Mourlevat - Le combat d'hiver
Здесь есть возможность читать онлайн «Mourlevat - Le combat d'hiver» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2012, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Le combat d'hiver
- Автор:
- Жанр:
- Год:2012
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le combat d'hiver»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Le combat d'hiver — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le combat d'hiver», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
— Parle moins fort… lui recommanda l’autre garçon.
— Je parlerai comme j’ai envie de parler, riposta le premier. J’en ai marre de me taire depuis des années ! J’en ai marre, vous m’entendez ? Marre !
Il le hurla à gorge déployée, puis éclata de rire :
— Ah, ça fait du bien ! Vous devriez essayer.
Une rame de tramway circulait normalement. Ils sautèrent dans un wagon et remarquèrent aussitôt la présence de trois miliciens assis au fond, la matraque à la main et le pistolet à la ceinture. Le garçon se calma un peu, mais il s’obstina à les braver du regard.
— Tu as un problème ? demanda un des hommes.
— Non, j’admire votre uniforme, répondit le garçon.
Il avait du cran, pas seulement du bagout. Les quelques passagers sourirent et on vit le milicien contracter ses mâchoires.
En se rapprochant du centre-ville par la longue avenue qui précédait la place de l’Opéra, le tramway se remplissait davantage à chaque station. Il sembla à Helen que les gens portaient sur leur visage une fébrilité particulière, une sorte d’attente. Est-ce qu’elle se l’imaginait seulement ? Elle posa son front contre la vitre glacée. Le tramway s’arrêta.
— On descend ? demanda Rachel.
— À la suivante ! répondit l’un des deux garçons.
Les portes automatiques se refermaient quand Helen se figea de stupeur. Là ! Sur le trottoir ! De l’autre côté de la rue ! Elle ne rêvait pas…
— Attendez ! cria-t-elle en bondissant sur ses pieds. Ouvrez la porte ! Laissez-moi descendre ! S’il vous plaît !
Elle tira le cordon d’appel avec rage. Rachel la prit par le bras :
— Qu’est-ce qui te prend ?
— Là, j’ai vu… bredouilla Helen.
Comme le tramway s’ébranlait à nouveau, elle bouscula les gens et alla se coller à la vitre arrière sans s’occuper des miliciens qui s’écartèrent devant sa fougue. Les deux silhouettes s’éloignaient dans une petite rue transversale. L’une, celle d’une vieille femme à la démarche bancale, vêtue de noir et tenant un sac de provisions à la main, lui était inconnue, mais l’autre… elle l’aurait juré… Comment confondre ce visage-là ? Entre cent mille elle l’aurait reconnu ! Elle eut juste le temps de les voir pousser la porte d’entrée d’un immeuble, le deuxième de la rue, lui sembla-t-il, et ils disparurent.
— Qu’est-ce que tu as vu ? demanda encore Rachel.
— Quelqu’un que je connais ! Mais j’ai du mal à y croire.
Le wagon était bondé maintenant. Le trajet entre les deux stations lui parut durer des heures. Elle se fraya un chemin jusqu’à la porte et bondit à l’extérieur dès qu’on l’eut ouverte.
— Je vous laisse ! lança-t-elle aux trois autres, et elle courut sur le trottoir, le cœur battant.
Et si elle s’était trompée ? Non, on ne peut pas se ressembler à ce point… Revenue à la station précédente, elle s’engagea, hors d’haleine, dans la rue qui montait légèrement. La façade de l’immeuble était grise. Elle eut la certitude, en poussant la deuxième porte d’entrée, que les deux personnes s’étaient bien engouffrées ici. Un couloir sombre s’ouvrait devant elle. Elle actionna en vain l’interrupteur, et avança à tâtons jusqu’à une petite cour aux pavés brisés. Une herbe grise poussait dans les fentes. Des poubelles gisaient en vrac. L’endroit, si proche pourtant de l’avenue, semblait à l’abandon. Deux escaliers montaient dans les étages. Elle prit au hasard celui de gauche, dont les marches noircies s’enroulaient en une spirale serrée. Cela sentait le moisi. Elle s’arrêta sur le premier palier et tendit l’oreille. Elle fit de même au second, sans plus de succès. Puis au troisième. C’était comme si l’immeuble avait été vide d’habitants. Peut-être était-il insalubre ? Elle redescendit dans la cour et emprunta le deuxième escalier, plus clair et mieux entretenu. Ici, l’électricité fonctionnait. Au premier étage, deux portes closes et silencieuses, ainsi qu’au second et au troisième, mais tout en haut, sous les toits… La voix claire et enfantine venue de l’intérieur la fit fondre d’émotion.
