Mourlevat - Le combat d'hiver
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- Название:Le combat d'hiver
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— Mais qui va voir ces horreurs, Dora, tu peux me le dire ?
— Pratiquement tous les dirigeants de la Phalange, Helen. Ceux qui désapprouvent sont considérés comme « délicats » et donc soupçonnés de pouvoir trahir tôt ou tard.
— Mais ça ne suffit pas à remplir les gradins ! Il paraît que c’est plein à craquer…
— C’est vrai. Beaucoup de gens y vont.
— Mais pourquoi ?
— Il faut croire qu’ils aiment ça, tout simplement. Ils y vont aussi pour se montrer, j’imagine, et être mieux vus des autorités, faire partie de la famille. Les jeunes garçons y vont entraînés par leur père. Ils doivent prouver qu’ils sont capables de supporter ça sans vomir. Ça tient de l’initiation, au fond, c’est comme un rite de passage dans les tribus primitives. Après ça, ils croient qu’ils sont des hommes.
— Des hommes ? Des barbares, oui… murmura Helen. Ça me décourage.
— Oui. Et pourtant, ils sont nos frères humains, en principe… Je me demande si je n’ai pas davantage d’affection pour les bêtes, parfois.
— Tu crois que quelque chose peut encore arriver ? Les combats sont dans deux semaines. Il me semble que c’est demain. J’ai tellement peur pour Milos. Ça m’empêche de dormir.
— Je ne sais pas, Helen. J’espère. Il faut continuer à espérer malgré tout ce noir autour de nous. Je me souviens que le pire est arrivé en quelques jours, voici quinze ans. Alors je me dis que le meilleur peut le faire aussi. Même si ça ne ressuscitera jamais nos morts.
— Tu crois en Dieu, Dora ?
— J’avais des doutes, avant. Depuis qu’ils m’ont écrasé la main, et qu’ils ont lâché les chiens sur Éva, je n’en ai plus. Mais je ne veux pas en dégoûter les autres… Tu me demandes, je te le dis.
— Mais alors, qu’est-ce qui te donne la force d’être… comme tu es ?
— Comme je suis ?
— Oui. Tu souris toujours, tu sais consoler, tu es drôle…
— On n’a pas besoin de force pour ça. En tout cas pas plus que pour être triste ou cruel, non ? Je ne sais pas. Ça doit être ma façon de résister. Mais c’est la tienne aussi. On se ressemble, toutes les deux. Pas géniales, mais solides !
Elle éclata de rire et serra le bras d’Helen.
— Qu’est-ce que tu veux : on ne peut pas toutes être des Milena !
— Milena est aussi douée que sa mère, à ton avis ?
— Elle est douée autrement. Sa voix est sans doute moins robuste que celle d’Éva. Moins pleine, si on veut. Mais du coup, elle est plus à l’aise dans les aigus. Et elle a la capacité de trouver des nuances qui te donnent l’impression d’entendre pour la première fois une mélodie que tu connais depuis quarante ans. Tu comprends ?
— Je comprends. Avec elle, c’est toujours la première fois.
— Exactement. Et puis elle a la grâce, et ça je ne sais pas l’expliquer. C’est au-delà de la technique. Peut-être la qualité de son âme… C’est bien mystérieux. En tout cas, je peux te le dire : Milena sera une cantatrice exceptionnelle. Si les petits cochons ne la mangent pas…
Deux miliciens grassouillets, le col de fourrure relevé derrière leur crâne rasé, les croisèrent à pas lents, leur lancèrent un regard torve et disparurent dans la nuit.
— Si les « gros » cochons ne la mangent pas, rectifia Helen à voix basse.
Une dizaine de jours plus tard, elle eut la surprise, en arrivant au restaurant pour y prendre son service du soir, de ne pas trouver Dora.
— Où est-elle ? demanda-t-elle à plus de dix personnes, mais toutes l’ignoraient.
Contre le mur du fond, on avait installé une estrade, sur laquelle un meuble se dissimulait sous un tissu bleu.
— Qu’est-ce que c’est ?
— On ne sait pas.
Personne ne savait rien ce soir-là.
