Mourlevat - Le combat d'hiver

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Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация

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— Bart, réveille-toi, il y a un type bizarre à côté de moi.

Le garçon ouvrit les yeux, se pencha en avant et interpella le bonhomme :

— Qu’est-ce que vous voulez, monsieur ?

L’autre, toujours épanoui, souleva la cage afin qu’on puisse mieux voir ses deux lapins.

— Laisse-le, c’est un simple d’esprit, glissa Bartolomeo à l’oreille de Milena.

Ils lui adressèrent un sourire et approuvèrent : oui, c’étaient de très beaux lapins. Il pouvait en être fier.

Le jour se levait maintenant et la ville était proche. Des taches de lumière d’un vert sombre se posaient çà et là sur la campagne. Des fermes aux toits d’ardoise surgissaient parfois au détour d’un virage. Ils roulèrent bientôt sur une interminable ligne droite truffée de nids-de-poule, mais le chauffeur, sans chercher à les éviter, poussa à fond le régime du moteur. Le car se jeta en avant avec rage. Réglée entre deux canaux, la radio crachait à plein volume une musique inaudible. En peu de temps, les voyageurs, secoués comme des prunes, émergèrent les uns après les autres de leur couverture, et ils commencèrent à rassembler leurs affaires.

— Vous aimez pas la musique ? brailla le chauffeur, hilare.

— Si, justement… chuchota Milena.

En quelques minutes, ils avaient atteint les faubourgs de la ville, puis la gare routière. Le chauffeur rangea son car près d’une dizaine d’autres, tous alignés le long d’un bâtiment aux murs lépreux.

L’endroit était désert. Le froid vif. Milena remonta sur sa tête la capuche de son manteau.

— Tu crois que c’est le buffet, là-bas ? On pourrait peut-être boire quelque chose de chaud avant de partir…

— Il vaudrait mieux ne pas trop se montrer, objecta Bartolomeo.

La porte vitrée, tout au bout, ressemblait à celle d’un café, avec son dessin de tasse et de petite cuillère. Ils s’avancèrent. À l’intérieur, trois hommes, installés au bar, disparaissaient à moitié dans la fumée de leurs cigarettes. Des chauffeurs, peut-être, qui buvaient du vin blanc. Le patron obèse balayait le plancher avec nonchalance. Rassurés, ils poussèrent la porte et allèrent prendre place à une table, sous la fenêtre opposée. D’ici, on devinait les premières collines, et, au-delà, la masse sombre de la montagne.

— Oui ? interrogea le patron, faisant trembloter ses trois mentons.

— Deux cafés, dit Bartolomeo.

Ils burent à petites gorgées, en serrant les bols brûlants entre les paumes de leurs mains. Milena, un peu réchauffée, rabattit sa capuche sur ses épaules, faisant jaillir la masse de ses cheveux blonds. L’un des hommes du bar se retourna aussitôt et ne la quitta plus des yeux, bientôt imité par un deuxième. Leur rictus n’avait rien d’avenant.

— Qu’est-ce qu’ils me veulent, Bart ? Ils n’arrêtent pas de me regarder…

— Il faudra t’y habituer, plaisanta le garçon. Te regarder n’est pas franchement une punition, tu sais.

En toute autre occasion, Milena aurait apprécié le compliment, mais le malaise qu’elle éprouvait gâchait le plaisir :

— Arrête, ce n’est pas ça. Il me semble plutôt que je les intrigue.

Cette fois, les trois hommes conversaient à voix basse et la détaillaient sans gêne.

— Ça suffit, trancha Bartolomeo, je n’aime pas ça, on s’en va !

Milena avala sa dernière gorgée de café, la plus sucrée, et tous deux se levèrent, laissant sur la nappe poisseuse un peu de l’argent que Martha leur avait donné.

— Au revoir, messieurs, dirent-ils en sortant.

— Au revoir, grommela un des trois hommes.

Bartolomeo refermait la porte quand la voix éraillée du type les rattrapa, aussitôt suivie du rire gras des deux autres :

— Elle nous chante pas quelque chose avant de partir ?

