Mourlevat - Le combat d'hiver

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Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация

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Pas de gants bien cousus, non.

Non plus peine et chagrin, mon amour,

Non plus peine et chagrin.

Helen n’en revint pas : autour d’elle, des dizaines d’adultes tiraient leurs mouchoirs et les larmes coulaient sur les joues. Pour une chansonnette ! Tandis qu’elle applaudissait de toutes ses forces, elle sentit aussi sa gorge se nouer. Ne t’en fais pas, Milos ! On arrive ! Je ne sais pas comment, mais on va te sortir de là !

Le concert était fini. Monsieur Jahn monta sur la scène, offrit un bouquet de fleurs à chacune des deux artistes et les embrassa. Elles descendirent, tandis que des hommes emportaient déjà le piano et commençaient à démonter l’estrade. Helen aurait bien voulu féliciter ses amies, mais elle ne réussit pas à les approcher tant la cohue au tour d’elles était dense. Quand tout le monde eut quitté la salle, un peu plus tard, elle acheva le ménage et le rangement avec ses camarades. Il était minuit passé lorsqu’elle put enfin rejoindre sa chambre.

Au passage, elle frappa à la porte de Milena, mais celle-ci ne répondit pas. Elle redescendit deux étages et alla frapper à celle de Bartolomeo. Là non plus, il n’y avait personne. Elle alla se coucher et guetta en vain jusqu’au milieu de la nuit le bruit des clefs dans la serrure voisine. Vers quatre heures du matin, il lui sembla qu’un coup de feu avait claqué dehors. Elle se leva, se percha sur sa chaise et ouvrit la lucarne. Un froid glacial lui cingla le visage. Des voitures passèrent à vive allure sur le pont Royal. Il y eut encore des coups de feu, des éclats de voix, au loin, puis ce fut le silence. Helen se recoucha, pleine d’angoisses et d’espoirs mêlés.

Au petit matin, elle fut réveillée en sursaut par le fracas d’une porte qu’on enfonçait à coups de pied. Elle se redressa, terrifiée, pensant qu’on essayait d’entrer chez elle, mais les hommes se ruèrent dans la petite chambre de Milena, à côté. La mise à sac fut violente mais rapide, il n’y avait pas grand-chose à prendre ni à casser. Dès qu’ils furent repartis, elle se leva et retrouva dans le couloir cinq autres filles en chemise de nuit. Elles considérèrent, muettes d’horreur, les livres de Milena en vrac sur le sol, ses étagères brisées, ses bibelots piétinés, ses partitions déchirées.

— Ça fait peur… hoqueta la plus jeune des filles en serrant un coussin contre sa poitrine, comme pour se protéger.

— Il parait que la révolte a commencé cette nuit, dit une autre.

— Comment tu le sais ?

— Vous n’avez pas entendu les coups de feu ? Et puis Monsieur Jahn a disparu.

— Quand ça ?

— Hier soir. Il est parti avec Kathleen, et avec le grand garçon qui sort avec elle.

— Bartolomeo ? Ils sont partis ? bredouilla Helen. On ne m’a rien dit à moi !

— À moi non plus, répondit la fille. Mais ma chambre donne sur la rue de derrière. C’était juste après le concert, j’ai regardé par la fenêtre et je les ai vus monter dans deux voitures.

— Deux voitures ? Une suffisait, non ?

— Non, il y avait d’autres personnes. J’ai reconnu Lando, le chef cuisinier, et aussi les hommes-chevaux qui gardaient l’entrée de la salle. Ils sont tous partis ensemble.

— Où ça ?

— Comment veux-tu que je le sache ?

— Bien sûr. Excuse-moi…

Helen resta seule dans la chambre de Milena pour remettre un peu d’ordre. Parmi les partitions déchirées, elle tomba sur celle du Petit Panier dans lequel il n’y avait rien. Elle l’emporta avec elle dans sa chambre et la glissa dans la poche intérieure de son manteau.

Puis elle se remit au lit pour attendre au chaud que le jour se lève.

8. BARTOLOMEO CASAL

Les deux voitures franchirent ensemble le pont Royal et filèrent dans la nuit glacée en direction de l’est. Jahn ouvrait la marche au volant de sa lourde Panhard. À ses côtés, un jeune homme-cheval, embarrassé de ses longues jambes, triturait sa casquette sur ses genoux.

