Mourlevat - Le combat d'hiver
Здесь есть возможность читать онлайн «Mourlevat - Le combat d'hiver» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2012, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Le combat d'hiver
- Автор:
- Жанр:
- Год:2012
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le combat d'hiver»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Le combat d'hiver — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le combat d'hiver», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Le noir soudain revenu et la vive brûlure au bout de ses doigts la ramenèrent à la réalité : elle venait de consumer sa première allumette. Il n’en restait que sept désormais. Mais qu’importe, elle avait vu le Ciel, et elle en était plus forte. Elle se recoucha, pleine de courage.
Ne t’en fais pas, Milena ! Va là où tu dois aller ! Fais ce que tu dois faire ! Je résisterai, pour toi, pour Helen, pour nous toutes ! N’ayez crainte, les filles : la petite Catharina Pancek a vu le Ciel et elle tiendra le coup ! Elle vous en bouchera un coin !
Les larmes trempèrent son mouchoir, mais la Tank pouvait aller se faire voir : ce n’étaient pas des larmes de tristesse ni de peur.
La Merlute avait dit vrai. On rendit visite à Catharina dès le lendemain. La clef, en tournant dans la serrure, la fit sursauter. Une torche l’éblouit.
— Votre repas !
Une femme courtaude posa sur le bord de la couchette un plateau sur lequel se trouvaient un morceau de pain, une assiette, un pichet d’eau et un gobelet.
— Mangez pendant que je vais vider le seau !
— Quelle heure est-il s’il vous plaît ?
— Je n’ai pas le droit de vous parler, répliqua la femme, et elle sortit en prenant soin de bien refermer à clef derrière elle.
Catharina but d’un trait la moitié du pichet. Elle se rendit compte qu’elle mourait de soif. À tâtons, elle trouva la cuillère et goûta du bout des lèvres le contenu de l’assiette. Des haricots blancs. À peine tièdes. Elle en avala une bouchée, mordit dans le pain qu’elle trouva presque bon. Je vais le garder , se dit-elle, je le mangerai petit bout par petit bout . Elle le cacha sous la couverture et se força à terminer les haricots.
Au bout de deux minutes, la femme était de retour. Elle reposa le seau dans l’angle du cachot, et s’avança d’un pas vers la couchette, braquant sa torche sur le plateau.
— Fini ?
— Oui, répondit Catharina. Vous… vous travaillez à l’internat ? Vous êtes nouvelle ? Je ne vous connais pas…
— Je n’ai pas le droit de vous parler, répéta la femme. À demain…
Elle reprit le plateau et s’en alla.
Une fois seule, Catharina resta longtemps allongée sur le dos, les yeux grands ouverts, dans un état de rêverie très étrange. La voix de cette femme ne lui était pas inconnue, elle aurait pu le jurer.
Occuper le temps n’était pas une mince affaire. Catharina épuisa tous les jeux possibles. Elle s’efforça de retrouver les poésies de son enfance, elle répertoria par ordre alphabétique les noms de pays, puis les prénoms de garçons, ceux de filles, les arbres, les animaux. Combien de temps lui prit tout cela ? Des heures ou des minutes ? Comment savoir ? Faire du calcul mental… pourquoi pas, après tout ? Elle entreprit de réciter ses tables de multiplications…
Le deuxième jour, la même femme revint et ce fut comme la veille, à la différence que les haricots avaient laissé la place à des pommes de terre bouillies.
Le troisième jour – son ouïe s’était-elle aiguisée ? – il sembla à Catharina qu’elle parvenait à entendre, au-dessus d’elle, la rumeur du réfectoire aux heures des repas, le bruit des pas, des couverts, le grincement des chaises sur le carrelage, mais c’était tellement infime qu’elle ne savait pas si elle le rêvait ou non.
Le quatrième jour, en voulant faire brûler sa quatrième allumette, elle s’y prit mal et la flamme s’éteignit aussitôt. Ce petit incident la plongea dans un désespoir profond. C’est ce même jour que la femme courtaude, au moment de quitter le cachot, s’immobilisa dans la porte entrebâillée et demanda :
— C’est Pancek, votre nom ?
— Oui, répondit Catharina.
La femme resta quelques secondes parfaitement immobile et silencieuse, puis s’en alla.
