Mourlevat - Le combat d'hiver

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Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация

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— Mon père… jouait du piano ? hasarda Catharina, dont le cœur s’emballait.

— Oui, répondit la femme et elle se leva.

À la porte, elle s’arrêta de nouveau et ajouta, d’une voix empreinte de tristesse :

— Il jouait du piano, mais pour son plaisir seulement. C’était surtout… c’était un grand mathématicien. Et un grand résistant. Je n’ai pas le droit de vous parler. Voici vos lunettes, votre montre et votre brosse. Je les pose près du pichet d’eau…

Catharina pensa qu’elle allait la quitter sur ces mots, mais la femme n’en avait pas tout à fait terminé :

— Il n’y a pas de surveillance cette nuit… À partir d’une heure du matin, il n’y aura aucune surveillance dans l’internat…

Catharina resta dans un état d’hébétude pendant un long moment, le temps de comprendre ce que la femme venait de lui dire en quelques mots, et surtout de prendre conscience que la clef n’avait pas tourné dans la serrure. Elle tituba jusqu’à la porte, glissa ses doigts sur le côté du battant et le tira vers elle. Il s’ouvrit sans offrir de résistance. L’émotion la fit tomber à quatre pattes. Elle tâtonna vers le pichet d’eau, y trouva sa brosse à cheveux, sa montre et ses lunettes qu’elle chaussa aussitôt.

Je suis libre , se dit-elle, et ses pensées s’affolaient dans son cerveau : Je suis libre… j’ai mes lunettes… ma montre… il n’y a pas de surveillance cette nuit… mon père était un grand mathématicien… un grand résistant… j’ai encore une allumette pour regarder le Ciel…

Elle s’allongea sur sa couchette, frissonnant de tout son corps malgré le manteau et la couverture. Elle s’endormit et se réveilla plus de cinq fois avant d’estimer que le temps était peut-être passé. Elle tira comme elle put la couchette sous la poutre, se dressa dessus et gratta la huitième et dernière allumette. Il était presque deux heures à sa montre. Pour la première fois elle vit le Ciel avec ses lunettes, et elle en fut bouleversée tant elle le trouva bleu et puissant. Le nuage blanc ressemblait à un gigantesque édredon de plume.

Elle but encore au pichet, grelottante de fièvre, et s’en alla à petits pas le long de la galerie de terre. Ma consoleuse … se dit-elle, il faut que j’aille chez elle, il faut que j’y arrive … Chacun de ses pas résonnait douloureusement dans sa tête. Elle gravit à tâtons la spirale des marches humides. Elle avait accompli la moitié environ de son ascension, quand la porte grinça, là-haut. La lumière d’une torche plongea dans l’escalier. On descendait. Était-ce Thérèse qui revenait ? Quelqu’un d’autre ? Affolée, elle eut juste le temps de se réfugier sur sa gauche, dans le dégagement où commençait la cave. Elle se plaqua contre le mur et retint sa respiration.

— Attention, ça glisse ! chuchota une voix.

— Mets tes mains sur mes épaules ! répondit une autre. Tu dis que c’est sous la cave ?

— Oui, continue ! Il faut descendre tout au fond !

Les deux silhouettes passèrent devant Catharina sans la voir. La voie était libre à nouveau. La jeune fille s’avança dans l’escalier, mais le vertige la prit et elle crut qu’elle allait basculer dans le vide. La fièvre la dévorait et lui ôtait toute force. Elle sut qu’elle n’arriverait jamais à remonter seule. Alors autant faire le pari que ces deux-là seraient de son côté… Ils allaient bien voir que le cachot était vide et ils feraient demi-tour. Dans quelques secondes ils seraient là. Elle s’assit sur une marche pour les attendre.

6. SUR LE TOIT

L’ardoise humide brillait d’un noir étincelant. Assis sur le faîte du toit de l’internat, Helen et Milos se serraient dans leur manteau et contemplaient la petite ville. Elle sommeillait entre le fleuve couleur d’acier et les collines sombres du Nord.

— Dieu qu’elle est belle ! disait Helen. Tu t’y es déjà promené ?

— Chaque fois que j’accompagne un camarade chez sa consoleuse ! répondit Milos. Je ne vais jamais à la bibliothèque. Je n’aime pas trop lire. Ça m’endort. Alors je redescends, je passe le pont et je vais en ville. Les trois quarts des garçons font ça.

— Et si tu te fais prendre ?

— Je ne me fais jamais prendre, je te l’ai déjà dit. Regarde là-bas, d’où montent ces fumées presque violettes. C’est le bas quartier, celui des tavernes et des voyous. On y va pour boire et se battre.

— Tu me fais peur… Tu y es déjà allé ?

Milos éclata de rire.

