Mourlevat - Le combat d'hiver

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Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация

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— Tu viens, Ramsès ? On va s’amuser un peu ?

Tous deux partirent dans la nuit en direction de la caserne. Les rues désertes résonnaient de leurs pas. Le chef de la police allait devant. Ramsès suivait à deux mètres, marchant debout.

Comme tous les hommes-chiens, il maintenait sans trop de peine la posture verticale, mais il présentait cette voussure particulière des épaules et cet arrondi de la nuque qui le faisait ressembler à un homme bossu. Les bras paraissaient trop courts et trop raides, comme atrophiés. « Redresse-toi ! » ordonnait souvent Mills. Ramsès se cambrait et tirait sur son dos, mais l’instant d’après il avait oublié.

Bientôt, ils furent dans les faubourgs.

— Marche à côté de moi ! lança Mills. Je n’aime pas que tu me suives, tu le sais ! On dirait un chien de ferme qui voudrait me mordre les mollets !

Ramsès se porta à la hauteur de son maître, et ils allèrent côte à côte pendant une dizaine de minutes, puis insensiblement l’homme-chien décrocha et fut à nouveau sur les talons de Mills. Celui-ci renonça. Cela faisait partie des choses qu’il n’arriverait pas à obtenir de lui. En le prenant dans son appartement, cinq ans plus tôt, il avait pourtant fondé beaucoup d’espoir sur ce surdoué de la meute.

Ramsès appartenait à la troisième génération d’hommes-chiens que Mills avait eue à son service. La première, celle qu’il avait trouvée en accédant à son poste, comptait vingt « bêtes », ou vingt hommes, comme on veut, qui portaient tous des noms d’étoiles. Il avait donné à la seconde, dix ans plus tard, des noms d’empereurs romains : César, Néron, Octave, Caligula… et à la troisième des noms de pharaons de l’Égypte ancienne : Khephren, Téti, Ptolémée… Ainsi Ramsès était-il fils d’Auguste et de Flavie mais frère de Kheops et d’Aménophis… Mills avait observé très tôt les capacités singulières de ce grand chien à l’air rêveur, si bien qu’il avait décidé un beau jour de l’adopter et de le garder dans son appartement de célibataire.

Dans les premières semaines, les progrès avaient été rapides. Ramsès avait appris à écrire son nom et à lire des mots simples comme taxi ou vélo. Il avait vite été capable d’en répéter plus de quarante, en commençant par bonjour, merci, manger, chasse ou Bombardone… qui se transformaient en « Chour-jourjh… er-chi !… an-angé !… hâââss… et… hâârdone ! ». Mills s’était ensuite acharné à obtenir davantage, et cela avait été plus laborieux : jouer à la bataille de cartes, siffler une mélodie, faire cuire une omelette…

Ce temps était aujourd’hui révolu. Depuis longtemps, à l’évidence, Ramsès ne faisait plus aucun progrès.

— Pourquoi tu le gardes encore ? demandait Pastor, le maître-chien, ramène-le donc à la caserne, il sera plus heureux avec les siens. Il ne s’ennuie pas chez toi ?

Le chef de la police n’osait pas répondre la vérité : il s’était attaché à la présence tranquille, à la fidélité sans faille de son étrange compagnon. Quelquefois, la nuit, il se réveillait en sursaut, assailli d’angoisses incontrôlables contre lesquelles manger ne faisait plus rien. Alors il allait se coucher à côté de Ramsès, sur le canapé du salon, et il passait là le reste de la nuit, rassuré par la respiration régulière de l’homme-chien.

À la caserne, une lumière brillait à l’étage. Ils entrèrent dans le bâtiment et montèrent un escalier métallique. Pastor les attendait dans son bureau, en fumant une cigarette. C’était un gros homme mou, aux lèvres épaisses. Il avait les cheveux ébouriffés et les yeux rougis d’une personne qu’on a tirée du lit.

— Salut Bombardone, salut Ramsès ! Ça pouvait pas attendre demain ?

— Chour-jourjh ! grommela Ramsès.

— Non, ça ne peut pas attendre, répondit Mills. Tu as préparé la meute ?

— J’ai mis les cinq meilleurs : Kheops, Aménophis, Khephren, Mikerinos et Téti. Tu vas prendre Ramsès, je suppose, ça fera six. Ça te va ?

