Mourlevat - Le combat d'hiver
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- Название:Le combat d'hiver
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— Viens.
Elle se laissa entraîner, ébahie, tournant la tête à droite et à gauche. Son regard ne rencontra que des yeux intenses qui la dévisageaient. Les clients de la deuxième salle étaient venus s’ajouter à ceux de la première, si bien qu’on pouvait tout juste se frayer un passage entre les bancs. Milena ne ressentait aucune crainte, mais plutôt une immense stupeur. Elle flotta ainsi jusqu’au fond de la salle. Au pied de l’estrade, Dora l’accueillit, souriante.
— Viens avec moi.
Elles montèrent trois marches et se retrouvèrent sur la scène. Un garçon bondit derrière elles et tira sur le tissu bleu, découvrant un piano droit, bien insolite en ce lieu. Jusque-là, Milena n’avait eu ni le temps ni le réflexe de s’opposer.
— Qu’est-ce qui se passe ? bredouilla-t-elle, mais elle avait déjà peur de comprendre.
— C’est un concert, ma belle, répondit Dora. Je vais jouer du piano et toi tu chanteras. On sait faire, non ?
L’accompagnatrice avait mis une jolie robe crème. Une fleur rouge flamboyait dans le noir de ses cheveux bouclés. Sans attendre, elle s’assit sur le tabouret et plaqua un accord joyeux.
— Vous auriez pu me prévenir… se défendit encore Milena.
— Désolée, on a oublié…
Milena vit qu’il n’y avait pas d’autre issue pour elle que de chanter. Elle prit sa place habituelle, debout près de son amie, la main droite posée sur le côté du piano, et elle ne bougea plus, persuadée qu’aucun son articulé ne pourrait sortir de sa gorge. Elle osa cependant regarder la salle où on avait laissé un peu de lumière et elle réalisa qu’elle se trouvait pour la première fois de sa vie devant un vrai public.
Beaucoup de gens lui adressaient des sourires encourageants et leur bienveillance la toucha. Elle reconnut Bartolomeo, assis sur le dossier d’une chaise, près de la fenêtre, au milieu de ses camarades. Il agita deux doigts vers elle. Dommage , se dit-elle, que je ne puisse pas leur faire plaisir, je n’y arriverai pas . Le silence était total maintenant et l’attente à son comble.
— Schubert, le 764… annonça Dora à voix basse, mais, au moment où elle allait jouer le premier accord, elle s’interrompit et fit à Milena un geste discret de la main. La jeune fille ne comprit pas.
— Qu’est-ce qu’il y a ? murmura-t-elle.
— Ton tablier… souffla Dora. Enlève ton tablier de cuisine…
Se rendant compte de sa tenue un peu singulière pour une cantatrice, Milena ouvrit la bouche avec une expression tellement catastrophée que les spectateurs éclatèrent de rire. Dans sa hâte à dénouer son tablier blanc, elle ne fit que serrer davantage le nœud qui était dans son dos, et elle dut appeler Dora au secours. Seulement Dora n’y arriva pas mieux. Et plus elle s’escrimait en vain pour démêler le cordon, plus on riait. Cela dura une interminable minute, au bout de laquelle Milena ne put s’empêcher de rire à son tour, et elle offrit enfin aux gens son visage lumineux. À cet instant, tous ceux qui avaient connu Éva-Maria Bach furent bouleversés. Ils reconnurent les yeux clairs et rieurs de celle qu’ils avaient tant aimée autrefois, son sourire généreux, sa joie de vivre. Ne manquaient que les longs cheveux blonds.
— Schubert, le 764, répéta Dora, et cette fois, ce fut le bon départ.
