Ça va te réchauffer.

Depuis ce jour, Helen n’était venue que six fois chez Paula, c’est-à-dire autant de fois que l’autorisait le règlement. Une quinzaine d’heures en tout, pas davantage. Pourtant, il lui semblait connaître Paula depuis toujours. La grosse dame avait pris dans son cœur une place immense.

Octavo rangea son cartable et on mit la table pour le repas. Les pommes de terre au four étaient si douces et si parfumées qu’Helen s’en trouva presque mal en avalant les premières bouchées.

— Que c’est bon ! Dieu que c’est bon…

Elle eut une pensée fugace pour ses camarades assises derrière leur assiette de potage insipide. Mais elles auraient leur tour, après tout. Autant les oublier pour un instant et profiter sans scrupules du bonheur offert. On parla surtout d’Octavo et de son école. Des blagues qu’il y faisait. La maîtresse ne devait pas s’ennuyer avec un numéro comme lui. À vingt heures, il monta dans sa chambre et redescendit en pyjama pour embrasser Helen et sa mère.

— J’aime bien quand tu viens chez nous, dit-il à Helen, mais pas le soir, parce que ma maman ne peut pas me câliner.

— J’irai te voir après, promit Paula. Monte et dors. Helen n’a plus qu’une demi-heure. Je te l’ai expliqué : ce serait très grave pour elle de rentrer en retard.

— C’est vrai qu’on mettrait une autre fille à sa place dans un trou tout noir ? demanda Octavo.

— Qui t’a dit ça ?

— À l’école, il y en a qui le disent.

— Ce n’est pas vrai. Allez, file, va dormir…

L’enfant monta très lentement l’escalier de bois, et ses yeux étaient pleins d’inquiétude.

Il y avait contre le mur de gauche un large fauteuil plutôt fatigué. Paula s’y laissa tomber :

— Alors ma jolie, qu’est-ce que tu me racontes ? Viens vers moi.

Helen vint s’accroupir à ses pieds et elle posa sa tête dans le giron de Paula. La grosse dame lui caressa la tête, lentement, du front jusqu’à la nuque, avec ses deux mains chaudes.

— Je n’ai rien à raconter, Paula, il ne se passe rien à l’internat.

— Parle-moi d’avant, alors…

— Je n’y arrive pas, tu le sais bien…

Elles se turent un instant.

— Parle-moi, toi, reprit la jeune fille. De quand tu étais petite. Ça m’amuse toujours de t’imaginer petite. Est-ce que tu étais déjà…

— … ronde ? Oh oui, je l’ai toujours été. D’ailleurs, un de mes cousins me l’a bien fait comprendre un jour. Figure-toi qu’on avait attrapé un hérisson, ma sœur Marguerite et moi.

— Tu as une sœur ? Je ne savais pas.

— Oui, une sœur aînée, elle a dix ans de plus que moi et elle habite la capitale. Bon, les hérissons, c’est très gras, tu sais, et…

Paula raconta, en caressant la tête d’Helen, l’histoire du hérisson, puis une autre de porte-monnaie perdu, puis une autre encore. Elle n’expliquait jamais ce qu’il fallait faire ou non dans la vie, elle se contentait de raconter. Il vint un moment où Helen se sentit glisser dans le sommeil. Elle ne le voulait pas. Elle se hissa et se blottit contre la poitrine de sa consoleuse, comme une enfant. Paula l’entoura de ses bras et fredonna des chansons qui se mélangeaient les unes avec les autres en une douce rêverie.

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