— Ça me va.

— Quand est-ce qu’on part ?

— Tout de suite.

Sans faire de commentaires, Pastor se leva, enfila sa lourde canadienne et saisit le sac à dos accroché à la patère. Il s’attendait visiblement à ce départ immédiat.

— Ça commence par où ?

— Ça commence chez les consoleuses. C’est là qu’on les a vus en dernier.

— Alors allons-y…

Pastor aimait les chiens mais pas la chasse à l’homme. Courir la montagne pendant des jours et des nuits, comme une bête, grelotter de froid sous une couverture, ne pas manger quarante-huit heures durant, cela ne lui disait rien. Il n’avait jamais eu l’instinct de prédateur d’un Mills par exemple, prêt à tout supporter parce que c’était « la chasse ».

Les cinq hommes-chiens attendaient dans l’obscurité, près de la grille, leurs bras raides le long du corps. Deux d’entre eux fumaient une cigarette. Tous étaient habillés et chaussés, si bien que de loin on aurait pu les prendre pour des ouvriers d’usine attendant leur car, à l’aube. Quand Ramsès se joignit à eux, ils le regardèrent à peine.

Pastor traversa la cour en traînant les pieds, un trousseau de clefs à la main. Il bâilla, ouvrit la grille et siffla un coup bref entre ses dents. La petite troupe se mit en route derrière lui. Mills fermait la marche, heureux de ne plus avoir Ramsès à ses basques.

Ils arrivèrent un peu avant trois heures du matin au village des consoleuses. Mills fit stopper la meute devant la bibliothèque, dernier lieu où les fuyards avaient été localisés. Il poussa la porte du pied et jeta un coup d’œil à l’intérieur. La lampe était allumée sur la table, une flamme dansait encore derrière la vitre du poêle. Il entra seul dans la pièce et l’inspecta sommairement. La disparition des jeunes gens remontait à plus d’une semaine, et il ne fallait plus compter trouver trace de leur passage. Mills alla jusqu’aux étagères et balaya la plus basse de son avant-bras, faisant tomber pêle-mêle au sol une vingtaine de livres qu’il éparpilla encore d’un coup de pied.

— Quelque chose ? demanda Pastor, pointant sa tête à la porte.

— Rien du tout, répondit Mills en sortant de la pièce. On va faire sentir les affaires aux chiens.

Pastor ouvrit le sac de voyage et en tira une des deux bottes.

— Je vais la présenter à Kheops, Aménophis et Téti seulement. Et on fera sentir le foulard de la fille aux trois autres. Comme ça, si nos deux oiseaux se séparent, on s’en rendra compte.

— Bravo, Pastor ! commenta Mills, faussement admiratif. Tu es mieux réveillé que tu en as l’air.

— Je voudrais surtout en finir au plus vite, ronchonna le maître-chien et il tendit la botte à Kheops :

— Tiens, Kheops, cherche ! Cherche !

L’homme-chien fit entrer tout son museau dans la botte. Il inclinait drôlement sa tête et gardait les yeux clos. Quand il eut reniflé à son aise, il passa la botte à Téti qui procéda de la même façon. Mills les observait du coin de l’œil, guettant l’agitation qui les gagnait peu à peu. Il avait toujours été fasciné par cet instant où les hommes-chiens cessaient d’être hommes pour devenir tout à fait chiens. Les voir frémir d’excitation, les entendre gémir le rendait jaloux. Il aurait aimé lui aussi pouvoir inscrire dans l’endroit approprié de son cerveau l’odeur exacte du gibier et commencer la traque, le nez au vent.

— Cherche, Ramsès, cherche ! dit-il en tendant le foulard à son protégé.

— … hâââss… dit Ramsès.

— Oui, chasse ! l’encouragea Mills.

Mikerinos était, d’après Pastor, le meilleur « nez » de la meute. À peine eut-il flairé le foulard qu’il s’engagea dans la rue principale du village. Tous les autres le suivirent. C’était un curieux spectacle que ces six créatures voûtées allant à grands pas dans la lumière blafarde de la lune, tels des vampires en quête de sang. À la fontaine, ils n’hésitèrent pas et prirent une petite rue en pente, sur leur gauche. Ils la descendirent à moitié et s’immobilisèrent en silence devant le numéro 49.

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