Mourlevat - Le combat d'hiver
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- Название:Le combat d'hiver
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— Entre ! fit une voix encombrée, de l’autre côté de la porte.
La Merlute empoigna Catharina au col comme on fait d’un voleur de pommes alpagué, et la poussa à l’intérieur.
— Pancek ! annonça-t-elle.
La Tank, assise derrière son bureau, achevait son repas. Ses reliefs s’étalaient devant elle : un reste de salade, une carcasse de poulet, un bol de mayonnaise avec une cuillère plongée dedans, une assiette de fromage, de la confiture, une bouteille de bière.
— Alors, Pancek ? demanda-t-elle, en mastiquant à grand bruit.
Alors quoi ? eut envie de répondre Catharina.
— Vous savez où on vous emmène ?
— Je le sais.
— Vous y ferez du calcul mental. Ça vous passera le temps…
Catharina ne comprit pas ce que la directrice voulait dire, et se tut.
— Vous avez peur ? continua la Tank.
— Oui, mentit Catharina, estimant qu’il valait mieux répondre ainsi, j’ai peur…
En réalité, elle n’éprouvait plus rien à cet instant, sinon la crainte qu’on découvre ses allumettes. La Tank la dévisagea, perplexe :
— Vous y êtes déjà allée, au cachot ?
— Non, jamais.
— Parfait. Ça vous fera quelque chose à raconter en sortant. Si vous sortez…
Cause toujours ! pensa Catharina.
Pendant ce temps, la Merlute avait pris place à un coin du bureau devant son assiette à elle et, de la pointe de son couteau, elle entreprenait d’arracher des restes de viande à la carcasse du poulet.
— Videz vos poches ! ordonna la Tank.
Catharina posa sur le bureau un mouchoir et une brosse à cheveux.
— Reprenez le mouchoir. Il pourrait vous servir. Mais posez vos lunettes, et votre montre. Ça coupe. On vous les rendra quand vous sortirez.
En une seconde, la belle assurance de Catharina s’envola. Elle était myope depuis son enfance et portait des verres épais.
— Laissez-moi mes lunettes, je vous prie…
— PARDON ? tonna la directrice. Elle donnerait des ordres maintenant ? Là où vous allez, ma petite, vous n’aurez pas besoin de vos binocles.
— Je ne vous donne pas d’ordre, je…
— Vos lunettes !
Catharina sentit ses yeux se brouiller et les sanglots lui monter à la gorge. Elle quitta ses lunettes et les posa sur le bureau avec sa montre. Tout ce qui l’entourait devint flou, et elle se retrouva dans un brouillard que les larmes firent étinceler.
— Fouille-la ! ordonna la Tank.
La Merlute ne se le fit pas dire deux fois. Ses vilaines pattes s’activèrent sur la jeune fille qui serra les dents. L’haleine de la surveillante puait le poulet froid et la mayonnaise. Pourvu qu’elle ne fouille pas mes cheveux … priait Catharina. Elle ne les fouilla pas.
— Emmène-la ! conclut la Tank.
La course folle à travers les couloirs reprit de plus belle. Catharina, qui tendait ses deux bras en avant pour ne pas se heurter aux obstacles, ralentissait la marche. Quand la Merlute en eut assez, elle saisit à nouveau sa prisonnière par le col et ne la lâcha plus. En quelques enjambées, elles furent au réfectoire. C’était étrange de le traverser en pleine nuit. Les lourdes tables desservies semblaient sommeiller comme de gros animaux. Les sons résonnaient. La Merlute ouvrit la porte du fond, alluma une torche électrique et toutes deux s’engagèrent côte à côte dans l’escalier pentu. Quelques mètres plus bas, elles délaissèrent la cave, qui s’ouvrait sur la droite, et continuèrent leur descente. Les marches étaient luisantes d’eau. Les bruits devinrent sourds. Cela donnait l’impression qu’on entrait dans une tombe. La spirale de l’escalier s’acheva enfin, débouchant sur une galerie en terre battue d’une dizaine de mètres, à peine étayée, au bout de laquelle se trouvait le cachot. La Merlute fit tourner une énorme clef dans la serrure, poussa la porte et promena le faisceau de sa torche sur le « mobilier ».