— Je le traverse. Mais rassure-toi, je ne bois jamais et je ne me bats pas non plus. Enfin pas dans les tavernes.

— Ah, c’est vrai, tu fais de la lutte, c’est ça ?

— De la lutte gréco-romaine.

— C’est comment ?

— Comme la lutte libre, sauf qu’on n’a pas le droit de saisir son adversaire aux jambes. Ni de frapper. Ni de mordre. Ni d’étrangler.

— Ah. Et le but du jeu, c’est quoi alors ?

— Renverser l’autre en l’attaquant par le haut du corps seulement, et lui faire toucher les épaules au sol. Ça s’appelle un tombé.

— C’est primaire !

— Je suis primaire…

— Je ne te crois pas. Et tu es fort en… lutte gréco-romaine ?

— Ça va…

— Le plus fort de l’internat ?

— Je pense, oui.

Milos disait cela sans forfanterie. Helen le lui demandait et il répondait la vérité, c’est tout. Elle en fut impressionnée. Elle éprouva une fois de plus le sentiment qu’elle ne risquait rien aux côtés de ce garçon aux mains larges et presque inconnu d’elle. Ils levèrent les yeux. Les étoiles innombrables semblaient brûler d’une énergie particulière. Leur lumière étincelante, silencieuse et lointaine, emplissait le ciel glacé. Helen frissonna.

— Tu as froid ? Tu veux qu’on rentre ?

— Pas avant que tu m’aies dit ce que tu dois me dire, Milos. Tu me l’as promis.

Il hésita un peu. Un chat pointa sa tête derrière une cheminée, les observa un instant, surpris de trouver deux êtres humains en cet endroit, puis il s’éloigna de sa démarche souple.

— On fait de drôles d’oiseaux, sur notre toit, tous les deux…

— Raconte-moi, Milos.

— D’accord. Tu es prête ?

— Je suis prête.

— Alors voilà. Commençons par le début. Ça se passe au printemps dernier. Un nouveau arrive à l’internat. Un drôle de type : dix-sept ans environ, taille supérieure à la moyenne mais râblé tout de même, des épaules de déménageur, une longue tête épaisse, le pouce de la main droite complètement tordu, le nez enfoncé, des cicatrices sur les bras, les mains, les cheveux en épis. Bref, le genre dur au mal dont je me méfierais beaucoup en lutte ! Dès le premier soir, dans la cour, il s’avance vers nous et s’adresse à Bart, avec un peu d’hésitation : « Y paraît que c’est toi, Bartolomeo Casal ? » Bart le regarde en face et lui répond que oui, c’est lui. Je me demande un instant si le gars va se jeter sur Bart et le rosser. Mais non, il ouvre une bouche immense, se prend le visage dans les mains et répète en gémissant : « J’y crois pas… J’y crois pas. » Il a l’air tellement bouleversé qu’on l’entraîne dans un coin de la cour pour ne pas se faire repérer. « Eh ben tu peux te vanter de m’avoir fait courir ! dit le gars. Trois ans que je te cherche ! Trois ans que je me fais renvoyer exprès de tous les internats pour te dénicher ! J’en ai fait des cachots ! J’en ai pris des volées ! Regarde ma gueule ! »

Il en suffoque d’émotion, il sort un mouchoir sale de sa poche, pleure dedans, se mouche. « Explique-toi ! lui dit Bart. On n’y comprend rien, à ton histoire ! Qui es-tu d’abord ? – Ben, ch’suis un bourrin, il répond. – Un quoi ? – Un bourrin ! Vous savez pas ce que c’est ? Je suis un de ces types qui se font cogner et tabasser pour des artistes dans ton genre ! On nous dit qu’y faut livrer un courrier, alors on y livre, même si ça doit prendre dix ans et que le bonhomme est introuvable. On est prêt à en prendre plein la figure pour ça. Mais attention, pas pour n’importe qui. Pas pour ces salauds de la Phalange ! Mon père a jamais pu les blairer, et moi c’est pareil. Oh, dire que c’est moi qui te trouve ! J’arrive pas à y croire ! Tu m’jures que t’es bien Bartolomeo Casal ? – Je te le jure, répond Bart qui a plutôt envie de rire, maintenant. Et pourquoi tu me cherches ? – Je viens de te le dire ! s’énerve le gars. T’es dur d’oreille ou quoi ? J’ai du courrier pour toi ! Elle est dans la doublure de ma veste, ta putain de lettre. Douze ans qu’elle se promène dans nos doublures ! Ch’suis le quatrième bourrin à la traîner avec moi ! Coudre, découdre chaque fois que je change de veste ou de manteau ! Ras le bol ! Ch’suis bourrin, moi, pas couturière. T’as vu mes mains ? Bon, je vais aux toilettes et je te la donne. Attends-moi ici ! »

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