— Ça pique ! criait la voix. Ça pique les yeux ! Le savon !
Cette fois, elle n’eut plus le moindre doute et frappa énergiquement. La porte s’ouvrit sur la vieille femme aperçue dans la rue. Ses manches étaient retroussées bien haut sur ses bras blancs et ridés, sa main droite disparaissait dans un gant de toilette rose. Helen l’ignora et marcha droit vers le grand baquet d’eau fumante qui trônait au milieu de la pièce. Octavo se dressa, tout nu, dégoulinant, et lui tomba dans les bras.
— HELEN !
— Octavo ! Oh, que je suis contente de te revoir ! Bon Dieu que je suis contente !
Elle le garda longtemps serré contre elle, puis l’embrassa vigoureusement sur les joues, sur les mains.
— Octavo ! Que fais-tu ici ?
— Ben, je suis chez tata Marguerite. Tu pleures ?
— Non. Enfin oui… Tata Marguerite ?
Elle lâcha l’enfant et se releva, consciente soudain de son impolitesse.
— Pardonnez-moi, madame. Je suis entrée comme une…
— Ce n’est pas grave. Si je comprends bien, vous êtes la fameuse Helen ?
— Fameuse, je ne sais pas, mais je suis Helen. Et vous, vous êtes…
— … Marguerite, la sœur aînée de Paula.
Ça se voyait. Elle avait les mêmes yeux marron très doux et le même dessin du nez que la grosse consoleuse. Seuls la corpulence et l’âge différaient. Marguerite était plus vieille de dix ans et devait peser quatre fois moins que sa « petite » sœur. Helen se rappela soudain le souvenir d’enfance raconté par Paula : « Figure-toi qu’on avait attrapé un hérisson, ma sœur Marguerite et moi… » C’était amusant de voir surgir ainsi le second personnage de l’histoire, plus âgé d’un demi-siècle au moins. Elle était loin de pouvoir courir après les hérissons à présent, cette vieille dame bancale.
— Paula m’a envoyé Octavo par le car au milieu de l’hiver, dit-elle pour expliquer la présence du garçon.
— Oui, confirma l’enfant. Mais elle va bientôt venir me chercher. Je lui ai écrit une lettre, sans faute d’orthographe, et avec un dessin.
— C’est bien, Octavo. Et comment va-t-elle, ta maman Paula ?
— Elle va bien.
Marguerite approuva de la tête, mais son sourire douloureux cachait manifestement une autre vérité. Dès qu’elle le put, elle entraîna vivement Helen dans la cuisine dont elle poussa la porte.
— Comment va Paula ? demanda la jeune fille pour la deuxième fois, et elle se raidit pour entendre la réponse.
— Je n’ai plus de nouvelles de ma sœur depuis plus d’un mois, gémit Marguerite, et elle éclata en sanglots. La pauvre femme devait avoir envie de s’épancher depuis longtemps pour le faire ainsi devant une inconnue.
— Vous avez peur qu’il lui soit arrivé quelque chose ?
— Oh oui, j’ai peur. Octavo avait une lettre pour moi dans la poche de son pantalon. Vous pouvez la lire, regardez, elle est sur le buffet.
L’écriture serrée et appliquée de Paula remplissait une demi-page. Helen imagina avec attendrissement la grosse patte de sa consoleuse glissant sur le papier. Elle lut jusqu’au bout sans lever la tête.
Ma chère, bien chère Marguerite,
Demain matin je te mets Octavo au car. Je le confierai à quelqu’un qui l’amènera chez toi. Ça devient trop dangereux ici. Cet hiver, il y a eu plusieurs évasions à l’internat. Ces pauvres enfants partent dans la montagne ou sur le fleuve. Dieu sait ce qu’ils deviennent. Ceux de la Phalange nous accusent d’être complices (ils n’ont pas tort pour une fois) et ils menacent de nous donner une bonne leçon si ça continue. Mais ça continue… Ils disent qu’ils savent comment nous punir, qu’on a toutes notre point faible. Alors voilà, je te le mets au car, mon point faible. Soigne-le bien. Comme s’il était à toi. C’est un bon petit. Ça me fait beaucoup de peine de m’en séparer, mais je te le reprendrai dès que possible, je sais que ta santé n’est pas très bonne, mais il n’est pas dur à garder. Je te dédommagerai des dépenses. Mets-le à l’école si tu peux parce qu’il aime bien apprendre. Je t’embrasse affectueusement.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Le combat d'hiver»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le combat d'hiver» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Le combat d'hiver» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.