Mourlevat - Le combat d'hiver

Здесь есть возможность читать онлайн «Mourlevat - Le combat d'hiver» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2012, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le combat d'hiver: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le combat d'hiver»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le combat d'hiver — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le combat d'hiver», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Les hommes-chiens n’aboyaient jamais. Tout juste laissaient-ils échapper, au comble de l’excitation, de faibles gémissements à peine perceptibles à l’oreille humaine. Rien ne trahissait jamais leur présence ni leur approche. Quand on était traqué par eux, il fallait se résoudre à les voir surgir soudainement, à quelques mètres de soi, et cela signifiait qu’il était déjà trop tard.

La maisonnette dormait. Mills ne prit pas la peine d’aller taper à la porte d’entrée, en contrebas de la rue. Il resta sur la chaussée et jeta une poignée de gravier qui crépita contre les carreaux de l’étage.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda une voix de femme.

— Police ! annonça Mills.

— Qu’est-ce que vous voulez ?

— Ouvrez !

Le rideau de la fenêtre s’écarta légèrement. La présence des hommes-chiens indiquait qu’il ne s’agissait pas d’une blague. On entendit la personne maugréer un instant puis descendre les escaliers avec lenteur. La porte d’entrée s’ouvrit enfin sur une énorme femme en robe de chambre et en pantoufles.

— Vous êtes madame… ? demanda Mills.

— On m’appelle Martha. Qu’est-ce que vous voulez ?

— Vous êtes consoleuse ?

— Vous me croiriez si je vous disais que j’étais coureur cycliste ? N’en possédant aucun, Mills n’aimait pas qu’on fasse de l’humour. Il dut prendre sur lui pour rester calme.

— Vous êtes la consoleuse de Mlle Bach ?

— Je ne connais que les prénoms.

— Milena, laissa tomber Mills, et il était surprenant d’entendre à quel point ces trois syllabes restaient belles même dans la bouche de cette brute.

— Possible… répondit Martha.

— Oui ou non ? demanda Mills.

La grosse femme le fixa dans les yeux sans trahir le moindre signe de crainte. Mills sentit que l’agacement montait encore en lui.

— Elle est venue chez vous la semaine dernière. Avec un jeune homme. Où sont-ils partis ensuite ?

— Cher monsieur, chuchota Martha en plissant les yeux, vous savez très bien qu’aucune consoleuse ne vous révélera les visites qu’elle reçoit, et encore moins ce qu’on s’y dit. Nous sommes comme des prêtres-confesseurs, voyez-vous. Et si vous ne le comprenez pas, alors je traduirai à votre intention en termes plus simples : secret professionnel.

Mills était un sanguin. En une demi-seconde, il fut hors de lui.

— Entrez ! ordonna-t-il, comme s’il s’était trouvé chez lui.

Une fois à l’intérieur, il tira la porte sur eux, poussa la consoleuse sur une chaise et s’assit à cheval sur une autre, bien en face d’elle, les bras sur le dossier.

— Chère madame, chuchota-t-il à son tour, vous et vos collègues êtes payées par vos dirigeants, c’est-à-dire par moi, pour permettre à ces jeunes gens de sortir trois fois l’an de leur internat. Autrefois, on vous appelait simplement des « correspondantes ». Je ne sais pas qui a inventé ce terme stupide de « consoleuses ». Mais une chose est certaine, il me suffit de faire ça (il fit claquer les doigts de sa main droite), voyez : ça (il les refit claquer) et c’en est fini de cette plaisanterie. Vous pourrez descendre de votre colline et débuter votre carrière de… coureur cycliste. Alors je vous pose la question pour la deuxième fois : avez-vous eu la semaine dernière la visite de Mlle Milena Bach ?

— Cher monsieur, vous devriez prendre une tisane de verveine le soir. Vous dormiriez mieux. Et cela vous éviterait de traîner dehors en pleine nuit avec ces malheureuses créatures qui…

— Avez-vous eu, oui ou non, la visite de cette fille, madame Martha ? Je vous recommande vivement de répondre…

— Il y a aussi la fleur d’oranger… Vous avez un tempérament nerveux et cela vous aiderait à…

La gifle cingla la joue gauche de Martha. Elle en fut stupéfaite. Jamais on ne l’avait giflée, même pas son père quand elle était petite, et la main de Mills était lourde. L’espace d’une seconde, étourdie et désemparée, elle faillit éclater en sanglots, mais elle n’en eut pas le temps. On entendit, venu de l’extérieur, une espèce de gong retentissant suivi d’un râle, et la porte s’ouvrit.

— Un problème, Martha ?

Quatre consoleuses entrèrent l’une derrière l’autre et emplirent de leur volume colossal les deux tiers de la pièce. La première était Paula, la consoleuse d’Helen, tenant à la main une poêle à frire, les trois autres étaient armées de rouleaux à pâtisserie.

