Mourlevat - Le combat d'hiver

Здесь есть возможность читать онлайн «Mourlevat - Le combat d'hiver» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2012, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le combat d'hiver»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le combat d'hiver — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le combat d'hiver», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Le matin du troisième jour, la brume se leva d’un coup, au milieu de la matinée, et ils découvrirent avec stupeur l’irréelle beauté du paysage qui les entourait. La lande verte s’étendait devant eux, parsemée de rochers gris et de petits lacs étincelants. Tout au fond, la montagne dressait ses sommets enneigés vers le ciel. L’air vif se rua dans leurs poumons.

— Oh, mon Dieu ! s’exclama Milena, et les autres mots lui manquèrent.

— C’est ça la liberté, lui souffla Bartolomeo, comment tu la trouves ?

— Je la trouve acceptable, répondit la jeune fille après un moment, et nous allons fêter ça…

Elle marcha jusqu’à un rocher et s’assit dessus. Comme le garçon voulait prendre place à côté d’elle, elle le repoussa :

— Non, mets-toi plus loin. Voilà, comme ça.

Elle redressa son dos, posa ses deux mains sur ses genoux et prit une profonde inspiration.

A poor soul sat sighing by a sycamore tree ;

Sing willow, willow, willow !

Dès les premières notes, l’espace autour d’elle sembla transfiguré. Sa voix pure tendait entre le ciel et la terre des fils invisibles.

With his hand in his bosom

And his head upon his knee ;

O willow, willow, willow, willow !

Milena chantait sans effort, les sourcils légèrement froncés, les yeux fermés. Elle ne les ouvrit qu’après la dernière vibration de la dernière note.

Bartolomeo, saisi, n’osait pas rompre le silence. L’émotion lui serrait la gorge.

— Ça t’a plu ? demanda Milena.

— Oui… répondit le garçon, beaucoup… Et j’ai bien aimé aussi les petits plis que cela te fait entre le haut du nez et le front.

— Je sais… Ils viennent dès que j’ouvre la bouche pour chanter. Je n’arrive pas à les faire disparaître…

Il s’approcha et s’assit près d’elle, sur le rocher :

— D’où tiens-tu cette chanson ?

— Il me semble que je la connais depuis toujours. J’ai dû l’apprendre toute petite. Par ma mère sans doute, je le comprends maintenant. J’en connais une vingtaine par cœur. Je me les suis toujours chantées, à l’orphelinat, à l’internat… Toujours… Je suis capable de me les chanter en silence et je les entends… Parfois, j’en choisis une et je décide de la chanter vraiment, je veux dire à voix haute.

— Et qu’est-ce qui te décide à le faire ?

— Je ne sais pas… le bon moment… la bonne personne…

— Ah. Et là c’était le bon moment ou… la bonne personne ?

— Devine !

Elle le prit par la main pour continuer la route. C’est ce soir-là qu’ils décidèrent de ne pas aller plus loin.

Le refuge, à l’abri d’un bosquet, se trouvait à la limite des premières neiges. Ils n’eurent qu’à pousser la porte pour y entrer. La pièce unique était équipée d’une banquette appuyée au mur du fond, d’une vaste cheminée, d’un buffet bricolé avec de mauvaises planches, d’une table et de deux bancs. Ils firent du feu, mangèrent un peu de leurs provisions. La nuit entière, ils se parlèrent. Ils se parlèrent avec fièvre, jusqu’à l’épuisement, et au petit matin leur décision était prise.

Bartolomeo trouva dans un tiroir une paire de ciseaux rouillés qu’il aiguisa longuement à une pierre dure. Milena s’assit à califourchon sur une chaise de paille, devant le feu, et dégagea son cou :

— Vas-y.

Bartolomeo, hésitant, fit glisser entre ses doigts une lourde poignée de cheveux blonds.

— Tu es sûre ? Tu ne m’en voudras pas ?

— C’est moi qui te le demande. Puisqu’on doit redescendre, je ne tiens pas à être prise pour une revenante par les trois quarts de la population… Vas-y, Bart.

Le premier coup de ciseaux les blessa au cœur tous les deux. Ensuite Bartolomeo s’activa de son mieux, faisant voler autour d’eux les mèches blondes. Bientôt, les pieds de la chaise furent entourés d’un tapis soyeux et doré. Quand Milena n’eut plus sur la tête que les cheveux en bataille d’un garçon, il posa ses ciseaux.

— Ça va ? demanda-t-il, et il alla s’agenouiller devant elle.

Le visage de Milena était inondé de larmes.

— C’est dur, tu sais, gémit-elle, je les avais depuis l’âge de quatre ans… À l’âge où j’ai appris les chansons. C’est comme si tu m’avais coupé les bras.

— Ils repousseront… Ne pleure pas…

— À quoi je ressemble ?

— Je ne sais pas… À Helen Dormann, peut-être…

Elle trouva la force de rire. En la voyant ainsi, barbouillée de larmes, les yeux rougis et les cheveux ras, Bartolomeo Casal se dit qu’il n’avait jamais vu une femme aussi belle de toute sa vie. Une femme, se dit-il, pas une fille.