Milena s’arrêta net :

— Tu as entendu ce qu’il a dit ?

— J’ai entendu.

Elle empoigna Bartolomeo par le col de son manteau, se suspendant presque à lui.

— Bart ! Tu ne comprends pas ?

— Qu’est-ce qu’il y a à comprendre ?

— Mais ils me prennent pour ma mère ! Tu le vois bien ! Ce matin déjà dans le car, et maintenant…

— Un demeuré et trois ivrognes, Milena ! Viens ! Je t’en prie.

Elle résista :

— Mais non ! Je vais leur demander, à ces hommes ! Ils doivent savoir, eux. Celui du car m’a appelée Bach. Tu entends, il a prononcé mon nom ! Et il a dit un prénom : Éva-Maria. Le prénom de ma mère, j’en suis sûre !

— Tu as peut-être raison, mais il ne faut pas traîner ici. On nous recherche, ne l’oublie pas… Il suffit d’un coup de téléphone du patron ou d’un de ces types et nous sommes pris. Viens…

Il la saisit par le bras, et elle se laissa entraîner à regret.

De toute la matinée, le temps ne se leva pas. Ils marchèrent dans la bruine, côte à côte, au rythme de leur respiration. La route s’éleva rapidement, mais ils ne voyaient presque rien de la plaine qu’ils laissaient derrière eux, ni de la montagne, devant. Milena était morose et ils parlèrent peu. Quelques voitures ralentirent à leur hauteur. Derrière les vitres, des visages étonnés, des regards soupçonneux.

— Quittons la route ! décida Bartolomeo. J’en ai marre de leurs têtes à claques…

En fin d’après-midi, ils rattrapèrent une carriole tirée par un cheval sur un chemin pierreux. Un petit homme noiraud menait l’animal par le licol. Milena, que ses pieds commençaient à faire souffrir malgré ses bottes, s’arma de son plus joli sourire et l’interpella :

— On peut monter ?

Le paysan s’arrêta, à contrecœur, et les laissa enjamber la ridelle.

Dans la carriole, une femme d’une soixantaine d’années, vêtue d’un tablier noir et coiffée d’un grossier bonnet de laine, se tenait assise sur un sac de pommes de terre. Elle les salua d’un sourire, puis ses petits yeux d’un bleu profond se posèrent sur Milena et ne la lâchèrent plus. L’intensité de ce regard jurait avec le reste de sa personne, assez commune.

— Vous… vous me connaissez, madame ? demanda la jeune fille, troublée.

— Bien sûr que je vous connais, répondit la femme.

Puis, très doucement, elle commença à fredonner, bouche fermée. Sa voix était peu sûre et la mélodie incertaine, presque fausse quelquefois, mais on devinait qu’en la chantant, cette personne entendait une autre voix, belle celle-ci, et qu’elle cherchait à imiter.

Milena en eut la chair de poule :

— C’est… c’est très joli. D’où vous vient cette chanson ?

La femme ignora la question et continua à chantonner, rêveuse. On avait l’impression que, regardant Milena, elle regardait aussi à l’intérieur d’elle-même et de ses souvenirs. Elle s’appliquait à chaque note.

— Qui chantait cette chanson ? insista Milena quand elle eut fini.

— Mais c’est vous… répondit la femme. On avait vos disques à la maison… C’est dommage… Oui, c’est dommage, ce qui est arrivé…

La carriole s’arrêta à cet instant, le paysan décrocha la chaînette qui assurait la porte arrière et rabattit brutalement celle-ci.

— Descendez ! On est arrivés !

— Attendez ! dit Milena, je voulais demander à cette dame…

— Y a rien à d’mander ! dit le paysan, et il poussa la femme vers la maison. J’aurais pas dû vous prendre. Foutez le camp !

Ils passèrent les deux nuits suivantes dans les ruines de maisons effondrées. Elles les protégeaient assez du vent et du froid pour qu’ils puissent dormir quelques heures. À peine debout, ils reprenaient leur marche vers le nord. Ils s’efforcèrent, malgré la faim, de préserver autant que possible leurs provisions. Ils burent l’eau glacée des ruisseaux dans les paumes de leurs mains.

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