Mourlevat - Le combat d'hiver
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- Название:Le combat d'hiver
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4. BOMBARDONE MILLS
Bombardone Mills, un tablier de cuisine attaché à la taille, cassait le huitième œuf de son omelette dans un saladier ébréché quand la sonnerie du téléphone retentit. Sa montre, qu’il consulta par réflexe, marquait deux heures du matin passées de quelques minutes. Une fois de plus, la faim avait réveillé le chef de la police régionale au milieu de sa nuit, et il avait dû se lever, persuadé de ne pas retrouver le sommeil avant d’avoir rempli méthodiquement son estomac d’hippopotame. Il prit encore le temps de jeter dans la poêle une généreuse poignée de lardons, s’essuya les mains à un torchon graisseux et se dirigea vers le salon, curieux de connaître la raison de cet appel nocturne. On ne pouvait le déranger à pareille heure que pour une affaire d’importance, et cette simple idée déclenchait dans sa poitrine et dans son ventre un fourmillement très agréable.
De retour dans sa cuisine, moins d’une minute plus tard, il fêta la bonne nouvelle en cassant deux œufs de plus dans le saladier. Il aimait tout dans son métier, mais les épisodes les plus excitants de sa carrière lui étaient toujours venus des chasses à l’homme. Flairer, traquer, harceler, capturer et tuer… comment se sentir plus vivant que dans ces moments-là ? Plus puissant ? Plus impitoyable ? Or cette fois, il n’y avait pas un gibier mais deux ! Double plaisir…
Il battit l’omelette avec vigueur, l’aspergea de sel, de poivre et la fit couler dans la poêle où crépitaient déjà le beurre et les lardons. Puis il retourna au salon, décrocha le téléphone et composa un numéro.
— Allô, la caserne ? Ici Mills. Passez-moi Pastor !… Allô, Pastor ? Prépare la meute. Non, pas tous, cinq ou six. Les meilleurs. Oui, immédiatement.
Sur le canapé défoncé, une forme bougea dans la pénombre.
— Tu as entendu, Ramsès ? Ça te fait plaisir ? interrogea Mills en raccrochant.
Une tête étrange émergea de sous la couverture mitée. Le bas du visage s’allongeait démesurément, semblable au museau d’un chien, mais le reste était bien humain, les yeux, la peau dépourvue de poils, le crâne plat et couvert de cheveux ras.
— Tu as entendu et tu comprends tout, hein ? La-a-a-a chasse ! Laa-a-a chasse !
Mills traînait sur le a de « la », puis il crachait le mot « chasse » d’un coup en faisant siffler les s : « L-a-a-a chasse ! »
Ramsès se mit à gémir, et il posa sur son maître un œil encore ensommeillé.
— … hâââss… articula-t-il avec peine.
— « Chasse ! » corrigea Mills, « Chasse ! » Répète, Ramsès : « Chasse ! »
— … hâââss…
— C’est bien, Ramsès, habille-toi et rejoins-moi à la cuisine.
L’omelette était cuite. Mills la fit glisser tout entière dans une assiette creuse restée sur la table depuis le repas de la veille. Il trancha un énorme morceau de pain et décapsula une haute bouteille de bière. L’odeur de l’omelette, ajoutée à la chasse promise, le mettait en joie. Il lui vint à l’idée que la vie était belle et simple quand on n’avait pas d’exigences particulières. Il commença à manger de bon appétit. Ramsès, en veste et pantalon, vint s’asseoir en face de lui. Il avait boutonné lundi avec mardi, et le devant de sa veste se gondolait drôlement. Mills se sentit un peu attendri. Ce bon vieux Ramsès le ferait toujours rire. N’empêche : il était le seul homme-chien à qui il ait pu apprendre à lacer ses chaussures !
— Manger ? Tu veux manger ?
— … an-angé… répondit la créature et un filet de salive coula sur ses babines.
Mills poussa un peu d’omelette devant lui, sur la table et lui tendit une cuillère :
— Tiens, et applique-toi. Propre, hein ? Propre !
Ramsès fixa laborieusement la cuillère entre les trois doigts de sa main droite, dont les ongles ressemblaient à des griffes, et il s’appliqua à porter jusqu’à sa gueule un peu de nourriture.