Le cinquième jour, Catharina commença à tousser et la gorge lui fit mal. Elle s’aperçut qu’elle avait de plus en plus de peine à tenir le compte des jours passés dans le cachot. Tout s’embrouillait terriblement dans sa tête. La seule certitude à ce propos lui était donnée par le nombre restant de ses allumettes, puisqu’elle en brûlait une seule par jour, et elle ne pouvait pas s’empêcher de les recompter sans cesse. Trois allumettes… Trois… Trois jours encore à voir le Ciel… Mais ensuite ? Où trouverait-elle la force de ne pas sombrer ?
Le sixième jour, la femme s’immobilisa de nouveau à la porte et poursuivit la phrase interrompue la veille. À croire qu’elle n’avait pensé qu’à cela depuis :
— Pancek… Catharina ?
— Oui, répondit Catharina, assise sur la couchette et tremblante de fièvre.
Il y eut un long silence, puis la femme lâcha :
— Il est neuf heures du soir. Je viens toujours à neuf heures du soir. Je vous laisse le pichet d’eau près de la porte. À demain…
Cette voix… L’espace d’une seconde, Catharina eut l’impression qu’elle allait pouvoir nommer cette femme, que cela allait jaillir de ses lèvres. Elle l’avait au bout de la langue, au bout du cœur. Mais dès que la porte se fut refermée, elle sut que le nom s’était enfui et qu’elle ne le retrouverait pas. Elle fit des rêves confus. Il s’y mêlait des incendies, des bruits de clef, des hordes d’insectes et la Tank qui hurlait : « PARDON ? » Elle chercha au moins une heure ses allumettes dans ses cheveux avant de se souvenir qu’elles étaient dans la poche de son manteau depuis le premier soir.
Le septième jour, elle ne parvint pas à se lever quand la femme apporta le plateau. Celle-ci s’approcha, posa sa torche sur la couchette et l’aida à se redresser.
— Il faut manger, mademoiselle…
Catharina s’assit en claquant des dents. La femme courtaude la fit d’abord boire, puis lui mit la cuillère dans la main droite, mais ses doigts tremblaient si fort que tout le contenu tomba sur ses genoux. Alors la femme prit la cuillère et lui donna à manger, comme à une enfant.
Une fois la dernière bouchée avalée, elles restèrent assises côte à côte. La femme semblait hésiter.
— Tu ne me reconnais donc pas ? finit-elle par murmurer.
— Je reconnais ta voix… dit Catharina, sans s’étonner de la tutoyer à son tour, mais c’est si loin…
La femme prit la torche et en dirigea le faible faisceau sur son propre visage.
— Tu me reconnais mieux ?
Catharina leva la tête et plissa les yeux. Cette face lourde et triste ne lui disait rien.
— J’ai bien connu ton père, continua la femme, et sa voix se fit vacillante. Il s’appelait Oskar Pancek. J’ai travaillé chez lui. Comme bonne à tout faire…
— Mon père ?
— Oui, ton père. C’était un brave homme. Il a été bon pour moi.
— Je ne me souviens de rien…
— Et comme ça ? reprit la femme, en faisant pivoter sa tête afin de montrer son profil droit. Tu te souviens mieux comme ça ?
Tout ce côté-là de son visage était recouvert d’une immense tache de vin. Elle partait du milieu du front et couvrait la joue, la moitié de la bouche et la mâchoire.
— Thérèse… murmura Catharina. (Les deux syllabes s’échappèrent de sa bouche et diffusèrent dans le cachot une douceur immédiate.) Thérèse… répéta-t-elle. Ce fut comme si une porte s’ouvrait, ou bien comme si un voile se dissipait. Elle se retrouva dans un grand salon où flottait une odeur parfumée de tabac. Le rideau de la baie entrouverte se balançait dans la brise. Quelqu’un jouait du piano, un homme barbu vêtu d’une veste de velours et dont les doigts caressaient le clavier. Elle ne voyait que son profil. Elle s’approchait pour grimper sur ses genoux. « Cathia ! Laisse ton père tranquille ! » disait une voix, et Thérèse se penchait sur elle pour la soulever.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Le combat d'hiver»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le combat d'hiver» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Le combat d'hiver» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.