Elle se mit au travail, vaguement troublée par l’absence de son amie. Les clients arrivèrent comme d’habitude à partir de dix-neuf heures, emmitouflés dans leurs écharpes et leurs manteaux d’hiver. En quelques minutes, le brouhaha envahit les deux salles. Helen avait fini par aimer ce ballet quotidien des filles en tabliers bleus, la complicité entre elles, le défi chaque jour renouvelé de résister à la vague des ventres affamés, de servir, desservir, nettoyer et rendre enfin le restaurant à son calme premier.
Elle se disait qu’elle parviendrait sans doute à autre chose dans sa vie, mais qu’en attendant, elle devait à Monsieur Jahn d’être parfaite dans la tâche qu’il lui avait confiée. Que serait-elle devenue sans lui ? Sans le docteur Josef, sans Mitaine ? Tous ceux-là constituaient les maillons d’une chaîne secrète, elle le devinait. Combien parmi les ouvriers et les ouvrières assis à ces tables partageaient le même espoir ardent que la liberté revienne, qu’on puisse à nouveau se parler, chanter, rouvrir le théâtre ? En trois mois passés au restaurant, Helen n’avait jamais entendu une seule parole de révolte. Un silence assourdissant ! Mais peut-être suffisait-il que quelqu’un ose le premier pour qu’à sa suite tout le monde se lève et ouvre son cœur ?
Elle venait d’apporter le dessert sur une table, un plateau de petits bols remplis de fruits au sirop, quand elle entendit le tintement derrière elle. Elle se retourna. Monsieur Jahn se tenait debout sur une chaise, mal l’aise. Son gros ventre poussait sans élégance sa veste boutonnée. Il s’efforçait d’obtenir le silence en tapant avec une cuillère sur le bord d’un verre.
— S’il vous plait ! S’il vous plaît, mes amis !
Il était rare de voir Monsieur Jahn se mettre en avant. Il fallait que la raison soit grave, et la curiosité se lut sur les visages.
— Mes amis, écoutez-moi s’il vous plaît…
Avant qu’il ne parle, Helen eut encore le temps de noter qu’une dizaine d’hommes forts s’étaient campés à la porte d’entrée, bras croisés sur la poitrine. Leurs longues têtes, leur absence de cou et leur torse massif ne laissaient aucun doute : des hommes-chevaux. Elle n’en avait jamais vu, et elle fut impressionnée par leur terrible masse physique.
— Mes amis… commença Jahn.
Dans les cuisines, au même moment, on se détendait un peu après le coup de feu habituel. Maintenant qu’on avait envoyé les derniers desserts, les commandes s’étaient tues, et on commençait déjà à remettre de l’ordre et à nettoyer les fourneaux. C’était le moment pour Lando, le chef cuisinier, de donner son récital quotidien. Sans interrompre son travail, il entonna joyeusement un air d’opéra. La justesse n’y était pas toujours, mais la puissance, oui. Il termina, rouge pivoine, sur une note finale retentissante, et salua comme une diva sous les applaudissements et les rires.
Penchée sur l’un des immenses bacs en zinc de l’évier, Milena était à la plonge avec deux de ses camarades. Toutes les trois plaisantaient, mais Milena avait hâte d’en finir et d’aller manger à la cantine. Elle crevait de faim. Bartolomeo devait y être déjà, lui.
— Kathleen, on te demande en salle !
Au début, il fallait qu’on l’appelle deux ou trois fois avant qu’elle réagisse à son nouveau prénom. Maintenant, elle s’y était accoutumée, et elle se retourna aussitôt.
— En salle ? Qu’est-ce qu’on me veut ?
Le garçon écarta les bras en signe d’ignorance.
— On te demande.
— Qui me demande ?
— Monsieur Jahn.
Elle ôta ses gants de caoutchouc et suivit le garçon. Quelque chose lui échappait. Le gros homme lui avait toujours formellement interdit de se montrer là-haut, et voilà que lui-même l’y appelait. Et à une heure où il devait y avoir beaucoup de monde encore. Elle monta l’escalier, étonnée du calme inhabituel qui régnait à l’étage, et poussa un battant de la porte. Jahn l’attendait derrière. Sans attendre, il la saisit par le bras, comme s’il craignait qu’elle ne s’enfuie à toutes jambes :
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