Mourlevat - Le combat d'hiver

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Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация

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— Bandes de brutes ! pesta la grande femme-cheval en coupant une tranche de gâteau, vous voulez faire la révolution, et vous voyez pas une jeune fille qui tourne de l’œil sous vot’nez ! Mlle Bach, en plus ! Ah, j’vous retiens !

L’incident marqua la fin de la soirée. On répartit les visiteurs dans les maisons alentour. Milena et Dora, enfin restaurées, eurent droit à l’immense lit conjugal des Faber qui allèrent dormir chez des parents à l’autre bout du village. Bartolomeo et Lando logèrent chez un des hommes-chevaux qui avaient fait la route avec eux. L’immense Jocelin refusa catégoriquement de quitter Jahn et insista pour l’héberger chez lui :

— J’vous protège, m’sieur Jahn, la nuit et l’jour.

Dès leur réveil, Dora et Milena entendirent grincer les marches de l’escalier. Elles émergèrent, encore ensommeillées, de sous leur édredon, et virent apparaître l’immense Roberta qui montait, un plateau sur les bras.

— On m’a dit que les artistes prenaient le petit déjeuner au lit, alors voilà… Café, tartines, beurre et confiture. Est-ce que ces dames veulent autre chose ?

— Ces dames sont comblées ! s’exclama Dora en riant. C’est le paradis !

— Oh, faut pas vous moquer, vous avez dû connaître les beaux hôtels…

— Je ne me moque pas, Roberta. C’est bien plus touchant que dans les « beaux hôtels ». Vous êtes très gentille.

— Mitsi vous a pas trop dérangées ?

— Pas du tout, dit Milena, elle a sagement dormi à sa place. Regardez.

La grosse chatte fit pivoter une oreille paresseuse pour saluer sa maîtresse. Lovée sur la chaise, elle ressemblait à un énorme coussin roux.

Roberta déposa le plateau sur le lit et ouvrit les volets. Un froid piquant et une lumière blanche envahirent la pièce.

— Y a du brouillard et du givre ce matin, dit la femme-cheval. Y faudra bien vous habiller pour sortir. Allez, j’vous laisse manger tranquillement.

Effectivement, on ne voyait pas à plus de cinq mètres sur la place du village. Les deux femmes y rejoignirent un groupe formé d’une vingtaine d’hommes parmi lesquels Faber, qui dépassait tout le monde d’une demi-tête, Bartolomeo, emmitouflé dans son écharpe noire, le chef cuisinier Lando, frigorifié, et Jahn, toujours flanqué de son fidèle Jocelin.

— Qu’est-ce qui se passe, Bart ? demanda Milena.

— Faber veut me présenter à ses combattants pour que je leur parle et que je les salue. Ils sont réunis à la sortie du village.

La petite troupe se mit en marche dans le brouillard et dépassa bientôt les dernières maisons. Bartolomeo se demandait ce qui l’attendait. Faber avait dit que les hommes-chevaux rassemblés ici étaient nombreux, mais qu’est-ce que cela voulait dire ? Cent ? Deux cents peut-être ? Il avança aux côtés de Jahn, sans savoir qu’il allait vivre une des plus grandes émotions de sa jeune existence.

Il ne vit d’abord qu’une dizaine de rangées d’hommes-chevaux immobiles dans la brume. La vapeur de leur respiration voilait à demi leurs visages massifs. Ils étaient habillés chaudement, portaient des bottes. La plupart avaient un sac sur le dos ou en bandoulière. Quelquefois un gourdin en dépassait. Certains le tenaient à deux mains. Bartolomeo fut impressionné par la puissance que dégageaient ces colosses sombres et silencieux.

— Combien sont-ils ? glissa-t-il à Faber. Je ne les vois pas tous.

— Y sont nombreux, j’t’ai dit. Y z’attendent que tu leur parles. Tiens, monte là-d’ssus et vas-y…

— Mais ils ne m’entendront pas. Ma voix n’est pas assez forte.

— T’as pas à parler fort. Parle juste pour ceux qui sont d’vant. Y front passer. Y répéteront exactement ce que tu dis, jusqu’au dernier rang. Y faut juste que tu t’arrêtes après chaque phrase pour laisser le temps. On fait toujours comme ça, ici, ça sert à rien d’gueuler.