— Ch’suis vot’garde du corps, m’sieur Jahn, c’est bien ça ?

— C’est ça. Comment t’appelles-tu ?

— J’m’appelle Jocelin.

— Eh bien, Jocelin, tu dois me protéger en cas de coup dur, moi et ceux qui sont derrière.

— D’accord, m’sieur Jahn. J’vous protégerai.

Il n’eut pas besoin d’en dire davantage, ses poings lourds comme des enclumes, qu’il souleva légèrement pour les montrer, parlaient pour lui.

À l’arrière de la voiture, Milena, Bartolomeo et Dora se serraient frileusement les uns contre les autres. Avant de partir, Milena avait tout juste eu le temps de courir à sa chambre pour y prendre ses affaires.

— Dépêche-toi, avait dit Jahn. On s’en va d’ici pour quelque temps.

En jetant dans son sac ses vêtements et quelques objets auxquels elle tenait, elle avait pensé qu’on allait peut-être la promener de lieu en lieu, et la faire chanter devant d’autres publics. Cela ne lui aurait pas déplu. Le plaisir éprouvé dès son premier concert contenait la promesse de grands bonheurs futurs. Mais il ne s’agissait pas de cela. Au contraire. Dès qu’il fut sorti de la ville et certain que personne ne le suivait, Jahn expliqua aux deux jeunes femmes qu’elles devraient se cacher, encore se cacher. Éviter à tout prix de tomber entre les griffes des barbares. Il connaissait un endroit sûr, et elles resteraient là aussi longtemps qu’il le faudrait.

— À quoi bon avoir donné le concert, alors ? demanda Milena, sans pouvoir cacher sa déception.

— À quoi bon ? reprit Jahn en riant. Tu sais ce qui va arriver dès cette nuit ?

— Non.

— Il va arriver que les centaines de personnes qui vous ont entendues, Dora et toi, vont le répéter à des centaines d’autres qui vont elles-mêmes le répéter à des milliers. Elles vont dire que Milena Bach, fille d’Éva-Maria Bach, a chanté pendant une heure, accompagnée par Dora. Ils vont dire que tout le monde s’est levé pour reprendre Le Petit Panier . Demain, la nouvelle se répandra dans le pays entier, dans les villes, dans les villages, jusqu’aux maisons les plus isolées. En chantant, tu as soufflé sur la braise, tu comprends ? Les gens vont sortir de leurs cachettes, et ils vont jeter sur le feu des brindilles, des branches. Ils vont en faire un brasier qui va devenir un incendie. Voilà ce qui va arriver, Milena.

La jeune fille resta muette. Elle avait du mal à imaginer qu’elle ait pu à elle seule déchaîner pareille fureur.

— Pourquoi est-ce que vous ne m’avez pas prévenue que j’allais chanter ? demanda-t-elle.

— Cela faisait partie des secrets de la Résistance, et même si tu étais concernée de très près, tu n’avais pas à le savoir. Tu es vexée ?

— Je ne sais pas. Un peu. Ça veut dire qu’on a pensé que je ne saurais pas tenir ma langue, contrairement à Dora. Je ne suis pas une petite fille, quand même. Enfin qu’importe. De toute façon, j’aurais été morte de peur si je l’avais su à l’avance.

— Tu vois…

Ils roulèrent une heure environ dans la campagne, puis suivirent une route rectiligne qui traversait une forêt de sapins. Dora, morose, regardait les arbres sombres défiler dans la lumière des phares. À un croisement, la deuxième voiture, conduite par Lando, le chef cuisinier, donna un bref coup de klaxon et s’arrêta. Jahn fit de même vingt mètres plus loin. Milena se retourna et vit deux hommes-chevaux descendre du véhicule et pousser devant eux un homme coiffé d’une cagoule.

— C’est le phalangiste qui a tenté de sortir pendant le concert, expliqua Jahn.

— Ils vont lui faire du mal ? demanda Milena.

— Non. C’est ce qu’il croit, lui, sans doute, et il doit être mort de peur. Il pense qu’on va l’exécuter, mais c’est dans leurs manières à eux, pas dans les nôtres. On va juste l’abandonner ici. Un peu de marche à pied lui fera du bien, et il n’est pas près de pouvoir alerter ses petits copains, puisque le prochain téléphone est à plus de trente kilomètres.

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