Mourlevat - Le combat d'hiver

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Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация

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Les deux voitures repartirent. Le phalangiste les suivit du regard, sa cagoule à la main, stupéfait d’être encore en vie.

Milena posa sa tête sur l’épaule de Bartolomeo. Ils roulèrent à travers la forêt, puis au milieu de champs couverts de brume. Elle allait s’endormir quand ils atteignirent un village qui alignait tristement ses façades de brique dans la pénombre. Tout au bout de la rue, Jahn rangea sa voiture devant une maisonnette semblable aux autres.

— Vous êtes arrivées, mesdames.

Ils descendirent tous, sauf Jocelin, le jeune homme-cheval, qui préféra rester à surveiller la rue, et ils furent saisis par le froid mordant. Une brique du mur était descellée, à droite au-dessus du chambranle. Jahn se haussa sur la pointe des pieds, la délogea, passa sa main dans le trou et en retira une grosse clef de cave. La porte s’ouvrit en grinçant sur une pièce exiguë au mobilier vieillot et bancal. Une ampoule unique pendait au bout de son fil. Dora passa son doigt sur la poussière d’une chaise et fit la grimace.

— Quel luxe ! Il ne fallait pas ! Tu as vu, Milena, comme c’est beau la vie d’artiste ! Quel hôtel somptueux ! Quel confort ! C’est combien d’étoiles ici ?

— Vous ne resterez pas longtemps, dit Jahn, un peu gêné. Et surtout vous y serez en sécurité. Dans ce village, il n’y a que des partisans.

— Parfait. Et si on s’ennuie, on fera le ménage, à vous les fusils, à nous les balais, c’est ça ?

Milena, qui la connaissait bien désormais, devina combien elle était furieuse.

— Dora, ne crois surtout pas que… commença Jahn, mais la jeune femme ne lui laissa pas le temps de continuer.

— Je ne crois rien du tout ! répliqua-t-elle en le fixant droit dans les yeux. Je sais seulement une chose : il y a quinze ans, Éva et moi nous sommes cachées comme si nous avions honte d’être nous-mêmes. Nous avons voyagé sous des couvertures puantes, nous nous sommes lavées un soir sur trois, nous nous sommes terrées comme des insectes. Pour arriver à quoi au bout du compte ? À être prises. Moi martyrisée et elle tuée. Désolée, Jahn, je n’ai pas l’intention de rejouer la même pièce. Le rôle ne me convient pas.

Jahn n’avait pas l’habitude qu’on s’oppose à lui, et il resta muet devant cette femme en colère qui marchait déjà vers la porte pour s’en aller.

— Je ne reste pas dans ce trou ! reprit-elle. Et Milena non plus. Nous ne sommes pas des potiches qu’on sort pour faire beau et qu’on remet dans le placard une fois que les visiteurs sont partis.

— Je voulais seulement vous éviter les risques, argumenta Jahn d’une voix calme. Vous êtes précieuses pour la cause, tu le sais bien.

— Te fatigue pas, Jahn, trancha Dora, je t’aime bien mais il est inutile de continuer, la discussion est close. Viens, Milena.

Bartolomeo fut partagé entre la stupeur et l’admiration. Il n’avait jamais entendu quelqu’un s’adresser à Monsieur Jahn avec une telle virulence.

Après cet éclat, l’atmosphère dans la voiture fut bizarrement beaucoup plus joyeuse et détendue. Comme si la colère de Dora avait fait du bien à tout le monde. À elle-même d’abord, qui la gardait sur le cœur depuis longtemps. À Jahn aussi, qui en avait assez des secrets et du silence obligé. À Bartolomeo et Milena enfin, qui allaient pouvoir rester ensemble et se battre.

Les deux hommes répondirent librement aux questions, ils évoquèrent les centaines de réunions qui s’étaient tenues ces derniers mois dans les caves, les garages, le travail souterrain de milliers de partisans invisibles mais déterminés. Ils révélèrent qu’on n’attendait plus que le signal de la révolte, que c’était une question de jours maintenant.

Les deux voitures avaient fait demi-tour, puis obliqué vers le nord. Bartolomeo reconnut bientôt le paysage de lande et les dos moussus des rochers. Le temps leur parut court jusqu’au village des hommes-chevaux.

