Mourlevat - Le combat d'hiver
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- Название:Le combat d'hiver
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— Il faut les faire disparaître, dit Jahn, et il entreprit de fouiller leurs poches pour y trouver les clefs de leur voiture.
Ils allèrent la chercher et la garèrent juste devant la porte. Puis ils dégagèrent les deux corps du fatras de planches où ils étaient empêtrés et les chargèrent sur le siège arrière. En les manipulant, Bartolomeo s’efforçait de ne pas regarder leur visage, mais il ne pouvait s’empêcher de trembler. Faber aida aussi, murmurant sans cesse : « Mon Dieu, oh mon Dieu, qu’est-ce que j’ai fait ? » Jahn dut le gronder pour qu’il cesse. Roberta, pendant ce temps, s’efforçait de chasser les enfants-chevaux qui venaient assister à cet étrange spectacle, bouche ouverte.
Il y avait quelques kilomètres du village à un étang profond à moitié envahi de roseaux, en contrebas de la route. Ils y conduisirent la voiture et la basculèrent avec ses deux occupants réinstallés à l’avant.
— Un accident, martela Jahn. Tu m’entends, Faber ? Ils ont eu un accident. Personne ne les a vus au village. S’il y a une enquête, il faudra que tout le monde dise ça : « C’est un accident. »
— Ça s’ra un mensonge… grommela le géant.
Jahn le frappa du poing sur la poitrine.
— Oui, mais un mensonge pour vous protéger ! Tu comprends ça ?
— Oui, y me semble que j’comprends.
Dans l’étang, le toit de la voiture achevait de disparaître dans un lugubre gargouillis et déjà les roseaux se relevaient tout autour.
Le voyage du retour se fit sous une pluie battante. L’essuie-glace luttait avec acharnement et on entendait le tapage des gouttes sur la carrosserie. Ils se turent longtemps, choqués par ce qui venait d’arriver. Ce fut finalement Bartolomeo qui rompit le silence.
— Comment était mon père, monsieur Jahn ? Vous ne m’avez jamais parlé de lui.
Jahn hésita.
— Tu veux la vérité ?
— Oui.
— Ton père était un homme sombre et secret. Je l’ai rencontré souvent, à des réunions clandestines. Je garde le souvenir de ses yeux d’un noir intense. Quand il vous regardait, on avait l’impression qu’il vous fouillait à l’intérieur. C’était très intimidant, et ça lui donnait beaucoup de succès auprès des femmes…
— Il parlait peu ?
— Très peu. C’était un homme taciturne, mais dès qu’il ouvrait la bouche, tout le monde se taisait. Il avait gardé un accent étranger assez fort. Qu’est-ce que je pourrais te dire encore ? Il plaisantait rarement. Je crois qu’il y avait une grande mélancolie chez lui. Une tristesse. Je ne sais pas d’où elle lui venait.
— …
— Ça ne l’empêchait pas d’être dur, aussi.
— Dur ?
— Oui. Peut-être trop… Il n’avait aucune hésitation dès qu’on doutait de la fiabilité d’une personne. Il était partisan de l’éliminer, quitte à se tromper, et il demandait qu’on fasse la même chose avec lui si nécessaire. Il exigeait de participer à tous les coups de force : exécutions de phalangistes, sabotages, opérations-commandos pour libérer des camarades. Il prenait beaucoup de risques. Il était écrit qu’il y laisserait sa vie et il le savait. Souvent je me suis demandé s’il ne cherchait pas l’occasion rêvée de « finir en beauté ». Ton père n’était pas un ange, Bartolomeo.
— Il était grand, comme moi ?
— Non. Mince, mais pas très grand. C’est ta mère qui était grande sans doute. Mais je ne l’ai jamais vue. Je t’aurais déjà parlé d’elle sinon, tu t’en doutes. Je ne te connais pas de famille.
La voiture roulait sous la pluie incessante et projetait des gerbes d’eau des deux côtés de la route étroite. Jahn se taisait maintenant. Bartolomeo se serra dans son manteau. Il n’aurait pas su dire s’il était triste ou heureux, confiant ou désespéré. L’image des deux hommes morts, disloqués comme des pantins et sombrant avec leur voiture dans l’eau sale de l’étang, repassait toujours et toujours devant ses yeux.
