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Mourlevat: Le combat d'hiver

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Mourlevat Le combat d'hiver

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Cœurs joyeux, âmes pures

Nous chantons à l’unisson…

Les deux filles se trouvaient maintenant au milieu du pont, en son point le plus élevé. Au loin, en face d’elles, se dressait la colline des consoleuses.

— Tu crois qu’on va rencontrer les garçons ? demanda Helen.

— Ça m’étonnerait, rigola Milena. Ils y vont moins que nous, c’est connu. Et pour décider d’aller voir sa consoleuse à cette heure au mois d’octobre, il faut s’appeler Helen Dormann !

— On en croisera peut-être qui redescendent, alors…

— Rêve toujours ! Ils se cachent dans les taillis quand on les croise ! Il faut secouer les branches et crier : « Ouh ouh ! Il y a quelqu’un ? »

Helen éclata de rire. Elle était soulagée de constater que son amie avait retrouvé sa bonne humeur.

— Tu crois que les consoleuses les câlinent comme elles font avec nous ? Je veux dire qu’elles les prennent dans leurs bras et tout ça ?

— J’en suis sûre ! répondit Milena. Mais ils ne l’avoueront jamais, même sous la torture.

Elles s’engagèrent dans la rue des Ânesses, pentue et mal éclairée.

Derrière les fenêtres étroites et à travers les rideaux, on devinait des gens à table, en famille, sous les ampoules jaunâtres des lampes. Un autre monde. On attrapait parfois un éclat de voix, un rire. Elles passèrent devant la boutique du cordonnier qui fermait. Il les salua d’un vague mouvement de tête, sans vraiment les regarder. Des filles de l’internat, voilà ce qu’elles étaient pour tout le monde et on évitait de leur parler. Au bout de la rue, c’était déjà la campagne. Plus de maison avant celles des consoleuses, tout en haut de la colline. Elles s’arrêtèrent un instant pour reprendre leur souffle et regarder la ville en bas, au-delà du fleuve. On en voyait maintenant les toits d’ardoise qui scintillaient, les clochers des églises, les rues luisantes sous la lumière des réverbères. Quelques voitures circulaient au loin sur la place, silencieuses, semblables à de gros scarabées noirs et ventrus.

— C’est beau, soupira Helen, on pourrait aimer cette ville s’il n’y avait pas ça…

Du menton elle désigna le bâtiment massif d’où elles venaient : l’internat des filles, juste de l’autre côté du pont.

— … et si on pouvait aller là de temps en temps… compléta Milena en désignant l’autre internat, celui des garçons, deux cents mètres plus loin.

Elles venaient de se remettre en route sur le chemin de terre quand les silhouettes se dessinèrent dans un virage, en surplomb. Les deux garçons descendaient à grandes enjambées. Ils disparurent un instant puis réapparurent plus proches, au bout de la ligne droite. Le premier était grand et mince. Helen observa aussitôt cette façon franche qu’il avait de regarder droit devant lui, son menton volontaire. Le deuxième, plus rond de visage et plus petit, suivait de près. Elle nota les cheveux bouclés qui jaillissaient de sous la casquette, et son œil rieur.

— Bonjour ! dirent-ils presque tous les quatre en même temps, et ils se retrouvèrent immobiles et face à face.

— Vous… montez ? demanda bêtement celui à la casquette.

— Ben, oui… répondit Helen.

Elle se reprocha aussitôt son ton moqueur et, pour se faire pardonner, elle ajouta :

— Et vous, vous redescendez…

— Voilà, dit le garçon.

— Qui accompagnait qui ? osa Helen. On peut demander ?

Le garçon se tut quelques secondes, indécis, et finalement se décida à avouer en désignant son grand camarade :

— C’est lui qui m’accompagne.

Helen eut l’impression qu’il avait rougi en le disant et elle trouva ça charmant. Pour ne pas l’embarrasser, elle dit à son tour en montrant Milena :

— C’est elle qui m’accompagne…

Ce qui signifiait : « Tu vois, moi aussi j’y vais, il n’y a pas de honte à ça. » Le garçon lui en fut reconnaissant. Il sourit et demanda :

— Vos noms, c’est comment ?