Faber et son épouse avaient veillé jusqu’à cette heure tardive pour accueillir leurs visiteurs. Désolés d’avoir si mal reçu la fois précédente, ils tenaient à se rattraper, et ce fut réussi. Roberta portait une ravissante robe à fleurs et s’était coloré les lèvres de rose. Son mari, méconnaissable, paradait dans un costume que deux hommes normaux auraient à peine rempli. Les dents du peigne avaient tracé des sillons luisants dans ses cheveux noirs.

En voyant apparaître l’immense homme-cheval, Milena eut la sensation qu’elle se trouvait soudain dans une de ces histoires qu’elle avait lues, petite, où des géants pacifiques tenaient des enfants assis dans leur main. Bartolomeo n’avait pas pu s’empêcher de lui raconter comment Faber avait écrabouillé les phalangistes dans sa cuisine. Elle avait douté, mais maintenant qu’elle voyait le colosse devant elle, ainsi que le plafond refait à neuf au-dessus de leur tête, il fallait bien qu’elle y croie. Jahn fit les présentations. Dès qu’il eut dit que Milena était la fille d’Éva-Maria Bach, Roberta joignit les mains en gémissant :

— Comme elle lui ressemble ! Oh, mon Dieu qu’elle lui ressemble ! Vous savez chanter aussi, mademoiselle ?

— J’apprends, répondit modestement Milena, ce qui amusa beaucoup ceux qui l’avaient entendue quelques heures plus tôt.

Ils s’assirent autour de la table, aussi neuve que le plafond, et Roberta apporta de la bière. Faber distribuait des sourires, ravi d’avoir tout ce monde chez lui. La lente résurrection du grand homme-cheval était accomplie, et sa métamorphose faisait plaisir à voir.

— Alors, Faber, l’interpella Jahn, est-ce que tu as réussi à rassembler tes hommes ?

— J’crois qu’oui, m’sieur Jahn. Y sont regroupés un peu partout dans le pays, prêts à se bagarrer. Y en a beaucoup ici dans le village. Combien, ch’sais pas, mais y en a beaucoup. Vous les verrez demain matin.

Lando, le chef cuisinier, souleva ensuite un problème particulier : comment acheminer tous ces combattants jusqu’à la capitale le moment venu ? Aucun d’entre eux ne savait conduire.

— Le mieux, c’est d’marcher, répondit Faber. Les jambes tombent pas en panne. Y faut trois jours, c’est rien.

— Trois jours, c’est beaucoup trop, grommela Lando.

— Non, Faber a raison, intervint Bartolomeo. S’ils marchent dispersés, ils seront plus insaisissables que dans des cars ou des voitures. Il y en aura sur tous les chemins, toutes les routes, venus du nord, du sud, de partout. Et la population se joindra à eux, j’en suis sûr. Ça sera comme une marée humaine qui convergera vers la capitale. La Phalange ne pourra pas intervenir partout. Elle sera débordée.

Il continua ainsi à décrire l’avancée irrésistible des hommes-chevaux et le ralliement de tous les autres combattants de la liberté. Ses yeux noirs brillaient d’une fièvre ardente. Milena regarda son amoureux avec admiration. Du haut de ses dix-sept ans, il osait contester les arguments des adultes, et ceux-ci le traitaient comme leur égal.

— Je leur parlerai, demain, continua-t-il, sans attendre qu’on lui donne raison. Je leur expliquerai et ils m’écouteront.

— Oui, confirma Faber. De toute façon, ils attendent que tu leur parles, Casal.

Jahn prit à son tour la parole, et peu à peu Milena s’aperçut qu’elle ne comprenait plus rien à ce qu’il disait. Les mots résonnaient épouvantablement dans sa tête, vides de sens. Elle eut un éblouissement et ne reprit connaissance que dans les bras puissants de Roberta qui l’allongeait sur le banc en poussant les hommes.

— Elle est toute blanche, cette petite ! Est-ce qu’elle a seulement mangé quelque chose ?

On se rendit compte qu’en effet Milena n’avait rien mangé la veille au soir, pas plus que Dora d’ailleurs. La journée de travail, les émotions du concert, la route, le froid et un verre de bière dans son estomac vide avaient eu raison de sa résistance.

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