Bartolomeo jeta un regard inquiet à Jahn qui haussa les épaules. Il ne pouvait pas l’aider, pas plus que Lando ni que Milena, qui lui adressa un petit signe d’encouragement. Il fit un pas en avant, un peu désemparé, et monta sur la caisse de vin retournée. Que dire ? Si seulement il avait eu la présence d’esprit de préparer son discours ! C’était trop tard maintenant.

— Bonjour mes amis, commença-t-il, je m’appelle Bartolomeo Casal.

Il voulait déjà poursuivre, mais Faber l’arrêta d’un geste de la main. Il fallait laisser le temps que la phrase soit répétée. Les hommes-chevaux de la première rangée se retournèrent et la soufflèrent à ceux de la deuxième :

Bonjour mes amis, je m’appelle Bartolomeo Casal…

qui la soufflèrent à ceux de la troisième :

Bonjour mes amis, je m’appelle Bartolomeo Casal…

et ainsi de suite.

Bientôt le message se perdit dans la brume, mais on savait qu’il continuait à passer de bouche à oreille. Cela dura très longtemps. Parfois Bartolomeo interrogeait Faber du regard : « Je peux continuer ? – Non, répondait Faber de la tête, pas encore. » Après de longues minutes silencieuses, le son grave d’une trompe retentit au loin. Faber hocha la tête : le message était arrivé au bout de son voyage.

Bartolomeo comprit combien les mots étaient précieux dans ces conditions. Il ne s’agissait pas de les gaspiller. Il lui fallait trouver le chemin le plus court vers l’essentiel.

Il dit :

— Mon père vous a conduits, autrefois…

Mon père vous a conduits, autrefois… reprirent les hommes-chevaux du premier rang.

Mon père vous a conduits, autrefois … firent passer ceux du deuxième.

— Et il y a laissé sa vie, comme beaucoup d’autres…

Et il y a laissé sa vie, comme beaucoup d’autres…

— Et il y a laissé sa vie, comme beaucoup d’autres…

— Je viens reprendre le combat avec vous !

Je viens reprendre le combat avec vous !

— Je viens reprendre le combat avec vous !

— Ayez confiance !

Ayez confiance !

— Cette fois, nous aurons la population avec nous…

Cette fois, nous aurons la population avec nous…

— Et nous vaincrons les barbares !

— Et nous vaincrons les barbares !

Ponctuées par les coups de trompe dans la brume, les phrases simples qu’ils prononçaient prenaient dans le silence et dans la lenteur un poids inattendu. On avait le temps de peser chaque mot, et chaque mot pesait lourd : révolte… révolte … combat… combat … liberté… liberté

Il leur demanda de se mettre en route pour la capitale, dès ce matin. Quand il eut fini, le dernier coup de trompe déclencha une clameur à donner le frisson.

— Va les saluer, demanda Faber. Va t’promener au milieu, ça leur fera plaisir.

— Non, protesta Bartolomeo en descendant de sa caisse, ça ne me plaît pas, je n’aime pas le culte de la personnalité, je vais me sentir ridicule.

Jahn le saisit par le bras :

— Vas-y, Bart. Il ne faut pas les décevoir. Et ceux qui ont connu ton père seront heureux de le revoir à travers toi.

Bartolomeo hésita quelques secondes, puis il se décida :

— D’accord, viens avec moi, Milena.

Il prit la jeune fille par la main et l’entraîna. Les premières rangées s’ouvrirent devant eux et ils se laissèrent avaler par la foule paisible des hommes-chevaux sur lesquels flottait un nuage de vapeur presque immobile. Ce fut un instant irréel. Les combattants n’étaient pas des centaines, mais des milliers. Dans leurs lourds vêtements d’hiver, coiffés de leurs bonnets ou de leurs passe-montagne, ils semblaient surgis d’une autre époque. Beaucoup de femmes se trouvaient là, ainsi que des jeunes garçons dont certains n’avaient pas plus de douze ans. Ces derniers brandissaient fièrement leur pique ou leur bâton. Dans la lumière fantomatique du petit matin, tous s’écartaient au passage des deux jeunes gens, leur adressant sourires et paroles d’amitié.

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