— Moi c’est Helen, dit Helen, et elle c’est Milena.

— Moi c’est Milos, dit le garçon. Et lui c’est Bartolomeo. On est en quatrième année. Et vous, en quelle année vous êtes ?

— On est en quatrième année aussi, répondit Helen. Toutes les deux.

La coïncidence les amusa. Puis ils ne surent plus quoi dire et restèrent silencieux, presque gênés. Les deux garçons ne se décidaient pas à continuer leur descente, ni les filles leur montée. Les occasions de se rencontrer étaient rares. Il aurait été stupide de se quitter si vite. Helen remarqua que Milena et Bartolomeo ne se lâchaient pas des yeux et elle trouva sa camarade bien hardie. Son regard allait de l’un à l’autre et elle cherchait désespérément comment continuer la conversation. Mais ce fut Milena qui parla la première :

— Et si on se passait des messages par le Putois ?

Helen sentit le sang lui sauter au visage. Les messages transmis par le Putois étaient réservés, elle l’avait toujours cru, aux élèves de cinquième et sixième année. La proposition de Milena semblait incroyablement osée. Comme si elle avait soudain franchi sans prévenir une limite défendue.

Celui qu’on appelait le Putois était un petit vieux rabougri qui, deux fois la semaine, les mardis et les vendredis, en fin de matinée, traversait la cour de l’internat, tirant avec peine sa charrette à bras. Il y entassait une brassée de draps sales qu’il emportait à laver en ville. Unique personne à passer librement d’un établissement à l’autre, il représentait un intérêt considérable : celui de pouvoir acheminer des messages et rapporter la réponse la semaine suivante, ou celle d’après. Il suffisait de déposer sa lettre dans la baraque à linge, accompagnée de la petite récompense, un billet dans une enveloppe, ou encore mieux, si on pouvait : une bouteille d’alcool. Le Putois souffrait de troubles gastriques qui lui donnaient une haleine insupportable. À cinq mètres de lui, et pour peu qu’il ouvre la bouche, on respirait une répugnante odeur de chou en décomposition. Le malheureux luttait contre cette malédiction en buvant un tord-boyaux infect et bon marché qu’on se procurait pour lui en ville.

— On n’a jamais fait ça… dit le plus grand, que son camarade avait appelé Bartolomeo. Mais d’après les anciens, ça marche…

Sa voix était basse et douce à la fois, celle d’un homme presque.

— On échange nos noms alors… reprit Milena, et déjà elle déchirait en quatre une feuille de papier.

Tous fouillèrent aussitôt leurs poches en quête de crayon ou de stylo. Chacun et chacune écrivit soigneusement son nom. Serrés dans leurs longs manteaux, ils formaient un petit îlot de chaleur dans le froid. Cols relevés pour les garçons, capuches sur la tête pour les filles, on ne voyait presque rien de leur peau, juste les visages et les mains. Au moment de donner le papier où elle avait noté Helen Dormann. Internat des filles. 4 e année , Helen n’hésita pas et le tendit à Milos. Il fit le même geste en même temps et leurs doigts se touchèrent. Ils se sourirent et empochèrent les deux papiers sans les lire. Milena et Bartolomeo avaient déjà échangé les leurs.

— Il ne faudrait pas que nos courriers se croisent, dit Milena, qui ne perdait pas le nord. Nous écrirons en premier.

— D’accord, répondirent les deux garçons.

— Bon, se secoua Helen en saisissant le bras de Milena, on continue, nous ! Je n’ai plus beaucoup de temps…

— Il faut qu’on se dépêche nous aussi, répondit Milos, on est presque en retard maintenant ! Je n’ai pas envie d’envoyer un camarade au cachot.

Et ils s’élancèrent dans la descente.

— Vous écrivez en premier, alors ! s’assura le plus grand en se retournant.

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