— Ça, c’est les toilettes ! expliqua-t-elle en désignant un seau en fer-blanc. Vidées une fois par jour. Les repas aussi, c’est une fois par jour. Et ça, c’est la couchette.
Le Ciel ! se disait Catharina, les yeux levés vers le haut du mur, éclaire donc un peu le Ciel, vieille carne ! Même si je le vois trouble ! Je me fiche du seau ! Mais la Merlute ne s’attarda pas. Sans doute avait-elle hâte de terminer son repas en compagnie de la Tank. Elle tourna les talons et sortit du cachot. En une seconde, un noir profond occupa tout l’espace. On entendit la clef faire un tour dans la serrure, puis le pas rapide de la surveillante s’éloigna et ce fut le silence. À tâtons, Catharina avança jusqu’à la couchette et s’y assit. Elle était faite de planches et dépourvue de matelas. La jeune fille prit la boîte d’allumettes, restée bien en place dans ses cheveux, et l’ouvrit avec précaution. Elle compta trois fois les bâtonnets en prenant soin de ne pas les faire tomber sur le sol humide. Il y en avait huit exactement. Combien de secondes de lumière huit allumettes représentent-elles si on arrive à les faire brûler jusqu’au bout dans ses doigts ? soixante-quatre secondes ? soixante-douze ? Elle repensa à la réflexion de la Tank à propos du calcul mental. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là, cette folle ? En tout cas, il valait mieux tenir aussi longtemps que possible avant de les utiliser. Il fallait être parcimonieux, un peu comme avec les visites aux consoleuses… Catharina eut le cœur serré en pensant à la sienne, sa gentille souris trotte-menu. Comme elle en serait malade de la savoir là ! De la main droite, elle amena la couverture à son nez et trouva qu’elle sentait moins mauvais qu’elle aurait pu le craindre. Elle se pelotonna dedans pour dormir. Il devait être dix heures du soir. Une longue nuit commençait.
Quand le froid la réveilla, elle n’aurait su dire si elle avait dormi quelques minutes seulement ou plusieurs heures. Était-ce déjà le matin ? Il lui sembla entendre le déplacement d’un insecte tout près de son oreille. Une araignée ? Elle se serra dans son manteau, remonta sa couverture et tâcha de se rendormir. En vain. Les pensées noires la gagnaient comme une armée de cafards insidieux. Milena, où es-tu partie ? Est-ce que tu reviendras bientôt ? Qui viendra me chercher ici ?
Elle résista un temps qui lui parut infini, mais peut-être était-ce seulement une heure, et elle résolut de craquer la première allumette. Elle en brûlerait une après chaque visite, une par jour donc, ainsi elle ne les gaspillerait pas trop vite. Elle se leva et tira sa couchette jusqu’au mur du fond. En se tenant debout dessus, elle se trouvait tout près de la poutre dont on lui avait parlé… Au moment de frotter la petite boule de soufre sur le côté de la boîte, elle eut une angoisse soudaine : et s’il n’y avait rien sur cette poutre ? Ni ciel et ni nuage ? Ni dessin d’aucune sorte ? Quelle déception ce serait ! Et s’il y avait quelque chose, est-ce qu’elle le verrait seulement sans ses lunettes ? Elle hésita quelques secondes, puis se décida finalement. L’allumette s’enflamma du premier coup, et Catharina fut stupéfaite de voir à quel point elle parvenait à éclairer le cachot tout entier. Elle leva son bras tremblant vers la poutre et elle vit.
Oui, il y avait un bout de ciel peint sur le bois à demi moisi. Il ne mesurait pas plus de trente centimètres sur quinze et le bleu azur avait sans doute pâli, mais c’était un ciel, assurément ! On le voyait au nuage qui complétait le dessin, sur la gauche. Un cumulus ventru et blanc comme une balle de coton. La flamme indécise faisait gonfler ses formes mouvantes : éléphant, montagne ou dragon. Catharina observa, fascinée. Il lui sembla que la vue de ces couleurs, même dans le flou de sa myopie, l’arrachait au ventre sombre de la terre et la ramenait à la vie d’en haut, il lui sembla que le vent soufflait dans ses cheveux, que le sang coulait à nouveau dans ses veines.
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