Mourlevat - Le combat d'hiver
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- Название:Le combat d'hiver
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Ta sœur Paula
— Voilà, soupira Marguerite dès qu’Helen eut fini de lire. Plus rien depuis cette lettre. Les miennes sont restées sans réponse. Je serais bien allée voir, mais le voyage est trop dur pour moi. J’ai le cœur fatigué, ma hanche me fait mal, et puis je ne peux pas abandonner Octavo.
Helen resta pensive un long moment. Plusieurs évasions ? Est-ce que Paula évoquait seulement la sienne, celles de Milena et des deux garçons, ou bien y en avait-il eu d’autres encore ? Est-ce que leur fuite aurait fait souffler dans les murs tristes de l’internat un vent de liberté que plus rien ne pouvait contenir ? Que devenaient Catharina Pansek, Vera Plasil et les autres ? Et surtout que devenait Paula ? Son silence était inquiétant. L’idée que sa consoleuse puisse souffrir lui était insupportable.
— Est-ce que vous savez à quelle heure part le car qui s’en va là-haut ? demanda-t-elle.
— Il y en a un qui part à midi et demi de la gare routière, mais vous n’allez pas… Vous n’avez même pas mangé…
Helen était déjà debout.
— En courant, je peux l’attraper.
Elle enfila son manteau, vérifia qu’elle avait suffisamment d’argent dans son porte-monnaie pour acheter le billet et se précipita vers Octavo qui barbotait toujours dans son baquet.
— Je m’en vais déjà, mon Octavo… Pardonne-moi.
— Ah oui, tu dois partir parce qu’on mettra quelqu’un dans le trou noir si tu ne rentres pas…
Helen mit quelques secondes avant de comprendre ce qu’il voulait dire.
— Oh non, ça c’était l’internat ! Je n’y suis plus, maintenant. Je suis libre. Je peux aller et venir à ma guise.
— Maguise ? C’est où, Maguise ? Tu m’y emmèneras ?
Elle éclata de rire :
— Ma guise, c’est partout. C’est où on veut. Je t’y emmènerai.
— Tu me le promets ? demanda l’enfant en traçant un dessin de mousse sur la joue d’Helen.
— Je te le jure. Dès que tout ira mieux.
Elle embrassa Marguerite comme si elle la connaissait depuis toujours, et dégringola l’escalier.
— Vous voulez que je dise quelque chose votre sœur ? cria-t-elle encore depuis la cour.
— Oui, dites-lui bien qu’Octavo est inscrit à l’école !
Elle courut le long des quais, le devant de son manteau encore tout mouillé de l’eau du bain d’Octavo, et suivit à l’envers le même chemin qu’elle avait parcouru quelques mois plus tôt, en pleine nuit, à la recherche du pont aux Fagots. Elle ignorait alors qu’elle allait retrouver Milena. Et aujourd’hui, elle l’avait perdue de nouveau…
La gare routière était calme, mais Helen remarqua de nombreux soldats qui arpentaient les quais, armes à la main, dans leurs uniformes kaki. Décidément, ils étaient sur le pied de guerre. Elle attrapa au vol le car presque vide qui s’en allait vers le nord. Une fois assise, elle prit le temps de réfléchir à ce qu’elle venait de faire. Bien sûr, elle quittait la capitale au moment où sans doute on allait se battre ; bien sûr, il faudrait qu’elle soit revenue dans quelques jours pour les combats d’hiver, au cas où ceux-ci auraient lieu. Mais une force dix fois supérieure la poussait à sauter dans ce car poussiéreux pour rejoindre Paula : elle n’abandonnerait pas à son sort cette femme qui l’avait si souvent recueillie, consolée alors que la tristesse et le désespoir envahissaient son âme. Non, elle ne la laisserait pas. Elle ne se pardonnerait jamais de le faire.
Le voyage fut long, sans lecture. À chaque village rencontré, des gens descendaient ou montaient, indifférents les uns aux autres. Le chauffeur rougeaud malmenait son car dans les virages et les côtes, klaxonnant avec colère tous les autres véhicules, comme s’ils n’avaient rien à faire sur la même route que lui. Vers la fin de l’après-midi, il se gara devant une auberge, y entra et n’en ressortit plus Peu à peu, les passagers firent de même et bientôt tous se retrouvèrent à l’intérieur. La pièce était sombre et enfumée. Helen s’assit à un bout de table. Au-dessus de sa tête passaient des soupes fumantes, des assiettes de jambon et des omelettes parfumées. La faim lui tordait l’estomac. Elle fouilla son porte-monnaie, mais il contenait tout juste de quoi acheter le billet du retour.