Ils finissaient leur repas quand on sonna à la porte. Un homme mince et pâle se tenait sur le palier, un sac de voyage à la main.
— Je suis surveillant à l’internat des garçons. Je viens de la part de M. Van Vlyck. J’apporte les…
— Je sais, l’interrompit Mills. Entrez !
Il le précéda dans la cuisine :
— Asseyez-vous !
L’homme posa un quart de fesse sur un coin de la chaise. Ses yeux ne quittaient pas Ramsès et ses mains tremblaient.
— Veuillez m’excuser, monsieur, mais c’est la première fois que je… Je n’avais jamais vu de…
— D’homme-chien ? Eh bien profitez-en et regardez-le à votre aise. Il s’appelle Ramsès. Dis bonjour, Ramsès !
— Chour-jourjh ! crachota la créature, et elle tordit la bouche en un sourire difforme, découvrant deux rangées de dents puissantes.
L’homme eut un tel mouvement de recul qu’il bascula presque de sa chaise. La sueur brillait sur son front.
— Bon, ça va, dit Mills, montrez-moi ce que vous avez.
L’homme ouvrit son sac et en tira une paire de bottes de cuir.
— Voilà, monsieur. Elles appartiennent au jeune homme. J’espère que cela suffira. Et pour la jeune fille, j’ai ceci…
Il fouilla à nouveau dans le sac et, sans cesser de lorgner Ramsès, en sortit un foulard.
— Elle l’a beaucoup porté. Nous nous sommes renseignés.
— Pas de parfum qui masquerait l’odeur de la fille ? demanda Mills.
— Je ne pense pas, répondit l’homme sans oser le vérifier.
Mills lui arracha le foulard des mains, le colla à son nez et le renifla bruyamment.
— C’est bon, vous pouvez partir.
— Je vous remercie, bredouilla l’homme et il se leva. Au revoir monsieur…
À la porte de la cuisine, il se retourna. Sans doute espérait-il entendre encore la voix si troublante de l’homme-chien. La terreur qu’il avait éprouvée lorsque celui-ci avait dit son « Chour-jourjh ! » l’instant d’avant lui commandait de s’enfuir à toutes jambes, mais la fascination l’emportait sur la peur.
— Au revoir… monsieur… répéta-t-il, mais à l’adresse de Ramsès, cette fois.
L’homme-chien ne broncha pas.
— Vous fatiguez pas ! dit Mills, il ne réagit qu’à ma voix. Et à mes ordres.
— Ah, vraiment ? fit l’homme.
— Oui, répondit Mills. Si par exemple je lui donne l’ordre de vous attaquer, là, maintenant, eh bien vous n’avez plus qu’une vingtaine de secondes à vivre.
— Une vingtaine de… secondes… vraiment ? s’étrangla l’homme.
— Oui, le temps qu’il vous saute à la gorge et vous sépare à peu près la tête du tronc…
— La… tête du… tronc… répéta l’homme.
Il eut un petit rire nerveux, puis il recula lentement dans le couloir, suivi par le doux regard de Ramsès. On entendit encore son pas qui s’accélérait, le claquement de la porte d’entrée puis le bruit de sa course dans l’escalier.
Il restait une demi-casserole de café noir de la veille. Mills la mit à chauffer, le temps de s’habiller. Il ne fit pas de toilette. Il ne faisait jamais sa toilette avant de partir chasser. Il ne la faisait pas davantage pendant le temps de la chasse, même si elle devait durer des semaines. Il ne se rasait pas non plus. La crasse qui s’accumulait dans les plis de son ventre, entre ses orteils, la barbe qui lui mangeait le visage, tout cela lui donnait la sensation de devenir un animal. Lorsque tout était fini, lorsque le gibier était pris, il aimait rentrer chez lui, épuisé, sale, affamé, prendre un bain brûlant puis passer trois jours sans mettre le nez dehors, se contentant de manger et de dormir.
Il enfila une veste de cuir, ses bottes, avala le café debout et jeta dans un vieux sac à dos de toile quelques habits, une paire de raquettes de neige et un bloc de pain noir. En sortant, il empoigna le sac de voyage contenant les bottes et le foulard.
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