— Aucun, sourit Martha, les larmes aux yeux. Nous bavardions avec monsieur qui est un vrai gentleman. Mais il allait partir, je crois…

Mills, toujours assis, eut tôt fait d’estimer la situation. Malgré sa force physique, il n’était pas du tout certain d’avoir le dessus contre ces quatre montagnes de chair. Et mourir assommé à coup de rouleaux à pâtisserie, lorsqu’on est chef de la police, et célibataire par-dessus le marché, cela manque terriblement de grandeur. Bien sûr, il lui aurait suffi de siffler Ramsès et de lui dire : « Attaque ! », mais lancer un homme-chien sur des consoleuses n’avait rien de glorieux non plus.

— En effet, j’allais partir, grommela-t-il, et il se leva de sa chaise.

Les quatre énormes femmes lui laissèrent un étroit passage qui l’obligea à se faufiler entre elles comme un garnement. Dehors, Pastor se frottait le crâne à deux mains.

— Regarde, Bombardone, ce qu’elles m’ont fait, pesta-t-il. J’ai un œuf de poule sur la tête. Elles n’ont même pas peur des chiens, ces enragées !

Mills l’ignora. Les six hommes-chiens se tenaient ensemble, un peu plus loin. Tous étaient tournés vers le nord, museaux tendus et frémissants. Mills les rejoignit.

— Ils sont là-bas ? Ils sont partis vers la montagne, hein ?

— … hâââss… fit Ramsès, tendant le cou.

— J’en étais sûr, murmura Mills. Ils s’enfuient toujours par la montagne, jamais par le fleuve.

Les autres hommes-chiens ne bougeaient pas, mais en s’approchant plus près, Mills entendit leurs plaintes impatientes.

5. LE CIEL

Catharina Pancek, malgré ses quinze ans et son visage enfantin, ne manquait pas de présence d’esprit. Sous le prétexte de l’embrasser, une camarade venait de lui glisser quelque chose dans la main, et ce quelque chose, il fallait à tout prix le cacher avant la fouille qu’on ne manquerait pas de lui infliger. En faisant passer l’objet dans sa poche, elle reconnut le bruit infime et familier des petits bâtonnets qui s’entrechoquent : des allumettes ! Le plus beau cadeau qu’on puisse faire à une personne dans sa situation.

La Merlute la poussa devant elle à travers le dortoir des grandes. Celles-ci ne connaissaient pas Catharina par son prénom, mais les encouragements l’accompagnèrent quand même tout au long des rangées :

— Courage ! Tiens bon ! N’aie pas peur !

Et même, comme elle franchissait la porte pour sortir, ce dernier cri lancé sans crainte :

— Regarde le Ciel ! N’oublie pas !

Catharina en eut la chair de poule. Elle-même avait tâché de réconforter ainsi des filles qu’on emmenait au cachot, les années précédentes, mais elle n’aurait jamais pu imaginer qu’elle y serait condamnée un jour. Tandis qu’elle avançait entre les lits, elle sentit la peur se dissiper un peu, comme si la solidarité et la compassion témoignées par tant de voix amies lui tissaient, par touches légères, un habit de courage.

Une fois sorties du dortoir, elles traversèrent au pas de charge des couloirs étroits et déserts que Catharina ne connaissait pas. Des moutons de poussière noirâtre volaient sous leurs chaussures. On ne devait pas balayer souvent ici. La Merlute allait devant, allumant et éteignant les lampes à la volée sur leur passage. Parfois elle se retournait pour voir si sa prisonnière aux jambes plus courtes suivait, et, de profil, son nez immense devenait presque irréel de longueur. Elles descendirent un escalier, puis suivirent un long couloir. Sans ralentir son pas, afin de ne pas alerter la surveillante, Catharina tira la boîte d’allumettes de sa poche droite et l’enfouit dans ses cheveux épais. Avec un peu de chance on n’irait pas regarder là. Elles franchirent encore plusieurs portes rapprochées et se retrouvèrent soudain, de façon tout à fait inattendue, devant le bureau de la directrice. La Merlute tapota deux coups rapprochés, puis un troisième après une pause. Leur code … se dit Catharina.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le combat d'hiver»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le combat d'hiver» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Georges-Jean Arnaud - Les gens de l’hiver
Georges-Jean Arnaud
Mourlevat, Jean-Claude - L'homme qui levait les pierres
Mourlevat, Jean-Claude
libcat.ru: книга без обложки
Jean-Claude Mourlevat
Mourlevat, Jean-Claude - L'homme à l'oreille coupée
Mourlevat, Jean-Claude
Mourlevat, Jean-Claude - L'homme qui ne possédait rien
Mourlevat, Jean-Claude
Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
Jean-Claude Mourlevat
Jean-Claude Mourlevat - Terrienne
Jean-Claude Mourlevat
Bernhard Long - Hiver Cuisine
Bernhard Long
Don Pendleton - Fatal Combat
Don Pendleton
Жорж Санд - Un hiver à Majorque
Жорж Санд
Отзывы о книге «Le combat d'hiver»

Обсуждение, отзывы о книге «Le combat d'hiver» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x