— Vous ne mangez rien, mademoiselle ? lui demanda l’homme installé à sa gauche, et elle reconnut un de ses voisins de car.
— Non, je n’ai pas faim.
— Pas faim ou pas d’argent ? Allez, je vous ai vue compter vos sous. Y a pas de honte. Tout le monde a le droit de manger, non ?
Il avait une cinquantaine d’années. Elle n’eut pas le temps de se défendre, déjà il levait le bras pour intercepter la serveuse.
— Une omelette pour la jeune fille, s’il vous plaît !
Pendant qu’elle vidait son assiette, il se détourna d’elle et bavarda avec d’autres personnes, peut-être pour ne pas la gêner.
— Où est-ce que vous allez ? demanda-t-il dès qu’elle eut avalé la dernière bouchée.
Elle nomma sa destination et il eut un mouvement de surprise.
— Vous pensez arriver jusque-là ?
— Et pourquoi pas ?
— On dit qu’il y a du grabuge là-bas. Des barricades. Ils empêchent l’accès à la ville… Vous voulez un café ?
La nuit était tombée quand ils reprirent la route. Le repas partagé avait sans doute délié les langues, et les conversations firent pendant quelques kilomètres une musique joyeuse mêlée au ronronnement du moteur. Puis, peu à peu, elles s’estompèrent et la plupart des passagers s’assoupirent. Helen, qui n’avait pas de voisin, ôta ses chaussures, posa ses pieds sur le siège et prit son manteau en guise de couverture pour réchauffer ses épaules et ses genoux.
En s’endormant, elle pensa à Octavo et à son « Maguise ». Puis elle se demanda une fois de plus comment Paula l’avait eu, ce petit garçon, avec qui… La consoleuse lui avait confié beaucoup de ses secrets, mais jamais celui-là ! Elle se contentait d’en rire et de traiter Helen de curieuse si elle insistait.
Elle fut réveillée par le froid. Le car était arrêté. La portière en accordéon, ouverte, laissait entrer un courant d’air glacial. Le chauffeur, debout dans l’allée, la fixait sans aucune sympathie :
— Vous êtes arrivée, mademoiselle. Il faut descendre.
Elle se redressa, regarda autour d’elle et constata qu’elle était la dernière passagère. Le car était vide. La nuit les enveloppait.
— Mais, nous ne sommes pas à la gare routière…
— J’y vais pas. Il y a de la bagarre. Ça barde. J’ai pas envie.
Helen descendit sur le marchepied et s’arrêta, apeurée.
— Vous n’allez pas me laisser ici quand même !
Il ne se donna même pas la peine de répondre.
— Dites-moi au moins où est la ville…
— La ville est par là-bas. Vous y arriverez en suivant cette route. Sinon vous pouvez couper par la colline, ici. Vous avez une lampe de poche ?
Helen tressaillit.
— La colline… des consoleuses ?
— Comme vous dites. Allez, bonne nuit !
Il la toucha à l’épaule, du bout des doigts, sans dissimuler son impatience : « Tu te décides, ou quoi ? Tu veux que je te pousse ? » Elle renonça à discuter plus longtemps et descendit. Est-ce que cet homme-là avait une fille de son âge ? Est-ce qu’il aurait pu supporter l’idée de l’abandonner seule en cet endroit désert au milieu de la nuit ?
Non, elle n’avait pas de lampe de poche. Elle estima qu’il valait mieux emprunter la route, atteindre la ville et prendre ensuite le chemin qu’elle connaissait bien, au-delà du pont. Elle attendit, immobile, que la plainte du moteur se taise tout à fait et elle se mit en marche. Après une centaine de pas, elle s’arrêta net : des chiens aboyaient du côté de la ville. Leurs jappements excités sonnaient clair dans le silence et semblaient se rapprocher. Elle frémit et tourna les talons vers la colline.
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