Ils quittèrent leurs manteaux d’internes et les jetèrent dans le feu. Ils les regardèrent brûler jusqu’à ce qu’il n’en reste que les boutons calcinés, puis ils sortirent et marchèrent jusqu’au petit lac voisin. Celui-ci, parfaitement rond, reflétait le vert intense des sapins qui l’entouraient. Le silence et le calme étaient absolus.

— Le premier qui dit : « C’est le premier matin du monde » a perdu, s’amusa Milena.

— « C’est le premier matin du monde », s’écria Bartolomeo et il se précipita vers la berge.

Il ôta en un clin d’œil tous ses vêtements et plongea dans l’eau glacée. Il nagea avec furie, fouettant l’eau de ses bras, de ses jambes.

— Viens ! Viens ! cria-t-il quand il eut atteint le milieu du lac.

Elle hésita, puis se déshabilla aussi et s’avança au bord.

— Viens ! appelait Bartolomeo.

Elle ne pouvait plus faire autrement. Elle hurla à gorge déployée et se jeta à l’eau. Ce fut comme si on perçait son corps de mille aiguilles rougies au feu. Ils se rejoignirent au milieu du lac, suffocants, secoués de rire, incapables de parler.

Quand ils furent à nouveau sur la rive, l’air leur sembla brûlant. Ils coururent jusqu’au refuge et entassèrent dans le feu des branches sèches, toutes les bûches qui restaient et leurs habits, qu’ils avaient rapportés sous leurs bras. Le bois crépita, projeta des étincelles, puis les flammes montèrent haut. Ils tirèrent alors un matelas devant la cheminée et se glissèrent sous les couvertures. Leur peau, chaude du feu, était encore par endroits glacée de l’eau. Quelques gouttes du lac perlaient sur le dos blanc de Milena. Ils se serrèrent l’un contre l’autre, s’embrassèrent, se caressèrent, stupéfaits d’être là tous les deux, nus, corps contre corps, pour la première fois, et de ne pas avoir peur.

Quand ils s’éveillèrent, longtemps après, le soleil était déjà haut. Ils firent l’inventaire des vêtements que Martha avait rassemblés pour eux dans le sac. Il manquait dix centimètres au pantalon de Bartolomeo et il dut défaire les ourlets pour l’allonger un peu. Milena, elle, se trouva affublée d’une robe qui aurait pu appartenir à sa grand-mère et d’un manteau noir à col fourré.

— Au point où j’en suis… plaisanta-t-elle en désignant ses cheveux qui ressemblaient à un champ de blé après la moisson, mais l’œil de Bartolomeo lui répondait : « Tu peux t’habiller de n’importe quoi, tu ne parviendras pas à être laide. »

— En tout cas, dit le garçon, les hommes-chiens vont se trouver devant un problème épineux en arrivant ici. Nos traces s’arrêtent à ce refuge ! Désolé, messieurs, nous redescendons !

L’idée de franchir la montagne et de fuir leur avait vite semblé insupportable. Autrefois, leurs parents avaient fui, mais au moins ils s’étaient battus, avant. Ils avaient défié la Phalange. Des gens étaient sûrement prêts à le faire, aujourd’hui encore. Comme cette femme qui avait dit « c’est dommage », dans la carriole… Il suffisait de les trouver et de les rejoindre ! La force brutale était bien sûr du côté des barbares, mais comment croire qu’il n’y ait pas, tapi dans le cœur des gens, le souvenir précieux de leur vie d’avant ? Il y avait à coup sûr une braise sur laquelle souffler avant que les ténèbres ne recouvrent tout à fait le monde. Dans leur conversation enfiévrée du refuge, Bart et Milena avaient eu l’intuition ardente qu’un lien existait entre ce feu à rallumer et la voix d’Éva-Maria Bach. Les barbares l’avaient fait taire, cette voix, Bart savait comment, mais à présent elle vibrait dans la gorge de Milena, et tout était peut-être encore possible !

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le combat d'hiver»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le combat d'hiver» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Georges-Jean Arnaud - Les gens de l’hiver
Georges-Jean Arnaud
Mourlevat, Jean-Claude - L'homme qui levait les pierres
Mourlevat, Jean-Claude
libcat.ru: книга без обложки
Jean-Claude Mourlevat
Mourlevat, Jean-Claude - L'homme à l'oreille coupée
Mourlevat, Jean-Claude
Mourlevat, Jean-Claude - L'homme qui ne possédait rien
Mourlevat, Jean-Claude
Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
Jean-Claude Mourlevat
Jean-Claude Mourlevat - Terrienne
Jean-Claude Mourlevat
Bernhard Long - Hiver Cuisine
Bernhard Long
Don Pendleton - Fatal Combat
Don Pendleton
Жорж Санд - Un hiver à Majorque
Жорж Санд
Отзывы о книге «Le combat d'hiver»

Обсуждение, отзывы о книге «Le combat d'hiver» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x