Jamais sans doute Milena n’avait chanté aussi mal. Il lui sembla qu’elle accumulait sans en oublier une seule toutes les erreurs qu’elle avait patiemment corrigées les unes après les autres pendant les dizaines d’heures de travail. Elle était en avance, elle était en retard, elle inversait les paroles, sa voix bougeait sans cesse. À la dernière note, elle se retourna vers Dora, les larmes aux yeux, furieuse contre elle-même. Mais elle n’eut pas le temps de se désoler. Les applaudissements éclatèrent, et ils s’étaient à peine tus que son accompagnatrice enchaînait sur un autre lied. La suite se passa mieux. Elle éprouva peu à peu une assurance nouvelle. Une paix intérieure descendit en elle, et sa voix se déploya enfin, ample et sereine.
Helen, assise sur une fesse à l’extrémité d’un banc, retenait son souffle au fond de la salle. À ses côtés, un homme d’une cinquantaine d’années hochait doucement la tête et contenait mal son émotion.
— Elle chante presque aussi bien que sa mère, cette petite. Ah, si vous aviez entendu notre Éva, mademoiselle… Quand je pense à ce qu’ils lui ont fait, ça m’dégoûte.
Une bousculade et quelques jurons étouffés les firent se retourner. À la porte d’entrée, les hommes-chevaux maîtrisaient un homme qui cherchait visiblement à quitter la salle.
— On sort pas… affirma posément le plus grand en décollant le type du sol. C’est m’sieur Jahn qui l’a dit.
Puis il le redéposa à sa place et lui appuya sur les épaules pour l’y maintenir, comme on aurait fait avec un enfant turbulent.
Le calme revenu, Dora et Milena interprétèrent encore quatre lieder . Helen reconnut le dernier, que son amie avait travaillé devant elle en répétition.
Du holde Kunst, in wieviel grauen Stunden,
Wo mich des Lebens wilder Kreis umstrickt
Hast du mein Herz…
modula-t-elle, et les gens lui firent l’offrande de leur recueillement. On perçut les moindres inflexions de sa voix, jusqu’au bruit infime de son ongle sur le bois du piano, dans une pause. Et lorsque la dernière note eut résonné, il y eut un silence que personne n’osa rompre.
— Dans mon panier … chuchota Dora et elle joua deux mesures de la mélodie.
Les visages s’illuminèrent. Dans mon panier ! Milena allait chanter Dans mon panier !
On avait depuis longtemps oublié l’auteur de cette chansonnette naïve et toute simple qui se chantait avec lenteur, à mi-voix, sans brusquerie. Elle avait traversé les siècles, légère et mélancolique, sans que personne ne cherche à comprendre ce qu’elle signifiait. Dieu sait pourquoi, la Phalange s’était mis en tête qu’elle possédait un sens caché, et qu’il convenait donc de l’interdire. C’était bien entendu le meilleur moyen d’en faire le petit air porte-bonheur de la Résistance, de la même façon que le cochon géant Napoléon en était devenu la mascotte. Nul ne saurait jamais ce qu’il y avait dans ce fichu panier. On savait seulement ce qu’il n’y avait pas, et c’est sans doute ce qui excitait la rage des phalangistes.
Dans mon panier , commença Milena,
Dans mon panier, il n’y a pas de cerises,
Mon prince,
Pas de cerises vermeilles,
Ni d’amandes, non.
Il n’y a pas de mouchoirs,
Pas de mouchoirs brodés,
Ni de perles, non.
Non plus peine et chagrin, mon amour,
Non plus peine et chagrin…
Les premières à reprendre la mélodie furent quelques femmes, timidement. Puis il y eut la basse d’un homme au fond de la salle. Qui se leva d’abord ? Ce fut impossible à savoir, mais en quelques secondes, toute la salle fut debout. Seul resta assis celui qui avait voulu s’en aller quelques minutes plus tôt. Le même homme-cheval qui lui avait barré la route l’empoigna par le col de sa veste et le contraignit à faire comme ses voisins. Chacun se contenta de chanter mezza voce, ajoutant simplement sa voix aux autres, sans la forcer. Les paroles enfantines de la chanson montèrent comme une rumeur sourde venue de la terre.
Dans mon panier, il n’y a pas de poule,
Mon père,
Pas de poule qu’on plume,
Ni de cane, non.
Il n’y a pas de gants de velours,
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