7. UN CONCERT
Vers la fin de l’hiver, le froid s’abattit d’un coup sur la ville qui se pétrifia sous un ciel gris sale. Les gens restèrent chez eux autant qu’ils le pouvaient et, dès la mi-journée, les places, les avenues, les boulevards et les parcs ne furent plus peuplés que de grands corbeaux frigorifiés qui venaient se percher par centaines sur les branches nues des arbres. Seul le fleuve puissant résista à cette rigidité. Il ne se laissa pas prendre par les glaces et continua, impassible, à couler ses eaux noires.
Helen renonça pour un temps à ses promenades et passa ses après-midi à lire dans sa chambre. Elle poussait le chauffage du radiateur, se glissait sous ses couvertures et se plongeait dans un roman aimé. Il lui sembla pendant cette période que rien d’important ne pouvait arriver, que le monde s’était figé. Mais elle sentait aussi qu’au creux de cet engourdissement se mouvaient des choses profondes et inconnues d’elle. Comme si la terre endormie couvait dans la chaleur de son ventre une vie secrète et palpitante. Il fallait attendre…
Parfois, le livre lui tombait sur les genoux et elle restait immobile longtemps, les yeux fixés sur une tache du mur ou du plafond, dans une rêverie douloureuse. Où es-tu, Milos ? J’aimerais tant revoir tes boucles folles, serrer tes larges mains dans les miennes, te parler, t’embrasser. Est-ce qu’ils te traitent bien ? Tu ne m’oublies pas, tout de même ?
Ces pensées l’accablaient de tristesse, mais elle avait besoin de ces moments passés en compagnie de son amour absent. Elle commença un journal dans lequel elle lui écrivit chaque jour. Cher Milos, aujourd’hui je suis arrivée en retard à mon service. Je t’explique… Cher Milos, Dora est vraiment impossible. Figure-toi que ce matin … Elle se contentait de raconter ainsi les menus événements de sa vie. Elle imaginait aussi ce qu’ils feraient plus tard, tous les deux, quand ils seraient ensemble, mais elle ne réussit jamais à l’écrire.
Elle attendit la visite de Bartolomeo qui lui avait promis de l’informer dès qu’il aurait du nouveau. Il ne vint pas. Elle se rassura en se rappelant ce qu’il avait dit au bord du fleuve : « Je sais des choses, mais je n’ai pas le droit de te les dire… » Un jour, Milena lui confia que Bart avait assisté à des réunions , mais elle non plus ne pouvait pas en parler.
Un après-midi, elle en eut soudain assez de cette morne somnolence, assez de rester cloîtrée. Elle mit son pull-over le plus épais, son bonnet coloré, s’emmitoufla dans son manteau et sortit. Le tramway ne circulait pas, sans doute le froid avait-il endommagé les machines. Seule sur les trottoirs déserts, elle eut l’impression de marcher dans une ville fantôme. Passant devant l’ancien théâtre, elle s’arrêta et monta prudemment les marches luisantes de verglas. Comment imaginer que quelques années plus tôt Dora avait sans doute gravi ces mêmes marches au bras d’Éva-Maria Bach, toutes deux insouciantes et heureuses ? Sur la porte cadenassée et couverte d’inscriptions obscènes, l’affiche lui apparut. Elle n’eut pas le temps de détourner son regard, et les mots lui sautèrent au visage : Combats d’hiver… Arènes… Réservations…
L’illustration, très réaliste, représentait deux glaives noirs sous le faisceau rougeoyant d’un projecteur, l’un triomphal et dégouttant de sang, l’autre brisé dans le sable, vaincu.
Elle vécut les jours qui suivirent dans l’angoisse et l’écœurement. Elle sentit qu’elle allait tomber malade et s’en ouvrit un soir à Dora. Toutes deux, malgré le froid qui brûlait leurs joues, s’en allèrent le long du fleuve, attentives à ne pas être entendues.
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